L'Espérance Première Société sportive du Vésinet, la Société de Gymnastique et de Tir, dont la fondation fut approuvée par arrêté préfectoral du 30 juin 1887, avait son siège au Gymnase municipal aussi appelé "Salle des fêtes". Les épreuves se tenaient dans les bâtiments élevés sur les terrains de la commune et dans la salle dite des Fêtes construite en 1883, près de l'école de garçons, de l'autre côté de l'avenue des Pages (à l'emplacement de la cour de la Poste actuelle).
Tout membre actif payait une cotisation annuelle de 12 frs et tout membre associé 6 frs. Il y avait aussi des pupilles et des membres d'honneur. Les exercices de tir avaient lieu sur un terrain communal attenant à la salle du gymnase. Un terrain de 400 mètres fut loué à la societé pour l'établissement d'un châlet de tir et d'un terrain réservé. Outre un concours mensuel, la Société organisait des concours spéciaux à l'occasion des fêtes locales, comme on peut le voir dans la reproduction d'une colonne de la Gazette du Vésinet, ci-dessous:
Liste des membres actifs de l'Espérance (Octobre 1891) Amice, Asile National, au Vésinet. Beaume, à Croissy. Behuré, rue Albert-Joly, au Vésinet. Bonieux, rue de l'Eglise, au Vésinet. Courtin, route de Chatou, au Vésinet. Debeaupuis, avenue des Charmes, au Vésinet. Decaux, avenue Hoche, au Vésinet. Desmousseaux A., rue du Départ, au Vésinet. Desmousseaux F., rue du Départ, au Vésinet. Desmousseaux P., au Vésinet. Duchâteau, rue du Marché, au Vésinet. Dumont, route de Chatou, au Vésinet. Durant, rue Félicien-David, au Vésinet. Flory, à Croissy. Foucard, à Croissy. Grauser, place de l'Eglise, au Vésinet. Hazenfratz, allée de la Meute, au Vésinet. Hugly, à Chatou. Jaklé, à Croissy. Lafayette, au Vésinet. Landon, à Croissy. Lejeune, au Pecq. Lutiau, avenue Alsace-Lorraine, au Vésinet. Martial, rue du Marché, au Vésinet. Maugé, aunVésinet. Muller, boulevard du Nord, au Vésinet. Ozanne, av. du Ch.-de-Fer (R.G.), au Vésinet. Pierre, à Croissy. Pihou, au Vésinet. Quetier, au Pecq. Quinty, à Croissy. Récois, à Croissy. Revardeau V., place de l'Eglise, au Vésinet. Revardeau G., place de l'Eglise, au Vésinet. Roux, avenue de la Passerelle, au Vésinet. Sohm, place de l'Eglise, au Vésinet. Vaignier, rue Auber, au Vésinet. Wach, rue de l'Eglise, au Vésinet. Comme le bataillon scolaire mis en place par Jean Laurent en 1882, et équipé à ses frais, cette société sportive ne cache pas son objectif de préparation militaire. Il s'agit de donner aux jeunes hommes une bonne condition physique, des rudiments de manoeuvres militaires et une solide préparation au maniement du fusil. Le nom même de L'Espérance évoque l'espoir de reconquérir un jour les territoires laissés en 1870 aux mains de l'ennemi prussien. La présence de l'Orphelinat des Alsaciens-Lorrains sur le territoire de la commune est là pour entretenir ce sentiment de revanche. Les statuts de ces sociétés affichent les mêmes buts: "développer le goût du tir, encourager et vulgariser, dans la mesure du possible, avec l’arme de guerre et en général avec toutes les armes, les exercices de tir, de manière à former des tireurs habiles, animés de sentiments patriotiques et de rendre des services au pays " (Abelpierre, 1897) ; "le but de la société est d’entretenir la vigueur du corps pour conserver celle de l’esprit, de développer les goûts et les sentiments virils par la pratique des exercices corporels, d’étendre et de perfectionner l’art du tir, de resserrer entre les membres les liens d’union, de jeter les bases d’une bonne discipline et de préparer les citoyens à la défense de la patrie " (Aurillac, 1886); "avec la gymnastique nous faisons des hommes forts et adroits, complétons notre œuvre en faisant des militaires instruits et disciplinés" (Angoulème, 1880 où la société s'appelait aussi L'Espérance). La Société mixte de Tir du Vésinet et Chatou, fondée en 1907, répondra à une nouvelle évolution règlementaire alors même que Aristide Briand, estimait: "au moment où la réduction du service militaire exige plus que jamais, des jeunes soldats, des aptitudes et des qualités d'adresse préalablement acquises, il est de l'intérêt du pays que se multiplient les sociétés scolaires et postscolaires de tir à courte distance (...) mais aussi à l'arme de guerre, qui sera donnée par les soins de l'autorité militaire locale, dans toutes les écoles normales dont le siège est une ville possédant une garnison".
Société d'Histoire du Vésinet, 2008 - www.histoire-vesinet.org |