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Le territoire du Vésinet érigé en commune distincte (4)

La loi du 31 mai 1875 vue par la presse.

La loi fut adoptée par l'Assemblée Nationale siègeant à Versailles, sous la présidence du duc d'Audiffret-Pasquier et sur le rapport de Marcel Barthe.
Le porte-parole des opposants à la création de la commune, lors du débat à l'Assemblée, fut le député de Seine-et-Oise Victor Rameau. Sans nier le rôle de la Société Pallu dans la métamorphose de la forêt du Vésinet, il mit en doute l'existence des trois conditions requises, à ses yeux, pour la constitution d'une commune : un territoire libre, des habitants y résidant en permanence, des ressources financières. Un argument, le moins sérieux de tous, cité à titre d'exemple par Rameau a de quoi nous surprendre : le territoire n'est pas libre puisque la Société Pallu maintient des conditions restrictives telles que on ne peut pas déposer d'immondices, on ne peut pas écouler les eaux ménagères sur les routes.

Le compte rendu des débats occupa dix colonnes du Journal Officiel [à lire dans nos pages], mais il semble que le sujet, d'intérêt local, n'ait pas passionné l'ensemble des députés, pressés de passer au vote. C'était encore trop si l'on en croit Albert Millaud, l'auteur de l'article ci-dessous, la grande affaire du Vésinet qui fut le sujet de la Gazette de l'Assemblée, une rubrique à la une du Figaro, dès le lendemain 1er juin.


Le Figaro - 22e année, 3e série , Numéro 151 — Mardi 1er juin 1875

 

La grande affaire du Vésinet.

Vous connaissez le Vésinet. C'est un endroit très sec et pas beau, situé entre Chatou, Croissy et le Pecq.

L'Assemblée qui n'a rien à faire et qui cherche tous les moyens de faire durer sa session, s'est occupée du Vésinet pendant une grande heure. Il s'agit de voter une loi qui érige le territoire du Vésinet en commune.

Monsieur Rameau, maire de Versailles, s'y oppose énergiquement. Pourquoi ? Qu'est-ce que cela peut faire à Monsieur Rameau qu'on érige le Vésinet en commune ? A-t-il peur que le Vésinet fasse concurrence à la ville de Versailles et ne séduise les députés qui s'y installeront au milieu du bois ? Monsieur Rameau est vraiment féroce. "Qu'est-ce que c'est que ça, Le Vésinet ? demande-t-il ? Comment se permet-il de vouloir devenir commune et se séparer des territoires de Chatou et du Pecq, ses voisins ?"

M. Rameau est indigné. Il demande à l'Assemblée la permission de la transporter sur la Terrasse de St- Germain. L'Assemblée qui a très chaud accepte sa proposition et s'installe, avec M. Rameau, tout auprès du Pavillon Henri IV. M. Rameau nous fait voir le Pont du Pecq et puis, là-bas, au loin, le Vésinet. Ces quelques maisons, perdues dans les broussailles sablonneuses, c'est le Vésinet. Il n'y a pas d'habitants. Ceux qui y résident sont des tribus nomades et fantaisistes qui vagabondent et ne séjournent pas. Il est impossible de donner le titre de commune à un pareil caravansérail.

– Que dites-vous là ? S'écrie M. Marcel Barthe, très ému et tellement troublé qu'il ajoute : "Et pourquoi n'érigerait-on pas la commune en Vésinet ?"
M. Barthe nous raconte l'histoire du Vésinet qui a 1 600 habitants très sérieux.

Le débat devient de plus en plus passionné. Monsieur Tollain s'en mêle : il épluche la loi, il démontre qu'elle n'est pas libérale, qu'elle contient des restrictions en faveur des propriétaires du sol contre certaines classes d'industriels qui voudraient s'installer au Vésinet.
L'Assemblée parait vivement impressionnée. On se demande un instant si le gouvernement ne va pas poser la question de cabinet pour ou contre le Vésinet; heureusement, M. Buffet ne bouge pas, M. Tollain, dont la bouche écume d'émotion, finit par se taire. Monsieur Marcel Barthe l'imite sagement, et M. d'Audiffret-Pasquier peut enfin mettre aux voix les trois articles de la loi qui sont adoptés à une grande majorité.

Albert Millaud (1844-1892)
Chroniqueur et auteur dramatique

Il faut chercher en page 2 du Journal des Débats du même 1er juin pour trouver, dans le compte rendu des débats de la veille à l'Assemblée, un bref passage rendant compte plus sobrement du même évènement, sur un ton moins inspiré :

Le Vésinet qui n'est qu'un parc, très peuplé il est vrai, a été pris d'une noble ambition : il veut devenir commune ! Actuellement, le Vésinet est une annexe de la commune de Chatou ; il dépend aussi, pour une fraction de son territoire, de la commune du Pecq et pour une autre de celle de Croissy. Le Vésinet se plaint d'être spolié ; il donne beaucoup et on lui rend peu ; de là son désir d'avoir enfin une vie municipale, distincte et indépendante. M. Rameau, l'ancien maire de Versailles, se montre fort peu disposé à appuyer les prétentions du Vésinet. Le Vésinet, dans son appréciation, n'est point un territoire libre, puisqu'il est la propriété d'une seule personne, qui le gère et l'administre en imposant aux habitans toutes sortes de clauses et charges dont ne s'accommoderaient point les citoyens d'une commune proprement dite. C'est ainsi que la circulation des voitures est interdite sur certaines routes du parc, et que plusieurs catégories d'industries sont proscrites de la localité.
M. Marcel Barthe, en sa qualité de rapporteur, s'est montré beaucoup moins rigoriste ; mais il a trouvé dans M. Tolain un contradicteur très âpre et très déterminé. On a pu croire un moment, à voir l'animation du débat, que le projet de loi relatif au Vésinet allait devenir ce qu'on appelle en style parlementaire une question. II n'en a rien été cependant, et l'Assemblée a voté successivement, sitôt la clôture prononcée, les trois articles, puis l'ensemble de la proposition ; elle a même rejeté impitoyablement un amendement de M. Rameau.

Journal des Débats politiques et Littéraires, mardi 1er Juin 1875

La plupart des quotidiens publient l'évènement dans leur numéro du mercredi 2 juin.
Le Siècle
mentionne le vote de la loi sur sa une, très bièvement mais il y revient en page trois pour citer presque in extenso le débat, les échanges et les réactions de l'auditoire. Le ton est neutre et le fond de l'affaire est bien expliqué.
Le Rappel
adopte une présentation similaire mais moins approfondie :

Il fait très chaud.

L'Assemblée en profile pour se perdre dans le bois du Vésinet. Elle s'y perd si bien même qu'elle renvoie à demain la fin du débat qui roule sur la question de savoir si le Vésinet sera ou ne sera pas érigé en commune distincte. M. Marcel Barthe penche pour l'affirmative ; M. Rameau résiste énergiquement. L'Assemblée reste perplexe ; cependant le principe du projet du loi est voté.

... puis en page intérieure...

L'ordre du jour appelle la discussion du projet de loi tendant à ériger en municipalité distincte le territoire du Vésinet, dépendant des communes de Chatou, Croissy et le Pecq, canton de Saint-Germain (Seine-et-Oise). M. Rameau combat le projet de loi. Pour la constitution d'une commune, il faut trois conditions : un territoire libre, une population résidente et des ressources financières. Or, le territoire de la commune projetée n'est pas libre ; il est soumis à un certain nombre de servitudes imposées par une société propriétaire. Il n'y a au Vésinet qu'une population flottante, composée de Parisiens en villégiature ; il n'y a presque pas de population résidente.

Au point de vue financier, le premier acte municipal serait un emprunt, et le budget de la commune serait dès le premier jour en déficit. Il est vrai que la compagnie Pallu s'engage à faire certaines concessions en faveur de la commune à créer, et le projet de loi prend acte de cet engagement. Mais c'est là une disposition inusitée. Il faudrait enfin statuer sur la création du cimetière communal et sur la répartition de la dette qui incombe aux communes dont le Vésinet fait actuellement partie.

M. Marcel Barthe, rapporteur, répond que le Vésinet a un territoire, des habitants et des ressources. Les conditions imposées aux acquéreurs par la compagnie Pallu sont parfaitement légitimes. La compagnie abandonne, d'ailleurs, à la future commune les divers droits nécessaires à l'exercice de la municipalité.(Aux voix ! aux voix !).

M. Tolain dit qu'il est impossible d'ériger en commune un territoire soumis à des dérogations au droit commun; l'industrie et le commerce seraient interdits dans certains quartiers.

M. le rapporteur répond que quelques industries seulement sont proscrites au Vésinet; toutes celles qui sont nécessaires peuvent s'y exercer librement dans une partie déterminée du territoire. On ne peut d'ailleurs contester à un propriétaire le droit de donner à son immeuble la destination qui lui convient. Que le Vésinet soit ou non érigé en commune distincte, la clause existe et l'on ne peut y toucher. Loin d'améliorer la situation, le rejet du projet de loi l'aggraverait. (La clôture !)

M. Tolain dit que cette clause se conçoit dans une propriété privée, mais ne peut être sanctionnée par les pouvoirs publics quand il s'agit d'une commune. La clôture demandée est mise aux voix et prononcée.

Les art. 1 et 2 sont adoptés.

M. Rameau propose à l'art. 3 un amendement tendant à ce que la création du cimetière et le partage de la dette soient réglés par un décret. M. Courbet-Poulard demande le renvoi de l'amendement à la commission. L'amendement, mis aux voix, n'est pas pris en considération.

M. le rapporteur explique que cet amendement était inutile. Le texte du projet pourvoit suffisamment aux intérêts qu'on a en vue.

L'article 3, puis l'ensemble du projet de loi, sont adoptés.

Le Rappel, mercredi 2 juin 1875

La plupart des journaux, lorsqu'ils mentionnent l'évènement, le font de manière succinte et très neutre tels le Petit journal qui rapporte qu'un assez vif débat s'engage sur un sujet somme toute mineur, la transformation en une commune distincte, du territoire du Vésinet.

M. Rameau, député de Seine-et-Oise, puis M. Tolain contestent très énergiquement le droit du territoire susnommé à former une commune distincte. Les deux orateurs représentent, en effet, que le Vésinet est une agglomération dont l'origine se trouve dans le morcellement d'anciens bois, effectué par des spéculateurs qui, au bas de chaque contrat de vente, ont inséré une foule de clauses restrictives du droit de propriété. Par exemple, le passage de la plupart des voies est interdit aux voitures publiques, il est interdit d'établir certaines industries et certains commerces, etc., etc. Ce n'est pas là, objectent MM. Rameau et Tolain, un territoire libre ; et, si l'on nomme un conseil municipal, il ne sera pas maître dans sa commune.

M. Marcel Barthe, rapporteur fait valoir l'abandon, par les propriétaires primitifs du territoire, de la plupart des servitudes en question. L'Assemblée adopte les articles, puis l'ensemble du projet.

Le Petit Journal, mardi 1er juin 1875

Une mention particulière ira au Gaulois qui choisit l'humour :

La Question du Vésinet.

« Je demande à l'assemblée de se placer pour l'instant sur le terrain du Château de St Germain. » Tel à été le début du discours de M. Rameau. Hilarité générale. L'orateur, sans se déconcentrer a tracé un tableau pittoresque du Vésinet, de ses ombrages, de ses maisons de plaisance. Du Vésinet, il est allé à Croissy, de Croissy au Pecq, du Pecq à Chatou. Un peu plus, il priait l'Assemblée d'envoyer une commission dans ces verdoyants parages.

M. de Lorgeril prend son crayon et fait rimer le Vésinet avec Coquet. Un de ses voisins esquisse des croquis champêtres, et M. le duc d'Audiffret-Pasquier qui préside, se dispose à prier l'orateur de descendre de sa terrasse et d'entrer dans la discussion, quand, tout à coup, retentit cette phrase : « Au Vésinet, il n'y a que des Parisiens, des nomades ! »

Monsieur Rameau daigne alors expliquer que les gens du Vésinet demandent à former une commune indépendante. Il s'y oppose au nom des gens du Château [de Chatou (coquille)] de Croissy, et du Pecq.

La question du Vésinet se corse : le rapporteur, M. Marcel Barthe, fait un long discours. Il commence par reconnaitre que pour faire une commune, il faut un territoire ... et des habitants. Selon lui, les gens du Vésinet ne sont pas tous nomades. Il y en a 1600 qui ne sont point Parisiens. Ils demandent une école, une salle d'Asile, Chatou leur rie au nez. Qu'on leur permette d'être indépendants de Chatou et une ère nouvelle commencera.

M. Tolain, bien qu'il ne soit pas de Chatou, parle dans le même sens que M. Rameau. Il critique vivement une certaine charte qui lie le Vésinet à la Compagnie Pallu et en chasse les industries. Un peu plus, M. Tolain s'écrierait « Qu'on nous ramène au moyen âge ! cette Compagnie Pallu imite les époques féodales ! »

L'Assemblée vote la loi. Le Vésinet sera désormain un territoire libre et indépendant, ayant son maire et son garde champêtre !

Pourvu que le Vésinet n'aille pas demander à former une principauté indépendante comme Monaco ... afin de pouvoir installer la roulette sous ses arbres touffus.

Le Gaulois, 2 juin 1875.

Le XIXe siècle, journal quotidien politique et littéraire adopte aussi un ton ironique sans prendre parti. Les arguments retenus, et m^mes quelques plaisanteries sont communes,

Un des plus grands débats de la journée a porté sur l'élévation du Vésinet à la dignité de commune :
Le Vésinet rêve les grandeurs, le Vésinet secoue le joug de Chatou ; M. Rameau, ancien maire de Versailles, se plaint de cette révolte dans un langage topographique : « Placez-vous un instant, messieurs, sur la terrasse de Saint-Germain-en-Laye. » « Ah ! » fait la salle avec envie. Tout le monde voudrait y être. D'après M. Marcel Barthe, le Vésinet est opprimé ; selon d'autres, le Vésinet opprime, car il ne permet pas à tous les commerçants et industriels de venir s'intaller sur son territoire. - C'est le Monaco de Seine-et-Oise, a murmuré un de nos honorables. — Toujours est-il que le Vésinet triomphe et qu'il tient cinquante minutes de la séance. M. le président, dans son for intérieur, bénit le Vésinet, car, sans le Vésinet, il n'y aurait que bien peu de séance.

Paul Lafizeux, le XIXe Siècle, 2 juin 1875

Le journal La Presse est celui qui porte un jugement sur le fond, un point de vue hostile à l'érection en commune, s'engageant particulièrement sur la question de l'interdiction des industries et plus généralement sur les restrictions de toutes natures qui lui apparaissent les signes de l'égoïsme des propriétaires :

Hier, la question du Vésinet a passionné quelques instants l'Assemblée de Versailles, car il y a, ou plutôt il y avait hier, une question du Vésinet : Erigerait-on en municipalité distincte le territoire du Vésinet, dépendant des communes de Chatou, Croissy et le Pecq ? M. Rameau aurait préféré qu'on n'érigeât pas. M. Marcel Barthe a insisté pour qu'on érigeât, et l'AssembIée a décidé qu'on érigerait.

Ce qui un moment a jeté quelque animation dans le débat, c'est cette clause singulière, signalée par M. Tolain dans le rapport de M. Barthe, d'après laquelle certaines industries et certains commerces seraiént formellemént interdits, à tout jamais, dans la nouvelle commune. Interdits par qui et au nom de quoi ? demande avec raison M.Tolain. On lui répond « Tous les propriétaires du Vésinet sont d'accord là-dessus. Cette servitude établie sur le territoire résulte d'une entente parfaite entre eux. De même que le propriétaire d'un immeuble a le droit de refuser location à l'industriel qui ne lui plaît pas, de même etc. Comparaison de tous points détestable. Mais M. Barthe s'y cramponne avec l'énergie d'un rapporteur qui ne veut pas avoir le dernier mot.

Ah ! s'écria M. Tolain, j'ai envie d'aller m'établir dans la commune du Vésinet et d'y instauer une de ces industries proscrites ; nous verrons bien si un tribunal français, osera me condamner !

Mais M. Barthe sait bien que M. Tolain ne poussera pas jusque-là le besoin de montrer que la prétention des propriétaires du Vésinet est ridicule. Et voici bien le malheur : c'est que personne n'ira faire cette démonstration. Personne ne s'avisera d'aller s'établir au Vésinet pour montrer aux propriétaires que la loi est au dessus de leurs petites conventions et de leurs petites convenances personnelles.

En Amérique, et même en Angleterre ce serait fait dès demain.

La Presse, mercredi 2 juin 1875

Ce jugement défavorable est contrebalancé quelques jours plus tard par un développement plutôt inhabituel dans la rubrique turffiste du journal, à l'occasion des épreuves hippiques disputées au Vésinet. L'auteur de l'article s'est obligé à lire ou relire la brochure éditée par la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest et ressortir les vieilles légendes de l'endroit :

SPORT.

Les turffistes étaient nombreux hier sur l'hippodrome du Vésinet malgré l'incertitude du temps qui ne promettait rien de bon. La journée a été calme [illisible] après la tempête de la nuit. Nous avons revu avec plaisir le charmant parc du Vésinet, ses eaux transparentes, ses massifs verdoyants et son encadrement de tallis touffus.

Quels changements se sont opérés au Vésinet, depuis une vingtaine d'années. Autrefois le bois du Vésinet .prf.u~t te t.ttœ de forêt. Cette forêt, située entre Chatou, Croissy et le Pecq, dans l'anse que forme la Seine, est traversée dans le sens de sa longueur par le chemin de fer de Saint-Germain. Elle est un reste de l'ancienne forêt qui couvrait l'île de France.

Son renom était mauvais et elle passait pour dangereuse ; c'est dans un endroit appelé la Table de la Trahison que fut signé, d'après la tradition, le pacte pour livrer Roland et les douze pairs de France et que fût préparée la funeste journée de Roncevaux.

La forêt du Vésinet renfermait autrefois beaucoup de milans noirs et Louis XIV, qui aimait beaucoup à prendre ces oiseaux, invita un jour le roi d'Angleterre et le prince de Galles à assister à une chasse au vol. On prit un milan noir et le roi fit expédier une ordonnance de 600 liv. pour le chef du vol. Il en donnait chaque année autant pour le premier milan noir qu'on prenait devant lui. Il allait même quelquefois jusqu'à donner le cheval sur lequel il était monté et sa robe de chambre.

Les milans noirs ont disparu, et la forêt du Vésinet est devenue la proie de la spéculation. Est-ce un malheur? Assurément non. Aujourd'hui ce bois est sillonné de routes superbes, de larges allées sablées ; on y voit des castels gothiques, de charmantes villas, une jolie église, un beau parc ; que peut-on désirer de plus.

Les courses ont commencé à dix heures et demie....

La rédaction du journal a-t-elle subi des reproches après le premier article ? Le chroniqueur sportif a-t'il voulu marquer sa différence ? Songeait-il, comme nombre de ses confrères, à villégiaturer au Vésinet ?

On laissera le mot de la fin au publiciste du journal Le XIXe Siècle : « Un des plus grands débats de la journée a porté sur l'élévation du Vésinet à la dignité de commune : Le Vésinet rêve de grandeur, le Vésinet secoue le joug de Chatou ; M. Rameau, ancien maire de Versailles, se plaint de cette révolte [...] D'après M. Marcel Barthe, le Vésinet est opprimé ; selon d'autres, le Vésinet opprime, car il ne permet pas à tous les commerçants et industriels de venir s'intaller sur son territoire. – C'est le Monaco de Seine-et-Oise, a murmuré un de nos honorables. — Toujours est-il que le Vésinet triomphe et qu'il tient cinquante minutes de la séance. M. le président, dans son for intérieur, bénit le Vésinet, car, sans le Vésinet, il n'y aurait eu que bien peu de séance. »

Le texte, promulgué par le maréchal de Mac-Mahon, portera le contreseing de Louis Buffet, chef du gouvernement (vice-président du conseil des ministres présidé par Mac-Mahon) et ministre de l'Intérieur depuis le 11 mars.


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