Bulletin Municipal n°14, Décembre 1969 et n°21, Avril 1972 [illustrations complémentaires SHV] Hommages à Gaston
Rouvier A l'occasion du centenaire de la naissance
de Gaston Rouvier, nous avons
tenu à lui rendre hommage, en rappelant ici l'œuvre importante accomplie
par lui dans notre commune. En 1910, également, Gaston Rouvier obtint la cession de l'avenue de la Princesse, propriété de la Société des Eaux et de l'Eclairage [1], grâce à une subvention de 15.000 francs obtenue par la ville, et il fit mettre dans son axe le passage à niveau, élargi et muni de barrières métalliques. Le passage à niveau avant (en haut) et après l'élargissement et la mise en place des barrières métalliques. La même année, à l'aide de diverses adjudications et d'un don de deux mille francs de la Société des Eaux, il fit procéder à la réfection totale, à l'agrandissement et à la décoration de la salle dite "de gymnastique" qui devint la salle des Fêtes. Vaste et belle salle, dont le rideau de scène, décoré de marguerites, se leva bien souvent sur l'immense sapin de Noël des écoles ou sur les tables couvertes de livres, le grand jour de la distribution des prix, ou encore sur des pièces de théâtre, des conférences, des orchestres. On sait que cette salle des Fêtes dut, en 1957, être sacrifiée lors de la construction de la nouvelle poste.
L'ancienne salle des fêtes de l'avenue des Pages. Entre
temps, Gaston Rouvier avait fait ériger et inaugurer par le Ministre Guisthau,
la statue de la République sur la place du Rond-Point (devenue Place de la République) qui garda son nom
après la disparition de la statue, en 1941. En avril 1911, Gaston Rouvier fût le fondateur et le premier Président
d'Honneur du Syndicat d'Initiative pour le "Développement
et la prospérité du Vésinet", dont l'intérêt
évident pour une cité comme la nôtre, suscita aussitôt, de nombreuses
adhésions [2] Pendant la guerre de 1914, bien qu'il
fut appelé constamment à remplir d'importantes et délicates missions au
service de l'Etat, du fait de ses fonctions d'Inspecteur Général des services
administratifs du Ministère de l'Intérieur, Gaston Rouvier se dépensa
sans compter pour la commune et pour son ravitaillement. Il assura l'alimentation
de toute la ville jusqu'à la fin des hostilités grâce à la création d'une
coopérative et d'une boucherie municipales. Il assura aussi le chauffage
de tous pendant les hivers les plus rudes grâce à une licence de charbon,
qu'il fût alors le seul Maire de France à posséder avant que l'Etat ne
s'en assura le monopole. Aussi, en septembre 1918, reçut-il une adresse
des habitants du Vésinet, "en reconnaissance
des très grands services rendus par lui à la commune pendant la guerre". C'est en récompense des services rendus,
tant à l'Etat qu'à sa commune, que Gaston Rouvier fut nommé Officier de
la Légion d'Honneur en juillet 1919. Le mois suivant, le Président du
Conseil, Clemenceau, réorganisant l'Administration Préfectorale des régions
libérées, et bien qu'il n'appartint pas à cette administration nomma Gaston
Rouvier, Préfet des Vosges pour la réorganisation du département. En 1950 il s'éteignait, dans sa propriété de la route de la Borde, entouré des siens, et en particulier de sa fille aînée, Mme Claris, que nous remercions ici d'avoir bien voulu nous communiquer ces souvenirs, qui font partie de l'histoire de notre commune, en hommage à la mémoire de son père. Le 19 février 1972, le maire Alain Jonemann et le président du Syndicat d'Initiative Pierre Amelot inauguraient la stèle érigée à l'entrée de l'Ile des Ibis à la mémoire de Gaston Rouvier en présence des membres de sa famille. La stèle porte l'inscription suivante : « L'Ile du Grand Lac fut acquise en 1914 par la Ville à l'initiative de Gaston Rouvier, maire du Vésinet de 1908 à 1919. » *** Notes SHV: [1] En 1910, la Société des Eaux et de l'Eclairage n'était pas encore au Vésinet. La Société des Eaux et Terrains du Vésinet, dite aussi Société d'Anterroches, propriétaire des Lacs, rivières et pelouses ainsi que de quelques voies privées ne passera sous contrôle de la Société Lyonnaise des Eaux et de l'Eclairage qu'en 1921-24. Quant à l'avenue de la Princesse, elle était la propriété de l'Asile national de Convalescentes qui avait la charge de son entretien et souhaitait y renoncer. [2] Dès les premières années de la colonie du Vésinet, il existait un Comité de Propagande et d'Initiative qui devint avec l'érection du Vésinet en commune la Commission d'Initiative et de Propagande. Elles furent animées l'une et l'autre par Aimé Foucault. En 1911, le recours à la forme associative type loi de 1901 donna de la souplesse à cette structure. La plupart des avantages ainsi acquis disparut par l'adoption de lois sanctionnant la gestion de fait.
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