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Crin-Blanc
Film de moyen métrage (47mn) en noir et blanc (1953)

Mise en scène de Albert LAMORISSE

• Grand prix international du court métrage, Cannes 1953.

• Prix Jean Vigo, 1953.

• Épi d’or du film d’art, Rome 1953.

• Grand prix de la critique polonaise, 1956.

• Grands prix internationaux du film récréatif pour enfants, Paris, 1954 – Varsovie, 1957.

• ... [1] ...

Folco le petit pêcheur [2] et Crin-Blanc, cheval sauvage

La belle histoire de Crin-Blanc [3]

Il était une fois, en Camargue, un jeune pêcheur nommé Folco et un cheval sauvage appelé Crin-Blanc.
Folco vivait avec son grand-père et son petit frère dans une pauvre cabane au bord de la lagune. Crin-Blanc était le chef d'un de ces troupeaux de chevaux sauvages qui parcourent librement le vaste pays d'herbe et d'eau.
Folco aimait les animaux libres et sauvages comme lui. Dès qu'il vit Crin-Blanc il rêva de devenir le compagnon du cheval le plus beau et le plus fier qu'il ait jamais rencontré. Hélas! Les hommes aussi – les gardians – convoitaient Crin-Blanc. Un jour ils décidèrent de le capturer et, après une longue poursuite dans les marais, parvinrent à l'acculer dans un parc. Mais Crin-Blanc lutta si vigoureusement qu'il réussit à s'enfuir en brisant la clôture de cette prison. Serré de près par les cavaliers qui voulaient le rejoindre, il fit brusquement volte-face et désarçonna leur chef. Fou de rage, ce dernier s'écria :
– « Cette sale bête … Celui qui l'attrape je la lui donne! »
Or Folco avait assisté à cette scène. S'approchant du Manadier , il lui demanda :
– « Même à moi ? »
Dans un défi l'homme lui répondit ironiquement :
– « Oui, même à toi … Mais quand tu l'auras attrapé les poissons … eh bien! … ils auront des ailes! »
Dès lors, Folco n'eut plus qu'un seul désir : retrouver Crin-Blanc. Ce fut pour lui une tâche aisée, car il savait reconnaître les traces des animaux. Crin-Blanc se laissa approcher par le garçon, mais lorsqu'il sentit la corde que celui-ci, lui avait passée autour du cou, il partit au grand galop, précipitant Folco à terre. Etouffé et meurtri, le petit pêcheur cependant tenait bon, se laissant traîner dans les marais et dans la boue.
Enfin calmé, Crin-Blanc arrêta sa course. Et comme Folco ne lui faisait aucun mal, il se laissa caresser par lui …
Crin-Blanc suivit Folco. Mais un jour, des chevaux sauvages passèrent près de la cabane et le petit pêcheur ne put retenir son nouvel ami.
Cependant un autre cheval avait pris la tête du troupeau et pour reconquérir sa place, Crin-Blanc dut engager avec lui un terrible combat.
Vainqueur mais blessé, il retourna auprès de Folco qui le guérit rapidement.
Ne pouvant résister à l'appel de son instinct, Crin-Blanc reprit à nouveau sa liberté. Ayant oublié leur promesse, les gardians voulurent le reprendre. Ils décidèrent, cette fois, de le cerner dans les flammes. Alors, Folco se lanca au secours de Crin-Blanc. Réussissant pour la première fois à le monter, il le conduisit en direction du fleuve qui se perd, en cet endroit, dans la mer.
Mais les gardians n'avaient pas renoncé à leur proie et, pensant qu'ils allaient lui enlever Crin-Blanc pour toujours, Folco n'hésita pas à plonger dans le courant violent du fleuve …
Dans la mer, le cheval et l'enfant nagèrent tout droit … tout droit vers le large … Et l'on dit que Crin-Blanc, qui était doué d'une grande force, emporta son ami jusqu'à un pays merveilleux où les chevaux et les hommes sont toujours des amis.

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Notes et sources :

[1] Après une suite innombrable de mentions et de récompenses, le film fut sacré « plus beau film pour enfants de tous les temps » par le New York Times en 2007.

[2] Alain François Emery, connu pour avoir été le personnage principal du film « Crin blanc » est mort à Arles le 22 mai 2024, à l'âge de 83 ans (Midi Libre). Né à Marseille le 5 août 1940, il avait à peine onze ans quand il fut sélectionné pour le rôle et 13 ans quand le film sortit en salle. Il ne voulut pas alors faire carrière dans le cinéma, même si, par la suite, il travailla encore occasionnellement avec Albert Lamorisse.

[3] Le film sera adapté en livre, chez Hachette, avec des photographies prises au moment du tournage et un texte écrit à partir du scénario d’Albert Lamorisse et Denis Colomb de Daunant. Il connaîtra un succès durable, devenant un véritable best-seller des bibliothèques enfantines (Bianka Zazzo en 1956, dans la revue Enfance).

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