Bulletin mensuel des Postes et des
Télégraphes, N°5, mai 1891, p. 299.
.
Le téléphone existe en France depuis 1879.
Le travail des opératrices consiste alors à recevoir chaque appel d'un
abonné faisant partie de son secteur, à lui demander le correspondant
voulu, et à le mettre en relation avec son correspondant. L'opération
se résume ainsi :
l'abonné décroche son téléphone et tourne la manivelle
l'opératrice voit le volet d'appel de l'abonné "chuter".
elle branche son casque sur le circuit de l'abonné,
demande le numéro du correspondant.
S'il s'agit d'un abonné de son secteur, elle appelle
directement ce correspondant, et met les deux abonnés en relation
en branchant les deux fiches Jack d'un "dicorde".
S'il s'agit d'un abonné d'un autre secteur, ou d'un
autre central, elle appelle l'opératrice correspondant à ce central
et lui transmet la demande. Elle relie alors l'appelant sur un circuit
auxiliaire (le multiple) qui le renvoie vers la nouvelle opératrice,
qui se charge du reste de l'opération.
Les premiers modèles installés au Vésinet
devaient ressembler à l'appareil ci-contre (Mildé, 1892):
Le téléphone était alors un luxe réservé à quelques dizaines d'abonnés
avant 1900 dans la Commune.
L'abonnement, fixé initialement à 150 frs sera abaissé et un tarif dégressif
sera appliqué: 100 frs la première année (~600€), 80 frs la deuxième,
60 frs la troisième et enfin 40 frs la quatrième année. Le raccordement
était gratuit à moins d'un kilomètre d'un "grand bureau". Une
communication de moins de trois minutes pour Paris coutait 25 centimes
(Album-Guide Robert, 1904).
Le téléphone "manuel" restera
en fonction en France jusque dans les années '70.