D'après l'article de Robert Bazin, dans Au pays Virois, mai-juin 1923 (6e année) • L'exposition du Lycée Malherbe et l'Art Normand. Georges Jules Moteley ... Le peintre et le poète Laissent en expirant d'immortels héritiers. Jamais l'affreuse nuit ne les prend tout entiers. ... G. MOTELEY – Lac de Clairvaux-du-Jura Musée de Luxembourg (1919) L'an dernier, un de mes amis visitant au Luxembourg l'exposition des paysagistes français me disait : « Au milieu de toiles pourtant célèbres, le tableau de Moteley, le Lac de Clairvaux, m'a semblé une fenêtre ouverte sur la nature. » Georges Jules Moteley (1865-1923) Portrait au canotier ; collection particulière. Rappelons sa vie et son œuvre : Moteley naquit à Caen d'une famille d'ancienne bourgeoisie. Vraisemblablement, il était destiné à devenir grand négociant de charbons, armateur, etc. mais, à quinze ans, deux choses seules l'intéressaient : les sons et les couleurs. Il entra aux Beaux-Arts, il passa dans les ateliers de Guay, de Jules Lefèvre, de Guillemet qui sut le deviner et le prit en amitié. Il n'avait pas vingt-cinq ans qu'il était reçu aux Artistes Français et déjà il avait obtenu une médaille d'or à l'Exposition de Rouen. En 1892, une mention lui était décernée avec le Vieux Lavoir à Clécy, car Moteley, séduit par la beauté de cette bourgade, y avait fait construire un modeste atelier. C'est là qu'il travailla. Moteley abandonne quelque peu, à cette époque, la campagne de Basse-Normandie : la mer l'attire. Signalons, au Salon de 1908, Un grain à La Hague (Musée de Cherbourg) ; en 1910, La barque à la côte, grande toile qui représente l'épisode d'un drame d'un raz-de-marée. Cette toile appartient à la Ville de Paris. De 1912, date le Vieux Marronnier, actuellement à la mairie de Falaise ; de 1913, La Gentilhommière normande qui représente la Ferme de la Chaise. On peut voir ce tableau, qui est l'un des meilleurs du maître, au Petit-Palais. Au Salon de 1914, figura un grand panneau décoratif destiné à la Salle du Conseil Général : L'Orne à Clécy, ainsi qu'une petite toile Effet de neige à Clécy, qui fut donnée par les Amis des Arts au Musée du Luxembourg et affectée au Cabinet du Ministre, Président du Conseil. En 1918, La Neige, paysage du Jura, fut acquis par l'Etat pour le Ministère de l'Intérieur, La Gentilhommière normande sous la neige par la Ville de Paris. En 1919, le Lac de Clairvaux, dont j'ai déjà parlé, fut envoyé au Luxembourg. En 1922, les Marais de Gadeville furent achetés par l'État. Enfin, cette année (1925), nous aurons la joie d'admirer au Salon les Ruines de Polignac (Haute-Loire), la Vue de la ville du Puy et La Chaîne des Cévennes... **** Maison de Georges Moteley au Vésinet 14, avenue d'Alsace-Lorraine (actuelle av. d'Alsace) © Collection particulière (cliché probablement récent) ... Georges Moteley – Villa au Vésinet (1919) Cette villa, non localisée, n'est peut-être pas celle du peintre. ... ...Au moment où cet article était à l'impression, nous apprenions avec une douloureuse surprise la maladie de Moteley et bientôt sa mort. Malgré sa robuste constitution, il succomba, le samedi 28 avril [1923], dans sa villa du Vésinet [2, 3]. *** Extrait d'une conférence de M. Davodet, Valogne, juillet 1925 (Association Normande) ... Dans la notice nécrologique qu'il lui a consacré, le Journal de Caen [5] signalait, non sans étonnement et avec une certaine tristesse, que Moteley « n'avait été l'objet d'aucune distinction honorifique française ». *** Notes et sources : [1] On ne connait de cette toile que la photographie conservée dans les archives du Musée d'Orsay. [2] Cette maison située au 14, avenue d'Alsace-Lorraine fut habitée ensuite par sa veuve Madame Anaïs Moteley (née François) puis par leur fils Henri Moteley, directeur de Cinéma. [3] On connait grâce à des catalogues ou des articles de presse plusieurs peintures inspirées de lieux dans les environs de son nouveau domicile. Citons : Villa du Vésinet ; Les vieux marronniers (Ile de Croissy) ; Le fond du parc (neige) en 1919. Parc du Vésinet ; La Seine près de Saint-Germain ; Brume de Seine en 1920. Brume de Seine à Marly en 1921. Propriété dans le parc du Vésinet ; Neige, Parc du Vésinet en 1923. Malheureusement, nous n'avons aucune représentation de ces œuvres. [4] Le récit des obsèques est erroné. Le Journal de Caen, en a publié un compte-rendu détaillé. La dépouille mortelle n'est pas passée par le cimetière du Vésinet. Elle a été transportée à Vaucelles (Calvados) et inhumée dans le caveau familial à l'occasion d'une cérémonie au cours de laquelle plusieurs hommages ont été présentés.. [5] Journal de Caen, mardi 1er mai 1923.
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