Orphelinat National, Fédération Nationale des Chemins de Fer, Agenda 1957.
L'Orphelinat des Cheminots, au Vésinet
L'Orphelinat National est une œuvre créée en 1903 par le Syndicat National des Cheminots [1] pour venir en aide aux enfants de ses adhérents, victimes de l'adversité, moyennant le versement d'une faible cotisation mensuelle. Cette aide pécuniaire est versée à la personne ayant la tutelle de, ou des enfants, sous forme d'allocation semestrielle. Après quelques années d'expérience, il s'est révélé qu'il fallait faire plus encore pour soulager l'enfance déshéritée. La persévérance et le dévouement des militants de l'Orphelinat National, l'esprit de solidarité des cheminots permirent, en 1911, l'achat de la Colonie d'Avernes. [2] Successivement s'ouvrent notre Foyer du Vésinet en 1931, celui du Pecq en 1948 et l'établissement de La Bouzarea, près d'Alger, en 1951 [3].
Dans ces établissements 4.140 enfants de 3 à 18 ans ont déjà trouvé [en 1957] l'affection et le qu'ils étaient en droit d'attendre de la vie, et ont ainsi évité de connaître l'Assistance Publique ou les établissements confessionnels. Grâce à des examens d'orientation professionnelle, nous donnons à ces enfants, l'instruction et le métier compatibles à leurs aptitudes, intellectuelles et physiques.
L'éducation de classe qui leur est donnée en fait des travailleurs honnêtes et conscients de leurs droits et de leurs devoirs. Les pupilles sont reconnaissants aux cheminots de leur dévouement et de leur solidarité. Ils leur témoignent toute leur gratitude. 129 enfants sont actuellement hébergés dans nos trois établissements de la métropole et 10 en Afrique du Nord.
Des allocations prévues par nos statuts sont versées à 1721 orphelins restés dans leurs familles. Pour que l'Orphelinat National continue sa solidarité active à un nombre encore plus grand de petites victimes de notre corporation, Souscrivez !
Le Foyer du Vésinet
Ce Foyer fut construit en 1931, pour y recevoir 35 jeunes gens âgés de 14 à 18 ans. Ceux-ci fréquentent les Centres d'Apprentissage, les Écoles Techniques, les Cours Supérieurs, ou bien travaillent chez des Artisans avec un contrat de travail, suivant leur capacité, leur possibilité et leur goût personnel. Cette construction fut la première démonstration de ce que peuvent réaliser des travailleurs organisés, et gérant leurs propres affaires. Elle concrétise les efforts des militants et des cheminots adhérant à l'Orphelinat National qui, par leur dévouement inlassable, permirent cette réalisation. Nos jeunes gens vivant en collectivité apprennent les notions d'une véritable camaraderie, dans une atmosphère familiale.
Pour se rendre au Vésinet, prendre le train à la gare Saint-Lazare, direction de Saint-Germain-en-Laye, et descendre au Vésinet. Le Foyer se trouve au 57, avenue de Lorraine (Tél. : PRincesse 09-93 au Vésinet). Directeur : G. Valiot, ancien pupille.
Le Vésinet. Le foyer des garçons ouvert en 1931, fermé en 1981.
Le Foyer du Pecq
Achetée et restaurée, cette maison de style fut ouverte en 1948 pour y recevoir 35 jeunes filles, âgées de 14 à 18 ans, venant d'Avernes. Ce foyer, d'installation plus moderne que les autres établissements, répond, de par son cadre, plus à la vie de jeunes filles en collectivité, tout en conservant son caractère intime. Tout comme nos jeunes gens, les jeunes filles y poursuivent leurs études, dans les domaines répondant à leurs possibilités et goût personnel. Elles y reçoivent une éducation particulière qui en feront des ouvrières qualifiées connaissant leurs devoirs et sachant défendre leurs droits. Pour se rendre au Foyer, sis 6, route des Grottes, au Pecq, prendre le train à la gare Saint-Lazare, et descendre à Saint-Germain-en-Laye. (Tél. 21-21 à Saint-Germain). Directrice Renée Lefèbvre.
L'établissement du Pecq fut fermé en 1980. [
Le Pecq. Le foyer des filles ouvert en 1948, fermé en 1980.
Extrait des Statuts
Le droit d'adhésion est de 50 francs.
Art. 3. — L'adhérent devra être membre de la Fédération Nationale des travailleurs, Cadres et Techniciens des Chemins de Fer C.G.T.
Art. 12. — Les orphelins de père et de mère sont admis dans les établissements de l'Orphelinat à titre entièrement gratuit.
Art. 19. — L'assistance de l'Orphelinat est subordonnée aux conditions suivantes : 1° Le sociétaire au moment de son décès, ou de celui de sa. femme, était à jour de ses cotisations un retard de plus de trois mois prive le sociétaire de tout droit au concours de l'Orphelinat; 2° Son inscription était antérieure de dix-huit mois au décès. Ce stage comptera du jour de l'inscription du sociétaire (art. 3). 3° Lorsque le décès se produira après un an de stage, l'allocation sera réduite aux deux tiers.
Art. 20. — La condition de stage ne sera pas exigée et l'assistance de l'Orphelinat sera due immédiatement si le sociétaire ou sa femme sont victimes d'un accident professionnel ou non, postérieur à l'adhésion.
Il appartiendra aux intéressés à fournir la preuve que la maladie ou accident est postérieur à l'adhésion.
Art. 21. — Il sera tenu compte aux nouveaux adhérents du stage qu'ils auront déjà accompli dans un autre Orphelinat des Chemins de fer, à la condition qu'il n'y ait pas d'interruption entre leur démission de cet Orphelinat et leur mutation à l'Orphelinat National et qu'ils remplissent les conditions prévues à l'article 3, sauf pour le droit d'adhésion.
Quelques illustrations
Orphelinat National des Chemins de fer - Foyer des Apprentis du Vésinet. Cour et terrains de jeux
Orphelinat National des Chemins de fer - Foyer des Apprentis du Vésinet. Education physique.
Orphelinat National des Chemins de fer - Foyer des Apprentis du Vésinet.
Nos pupilles aménagent leur atelier-garage.
Orphelinat National des Chemins de fer - Foyer des Apprentis du Vésinet. Dortoir des garçons.
Orphelinat National des Chemins de fer - Foyer des Apprentis du Vésinet. Salle de jeux
Formalités
Formalités à remplir en cas de décès du sociétaire ou de sa compagne.
1° — Aviser le correspondant de la localité.
2° — Au cas ou il n'y aurait pas de correspondant, écrire immédiatement au Siège 19, Pierre-Sémard, rue Paris (9e) en joignant : a) le livret de sociétaire ; b) la carte syndicale C.G.T. ; c) un bulletin de décès ; d) un bulletin de naissance pour chaque enfant de moins de 16 ans ; e) un certificat de vie collectif pour tous les enfants ; ces pièces sur papier libre.
3° — Préciser si vous sollicitez l'admission des enfants dans nos établissements, ou si nous devons servir les allocations prévues au barème.
Papas et mamans allocataires, n'hésitez pas à nous confier vos enfants, garçons et filles, ils seront assurés du bien-être, d'une bonne instruction, d'un métier et d'une bonne éducation. [5]
Foyer du Vésinet. Inscriptions de la façade (1931-1987).
Après sa fermeture, le bâtiment changea d'affectation et les inscriptions, qui avaient suscité des commentaires très partagés au Vésinet, ont désormais disparu.
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Notes et sources :
[1] L'Orphelinat National des Chemins de Fer avait son Siège au 19, rue Pierre-Sémard, Paris (9e)
[2] Propriété située entre Melan et les Mureaux, achetée en 1911 et tournant décisif de l'activité de l'Orphelinat National. Le Château a subi de nombreuses transformations pour l'adapter aux besoins d'un orphelinat. Les produits de la ferme, du verger, du jardin potager ou de la basse-cour permettaient d'assurer aux enfants une nourriture saine et abondante. Selon des principes éducatifs laïques, l'établissement possédait son école de 3 classes, dépendant du Ministère de l'Education Nationale, et permettant aux enfants d'accéder au C.E.P. L'établissement sera fermé en 1985.
[3] L'établissement de La Bouzarea sera cédé aux cheminots algériens en 1962, à la fin de la guerre d’Algérie.
[4] En 1987, Le bâtiment fut repris par l'Œuvre des Apprentis d'Auteuil qui en a fait une école où certains de ses pensionnaires sont scolarisés, l'École Pier Giorgio Frassati (2015).
[5] à partir de 1977, les militants participant au XIIe congrès « décidaient, avec lucidité et courage, le principe de la fermeture de [leurs] établissements dans le temps avec le souci de préserver l’avenir de l’association par la réorientation et le développement de notre politique de solidarité ».
Société d'Histoire du Vésinet, 2018- www.histoire-vesinet.org