Projet d'un Établissement

à fonder

Au Vésinet
(près Paris)

dans les nouveaux principes expérimentés en France et à l'étranger,
ayant pour objet l'Education par la suppression de l'internat;
l'enseignement des sciences appliquées, la pratique des langues vivantes
précédant l'étude du grec et du latin;
les humanités, la préparation à l'enseignement supérieur.

 

Par Alphonse PALLU

Chevalier de la Légion d'honneur (Exposition de l'Industrie, 1849)
Ancien Membre et Secrétaire du Conseil général du Puy-de-Dôme;
Ancien Maire de la commune de Pontgibaud (Puy-de-Dôme);
Fondateur de l'Usine de Produits chimiques de Portillon, p Tours;
Ancien Directeur Gérant des Mines et Fonderies de plomb argentifère de Pontgibaud;
Fondateur de l'Industrie des Marbres onyx d'Algérie;
fondateur-Directeur et Maire du Vésinet (Seine-et-Oise).

Nouvelle edition

PARIS
CHEZ L'AUTEUR
Rue Taitbout, 63

1876


 

L'ÉDUCATION PATERNELLE

 

D'après les nouveaux principes expérimentés en France et à l'étranger. Au milieu des agitations de notre pays et parmi les moyens de lui faire reconquérir sa stabilité, il en est un sur lequel s'accordent tous ceux qui s'occupent des grandes questions sociales, je veux parler de la réforme de l'éducation.

Réformer la société par l'enfant, — faire une génération nouvelle, — développer dans cette génération les qualités effectives et positives qui la rendront forte, — lui donner l'instruction qui lui permettra d'utiliser ses forces, la rendre capable de surmonter les difficultés de la vie — tel est le projet que l'industriel dans sa carrière, le philosophe dans ses réflexions, le père de famille dans sa sollicitude, a conçu et va développer.

Les idées que je vais exposer ne sont pas nouvelles; elles sont, depuis longtemps, pour la plupart, l'objet des méditations de tous les hommes sérieux, et si elles ne se sont pas encore réalisées, c'est que nous sommes lents en France à changer nos habitudes, qu'aucune réforme ne peut s'y accomplir si elle n'a pénétré profondément dans l'opinion publique.
Bien des tentatives ont déjà été faites, mais elles n'ont jamais abouti qu'à un résultat incomplet, parce que ceux qui les avaient conçues n'ont pas tenu suffisamment compte de la double question de l'éducation et de l'instruction qui sont et doivent rester inséparables. L'éducation a surtout pour objet le développement des forces physiques et morales, la formation des caractères, le savoir-vivre, le savoir-faire; l'instruction a pour but principal la culture de l'esprit. Ces deux conditions qui devraient toujours êtres réunies et qui, malheureusement, ne le sont presque jamais dans notre pays, constituent la véritable culture de l'homme, et c'est une grande erreur de confondre l'instruction avec l'éducation et réciproquement. Je ne saurais trop insister sur ce point pour prémunir les pères de famille contre une si déplorable confusion. L'état d'infériorité dans lequel se trouve chez nous l'éducation à l'égard de l'instruction tient à des causes multiples, mais surtout à l'imperfection du système suivi dans notre pays pour le classement des capacités exigées pour entrer dans les carrières libérales, à l'insuffisance des moyens matériels d'exécution.
Tout se classe en France par l'examen au grand détriment de la chose publique, faute de comprendre que si l'examen, en admettant toutefois qu'il a été bien fait, peut constater qu'un homme sait, il est impuissant à constater qu'il sait faire !
Le savoir, fruit de l'instruction est l'instrument; les qualités effectives et positives, fruits de l'education sont la force qui le fait agir; ne nous étonnons donc pas de tous les mécomptes de chaque jour dans l'emploi des hommes qui n'apportent que des diplômes comme garantie de leur capacité. L'industrie privée ne s'y trompe pas; elle recherche avant tout les qualités dont un homme a déjà fait preuve, avant de l'appeler à elle.
Cette question a été traitée avec une grande force par M. Rohart, un manufacturier de mes amis, dans un petit opuscule qu'il a publié en 1872, sous le titre: Questions générales de l'Enseignement. Il dit dans un de ses chapitres:

"Le capitaliste qui commandite un jeune homme, le patron qui laisse à un brave garçon une suite d'affaires, la Banque de France elle-même, qui donne toute sa confiance à un censeur, s'inquiètent-ils des certificats d'études et des diplômes? Ils ne recherchent qu'une chose: des qualités, et ils ont raison."

Les tentatives faites en France pour reformer les méthodes de la culture de l'homme, remontent au commencement de notre siècle; mais malheureusement elles se sont plus particulièrement attachées à l'instruction. C'est ainsi que nous avons vu faire successivement, sans grand profit pour l'éducation, divers essais de bifurcation, pour aboutir à l'enseignement secondaire spécial, fondé par la loi du 21 juin 1865. En Angleterre, en Amérique, ces pays de la vie pratique par excellence, on se préocupe surtout, au contraire, de l'éducation; nous allons voir les résultats qu'en obtiennent nos voisins.
J'ai lu avec la plus grande attention tous les documents qui se rattachent à l'exécution de la loi sur l'enseignement spécial. J'ai lu aussi les rapports que M. Duruy, à l'époque où il était ministre de l'Instruction publique, se fit adresser, en 1865, par M. J.-M. Baudouin, sur l'état de l'enseignement spécial et de l'enseignement primaire, en Belgique, en Allemagne, en Suisse et plus tard, en 1868, par MM. Demogeot et Montucci, sur l'enseignement secondaire en Angleterre. J'ai étudié, avec le plus grand soin, les ouvrages si intéressants et si instructifs de M. Hippeau, sur l'instruction aux Etats-Unis, en Angleterre, en Allemagne, en Italie, dans les Etats du Nord.
Le rapport de M. Baudouin s'applique plus particulièrement aux méthodes d'enseignement, à la diffusion de l'instruction dans les pays qu'il a visités. Les ouvrages de M Hippeau témoignent de l'importance que les peuples civilisés attachent aujourd'hui à la diffusion de l'éducation et de l'instruction. Son livre sur les Etats-Unis surtout, nous montre ce peuple usant de la plénitude de sa liberté pour donner à tous, sans exception, les bienfaits d'un enseignement qui, en confondant dans un même esprit les différentes races dont il est formé, à fait sa force et sa prospérité.
Le rapport de MM. Demogeot et Montucci a surtout pour objet l'éducation.

"L'école anglaise, dit ce rapport, est un hameau dont les divers bâtiments dispersés çà et là se groupent, dans un désordre capricieux et pittoresque, autour de l'édifice qui contient les classes."
 ...
"
En Angleterre, l'éducation est d'ordinaire excellente, tandis que l'instruction semble généralement incomplète. Elle est paternelle sans être amollissante, sévère mais non pas tracassière, religieuse sans bigoterie, morale sans affectation. Elle semble avoir résolu le problème difficile d'unir la discipline avec la liberté. Elle atteint un double résultat que manquent quelquefois des systèmes de surveillance plus continue; elle fait en sorte que les élèves ne haïssent point l'autorité et peuvent se passer d'elle.
La grande affaire de l'éducation, aux yeux de la majorité des instituteurs anglais, c'est de former la volonté. Ils pensent avec raison que l'homme puissant est moins encore celui qui sait que celui qui veut. Savoir vouloir, avoir agir, c'est aux yeux des Anglais le but suprême où l'éducation doit amener l'homme.
C'est chez eux l'apprentissage de la vie plutôt que de la science.

Le but de l'éducation anglaise supprime l'internat et tend à rendre autant que possible, le travail attrayant; c'est un des grands avantages de cette éducation. Elle évite, ainsi l'écueil du découragement, qui s'empare souvent de l'enfant dans nos lycées et pèse sur toute son éducation.
La gymnastique et surtout les jeux athlétiques jouent un rôle très important chez, nos voisins; il sont pour eux un moyen puissant de développer l'energie, l'agilité et la force physique. Nous devrions les imiter, mais les nécessités du temps malheureux dans lequel nous vivons, nous imposeront de plus les exercices militaires qui sont eux aussi de la gymnastique. Je voudrais y joindre encore l'enseignement pratique de la culture de la terre par le jardinage, car l'agriculteur intelligent qui voit s'accomplir chaque jour sous ses yeux les grands phénomènes de la nature, y prend l'habitude de l'observation, élève son âme à Dieu et devient meilleur.
MM. Demegeot et Montucci se plaignent bien un peu de la trop grande prépondérance accordée, en Angleterre, à l'éducation sur les études, mais de notre côté, en négligeant l'éducation, n'abusons-nous pas beaucoup trop de ces mêmes études, de leur aridité et de la discipline?
Quant à moi, je ne serai jamais inquiet, d'un jeune homme qui possèdera des qualités ; je ne serais pas sans soucis, au contraire, sur l'avenir de celui qui n'aurait que de la science.

En, fondant l'enseignement secondaire spécial, le promoteur de la loi du 21 juin 1865 a voulu deux choses : d'abord "suivre le monde du côté où il marche", combattre ensuite le préjugé qui porte, par une vanité mal entendue tant de familles à "mettre dans les classes latines des enfants que n'y appellent ni leurs aptitudes, ni les professions qui les attendent". L'enseignement secondaire spécial résout le problème de l'enseignement à l'égard des spécialistes, mais il le laisse entier à l'égard de l'éducation, et il néglige ainsi ceux qui peuvent devenir un jour des hommes dirigeants; ce côté de la question est bien plus important que l'autre.
Je crois que toute la réforme de l'enseignement est là. Chez nos pères, quand tout ce qui comptait en France tenait dans Versailles, ainsi que le dit si bien M. Duruy dans une de ses circulaires relatives à la fondation de enseignement spécial, on ne connaissait qu'un système d'éducation; ce système n'avait d'autre but que de former "cette société polie, élégante, raffinée, qui donnait le ton à toutes les cours de l'Europe". Aujourd'hui cela ne suffit plus, car la France entière est à peine assez grande pour contenir tout ce qui a de la valeur. Ce ne sont pas les raffinés sans doute qui produisent cet encombrement. Nos pères brillaient, il est vrai, par les qualités de l'esprit, elles suffisaient à leur époque et elles doivent être précieusement conservées, mais il faut, de nos jours, y joindre les qualités utiles; car ce sont ces qualités qui ont commencé le développement de la richesse publique que nous admirons aujourd'hui, et qui le continuent si merveilleusement sans le concours des raffinés d'esprit, et souvent malgré eux. Comment se fait-il alors que c'est encore l'éducation de nos pères qui forme les classes dirigeantes ?
Beaucoup d'hommes, n'ayant reçu que l'enseignement spécial, peuvent manquer des larges conceptions, fruit des hautes études; ceux-là pour la plus part restent des instruments; mais ils servent toujours les intétêts de leurs pays aussi bien que leurs intérêts propres; tandis qu'au contraire, ceux qui n'ont fait que des études purement spéculatives, sans avoir été initiés aux sciences utiles ni reçu une forte éducation, restent souvent des déclassés, nuisibles à la société et à eux-mêmes. C'est ce point capital que je vais examiner.
Ces hommes apportent, il est vrai, dans le monde élégant, dans la société tout ce qui fait le charme de l'esprit; ils entretiennent le sentiment du beau, le culte des hautes pensées. Quelques-uns font, de loin en loin, la gloire de leur siècle, et leur rôle serait certainement le plus enviable, si les conditions de notre société, où toutes les fortunes s'amoindrissent sans cesse par le double effet des partages dans les successions et de l'abaissement continu de la valeur de l'argent, ne nous imposaient, à tous, la loi du travail productif.
Qu'arrive-il alors? Ceux qui se sont livrés aux seules études littéraires ou de science pure, sans tenir un compte suffisant des connaissances qui conduisent à l'utile, ne pouvant entrer dans les carrières libres, se jettent dans les fonctions publiques, qu'ils encombrent, en n'y apportant aucune des notions et des aptitudes indispensables pour leur permettre d'apprécier sainement les hommes et, les choses qu'ils seront appelés à administrer ou à juger un jour et cependant, ces hommes et ces choses sont toute la fortune publique.
C'est ainsi que l'industrie, se heurtant sans cesse contre une administration composée souvent d'hommes éminents, sans doute, mais ne possédant que des connaissances purement spéculatives, s'est vue et se voit chaque jour arrêtée dans son développement, parce qu'elle rencontre constamment sur son chemin, en France surtout, des hommes qui ne parlent ni ne comprennent sa langue.
Cet obstacle à la prospérité de notre pays disparaîtra, le jour où l'enseignement des sciences utiles précédera celui des humanités et leur servira de base. On ferait ainsi la bifurcation en sens inverse de celle qui est tombée en désuétude et qui était fatalement vouée à l'abandon, parée que partant d'une idée qui pouvait être vraie autrefois, mais qui est fausse aujourd'hui, elle commençait par la latinité que tout le monde n'est pas tenu d'apprendre, au lieu de finir par elle; tandis que l'enseignement secondaire spécial est au contraire le fond commun de l'utile, que tout le monde instruit, sans exception, doit nécessairement posséder de nos jours.
Après les quatre années d'études que comprend l'enseignement secondaire spécial, les jeunes gens posséderaient la somme des connaissances strictement nécessaires qui leur permettraient, à la fin de cette première période de l'enseignement, d'entrer dans les affaires, de se livrer à l'industrie, au commerce et à l'agriculture.
Quant à ceux qui voudraient poursuivre, leurs études pour aborder les examens indispensables maintenant à toute carrière libérale, ils suivraient les cours d'humanités ou de sciences, ils étudieraient l'antiquité et ses chefs-d'oeuvre dans ces deux langues du grec et du latin qui seront toujours, quoi qu'on fasse, les modèles les plus parfaits de l'entendement humain, et ils deviendraient ainsi, les uns des littérateurs, des philosophes ou des savants; les autres des hommes dirigeants distingués, dans les carrières publiques aussi bien que dans les carrières privées, suivant le degré plus ou moins élevé de leurs qualités effectives et positives; d'autres enfin, resteraient simplement des hommes du monde élégant. Ainsi disparaîtrait ce préjugé qui attache aux études purement littéraires une importance et une considération dont elles pouvaient bien être dignes autrefois, mais qu'elles ne peuvent conserver aujourd'hui si on n'y joint les connaissances utiles et productives dont ne peut plus se passer la société moderne. L'enseignement en général semble n'avoir pour but que de former des spécialistes; je désire bien davantage, quant à moi, faire avant tout des hommes au moyen d'une forte éducation. En effet, dans l'état avancé où se trouve aujourd'hui l'industrie, les spécialistes ne manqueront plus et l'enseignement public viendrait-il à faire défaut qu'ils surgiraient tout naturellement, dans les usines, dans les ateliers; car, sous la pression de la nécessité, on trouverait bien le moyen de les former si, surtout, les entreprises privées n'avaient à leur tête que les hommes forts, instruits et éclairés que j'ai en vue.
Ce qui manque à l'industrie, ce qui manque à l'Etat, ce sont ces hommes que ne peut former l'instruction publique telle qu'elle est actuellement consituée en France. Que notre pays en ait beaucoup, il aura comme conséquence et tout naturellement tous les spécialistes qui lui seront nécessaires.
Si nous jetons les yeux autour de nous, que voyons-nous? Des hommes d'affaires consommés, de fins politiques, connaissant parfaitement, les uns et les autres, le jeu des intérêts humains, qui se combattent et cherchent à se tromper, mais combien apercevons-nous de grands administrateurs publics ou privés possédant à un égal degré la double science des hommes et des choses?
Dans les conditions actuelles de l'enseignement, la France possède beaucoup d'hommes spéciaux, mais les hommes d'iniatite s'imposant aux autres par la double puissance de leurs qualités et de leur savoir sont rares, rares surtout parce que notre système d'éducation, ne sait ni les faire surgir ni Ies former.
L'homme appelé à commander aux autres doit, avant tout, posséder des qualités non-seulement celles que donnent les fortes études, mais encore et surtout celles qui impriment à son intelligence l'esprit général des sciences appliquées, et développent en lui l'élévation de l'âme et le sentiment instinctif permettant de juger et d'agir sainement.
C'est par les qualités en effet, que les hommes deviennent forts, aussi leur éducation doit-elle tendre constamment à les développer en eux; car ce serait se méprendre étrangement que d'attribuer à l'instruction seule, une influence décisive sur la valeur sociale d'un homme.
Et quand je parle de qualités, je n'ai pas seulement en vue celles qu'enseigne la morale; je me préoccupe principalement ici des qualités actives et positives qui donnent la volonté, le sentiment du devoir et de la responsabilité, l'énergie, la tenacité, l'esprit d'observation, les bonnes manières, le savoir-faire; toutes celles enfin qui complètent, en le rendant utile à lui-même et aux autres, l'homme de bien qu'a fait la morale.
De toutes les réflexions qui précèdent, je conclus que l'établissement à fonder au Vésinet devrait être établi:

Quant à l'éducation: d'après la méthode anglaise qui supprime l'internat et le remplace par des familles écolières vivant dans d'agréables villas au nombre de dix à quinze élèvas au plus sous Ia direction d'un éducateur (d'un tuteur, comme on dit en Angleterre), qui conduit ses élèves aux classes d'un établissement central doté de tous les moyens d'instruction les plus complets.

Quant à l'instruction: d'après les programmes tels que ceux de l'enseignernent secondaire spécial suivi des cours d'humanités et de ceux de l'enseignement supérieur.

Ces familles écolières, qui seraient la base de l'édudation donnée à la jeunesse dans l'établissement du Vésinet, et que les parents choisiraient en toute liberté de ne confier la direction de leurs enfants qu'à un éducateur dont les croyances et les idées seraient en parfait accord avec les leurs, offrirai à tous une grande sécurité, et, pour les étrangers en particulier une grande ressource. En effet, leurs enfants; groupés en nationalités, profiteraient des avantages d'une émigration momentanée sans quitter leur patrie car il retrouveraient leur pays dans la famille au milieu de laquelle ils vivraient.
Ces différentes familles écolières, unies entre elles par le lien commun de l'enseignement qu'elles iraient toutes recevoir dans l'établissement central amèneraient facilement, il n'en faut pas douter, la diffusion des langues, si les rapports entre écoliers parlant des langues différentes étaient bien déterminées par le réglement.
En outre, ces rapports journaliers entre jeunes hommes de différentes nations, les frottements qui en résulteraient tantôt dans les classes, tantôt dans Ies jeux gymnastiques, formeraient les caractères sans exclure, comme aujourd'hui, les avantages moraux et matériels de la vie de famille et créeraient, pour chacun d'eux, des points de comparaison profitables ainsi que des amitiés durables, d'où naitraient souvent des relations d'étude et d'intérêts utiles à eux-mêmes, aussi bien qu'à leurs pays réciproques.

Education servant de base à l'instruction, enseignement des sciences utiles concurremment avec la pratique des langues vivantes - précédant l'étude du latin et du grec, - les humanités et l'enseignement supérieur couronnant l'édifice; — telle est en résumé la réforme que je me propose de réaliser en fondant l'Établissement du Vésinet.

Pour la pratique des idées que je viens d'exposer, j'ai dû naturellement consulter parmi tant d'hommes capables que possède l'enseignement, qui, par son expérience, la hauteur de ses vues et l'honorabilité de son caractère, serait disposé à m'aider de ses lumières. Le fonctionnaire émérite auquel je me suis adressé et qui, dans ces dernières années a été appelé à fonder et à diriger une de nos grandes écoles publiques, a bien voulu me fournir tous les documents économiques relatifs à l'administration d'un grand établissement d'enseignement. C'est avec le concours de son expérience que j'ai arrêté, avec mon architecte, M. Armand Buraud, les plans du nouvel établissement que j'ai en vue. C'est à lui, enfin, que je dois la notice suivante qui en comprend toute l'étude pédagogique, et que je reproduis textuellement. Je le remercie sincèrement du concours si dévoué et si désintéressé qu'il a bien voulu me donner et je le fais du plus profond de mon coeur.

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© Société d'Histoire du Vésinet, 2003 – http://www.histoire-vesinet.org