Texte anonyme de la fin du XIXe siècle
Childebert
III donne aux moines le Territoire
d'Aupec
[...] Et comme si toute religion avait besoin de
ténèbres et de mystères pour fleurir, nous voyons
alors ce bizarre changement des bois sacrés du
druidisme en forêts saintes du christianisme. Et,
en effet, dès la fin de la race des rois
mérovingiens, l'histoire nous apprend que
Childéric II et Thierry III avaient déjà un logis
royal à l'abbaye d'Aupec et un oratoire dans la
forêt de Laye.
Childebert III
Alpicum, c'est le patron, le tuteur de la forêt du
Vésinet. Pendant de longs siècles, leur histoire
va être intimement liée. La forêt du Vésinet,
tributaire d'Aupec, en suivra la fortune et y
laissera même pour toujours détachée une de ses
parties. C'est la date de 668 qui, la première,
apparaît exactement dans l'Histoire en parlant
d'Aupec, sous Childéric II. En effet, à cette
époque, ce roi vient se retirer à Aupec, sans
doute pour fuir ses leudes infidèles, comme, plus
tard, les rois des autres races trouveront sur
l'Alp un abri contre les seigneurs féodaux.
L'enfant Childebert III, aussi faible que timoré,
est le premier qui, par cas de conscience sans
doute, crut devoir disposer des terres qui nous
occupent. En effet, en 704, et d'après les
chroniques de l'abbaye de Saint-Wandrille, le roi
Childebert III donne aux moines la terre d'Aupec
et tout ce qui en dépend. Une charte de l'an 1000
rappelle cette donation et la spécifie par ces
mots :
Novitianus,
Curbavia, Albacha, Bannida,Tremlido, cum illis
forestariis quinque,
toutes ces terres dépendant du territoire
d'Aupec. **** Note SHV : Pour les historiens modernes, il existe beaucoup d'incertitudes et de légendes contradictoires quant à l'Histoire du roi Childebert III. Il s'accordent cependant sur l'année de sa mort : 662 (18 octobre) donc bien avant la date de la charte sus-mentionnée. On ne connaît d'ailleurs cette charte qu'indirectement, par des documents postérieurs qui s'y réfèrent. C'est la raison pour laquelle on a soupçonné que certains de ces documents soient des faux. Pratique courante à l'époque que de se référer à des documents anciens, oubliés ou perdus, pour renouveler des donations parfois imaginaires ! D'autre part, de nombreux écrits datant du Haut Moyen Age, s'apparentant à des « romans historiques » ont été longtemps traités par les historiens comme des chroniques.
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