D'après le Catalogue de l'exposition du Centenaire (1875-1975) pièces 31 à 34. 1975. Les débuts difficiles de la première municipalité Le vote du premier budget de la ville intervint le 17 septembre 1875. La gestion financière propre de la commune du Vésinet devait commencer le 1er octobre 1875. Le Conseil Municipal avait donc, très vite, à établir le projet de budget pour le quatrième trimestre 1875. Les élus ne purent, lors de cette séance que dresser des prévisions de dépenses, puisque les ressources correspondantes avaient déjà été perçues par les trois communes de Chatou, Croissy et Le Pecq. L'attribution à la commune du Vésinet de la quote-part lui revenant ainsi ne se régularisera qu'au bout de ... dix ans. Le total des dépenses estimées pour les trois derniers mois de 1875 s'élevait a 6000,50 frs. Une lettre du préfet de Seine-et-Oise au ministre de l'Intérieur datée du 1er octobre 1877 demandait la révocation d'Alphonse Pallu. Le préfet justifiait sa demande par l'hostilité notoire du maire du Vésinet au gouvernement ; hostilité qui s'était traduite par son refus de faire apposer des affiches du candidat conservateur officiel de la circonscription, M. Duverdy, et par des attaques publiques lancées contre le gouvernement. Le décret est pris le lendemain de la demande de révocation : les choses n'ont donc pas traîné. D'ailleurs, pour "préparer" les élections législatives des 14 et 28 octobre 1877, le ministre de l'Intérieur, Oscar de Fourtou (1836-1897) « un robin-policier sans véritable envergure » selon J. Chastenet, tenu pour « le bras séculier de l'ordre moral, à l'école puis dans le pays ». Il déplaça ou révoqua 77 préfets, mit fin aux fonctions de 1743 maires et 1344 adjoints, prononça la dissolution de 613 conseils municipaux. Les élections ne permirent pas, malgré tout, aux conservateurs d'obtenir à la Chambre la majorité, que gardèrent nettement les républicains animés par Gambetta. Albert Joly, l'un des "363", fut réélu dans notre circonscription. Dans une lettre qu'il adressa le 4 octobre au préfet de Seine-et-Oise, Alphonse Pallu indiquait que, légalement, le maire ou ses adjoints ne devaient pas afficher les professions de foi des candidats. Il remerciait, en outre, le préfet de lui "avoir rendu la liberté de soutenir la candidature de M. Albert Joly, le seul candidat qui dans notre circonscription arbore franchement, un drapeau vraiment conservateur du gouvernement républicain". Un nouveau décret du 31 décembre 1877 met fin à l'ordre de révocation d'Alphonse Pallu. Le gouvernement a été confié depuis le 23 décembre à Dufaure, républicain "solide", selon le mot de J. Chastenet, et désireux de mettre en pratique les institutions républicaines et la république parlementaire. Le retour à une situation normale se marque, pour Le Vésinet, par ce décret annulant celui du 2 octobre. Six jours après, le 6 janvier 1878, les élections municipales générales permirent à Alphonse Pallu de retrouver sa place au Conseil Municipal. Il fut élu maire à l'unanimité le 21 janvier.
**** Sources : - Registre des délibérations du conseil municipal. Vote du premier budget de la ville, 17 septembre 1875. - Lettre du préfet de Seine-et-Oise au ministre de l'Intérieur, le 1er octobre 1877 (Archives nationales). - Décret du 2 octobre 1877 révoquant A. Pallu (Archives nationales). -Décret du 31 décembre 1877 mettant fin à l'ordre de révocation (Archives nationales).
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