Texte anonyme de la fin du XIXe siècle Premier dénombrement des habitants de la forêt du Vésinet Aussitôt après la disparition des
Anglais, la France va voir renaître de leurs
ruines toutes les communes [1], à la faveur de la
protection royale qui, par tous les moyens,
cherche à abaisser l'aristocratie. Si l'invasion anglaise a ruiné les pays habités,
le dépeuplement de ces lieux n'a fait que profiter
à la forêt du Vésinet qui, pendant tout ce temps,
n'a été ni empiétée ni dépecée par ses
voisins. L'administration royale, avec ses
réformes, a dû certainement donner ses soins à la
forêt du Vésinet ; les routes ont dû recevoir un
certain accroissement et les bois être
taillés.
Etienne de Vesc (~1445-1501) — Guillaume de Montmorency (1453-1531) Le domaine de La Borde et les premières chaumières du Vésinet La tranquillité et la paix relatives dont jouit
la France font développer les domaines et l'on
voit avant 1489 apparaître une nouvelle Seigneurie
sur les terres dépendant de la forêt du Vésinet.
C'est la terre de La Borde qui se crée à l'ouest
de Montesson, sur les bords de la Seine. Le
premier seigneur que l'on connaisse de cette,
terre et qui la détient à cette époque, c'est
Etienne de Vesc, président à la Cour des comptes
et favori de Charles VIII. Cette seigneurie prend
bien vite une grande importance, grâce à ses
titulaires, qui tous sont les favoris du puissant
Parlement ou lui sont attachés. Après que, de toutes parts, les pays se sont
formés aux alentours de la forêt du Vésinet sous
des noms différents, la partie de terre qui dépend
d'Aupec et qui alors, prend le nom générique de Le Vésinet, paraît vouloir aussi se
transformer en commune. Mais ce n'est que sur la
partie Est que baigne la Seine, en face d'Aupec,
que des tentatives d'agglomération se font voir,
et cette partie de territoire restera toujours
dépendante d'Aupec, quoique prenant le nom de
Vésinet, jusqu'au jour où le Vésinet se faisant
commune, ce sol s'appellera Le Pecq. A cette époque de Henri II, le prince de
Clermont-Tonnerre (le père de la fameuse Diane de
Poitiers) est chef de la capitainerie de
Saint-Germain et des bois qui en dépendent. La
Borde, qui est passée aux mains du baron d'Agoult,
est occupée en 1560 par le conseiller Truchon. En 1577, le seigneur de Chatou est Thomas Le
Pileur, conseiller au Parlement. Ce sire se rend
acquéreur de tous les biens que possèdent sur
cette terre les religieuses de l'abbaye de
Malnoue. Enfin, en 1582, Louis Dodieu, seigneur de
Vély, qui a échangé sa terre contre celle de La
Borde, obtient de Henri III que sa nouvelle
seigneurie soit appelée Vély ou Vailly-La-Borde,
en souvenir de ses ancêtres, et que « défense soit
faite à quiconque, sous peine d'amende, de la
dénommer autrement. » _______________ Notes [1] Historiquement, on désigne par « commune » une agglomération administrée par ses citoyens (indépendante du seigneur féodal). La commune française d'aujourd'hui est l'héritière de la paroisse de l'Ancien Régime. [2] Grâce aux nombreux procès entre les habitants de Chatou et Montesson et leur seigneurs Soutain et Pierre Mauclerc au sujet de péages et d'ouvertures de nouvelles garennes, 1310-1330, on en sait un peu plus sur la séparation de Montesson à la fin du XIVe siècle. [3] L'ancienne lieue de Paris (avant 1674) valait 10 000 pieds soit 3,248 km. Cinquante lieues carrées représentent un peu plus de 500 km². [4] Jacques Coitier (~1430-1506) fut premier médecin de Louis XI et aussi président de la Chambre des comptes. Son nom a été diversement orthographié, le plus souvent Coictier, mais aussi Coittier, Cotier, Coytier ou Coctier et ici Coithier. [5] On peut considérer que jusqu'au XVIIIe siècle, on situe « au Vésinet » tout ce qui relève du Pecq et se trouve sur la rive droite de la Seine.
© Société d'Histoire du Vésinet, 2002-2015 • histoire-vesinet.org |