D'après les bulletins municipaux n°6, 16, 24, 28, 29 (1967-1974) et autres sources (voir notes)

Les lacs et rivières du Vésinet, il y a cinquante ans

    Beaucoup de Vésigondins se plaignent, et ils n’ont pas tort, de la malpropreté de nos lacs et de nos rivières : eaux stagnantes, souvent recouvertes d’un tapis de végétation aquatique, odeurs nauséabondes, lits encombrés de feuilles mortes et pourrissantes, de branchages, ou mieux encore de détritus de toute sorte allant du vieux fourneau à la bicyclette en passant par les bouteilles, pots de chambre et autres ordures, etc. La liste est longue de ces doléances justifiées. Comme toujours, c’est la Ville, en fait la Municipalité, qui est mise au banc d’infamie et accusée de carence inexcusable dans la sauvegarde de ce patrimoine liquide, légué par Alphonse Pallu et qui devrait demeurer l’un des charmes les plus sûrs de notre Commune...[1]

Ce texte, qui pourrait être écrit aujourd'hui, date de 1970. Il est d'Alain Jonemann, alors maire du Vésinet depuis cinq ans.[2]

Lac des Ibis, Pêcheurs au petit matin (1970)

Un des charmes du Vésinet, le réseau de lacs et de petites rivières, avec ses cascades, ses gués, ses berges-promenades, demande à être préservé. L'entretien, l’alimentation en eau de ce réseau incombaient à la Société Lyonnaise des Eaux qui s’était vu transmettre par la Société d'Anterroches & Cie la propriété des rivières et des lacs, à l'exception du Lac des Ibis, et, en même temps que la propriété, la charge d'en assurer le fonctionnement et le maintien. [3]

Inquiet d'une lente mais visible dégradation de l’état de ces cours d'eau, le Syndicat d'Initiative, dès 1947, avait demandé que la question soit étudiée et réglée « dans l'intérêt et pour la sauvegarde du site ». La Convention [4] qui, en 1949, fut signée entre la Ville et la Société Lyonnaise des Eaux et qui revenait, en les atténuant, sur les obligations du concessionnaire, n’avait sans doute pas tenu compte de tous les impératifs, car en 1970, en bien des endroits, l’état de nos rivières était loin d'être satisfaisant.

    Une véritable végétation les envahit, en de nombreux biefs les eaux superficielles sont pratiquement stagnantes et, à certains endroits, en été, des nuées de moustiques assaillent les promeneurs et gênent les riverains. Il est certain maintenant que le peuplement de poissons, de canards et de cygnes ne saurait suffire, à lui seul, à supprimer ces défauts et qu’il devient nécessaire d’étudier avec la Société Lyonnaise des Eaux les modalités d'un entretien adéquat.

    Un Comité d'Etude de ces problèmes a été créé (1967), et dans le cadre de la Commission du Site, outre plusieurs Représentants de la Municipalité, comprend le Président du Syndicat d’Initiatives, le Directeur de la Société Lyonnaise des Eaux assisté des Ingénieurs de son choix et le Directeur des Services Techniques de la Ville. Ce Comité a été autorisé à s’entourer de Conseils et d'Experts hydrauliciens dans la mesure où il lui paraîtra utile de procéder à des consultations.

A l'époque, à l’exception du lac des Ibis, les lacs et rivières appartenaient à la puissante Société Lyonnaise des Eaux et de l’Éclairage (SLEE), concessionnaire de la distribution d’eau dans la Ville, héritière de la Société d'Anterroches, elle-même héritière de la Société des Eaux du Vésinet fondée par Alphonse Pallu dès 1856. A l’égard de l'entretien des lacs et rivières, les obligations de la SLEE découlaient de l'article 43 du contrat de concession trentenaire mentionné plus haut :

    La SLEE continuera à déverser gratuitement dans le réseau des lacs et rivières en des points judicieusement répartis, un volume d’eau journalier moyen de 680 m³. L’écoulement correspondant ne devra pas, à l’entrée du lac des Ibis, être inférieur à 180 m³ par jour. Le lac des Ibis devra être maintenu par la Ville en bon état d’étanchéité.

    Cette quantité d’eau sera déversée au fur et à mesure des besoins et suivant les sujétions saisonnières, elle ne pourra, sauf le cas de force majeure dûment constaté, être inférieure à un total de 250.000 m³ par an. Elle sera mesurée au moyen des compteurs horaires des groupes élévatoires et par des jaugeages.

En ce qui concerne le volume d'eau déversé dans les lacs et rivières, la SLEE reconnaissait qu’il était déjà alors bien supérieur aux obligations du contrat puisqu’il atteignait une moyenne annuelle d'environ 350.000 m³. Ce volume sera bien largement dépassé par la suite.
L'eau déversée provenait en totalité de forages de la compagnie alors qu’à l'origine, il s’agissait presque exclusivement d’eau de Seine dont la qualité s'avéra très vite impropre. Dès 1903, les analyses encore sommaires de l'eau tirée des forages firent apparaitre que la quantité des matières organiques et surtout l'azote organique variait dans des limites très étendues suivant les mois (plus faible en hiver qu’en été) et en relation avec la quantité d’eau puisée. Ces résultats révélaient que le puits du Pecq comme les similaires de Chatou et du Vésinet, creusés dans la craie, étaient insuffisamment isolés du lit de la Seine. Des infiltrations consécutives à des puisages excessifs (quand on abaisse la colonne d'eau dans le puits de 10 et 20 mètres) entrainaient des aspirations dans le sol environnant pouvant amener le mélange de l’eau de Seine polluée par les égouts de Saint-Denis, de Versailles et aussi occasionnellement de Paris avec l’eau de la nappe d’infiltration [5]. Dans les années 50, le réapprovisionnement de la nappe à travers les anciennes sablières, grande inovation de la SLEE, furent la solution à ce problème.

Si l'eau donnait depuis toujours une telle impression de stagnation, c'était dû, disait-on en 1970, à la conception déjà fort ancienne du réseau lui-même et à l’étroitesse des canalisations de communication entre les différents biefs par rapport à la largeur des rivières. Un débit supérieur risquerait d’entraîner, assurait-on, des débordements et des inondations. « Sans doute serait-il bon que des experts en hydraulique se penchent un jour sur cette question et peut-être faut-il effectivement repenser de façon moderne tout le problème » concluait Alain Jonemann, reprenant à son compte les conclusions du comité d'experts.

Pour ce qui était de l’entretien lui-même, l'article 43 du contrat de concession prévoyait :

    Les curages, nettoyages et entretien du lit du réseau des lacs et rivières resteront à la charge de la SLEE sauf en ce qui concerne le lac des Ibis. Le programme des travaux suivants, arrêté d'accord avec les autorités municipales devra être réalisé annuellement :

    • Rivières. — Curage avec enlèvement des boues et nettoyage des berges de 600 mètres de rivières.

    • Lacs Inférieur, de la Station, de Croissy. — Curage avec enlèvement des boues et nettoyage des berges d'une moitié d'un lac, le lac Inférieur et le lac de la Station étant divisés par une murette en deux parties et le lac de Croissy étant considéré comme une seule partie.

    Lac SupérieurEn raison de sa profondeur et de sa situation particulière, il n’est pas prévu de périodicité de curage pour le lac Supérieur qui devra être maintenu en bon état par la SLEE.

    La SLEE effectuera, de plus, les divers travaux de maçonnerie nécessaires aux berges de ces lacs et assurera leur étanchéité. Il est rappelé que les riverains doivent permettre aux agents de la SLEE le libre accès des berges des ouvrages en vue de la surveillance et de l'entretien et ne doivent pas faire à proximité, de plantations susceptibles de les détériorer... »

Un rapport de M. Massoulié, directeur de la SLEE, communiqué à la même époque, fait état des travaux suivants exécutés au cours des cinq années précédentes (le mandat d'Alain Jonemann) :

    en 1965 : Curage des rivières le long de l'avenue Jean-Mermoz entre la Mairie et le lac Supérieur, et curage de la moitié du lac Inférieur.

    en 1966 : Curage des rivières en aval de l'avenue d’Alsace et reconstruction des cascades.

    en 1967 : Reconstruction des biefs de part et d'autre de la route de Croissy (petites cascades et rivières en dessous de la route de Croissy).

    en 1968 : Reconstruction de la rivière de la route de la Cascade entre l'avenue de la Prise d'Eau et le lac Inférieur.

    en 1969 : Curage de la rivière entre le boulevard des États-Unis et l’avenue de la Princesse, reconstruction des berges et curage du lac de Croissy en totalité.

Un rapport qui laissera perplexe un vésigondin des années 2000 !

 

Lac de Croissy en travaux de réfection, automne-hiver 1969-70.

Pourtant, les conclusions de la Ville relèvent des insuffisances et des retard : les 600 mètres de rivières prévus au contrat n'ont pas été rigoureusement atteints chaque année ; la SLEE est en retard en ce qui concerne le curage des lacs puisque seul le lac de Croissy et la moitié du Lac Inférieur ont été nettoyés en cinq ans. La Ville a donc demandé à la SLEE de veiller de façon plus rigoureuse au respect des clauses du contrat de concession et en particulier de prévoir au titre de l'année 1970 le curage et la réfection du bief de rivière situé entre le boulevard Carnot et la route de Croissy, bief qui est en très mauvais état. Il a également été demandé à la SLEE d'entreprendre la réfection du lac Supérieur pour lequel aucune périodicité n'a été prévue, mais qui n'a pas été curé depuis de très nombreuses années.
De son côté la Ville prévoyait de faire prochainement la réfection des berges et le curage du lac des Ibis. Ce sera chose faite en août 1971.

Lac des Ibis en travaux de réfection, août 1971.

    ...D’autre part des dispositions seront prises pour faire assurer par nos Services Techniques la police des lacs et rivières, c’est-à-dire l'enlèvement de tous les objets hétéroclites qui n’ont rien à y faire, obligation qui ne semble pas incomber au concessionnaire, ni les lacs ni les rivières n'ayant été conçus par Alphonse Pallu pour servir de dépotoir public. Il conviendrait à ce sujet que les Vésigondins veuillent bien se souvenir qu’il existe un service d’enlèvement des ordures ménagères auquel ils peuvent parfaitement confier tout ce qui défigure nos lacs et rivières. Avec un peu de bonne volonté et de respect du bien commun, les choses iraient déjà beaucoup mieux. [6]

On apprend par l'intermédiaire du Syndicat d'Initiative quelques détails sur la nature des travaux à réaliser en 1967 ainsi que sur les moyens envisagés pour remédier à certaines causes de pollution, fruit des réflexions du Comité d'Etudes :

    Cette année la Compagnie Lyonnaise des Eaux va entreprendre sur les petites rivières des travaux de réfection et de curage de certains biefs. Ces travaux seront réalisés dans le bief entre l'Allée de la Gare et le bassin des Carpes, c'est-à-dire les petites cascades. Les berges de la 2e cascade seront remontées et à la hauteur de la coulée vers la Route de Croissy, l'ile qui est à demi-submergée sera reconstruite au milieu du bief et servira d’abri aux cygnes.

    Les berges de la coulée vers la Route de Croissy seront reconstruites, I'ensemble de ce bief sera d’ailleurs entièrement curé. Les déversoirs des petites cascades seront revus pour permettre un meilleur écoulement des eaux et les berges subiront un enrochement pour empêcher la dégradation des rives. Des essais de traitement avec le sulfate de cuivre seront faits cette année pour lutter contre l’envahissement de plantes aquatiques comme le Spyrogire.

Les spyrogyies sont des algues vertes qui profitent d'un déséquilibre chimique de l'eau pour croître rapidement, devenant envahissantes en quelques jours seulement. Les masses filamenteuses remontent à la surface et deviennent visibles comme des tapis verts gluants.

Le Lac Supérieur et ses nymphéas avant travaux (1973)

 

En 1973, après les conclusions de la commission d'enquête et de quelques travaux importants, Paul Didier, maire-adjoint refait le point sur le sujet : [7]

    Le réseau des lacs et rivières du Vésinet constitue un ensemble hydrographique totalement artificiel.[8]

    Son alimentation a été très longtemps assurée par un pompage d’eau de Seine complété par des appoints d’eau de distribution publique.

    Depuis quelques années, l'eau de Seine n'est plus utilisable en raison de son degré de pollution et elle a été remplacée par de l’eau de la nappe souterraine pompée à l’usine de Croissy. De ce fait, le débit de l’eau dans les lacs et rivières a légèrement diminué tout en restant égal à 20 litres/seconde.

    Il a semblé aux yeux des responsables municipaux que ce débit, en dehors des cascades, n'était pas très apparent et donnait aux rivières, l'apparence d’eau morte. Pour tâcher de remédier à cette désagréable impression, il a alors été demandé à la Société Lyonnaise des Eaux et d’Éclairage, concessionnaire de la distribution d'eau au Vésinet, de présenter à la Municipalité, des propositions dans ce sens.

    Après quelques échanges de vues et pour éviter le gaspillage d’eau de bonne qualité, il a été convenu entre la SLEE et la Municipalité, que le débit actuel serait porté à 120 litres/seconde par recirculation de l’eau à travers les rivières et les lacs.

    La recirculation de l'eau se ferait suivant deux parcours, qui intéressent la majeure partie des rivières.

    1er parcours — Une station de pompage souterraine implantée au bord du lac Inférieur reprendrait l'eau de ce lac et la refoulerait dans la rivière située en aval du lac de Croissy. La conduite de refoulement serait d’un diamètre de 300 mm et emprunterait le parcours suivant : boulevard du Président-Roosevelt, allée d'Isly, bord de rivière jusqu’à l’avenue de la Princesse.

    2e parcours — Une station de pompage souterraine implantée au bord du lac des Ibis reprendrait l’eau de ce lac et la refoulerait dans le lac Supérieur. La conduite de refoulement serait également d’un diamètre de 300 mm et emprunterait l’itinéraire route du Tour-du-Lac, rue Jean-Mermoz et rue Henri-Dunant.

    De plus, le bras de la rivière située le long de l'avenue de la Prise-d Eau, actuellement mal alimenté, recevrait un apport supplémentaire face à l’entrée du Lycée par piquage sur la conduite d'alimentation en eau.

    Nous espérons que ces mesures qui feront passer le débit d'eau de 20 litres/seconde à 120 litres/seconde permettront aux promeneurs de percevoir plus facilement l’écoulement de l’eau dans les rivières, et pour peu que chacun veuille bien s’abstenir d’y jeter les déchets de toute sorte que l'on y rencontre actuellement, il fera alors bon de se promener au bord de l'eau.

Le Lac Supérieur asséché pour refection des bords et réparation (1974)

    Les travaux entrepris par la SLEE, en application du cahier des charges de la concession, au lac Supérieur, peuvent donner une impression de lenteur. Mais celle-ci s'explique aisément. Après mise à sec, il a fallu longuement laisser sécher l'énorme couche de vase avant de pouvoir l'évacuer. Puis, ce fut le travail de réfection du fond et des rives, spécialement dans leur partie supérieure. Selon les spécialistes, le ciment teinté ocre adopté pour cette partie doit, une fois le lac rempli, être peu apparent et s'harmoniser avec la couleur de la terre. D'ailleurs, de l’herbe semée jusqu'à cette bordure arrivera au plus près de l’eau. Des dispositions sont prises pour que, malgré la profondeur du lac, les nymphéas qui en sont la parure naturelle puissent se développer.

En décembre 1974, la remise en eau du Lac Supérieur fut annoncé, malheureusement illustrée par un cliché du Lac de Croissy. En même temps, une nouvelle annonce de Jean Serisé, conseiller municipal délégué, apportait quelques précisions techniques sur le réseau et sur les améliorations projetées.[9]

    ... nous avions indiqué, à propos du renouvellement de la concession du Service des Eaux, que la société concessionnaire, la Société Lyonnaise des Eaux et de l’Eclairage, allait procéder à des travaux en vue d’accélérer le cours de l'eau dans les petites rivières qui seraient rendues, ainsi, plus attrayantes. Nous nous proposons aujourd’hui de donner quelques précisions sur cette opération.

    Rappelons que l’ensemble hydrographique totalement artificiel du Vésinet comporte cinq lacs : lac Supérieur, à l’est, altitude 45 m ; Grand-Lac ou lac des Ibis, au nord, altitude 35 m ; lac de la Station, à l’ouest, altitude 32 m ; lac Inférieur, au sud-ouest, altitude 29 m ; lac de Croissy, au sud-est, altitude 33 m.

    Rappelons aussi que l’eau distribuée aux usagers du Vésinet provient de la nappe phréatique dite de Croissy d’où elle est extraite dans uns usine de pompage, de traitement et de refoulement, située en bord de Seine, sur le territoire de Croissy. Les lacs et rivières reçoivent de l’eau de même provenance soit par pompage direct à partir de l’usine de Croissy, soit par prélèvement sur le réseau de distribution publique, les points principaux d’alimentation se situant au lac Supérieur, au lac de la Station et au lac de Croissy.

    Le trop-plein du lac Supérieur s'écoule dans les biefs situés entre ce lac et celui des Ibis, par la rue Henri-Dunant et l'avenue Jean-Mermoz. Le trop-plein du lac des Ibis gagne en souterrain le lac de la Station qui déverse lui-même dans la « petite rivière » suivant l'avenue de la Prise-d'Eau et aboutissant au lac inférieur. Le trop-plein du lac de Croissy est conduit, lui aussi, en définitive, par une petite rivière longeant l'avenue Georges-Clemenceau, au lac Inférieur, d'où les eaux sont évacuées dans un égout d'eaux pluviales.

    Le volume d’eau introduit journellement dans le complexe est de l'ordre de 800 m³. Il ne permet pas d'obtenir dans les rivières une vitesse de circulation dépassant un centimètre par seconde, d'où une impression générale de stagnation, sauf au droit des cascades.

    Aussi, pour augmenter le débit apparent des rivières, tout en évitant de gaspiller de l'eau potable, la nouvelle convention passée avec la SLEE a-t-elle prévu que celle-ci réalisera, à ses frais, une « recirculation » de l’eau qui sera pompée en certains points de son parcours pour être réinjectée en amont. C’est ainsi que deux stations de pompage ont été prévues, l’une au lac des Ibis, d'où l’eau sera refoulée dans le lac Supérieur, l'autre au lac Inférieur, d'où l'eau sera refoulée à l'aval du lac de Croissy. Enfin, une alimentation supplémentaire à partir du réseau de distribution publique sera créée sur la petite rivière longeant l'avenue de la Prise-d'Eau. Ces diverses mesures doivent permettre de porter, dans la journée, le débit apparent des petites rivières à environ 100 litres par seconde.

    Les travaux correspondants ont commencé et la société concessionnaire s'est engagée à les mener de façon telle que les nouvelles installations soient en service dans le tout début de l'année 1975.

    Que nos concitoyens ne s'impatientent donc pas à la vue de chantiers qui dépareront momentanément certains de nos sites : tout d’abord, les stations de pompage seront, en définitive, pratiquement invisibles, car elles seront entièrement souterraines. La conduite de refoulement qui doit relier le lac des Ibis au lac Supérieur empruntera le terre-plein de l’avenue du Grand-Veneur, le rond-point Royal et l'avenue du Belloy ; celle qui doit partir du lac Inférieur traversera notamment la pelouse de l'allée de la Gare.

Le bief de l'avenue Henri-Dunant en cours d'entretien (1974).

L'opération avait été réalisée pendant que le Lac Supérieur était à sec.

La recirculation commença à fonctionner à la fin d'avril 1975. Les traces des travaux (tranchées pour les conduites de refoulement, stations de pompage au bord des lacs) s'étaient estompées pour les célébrations du centenaire de la Ville qui marquèrent l'an 1975. Par ailleurs, la société concessionnaire avait procédé, après le curage du Lac Supérieur, au nettoyage général des lits des rivières. Ainsi les rivières et les cascades qui les coupent apparaissaient beaucoup plus vivantes. Chacun espérant fermement aussi d’éviter, plus que par le passé, de souiller les eaux par des jets de détritus. Sur ce point, hélas, les générations suivantes n'ont fait aucun progrès.

Schéma figurant le réseau hydraulique des lacs et rivières du Vésinet

Réalisé pour l'exposition de 2011 "L'eau dans ma ville" en partenariat entre la Ville, la SHV, Suez-Environnement, Seine Vivante. [10]

 

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    Notes et Sources:

    [1]On peut dire qu’à l'origine même du Vésinet, se trouve le tracé de rivières et de lacs que nous connaissons ainsi que les installations créées pour l’approvisionnement en eau des résidences et du Parc du Vésinet. L'Article 3 du Cahier des Charges de 1863 y est consacré. Bulletin municipal n°6, avril 1967.

    [2] Bulletin municipal n°16, septembre 1970.

    [3] En 2005, la Lyonnaise des Eaux a remis gratuitement lacs et rivières à la Ville qui les a intégrés dans son domaine public (sauf le Lac des Ibis, propriété de la Ville depuis 1914). La même année, le conseil municipal approuvait le nouveau contrat de distribution d’eau potable. Toutefois, souhaitant la garantie du bon entretien de ces réserves d’eau - qui pour certaines nécessitent d’importants travaux occasionnés par le tempête de décembre 1999 - la Ville négocia avec la Lyonnaise une autre convention,la Lyonnaise s’engageant à des travaux de pérennisation de l’état pour les cinq ans à venir. Les frais d’entretien à la charge de la Ville étant compensés par une redevance d’occupation du domaine public communal pour les ouvrages publics de distribution d’eau potable. Le Vésinet, la revue n°44, décembre 2006.

    [4] Concession trentenaire signé le 4 août 1949. Elle faisait suite au contrat initial signé en avril 1921, lorsque la SLEE fit l'acquisition de la Société des Eaux du Vésinet (Société d'Anterroches & Cie). Elle sera renouvelée en avril 1974.

    [5] D'après MM. Renard et Bouchardat pour Le Petit Temps, 1903.

    [6]Bulletin municipal n°16, septembre 1970.

    [7] Bulletin municipal n°24, avril 1973. Paul Didier, premier maire adjoint de 1965 à 1977, issu de l'association La Sauvegarde, fut le maitre d'œuvres du règlement d'Urbanisme de 1970 puis de sa transformation en Plan d'Occupation des Sols.

    [8]L'ouvrage de Joseph Laffargue Recettes et procédés utiles (Cinquième série) Paris, 1899 donne la recette du ciment de Portland utilisé pour les lacs artificiels des Bois de Boulogne et de Vincennes et du Vésinet.

    [9] Bulletin municipal n°29, décembre 1974. Jean Serisé fut conseiller municipal de 1971 à 1977. Il en était le doyen. Siégeant aux Commissions du Personnel, des Finances, de l'Urbanisme, il était vice-président de la Commission de l'Equipement.

    [10] Le Vésinet Magazine, supplément au n°23, octobre-novembre 2011. Exposition organisée à l'occasion de la Semaine du Développement Durable 2011.


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