D'après le Bulletin de la Société d'acclimatation - 1872 (Série R2, Tome 9). Les nichoirs de Monsieur Pallu Considéré comme un apôtre du jardinage [1], Alphonse Pallu directeur, fondateur et premier maire du Vésinet, était aussi un précurseur en matière de lutte biologique contre les insectes puisque dès la fondation de la colonie, il se préoccupa de cette question. [...] M. Millet présente à la Société des modèles de nids artificiels de terre cuite destinés aux Oiseaux insectivores. Notre confrère rappelle, à ce sujet, qu'il a inséré un mémoire sur la nidification artificielle des Oiseaux dans le volume publié par la Société sur la production animale et végétale à l'Exposition universelle de 1867, et insiste sur l'intérêt qui s'attache à cette question et sur les heureux résultats obtenus dans un très-grand nombre de contrées, grâce à l'usage de ces appareils pour la destruction des insectes nuisibles. Nichoirs en pots (terre cuite). Dans les environs de Paris notamment, M. Pallu a fait placer plusieurs milliers de nids artificiels au Vésinet, qui se trouve, depuis cette époque, complètement débarrassé de ces légions de chenilles qui avaient tout dévoré. On en a posé aussi un grand nombre, sur les indications de M. Millet, au bois de Boulogne, au bois de Vincennes, au jardin des Tuileries. Nichoir en bûche Les nids de bois, qui jusqu'à ces dernières années avaient été presque exclusivement employés, spécialement en Allemagne et en Suisse, sont loin de valoir les nids de terre cuite, car ils se détériorent sous les influences atmosphériques. Les insectes xylophages les attaquent, et souvent les Mites s'y logent et s'y multiplient au point de les rendre inhabitables. Cette démarche écologique avant l'heure valut à M. Pallu de la part de la Société Protectrice des Animaux (créée en 1845) une grande médaille d'argent, « pour son incessante propagation des nids artificiels pour la conservation des petits oiseaux dans les parcs, jardins et intérieurs de maisons, à la campagne et en ville. » [3] Opération « 2000 nichoirs pour l'an 2000 » Un journaliste du Libéral de Seine-et-Oise avait écrit, dans les années 1860, « les premiers habitants du Vésinet furent les oiseaux ! ...», En 2000, on retrouva dans les archives municipale, le fait que en 1869, Alphonse Pallu, faisait installer 2000 nids artificiels en terre (on n'en connaît pas de spécimen ni le modèle) qui eurent l'effet signalé plus haut. On proposa dans le cadre d'un concours « la bourse aux projets de l'an 2000 » organisé par le Conseil régional d'Ile-de-France, et à la requête du Conseil municipal junior de replacer l'oiseau, symbole de liberté, au centre de toutes ses actions et de lancer l'opération « 2000 nichoirs pour l'an 2000 ». [4] Nichoirs à mésanges à promouvoir. [6] Nichoirs en terre cuite, calibrés pour les mésanges de grande taille (mésange charbonnière) ou de taille plus petite (mésanges bleue, huppée, nonette, ...) Les mésanges, particulièrement les espèces de petite taille, sont reconnues efficaces dans la lutte contre les insectes nuisibles des jardins. **** Notes: [1] Dans la revue Jardinage, en 1925, Charles Grosdemange, rédacteur en chef de la revue désignait ainsi A. Pallu. Il faisait allusion à un opuscule publié par Pallu - Création et culture des jardins dans le Vésinet d'après les principes généraux de l'agriculture, conférences du Vésinet, soirée du 19 juin 1869, imprimerie Voitelain, 1869. [2] Bulletin de la Société d'acclimatation (Série R2, Tome 9), 1872. [3] La Concorde, 3 juin 1869. [4] Le Vésinet, la revue, n°16, décembre 1999. [5] Le fait que tous les nichoirs aient été du même modèle soulevait le problème d'un déséquilibre écologique en favorisant un seul type d'oiseaux. L'usage de nids en bois présentait un autre inconvénient. L'orifice s'agrandit au fil du temps sous l'effet de la décomposition et du travail des oiseaux. Il peut alors favoriser l'installation des espèces indésirables de prédateurs. [6] Les mésanges bleues sont reconnues efficaces dans l'élimination des chenilles telles que la pyrale du buis, pour peu que le buis soit taillé pour permettre à l'oiseau d'y pénétrer. L'oiseau est gourmand, il mange jusqu’à 300 chenilles par jour. Elle s'attaque aussi aux chenilles processionnaires du pin.
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