Bulletin municipal n°17, décembre 1970 et archives du Syndicat d'Initiative

Association pour la Sauvegarde du Vésinet (1962-2011)

Le texte qui suit fut publié en 1970 après les succès remportés par les associations de défense et la mairie du Vésinet, concrétisés par la promulgation du Plan d'Urbanisme de Détail approuvé le 8 Juillet 1970 et l'arrêté ministériel du 10 juillet 1970 qui inscrivait à l'Inventaire des Sites pittoresques l'ensemble du secteur résidentiel d'habitations individuelles de la commune du Vésinet.
On ne négligera pas le caractère publicitaire de ce texte destiné à motiver de nouvelles adhésions et quelques notes aideront à le compléter et à le replacer dans son contexte.

    La Sauvegarde

    Il convient de rappeler ici les principales activités de notre Association depuis sa création. Elle est née le 28 février 1962, mais déjà la Municipalité d'alors avait été informée de sa formation et de ses buts. Le 26 mars 1962, le maire, Monsieur Ferlet, nous avait annonce que le Conseil Municipal, dans sa séance du 19 mars, avait pris une délibération demandant la mise en révision du Plan d’Aménagement, d’Embellissement et d’Extension de la Commune du Vésinet.

    Peu après, M. Palewski, député, M. Bonnefous, sénateur et M. Berrurier, vice-président du Conseil Général, ayant été informés par nous-mêmes de la création de notre Association, témoignaient de l’intérêt qu’ils portaient à notre cause.

    Le 12 juin 1962, M. Gibel, chef du service de l'Aménagement de la Région parisienne, annonçait à notre Président M. Muzet et à M. Bichon qu'il avait reçus, que le Ministre allait prendre sans tarder un arrêté mettant en révision le Plan d’Aménagement du Vésinet établi en 1937, ce qui permettrait de mettre en application les nouvelles mesures de sauvegarde prévues par les décrets en vigueur.

    En octobre 1962, nous remettons au directeur départemental du Ministère de la Construction un projet de règlement d'urbanisme pour le Vésinet, établi sur les bases du P.A.D.O.G. de la Région parisienne [1]. Ce projet est remis également à M. Prévert, Urbaniste, chargé par la Municipalité d'établir le plan de détail du Vésinet.

    Au cours de l’année 1963, nous entamons, tant auprès des Tribunaux Administratifs que du Conseil d’Etat, des actions contre des permis de construire accordés contrairement aux dispositions des textes existants et notamment du règlement de 1937, et nous obtenons leur annulation. C'est ainsi que deux immeubles de l'avenue de Lorraine et un de la rue Alphonse-Pallu prévus avec quatre étages (R+4) sont ramenés à trois étages (R+3).

    Un autre immeuble (R+4), projeté rue du Maréchal-Joffre et dont la menace avait suscité une pétition de 800 signatures à l'appui de notre recours, a vu son permis annulé et ne s'est pas réalisé.

    Le 7 juin 1963, M. Prévert [2] expose au Conseil Municipal, en présence de trois Associations invitées [3], dont la nôtre, le projet qu’il a établi.

    Le 20 juillet 1963, le Préfet de la Seine-et-Oise nous écrit qu’il demande à M. le Directeur départemental de la Construction d'examiner avec la plus grande attention les demandes d accord préalable et de permis de construire intéressant Le Vésinet.

    Le 23 mars 1964, le projet d'Urbanisme de détail établi par M. Prévert est remis aux Associations intéressées. L’examen de ce projet dangereux soulève une vive réaction de ces Associations et de la population au cours du mois d’avril. Nous tentons auprès de M. Prévert et de la Commission municipale de l'Urbanisme d’y faire apporter de très larges modifications, mais nous avons bientôt la certitude que nous ne serons pas écoutés. Tant et si bien qu’en mars 1965, dans la crainte de voire aboutir ce projet désastreux, nous nous voyons contraints, en accord avec le Syndicat d'initiative, de soutenir aux élections municipales une liste favorable à nos idées et où figurent des membres de ces deux Associations.

    Cette liste est élue en totalité, le danger est donc écarté.

    Il s’agit maintenant de faire aboutir nos conceptions et, à partir du mois d'avril 1965, nous menons à cet effet, une action conjointe avec la nouvelle Municipalité.

    Le 24 mai 1965, une délibération du Conseil Municipal définit, en complet accord avec nos vues, les principes qui seront à la base du Plan d’Aménagement et du règlement d'Urbanisme du Vésinet.

    Au cours de l'année, une nouvelle annulation par le Conseil d'Etat d'un permis de construire ancien, ramène des niveaux R+4 à R+3 la hauteur d’un immeuble construit rue des Charmes.

    De 1966 à 1969, nous participons activement, avec la Commission municipale d’Urbanisme, à l'établissement du Plan d Aménagement et à la rédaction du règlement d'Urbanisme, puis aux diverses mises au point nécessitées par la discussion avec l’Administration.

    En octobre 1967, conjointement avec le Syndicat d'initiative et l'Association des Propriétaires, nous demandons avec la Municipalité l’inscription par le Ministère des Affaires Culturelles à l’inventaire des sites pittoresques, des secteurs de la Commune réservés aux constructions individuelles. Cette action est appuyée activement par notre Association jusqu’en 1970. Nous participons aussi aux travaux de la Commission municipale des Sites pour tout ce qui concerne l’aménagement et l'entretien des rivières, lacs, coulées et pelouses.

    Enfin, juillet 1970 consacre le succès de tous ces efforts par l’annonce

        1° de l'approbation, le 8 juillet, par M. le Préfet, de notre plan et de notre règlement d’Urbanisme.

        2° de l'inscription, le 10 juillet, par le Ministre des Affaires Culturelles à l’inventaire des sites pittoresques de l'ensemble du secteur résidentiel.

    Mais notre tâche n’est pas, pour cela, terminée. Il reste à demeurer vigilants et à veiller à la stricte observation des textes qui protègent dorénavant Le Vésinet.


Le numéro « historique » du Bulletin de l'association

paru avant l'élection municipale de 1965.

Rappel du contexte historique

Emus de voir disparaître, dans des secteurs proches du Centre-ville, des maisons individuelles avec jardins, de nombreux Vésigondins étaient décidés à agir. L'abattage d'un cèdre magnifique fut le détonateur. Les associations de défense les plus importantes étaient alors le Syndicat d'Initiative et le Syndicat des Propriétaires. Mais l'une comme l'autre, elles avaient des statuts ou des missions qui limitaient leur marge de manœuvre. Aussi, les plus actifs ou les plus engagés de leur membres avaient décidé de former une nouvelle association, plus libre de ses mouvements. Ce fut La Sauvegarde. Ses fondateurs furent principalement R. Muzet (premier président), Pierre Bichon (vice-président) et Simone Hugo de Reydellet (Secrétaire). L'assemblée constitutive fut datée du 12 mars 1962. L'association prit le nom d'Association pour la Sauvegarde des quartiers résidentiels du secteur commercial du Vésinet. La publication de l'avis de création parut en mars 1962. En 1964 paraîtra une mise à jour simplifiant la dénomination de l'association en Association pour la Sauvegarde du Vésinet, précisant et élargissant le projet porté.
La Sauvegarde affiliée à la Fédération des Associations de Défense de l'Ouest de l'Ile-de-France se fixait quelques objectifs précis pour sauvegarder Le Vésinet et ses environs :

    • Mise en place, sans dérogations possibles, sur les questions essentielles, de textes d'urbanisme clairs, sans ambiguïté, qui puissent être invoqués par tous les intéressés.

    Encouragement à l'accession à la propriété de maisons individuelles.

    Réduction de densité d'occupation des terrains et la limitation stricte de la dimension des immeubles en tenant compte dans leur conception des familles qui les utiliseront.

    Sauvegarde des espaces verts « poumons de nos villes ».

    Mise en place d'organismes institutionnels assurant la participation des Français à la mise au point des plans d'urbanisme. (Commissions municipales, départementales d'Urbanisme).

    Propagande systématique auprès des jeunes et de l'opinion publique pour l'esthétique de l'habitat, la sauvegarde des témoins architecturaux du passé et la protection de la nature.

Comme le rappelle le texte ci-dessus, la mise en oeuvre du PADOG de la Région Parisienne enjoignait les communes à réviser leur plan d'Urbanisme dans l'esprit des nouvelles règlementations. Le Plan d’Aménagement, d’Embellissement et d’Extension de la Commune du Vésinet datait de 1937. Une délibération du Conseil municipal du Vésinet, datée du 19 mars 1962, demandait sa mise en révision.
Depuis plusieurs mois déjà, les représentants du Syndicat d'Initiative et du Syndicat des Propriétaires qui siégeaient à la Commission d'Urbanisme, multipliaient les désaccords avec l'équipe municipale sortie des urnes en 1959, conduite par le maire Marc Ferlet. D'autant plus que le Plan d'Urbanisme en projet (dit Plan Prévert) prévoyait l'élargissement de plusieurs voies et la déviation de la route de Montesson en taillant allègrement dans les propriétés. De 1962 à mars 1965, les associations combattirent la municipalité Ferlet et son projet d'Urbanisme, l'accusant de vouloir faire du Vésinet « un nouveau Neuilly ». [5]

En 1964, ce fut la mémorable soirée au Cinéma Le Médicis : une réunion publique à l'initiative des trois associations sus-nommées : Le Syndicat d'Initiative, Les Propriétaires et La Sauvegarde. « On a mis sur pied une liste composée principalement de membres des trois associations » témoignait Françoise Delbart qui sera trente ans plus tard présidente du Syndicat d'Initiative. Si ces trois associations surent si bien coopérer et agir de concert, c'est aussi parce qu'elles partageaient de nombreux adhérents.
Cette liste Notre Village
remportera l'élection de mars 1965. Le conseil municipal qui comptait 27 conseillers dont 23 étaient membres de La Sauvegarde, élira son maire : Alain Jonemann qui n'appartenait à aucune des trois associations comme il en a témoigné lui-même. Il restera maire durant 30 ans.
Durant ces trente années, les trois associations seront étroitement associées à la vie municipale, leurs membres occupant les principales fonctions officielles. Paul Didier, vice-président de La Sauvegarde, sera l'Adjoint au Maire chargé de l'Urbanisme dans cette nouvelle municipalité. A ce titre, il conduira la rédaction sous de nouvelles bases du Règlement d'Urbanisme qui sera finalement arrêté en 1970.

R. Muzet, président fondateur de La Sauvegarde

Courrier Républicain, novembre 1989.

Quelques membres fondateurs de La Sauvegarde.

    Raymond Muzet, était ingénieur des travaux publics, et s'occupait de grands ensembles pour le ministère de la Construction. Fondateur et premier président de La Sauvegarde, il a été longtemps adhérent du Syndicat d'Initiative et membre de son conseil d'administration jusqu'en 1981, date de sa démission pour raison de santé. A cette date, il avait quitté Le Vésinet pour habiter Port-Marly. En 1965, il était président de la Fédération des Associations de Défense de l'Ouest de l'Ile de France et vice-président des Comités d'action de la Région parisienne pour une Urbanisation Humaine. Il n'a jamais été élu au Vésinet qu'il avait quitté en 1975 pour habiter Port-Marly.

     

    Pierre Bichon, était chef d'études adjoint à la SNCF. Administrateur-fondateur de La Sauvegarde, membre du Syndicat d'Initiative (jusqu'en 1989), il habitait Le Vésinet depuis 1959. Conseiller Municipal de 1965 à 1983, il fut essentiellement l'homme de l'Urbanisme en sa qualité de membre du groupe de travail du Plan d'Occupation des Sols, mais s'est intéressé pratiquement à tous les secteurs de gestion : le Site, l'Equipement, les Affaires Scolaires, la Sécurité, etc. Alain Jonemann le présente comme « très actif, très attaché au Vésinet et en particulier à son quartier (rue Alphonse Pallu), esprit curieux, Pierre Bichon était apprécié de tous ses collègues qui rendaient hommage à son dévouement inlassable, à son attachement à notre commune et au travail très positif qu'il a accompli. »

     

    Simone Hugo de Reydellet, professeur de l'enseignement libre, fondatrice et première secrétaire de La Sauvegarde, elle habitait au Vésinet depuis 1949. Adhérente du Syndicat d'Initiative jusqu'en 1983, membre du Syndicat des Propriétaires dont elle en sera présidente de 1972 à 1985. Conseillère Municipale de 1965 à 1983, elle s'est occupée successivement des Commissions des Finances, des Affaires Culturelles, de l'Urbanisme, des Affaires Scolaires. Elle fut membre du Bureau d'aide Sociale, de la Commission Communale des Impôts directs, du groupe de travail du Plan d'Occupation des sols. Alain Jonemann la décrit comme « un esprit original, femme très active, courageuse, énergique ». Elle a abandonné toutes ses fonctions en 1983, son âge et son état de santé ne lui permettant plus de continuer.

Après le rôle essentiel joué dans l'élection municipale de 1965 et l'élaboration du Règlement d'Urbanisme achevé en 1970, La Sauvegarde se mobilisa dans différents mouvements et thèmes de la vie locale : La construction de logements sociaux (1966, 1971, 1979), l'édification de grands équipements qui se multiplièrent de 1968 à 1975, mais aussi en dehors du Vésinet la Voie Nord-Sud et la voie sur Berges qui affectaient les communes limitrophes et plus ou moins directement Le Vésinet (1968-1969). Citons encore l'Opération Joffre (1972) et le Schéma Directeur de la Région Ile de France (SDRIF) et certains de ses points critiques comme l'autoroute A14 ou l'avenir de la plaine de Montesson (1976).
La Sauvegarde fut la première association du Vésinet à recevoir un agrément préfectoral (27 janvier 1978) au titre de l'article L-160-1 du code de l'Urbanisme dans la limite de la commune du Vésinet et au titre de l'article L-121-8. Son affiliation à la Fédération des Associations de Défense de l'Ouest de l'Ile de France et le soutien affirmé du maire du Vésinet y ont beaucoup aidé.

En 1979, une grave crise interne déchira la Sauvegarde, certains adhérents assignant les dirigeants en justice. L'affaire a été résumée dans le Bulletin de l'Association sous la plume de Charles Gourdet, nouveau président comme extrait du Rapport Moral présenté à l'Assemblée générale de l'Association en juin 1984. [6]

    [...] Depuis 4 ans, un certain nombre d'entre nous, probablement mal renseignés mais sans doute de bonne foi, nous a à 3 reprises conduits devant les tribunaux. Si, une première fois, le Tribunal de Grande Instance et ensuite la Cour d'Appel nous ont donné raison, le Tribunal dont le jugement a été prononcé le 11 Février 1983 nous condamne en partie mais ne désavoue pas l’action que nous avons menée depuis mars 1979.

    Pourquoi avons-nous été condamnés ? Le jugement dans ses attendus dit : « qu’on ne saurait admettre que par le jeu de mandats en blanc qui peuvent être distribués au gré du seul Président, ou même au gré du Conseil d’Administration, en son entier, soient à même de modifier, comme ils l'entendent, le résultat final des élections ».

    Monsieur Serisé,[7] lui même élu en mars 1979, obtient donc, comme il le demande dans son assignation, satisfaction morale, attendu « qu'il ne justifie d’aucun préjudice personnel résultant de l’irrégularité de ces élections, que dans ces conditions, sa demande de dommages-intérêts doit être rejetée » alors qu’en appel, M. Muzet et l'Association obtenaient le franc symbolique.

    « Le Tribunal a donc déclaré nulles et de nul effet les élections intervenues à l'Assemblée Générale du 29 Mars 1979 et nulles et de nul effet toute décision prise par le Conseil d'Administration issu de ces élections ».

    « Mais dans ses attendus, le même tribunal ne fait pas droit à la demande de M. Serisé tendant à la désignation d'un mandataire de justice chargé de procéder à de nouvelles élections, puisque ces élections ont eu lieu en juin 1982 et que leur régularité n’est pas encore contestée ».

    Le juge admet donc qu'il n’y a pas à faire de nouvelles élections. Que le Conseil d'Administration renouvelé par tiers successifs entre 1979 et 1982 est légitime. Que l’Association a fonctionné normalement au cours de ces 3 dernières années. Notre Assemblée Générale de ce soir se trouve donc de ce fait parfaitement légitime. Nous avons toujours affirmé que nous nous en remettions à la Justice. Nous devons donc annuler toute décision prise par notre Conseil d'Administration issu des élections du 29 Mars 1979.

Comme on le rappelait dans un autre article de ce bulletin de juin 1984, deux autres associations existaient déjà avec des préoccupations analogues : Le Syndicat d'Initiative, dont le maire est de droit président d’honneur, qui « se trouve limité dans son action du fait de son appartenance à la Fédération Départementale du Tourisme » et le Syndicat des Propriétaires, qui a pour but de protéger les intérêts légitimes des propriétaires et de veiller au respect du cahier des charges du lotissement créé en 1860 par Alphonse Pallu. Chacun reconnaissait le dynamisme de ces deux associations ... mais, insensiblement La Sauvegarde s'en démarquait pour adopter des positions moins conformes à celles souhaitées par la Mairie. Cependant, la fidélité à Alain Jonemann ne se démentit jamais.
En 1983, après le départ des personnalités « historiques » citées plus haut, Charles Gourdet devenait président de la Sauvegarde. Il en rappelait en ces termes l'idée qu'il se faisait de l'action associative :[8]

    « L'Association, ce sont simplement des hommes et des femmes rassemblés pour un projet commun, qu'ils réalisent eux-mêmes, sans intermédiaire ni pression et souvent dans un but d’intérêt général. Elle est le moyen essentiel d’action et d’expression dans une société démocratique. »

    « Communauté d’idées, d’objectif et d'action réunissant des hommes et des femmes soucieux d'être et non d’avoir, de faire et non de profiter, l’Association et le secteur associatif dans son ensemble, seront amenés à jouer un rôle accru dans la Société que nous voulons construire. »

    La première citation est de Valéry Giscard d'Estaing, la seconde de François Mitterrand.

    N’est-ce pas la Vie Associative que nous défendons ?

    N'est-ce pas la vie de notre Association pour laquelle nous nous battons car nous avons un projet commun à réaliser, mais sans intermédiaire ni pression d’aucune sorte, soucieux que nous sommes d'être et non d’avoir, de faire et non de profiter ?

    [...] Devant les graves dangers qui, de toutes parts, menacent Le Vésinet, aujourd’hui plus que jamais, notre Association doit se maintenir à flots. Certes, nous sommes loin du plan Prévert des années 60. Notre Plan d'Occupation des Sols nous assure un certain répit. Mais Le Pecq, Montesson, Croissy, Chatou, continuent à s'urbaniser. Les promoteurs vendent à bon compte la proximité des gares du Pecq et du Centre, nos espaces verts, notre calme ou ce qu’il en reste. Ceux qui veulent détruire notre Association, se rendent complices de ces méfaits....

Malgré de louables efforts, M. Gourdet ne parvint pas à rendre à La Sauvegarde, son lustre et son influence d'antant. Souvent en désaccords avec les choix de la municipalité, l'association se fit plus rare dans les colonnes de la revue municipale avant d'en disparaître complètement durant plusieurs années. Son opposition résolue au projet d'aménagement de la Place du Marché après l'incendie de la Patinoire se confirma après le décès en 2005 de Charles Gourdet et son remplacement par Robert Pourchet. Ce dernier procédera en 2011 à la dissolution de l'association déclarée le 06 septembre 2011 et sera effective le 26 octobre suivant, quelques mois avant son 50ème anniversaire. [9]

    Charles Gourdet (1921-2005)

    Conseiller municipal de 1965 à 1989, maire-adjoint de 1965 à 1971 en charge des sports et de la jeunesse. Il avait été président de la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) pendant 15 ans. Instigateur de la première salle omnisports, de la rénovation complète du stade, de nouveaux courts de tennis, de la construction de la patinoire et de la création du Vésinet Ice-Club. Charles Gourdet a participé, de 1977 à 1989, à la commission du site et de l'environnement ainsi qu'à la commission d'urbanisme. Très attaché au maintien de notre cadre de vie, amoureux de la nature et de la faune, il fut un précurseur en matière d'environnement.

Le 20 mai 1995, Ch. Gourdet recevait des mains d'Alain Jonemann la médaille d'or de la jeunesse et des sports.

Vivre au Vésinet, n°29, juillet-août 1995.

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    Notes et Sources :

    [1] P.A.D.O.G. Plan d'aménagement et d'organisation générale de la région parisienne. Son élaboration a été prescrite par le Général de Gaulle en 1958 et validée par décret le 6 août 1960. Un de ses objectifs principaux était de permettre de rattraper le retard considérable en équipement de la région parisienne tout en limitant la croissance urbaine. Le document se présentait comme un modèle de règlement, chaque commune pouvant l'adapter selon ses besoins.

    [2] Maurice Prévert (1916-2000), l'architecte-urbaniste (membre de la Société Française des Urbanistes) chargé par la Municipalité de Marc Ferlet du projet de règlement d'Urbanisme.

    [3] Il s'agissait du Syndicat d'Initiative et de Défense du Site représenté par son président, M. Amelot ; du Syndicat des Propriétaires du Vésinet représenté par son président M. Muller ; et de La Sauvegarde représentée par son président M. Muzet.

    [4] Journal Officiel du 29 mars 1962. Dans le numéro du 27 novembre 1964 paraîtra une mise à jour simplifiant la dénomination de l'association en Association pour la Sauvegarde du Vésinet.

    [5] Témoignage de Françoise Delbart, membre co-fondatrice de la Sauvegarde, plus tard présidente du Syndicat d'Initiative. Communication personnelle, 2011.

    [6] Notre Village, Bulletin de l'Association pour la Sauvegarde du Vésinet, n°59, juin 1984. La collection de Notre Village a été déposée aux archives nationales jusqu'en 2009 (ISSN : 0249-6542).

    [7] Jean Serisé avait été conseiller municipal de 1971 à 1977. A 75 ans, il en avait été le doyen et avait siégé aux commissions du Personnel, des Finances et de l'Urbanisme. A-t-il voulu tenter de prendre le contrôle de La Sauvegarde ?

    [8] Notre Village, ibid.

    [9] La dissolution de La Sauvegarde se fit au profit de quelques associations agréées parmi lesquelles le Syndicat d'Initiative.


Société d'Histoire du Vésinet, 2022 • www.histoire-vesinet.org