D'après Chemins de fer régionaux et urbains, n°114, 1972 et 122-123, 1974. Le Tramway du P.S.G. traverse Le Vésinet Une première concession de Chemin de fer sur Route à traction hippomobile avait été accordée par décret du 15 juillet 1854 à M. de Mazenod, afin de relier au chemin de fer de Paris à Saint-Germain les localités de Bougival, La Malmaison et Marly. Cette ligne ne fut pas réalisée, et la concession fut rétrocédée par décret du 16 juin 1874 à M. Eugène Tarbé des Sablons (1846-1876), homme d'affaires et journaliste, qui réalisa la ligne. Compagnie du tramway à vapeur de Paris à Saint-Germain (P.S.G.) Cette compagnie, créée en 1889, reprend les actifs de la Compagnie du tramway à vapeur de Rueil à Marly-le-Roi, fondée en 1878. Elle établit deux prolongements : le premier entre Courbevoie et Rueil, le second entre Port-Marly et Saint-Germain-en-Laye. Ces deux sections sont concédées par décret du 13 juin 1889, au sieur Tarbé des Sablons. Ainsi se crée le tramway à vapeur de Paris à Saint-Germain (P.S.G.) mis en service le 16 mai 1890, et dont la section Rueil-Ville à Rueil-gare devient un embranchement de même que l'antenne de Marly-le-Roi. [1] Enquête d'utilité publique (janvier-février 1899) arrêtée par le préfet de Seine-et-Oise. Archives municipales du Vésinet. Par décret du 19 février 1901, les T.M.E.P. se voient attribuer la gestion administrative du P.S.G. Cette entreprise possédant du matériel léger en excédent provenant du Rueil-Marly, la possibilité apparaît d'exploiter la ligne inutilisée en construisant un raccordement de 383 mètres entre la gare de Rueil et le Pont de Chatou. Après autorisation, une voie unique en rails Broca est posée partant de l'extrémité de la station P.S.G. de Rueil-gare, passant sous le pont de l'Ouest puis suivant l'axe de l'avenue jusqu'au Pont de Chatou où la voie venant de Paris par Nanterre est sectionnée et sera définitivement abandonnée sans avoir été utilisée. [3]
Elle n'est d'ailleurs pas bienvenue pour tout le monde et la Gazette du Vésinet, qui a repris vie au mois de mai 1901, se fait l'écho des récriminations du voisinage à l'approche du chantier.
Enfin, l'embranchement de Rueil-gare est prolongé le 1er mars 1904 jusqu'au Pecq par Chatou et le Vésinet. La Compagnie avait obtenu, par décret du 19 juin 1900, la concession de nouvelles lignes : Courbevoie - Chatou - Le Pecq ; Le Pecq - Montesson - Houilles ; Chatou - Montesson ; Montesson - Asile de Saint-Farjeau. Le matériel de traction à vapeur sur la « Ligne du Pecq » Pour exploiter cette ligne, le P.S.G. ne disposait que de deux locomotives Corpet-Bourdon de 1876 (n°16 et 17), désaffectées de l'embranchement de Marly-le-Roi. A cette époque les tramways de Genève achevaient l'électrification de leur réseau. Leurs anciennes machines à vapeur, sept machines 020 SLM-Winterthur, système Brown, mais avec une chaudière modifiée pour l'alimentation classique, acquises en 1877, étaient disponibles au dépôt de La Cluse. Le P.S.G. en acheta cinq en 1903. Elles seront acheminées vers Rueil et mises en état à Port-Marly tout en conservant leur aspect et leur numéro d'origine. Le tramway franchit le pont du Pecq (traction à vapeur vers 1900). On distingue un fourgon ouvert et une voiture fermée. Machine SLM - Winterthur-Brown n°6 (1889)
Le Tramway sur le pont du Chemin de fer, sur le boulevard Carnot (1906) Machine SLM-Corpet, n°16 (de 1876). Le matériel remorqué Pour sa mise en service, la ligne du Pecq disposait du matériel provenant du Rueil-Marly : 2 voitures (ABx), provenant du chemin de fer américain; 4 voitures (ABx) anciennes voitures à impérial transformées dont deux seront réformées en 1907; 2 voitures (Bx) autre modèle à impérial transformé; 2 voitures (Bx) remplaçant à partir de 1907 les voitures réformées; 3 voitures (BO) dites "baladeuses ouvertes". Une rame du tramway au terminus du Pecq Machine SLM-Winterthur n°3 (1885) ; voitures "Rueil-Marly" dont la seconde provenait du tramway à chevaux et la première, débarrassée de son impérial. © Chemins de fer régionaux et urbains. **** L'électification du P.S.G. Le tramway de Paris à Saint-Germain est électrifié le 20 mai 1911 y compris l'antenne de Marly-le-Roi ; le terminus parisien est ramené à cette occasion de l'Etoile à la Porte Maillot (où aboutissait la ligne n°1 du métro de Paris) ; la ligne de Rueil au Pecq est électrifiée à son tour en novembre 1912 et prolongée à Saint-Germain en janvier 1914. Le Vésinet est desservi par quatre arrêts (Bd de L'Est, Mairie, Champ de course, Place de la République). L'arrêt de l'exploitation en traction vapeur, le 8 novembre 1912, au profit de la traction électrique, marque la fin de la vapeur au dépôt de Port-Marly. Le tramway à l'arrêt de la mairie du Vésinet, boulevard Carnot (traction électrique). Il ne compte plus qu'un seul wagon, une ancienne voiture A2 transformée en motrice (T). Le tramway aux abords du pont du chemin de fer, boulevard Carnot (traction électrique). Le 17 juillet 1913, la ligne fut endeuillée par un tragique accident. Me Eugène Gastambide, avocat à la Cour d'appel de Paris, en villégiature au Vésinet, fut renversé par un tramway aux environs de la Mairie. L'avocat qui était, dit-on, très dur d'oreille n'entendit pas s'approcher le tramway. Il mourut sans avoir repris connaissance dans la pharmacie voisine où il avait été transporté. D'après des témoins la responsabilité de la Compagnie semblait engagée jusqu'à un certain point, car l'allure du tramway était excessivement rapide. Le service de cette ligne, non indispensable pendant la guerre puisque voisine des stations du grand réseau, fut interrompu le 2 août 1914 et repris seulement en décembre 1920. Elle n'était donc pas en service en juin 1919, lorsque les grévistes des transports incendièrent les machines du P.S.G., Place de la Défense à l'aide de bidons d'essence, afin de bloquer la circulation. La grève des transports (juin 1919) Le tramway de Saint-Germain incendié par les grévistes à la Défense. La motrice A4 n°21 prend feu Photographie de presse, Agence Meurisse.
La grève des transports (juin 1919). Le tramway de Saint-Germain incendié par les grévistes à la Défense. La motrice A4 n°21 brûle. Elle sera totalement détruite comme la n°23. Photographie de presse, Agence Meurisse. Les chassis, rentrés au dépôt de Courbevoie furent jugés irrécupérables, les bogies pouvant cependant être réutilisés après remplacement des essieux, des ressorts et rebobinage des moteurs W 69. Le besoin de matériel se faisant cruellement sentir, ces deux motrices furent reconstruites sous les mêmes numéros à partir de voitures en dépôt. Le 1er janvier 1921 la ligne de Saint-Germain fut comme l'ensemble des tramways parisiens, incorporée au réseau de la Société des Transports en Commun de la Région Parisienne (S.T.C.R.P.) dont elle devint la ligne n°58, l'antenne de Marly-le-Roi prenant le n°59 et la ligne de Rueil à Saint-Germain par Chatou le n°60. La voie étant arrivée à limite d'usure et les ponts non reconstruits ne permettant toujours pas de la desservir par du matériel standardisé, l'exploitation par tramways cessa définitivement le 30 juillet 1928.
La ligne du P.S.G. au moment de l'électrification, de Rueil à St-Germain avec les embranchements de Marly-le-Roi et Le Pecq
Ils sont établis sur la base de 0,10 frs en 1ère classe, 0,075 frs en 2ème classe, par personne et par kilomètre au-delà des trois premiers kilomètres qui constituent le tarif minimum forfaitaire. Demi-tarif pour les enfants de trois à sept ans, gratuité en dessous de trois ans. Tout kilomètre entamé est dû. Les marchandises seront transportées en petite vitesse sur proposition du concessionnaire et autorisation du Ministère des travaux Publics. Un barème en définira les tarifs.
La sous-station de Puteaux de l'Ouest-Lumière, commune aux différentes lignes des T.P.D.S. alimentait normalement les sections Porte Maillot - Courbevoie et Courbevoie - Nanterre. Au delà, la ligne était alimentée par deux sous-stations nouvelles appartenant également à l'Ouest-Lumière et implantées l'une à Rueil et l'autre, sur le territoire du Pecq, au bas de la rampe de St-Germain. Ces sous-stations, à commutatrices, recevaient le courant triphasé sous 10.000 Volts provenant de la centrale thermique de Puteaux et alimentaient en courant continu 550 Volts respectivement les deux sections comprises entre Nanterre (La Boule) et St-Germain de part et d'autre de Port-Marly. Des feeders portés par les supports de la ligne aérienne diminuaient les chutes de tension.
Toute l'histoire de l'embranchement du Pecq est conditionnée par la charge limitée des ponts, ce qui a toujours eu pour conséquences une dotation de matériels de second ordre, déclassés ou bricolés pour répondre aux conditions locales et un équipement tardif. Il ne put bénéficier que rarement des améliorations apportées au reste du réseau du P.S.G. puis de la S.T.C.R.P. Deux motrices T de la « Ligne du Pecq » au croisement de Rueil-gare. *** Pour en savoir plus: ... Sur le tramway P.S.G. (pages de Marc André Dubout). Notes: [1] La Société Anonyme du Tramway Mécanique de Saint Germain à Poissy, créée en 1895, avait mis sa ligne en service le 23 août 1896. Puis, regroupant divers intérêts, s'était constituée la Compagnie des Tramways Mécaniques des Environs de Paris (T.M.E.P.) [2] Journal des débats politiques et littéraires, 7 octobre 1899 (n°278). [3] La ligne du Pecq, antenne du P.S.G. Chemins de fer régionaux et urbains, n°122 et 123, 1974 [4] Journal des débats politiques et littéraires, 19 juillet 1913 (n°198). Maître Gastambide, éminent juriste, était le fils du Président Gastambide, de la Cour de cassation qui, bien qu'arrivé en tête de liste aux premières élections municipales du Vésinet en 1875, avec deux voix de plus qu'Alphonse Pallu, n'avait pu être maire pour incompatibilité de fonctions.
Société d'Histoire du Vésinet, 2012 - www.histoire-vesinet.org |