Bulletin municipal, n°15, avril 1970

Approbation du Plan d'Urbanisme

C'est à l'unanimité, devant un public particulièrement nombreux et en présence de MM. Amelot, président du Syndicat d'Initiative, Muzet, président de l'Association pour la Sauvegarde du Vésinet et Muller, président du Syndicat de Propriétaires, — tous trois avaient donné leur accord complet — que le Conseil municipal du 7 avril 1970 a adopté le nouveau Plan d'Urbanisme. On relèvera au passage quelques préoccupants projets d'aménagement qui y étaient associés et qui n'ont pas vu le jour.

Le Conseil

Rappelle que la ville du Vésinet constitue un ensemble d'urbanisme unique en France et souvent cité en modèle, la totalité de son territoire procédant d'un parc privé conçu en 1858 par A. Pallu fondateur de la commune, et dessiné par le Comte de Choulot, architecte-paysagiste, créateur de près de 300 parcs et jardins,
Attire de façon pressante l'attention des pouvoirs publics sur l'impérieuse nécessité de sauvegarder les sites et de protéger les rares espaces verts qui ont pu résister jusqu'à présent à l'urbanisation dévorante de la région parisienne,
Prend acte de la décision de la Direction départementale de l'Equipement d'inscrire au plan d'urbanisme du Vésinet le projet de tracé d'une voie Nord-Sud destinée à relier la future rocade de Montesson au pont de Bougival,
Attire à nouveau l'attention de l'Administration sur les inconvénients graves que présente ce tracé qui notamment

  • rompt malencontreusement l'unité du plan d'origine et apporte un élément de trouble dans une zone éminemment résidentielle
  • porte atteinte à un site classé (le Lac de Croissy)
  • crée un croisement important avec la RN 186 (bd Carnot)

Rappelle à ce sujet

a)  l'avis nettement défavorable exprimé par M. le Maire du Vésinet, tant au cours des réunions des 9 et 15 avril 1967 de la Section d'Etudes spécialisées pour l'examen du schéma des structures de la Boucle de Montesson que par lettres des 10 juin 1967, 20 novembre 1967, 21 février 1966, 3 septembre 1968, 25 mai 1969, 7 août 1969, adressées à M. le Préfet régional,
b)  la délibération du Conseil municipal du Vésinet, en date du 29 juin 1967,
c) les réserves adoptées au cours de sa séance du 12 juillet 1967 par le Conseil d'administration du District de la région parisienne sur propositions de M. Lavergne, Rapporteur, le Conseil insistant sur la nécessité absolue de revoir avec le Maire du Vésinet les études concernant le tracé de la voie Nord-Sud dans la traversée de cette localité, pour éviter de porter atteinte à l'unité et au site de la commune
d)  le voeu adopté par le Conseil général des Yvelines dans sa séance du 29 novembre 1967,
e)  la pétition du 15 mars 1968 de la population du Vésinet,
f)  la délibération n° 68-23 du 6 mai 1968 du Conseil d'administration du District de la région parisienne,

Toutefois,
Considérant, les assurances formelles données à M. le Maire du Vésinet par M. Paul Delouvrier, Préfet régional, dans sa lettre du 28 mai 1968, où il écrivait entre autres "le trafic de transit à plus longue distance n'aura pas à traverser le Vésinet et sera repris par la voie des berges le long de la Seine — et surtout il en résulte que la voie Nord-Sud figurant au projet de schémas de structure est une voie communale, dont l'initiative et par conséquent la décision d'exécution reviennent à la Municipalité".
Considérant, Que ces assurances ont été confirmées par M. Doublet, Préfet régional, dans une lettre du 25 juillet 1969 adressée à M. le Maire du Vésinet, où il écrivait entre autres que "la réalisation de cette voie, dont la décision d'exécution vous appartient en raison de son caractère communal, pourrait étre différée jusqu'à ce que sa nécessité s'impose mais il importe d'en affirmer le principe"
Prend acte de la décision de la Direction départementale de I'Equipement de maintenir au plan d'urbanisme du Vésinet le projet de tracé de la déviation du CD 121 (route de Croissy) par le Chemin-de-Ronde et la rue du 11-Novembre,
Attire à nouveau l'attention de l'Administration sur les inconvénients graves que présente ce tracé qui notamment accroitrait sérieusement les difficultés de circulation au Rond-point de la République (croisement des RN 186, RN 311 et CD 121) alors qu'un passage inférieur a été réservé sur la berge lors de la reconstruction du pont du Pecq,
Rappelle à ce sujet,

1) les délibérations du Conseil municipal du Vésinet en date du 29 juin 1967, 9 février 1968 et 26 juin 1969,
2) la pétition du 15 mars 1968 de la population du Vésinet,
3) les lettres adressées à ce sujet par M. le Maire du Vésinet à la Direction départementale de l'Equipement en date du 6 février 1968, 2 septembre 1968, 24 juin 1969,

Considérant,
La position de l'Administration exprimée dans une lettre du 17 septembre 1969 de la Direction départementale de l'Equipement à M. le Maire du Vésinet,
Demande à nouveau, Que, parallèlement au projet figurant au plan d'urbanisme du Vésinet, scit sérieusement étudiée par les services compétents la contre-proposition de tracé faite par la ville du Vésinet, et que soient en définitive pris en considération les deux projets, l'évolution de l'urbanisme dans le secteur considéré, comme celle des courants de circulation automobile, permettant seules de faire à terme un choix entre les deux hypothèses,
Demande également à nouveau que soit réalisée en priorité et dans les meilleurs délais la branche Est de la voie des berges entre les ponts de Chatou et de Bougival,

Considérant,
Que le maintien au plan d'urbanisme du Vésinet, tant du projet de tracé de la voie Nord-Sud que du projet de déviation du CD 121, conduit à un grave préjudice pour les propriétés visées (réserves sur les certificats d'urbanisme, sursis à statuer, etc.), de même qu'à une dépréciation certaine de biens privés, portant ainsi atteinte au droit de propriété,
Demande que les moyens financiers nécessaires (possibilités d'emprunts à long terme et à taux réduit) soient donnés à la commune pour lui permettre le cas échéant d'acquérir, à leur valeur vénale antérieure aux projets de l'Administration, les propriétés concernées chaque fois qu'un propriétaire en manifesterait le désir,

Considérant,
Que les dispositions de la loi d'orientation foncière du 30 décembre 1967 et des textes subséquents prévoient que les plans d'urbanisme en cours d'élaboration doivent étre impérativement approuvés et publiés avant le 30 juin 1917,
Considérant l'avis favorable exprimé par le Syndicat d'initiative, l'Association de sauvegarde du Vésinet, et le Syndicat des propriétaires, lors de la réunion de la Commission d'urbanisme du 25 mars 1970,
Considérant l'intérêt supérieur de la commune, la nécessité de lui conserver sen caractère résidentiel, de protéger son site et ses espaces verts, ainsi que le style de vie de ses habitants,
Après en avoir délibéré,

DONNE SON APPROBATION AU PLAN D'URBANISME COMMUNAL DU VESINET TEL QU'IL LUI EST PRESENTE PAR L'ADMINISTRATION.

 


Société d'Histoire du Vésinet, 2007 - www.histoire-vesinet.org