D'après Emile Bourdelin Les marbres onyx d'Algérie. — Le Monde illustré, n°243, 7 décembre 1861. L'usine de M. Pallu, rue Popincourt, à Paris Les carrières d'onyx d'Algérie sont situées dans la province d'Oran, aux environs de Tlemcen, cette vedette aujourd'hui française, placée au point culminant du bassin de la Tafna, à proximité des frontières du Maroc. Ces mines furent exploitées par les Romains, au temps de leur domination, et peut-être aussi par les Berbères, à l'époque où Tlemcen était florissante. Cette ville était alors la capitale d'un royaume qui comptait cent cinquante lieues de littoral. Les traditions arabes disent merveilles de ses palais, de ses mosquées et de ses bazars, qu'alimentaient d'innombrables caravanes. L'usage de la matière qui nous occupe actuellement ne peut manquer de prendre un immense développement sous la direction des intelligents industriels qui ont organisé son importante exploitation. L'usine de fabrication a été installée à Paris. On ne pouvait mieux choisir le centre de l'immense rayonnement qui est destinée à embrasser cette multiple production. Usine Pallu (1861) - Façade du magazin, 29 rue Popincourt (XIe arr.)
Usine Pallu (1861) - Cours, ateliers, machines génératrices de vapeur. Nous avons pris à l'usine de Paris les croquis qui accompagnent cet article. Un bâtiment important dont la façade monumentale se déploie sur la rue Popincourt [1], contient les magasins d'exposition.[2] Au rez-de-chaussée sont rangés les objets de grandes dimensions. Le premier étage renferme la collection la plus variée de tous les gracieux chefs-d'œuvre qu'enfante cette artistique fabrication. Usine Pallu (1861) – Grande scierie A cette salle succède l'atelier des tourneurs. Ceux-ci traitent le marbre comme on traite le fer dans les ateliers de mécanique. Plusieurs arbres de couche font mouvoir des tours à pointes, des tours en l'air à travail circulaire ou elliptique, des tours à percer et à fileter, des tours parallèles, etc. En face se développent sur toute la longueur de la cour les salles consacrées à la sculpture et au polissage. Un chantier fait suite à ces constructions c'est là que viennent s'entasser les marbres bruts à leur arrivée d'Algérie.
Des dessinateurs habiles puisent leurs renseignements aux meilleures sources et exécutent les nombreux modèles qui servent à la fabrication. La nécessité où l'on est de marier presque toujours le bronze au marbre, afin de multiplier les formes, les sujets et de copier les différents styles, a nécessité l'adjonction à l'usine des onyx, d'une fabrique de bronzes d'art. Usine Pallu (1861) — Le magazin d'exposition Le premier étage renferme la collection la plus variée de tous les gracieux chefs-d'œuvre qu'enfante cette artistique fabrication
Usine Pallu (1861) — Le magazin Au rez-de-chaussée sont rangés les objets de grandes dimensions *** Notes: [1] Jusqu'en 1860, la rue Popincourt était dans le 8e arrondissement (Paris, jusqu’alors délimité par l’enceinte des fermiers généraux, en comptait 12) dans le quartier Popincourt. A partir du 1er janvier 1860, Paris s’agrandit en annexant en totalité ou partie ses communes limitrophes son espace est redécoupé en 20 arrondissements du Paris actuel. [2] Dès 1863, le magazin d'exposition sera transféré au 24, boulevard des Italiens, dans un lieu décrit comme « un palais enchanté où l'or, l'émail et l'onyx se marient avec tant de bon goût et de science qu'on ne sait laquelle de ces trois matières fait le mieux ressortir les autres. » Le Monde Illustré, n°349, 19 décembre 1863.
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