Journal de Versailles, 6 mars 1887 M. Aimé Foucault élu Maire du Vésinet Dimanche dernier [27 février 1887], le conseil municipal a procédé à l'élection d'un maire et d'un adjoint. Le refus très regrettable de M. David, que le voeu général appelait à la mairie, a eu pour conséquence de laisser le champ libre aux intransigeants, qui disposent dans le conseil de 11 voix sur 21. Le comité radical s'est réuni et il a intimé à ses onze mandataires de porter comme maire M. Foucault, candidat blackboulé au conseil général, et comme adjoint M. Fleury, président du comité. Election du maire: M. Foucault, 12 voix; M. Ledru, 9. M. Foucault a obtenu un suffrage sur lequel il ne devait pas compter. Un conseiller municipal, qui a cependant rompu nettement avec les intransigeants, a voté pour lui, se disant sans doute que certaines expériences sont nécessaires. A vrai dire, les habitants du Vésinet se seraient fort bien passés d'une expérience semblable. Ils se souviennent des façons autoritaires et turbulentes avec lesquelles M. Foucault a exercé jadis les fonctions d'adjoint; ils n'ignorent pas que la commune a payé de la perte de plusieurs procès son habitude de faire de l'administration avec des chicanes et des ficelles de procédures. [1] Fondateur de la Libre-Pensée, adversaire acharné au Vésinet de tous ceux qui ne faisaient pas, comme lui, profession d'intolérance et fanatisme irréligieux, A. Foucault s'était plusieurs fois heurté à Alphonse Pallu sur ce sujet. Lorsqu'il maria sa fille Julie Foucault, élevée au Sacré-Coeur, à l'Eglise St-Roch, le 31 mai 1887, il s'attira les critiques véhémentes de ses partisans les plus intransigeants, et les railleries de ses adversaires. "Ce n'était la peine de crier si fort, pour faire comme tant d'autres qu'il a poursuivis de ses attaques".
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