D'après R. Boussinot, Encyclopédie du Cinéma, Bordas 1980. Julien Carette, acteur Né le 23 décembre 1897 à Paris, Julien Henri Carette eut une jeunesse contrariée par une série d'échecs. Réformé pour faiblesse de constitution, il suivit les cours des Beaux-Arts tout en occupant des emplois aussi modestes que divers dans les théâtres parisiens : accessoiriste, machiniste, souffleur. Recalé au concours d'entrée au Conservatoire, il fit quand même ses débuts à l'Odéon dans des emplois de jeune premier. Flanqué à la porte pour avoir réclamé avec insistance les six cents francs mensuels auxquels il avait droit, il fut engagé presque aussitôt par Jacques Copeau au Vieux-Colombier, où il fit ses véritables premières armes. "J'ai
débuté au cinéma alors qu'il était encore muet : je faisais de la
figuration à quinze francs le cachet. Mon premier rôle fut celui
de l'assassin de François-Ferdinand. J'ai tué l'archiduc avec un
revolver qui faisait un nuage de farine (pas encore de détonation
c'était muet). J'ai touché cent francs.., mais je me suis fait casser
la figure par la foule, à la sortie de la première, et déchirer
la redingote louée pour laquelle j'avais versé quatre-vingts francs
de caution. Après ces débuts héroïcomiques, dont seul Carette
a gardé le souvenir (sans pour autant retrouver dans sa mémoire
le titre du film), il joue un vrai rôle dans le premier film de
Pierre et Jacques Prévert: L'AFFAIRE EST DANS LE SAC. Elle
le fut en effet, puisque l'on compte que Julien Carette a tourné
84 films l'un après l'autre, au cours des vingt années qui ont suivi
(1932-1952). Sa filmographie
complète compte plus d'une centaine de films. A la libération,
Carette resta un des acteurs les plus demandés du cinéma français.
Il excellait à camper des silhouettes dont la cocasserie n'est pas
exempte de pathétique : ainsi dans LES PORTES DE LA NUIT,
dans PREMIÈRES ARMES, dans UNE SI JOLIE PETITE PLAGE. Cet acteur si personnel et si brillant, si familier aussi, eut une triste fin. Devenu presque impotent, cloué dans un fauteuil, le feu de sa cigarette se communiqua à ses vêtements. Il mourut ainsi, brûlé, le 20 juillet 1966, dans sa maison, au Vésinet. [1] *** Note : [1] Carette fut transporté au Centre hospitalier de St-Germain-en-Laye où le décès fut constaté.
© Société d'Histoire du Vésinet, 2003 – www.histoire-vesinet.org |