Fred Robida, Bulletin municipal n°7 - Septembre 1967
Le Syndicat d'Initiative crée Un Groupe d'Histoire du Vésinet
Les peuples heureux, dit-on, n'ont pas d'histoire. Autrement
dit, seuls compteraient, dans l'histoire d'un peuple, les cataclysmes, les
guerres, les révolutions. Comme les peuples, les communes heureuses — et Le
Vésinet en est une incontestablement — n'ont pas besoin d'avoir de grands
malheurs pour avoir une histoire.
Le
9 décembre 1967, à l' Assemblée générale du Syndicat d'Initiative,
est
annoncée la mise en place d'un Groupe d'Histoire du Vésinet [1].
Mais cette histoire, faite d'une accumulation de petits
faits dont le souvenir ne persiste que dans la mémoire ou les archives
familiales de ceux qui en ont été touchés, est moins connue et plus difficile à
relater que le serait celle d'une ville ayant subi au cours des âges des
événements assez marquants pour que les traces en soient visibles et que de
nombreux témoignages contemporains puissent être réunis. Le Vésinet est une ville jeune puisqu'à peine centenaire; il
ne lui est, semble-t-il, rien arrivé. Mais malgré tout, cinq générations y ont
vécu et ont certainement laissé les traces de leur passage. D'autre part, le
site où son fondateur en a bâti les éléments essentiels, église, mairie,
écoles, en réservant habilement les espaces libres qui en feraient l'agrément,
n'est pas resté au cours des siècles sans participer à la vie de la région.
L'Histoire et la Légende peuvent, à cet égard, réserver des surprises aux
chercheurs. Cette histoire d'une
commune heureuse, le Syndicat d'Initiative et de Défense du Site du Vésinet, en
plein accord avec la Municipalité, a entrepris d'en rassembler les éléments. Il
a constitué à cet effet une section spéciale dont il m'a demandé de diriger les
travaux en ma qualité de très ancien familier du Vésinet (où mes parents se
sont installés en 1894, alors que j'avais dix ans). Il ne s'agit pas, bien entendu,
pour les membres de la section historique et leur président, de se livrer à des
recherches indiscrètes: le passé du Vésinet est trop récent pour qu'il soit
permis à qui que ce soit de pénétrer sans leur vœu dans l'intimité des familles
qui y vivent ou y ont vécu. Leur seule intention est de rassembler tous les documents —
actes, récits, images — dont l'examen méthodique et la juxtaposition
permettront de reconstituer l'histoire du Vésinet depuis sa fondation et de
combler les graves lacunes qui subsistent dans celle de la région. Ils font
appel à cet effet à toutes les bonnes volontés et seront reconnaissants à tous
les amis du Vésinet qui consentiront à leur communiquer en vue de leur examen,
vieux papiers, vieilles images se rapportant au site, à la vie communale et aux
personnalités qui y ont participé à un titre quelconque.
[1] A sa mise en place en 1968, ce groupe, présidé par Fred Robida, était composé de
Mme Fouquet, M. le chanoine Borot, MM. Amelot, Billot, Delcour,
Duhourcau, Dulauron, Frantzen, Gourdet, Pierson et Villain. Alain Decaux, pressenti, avait décliné l'offre.