Alain-Marie Foy dans Échos du Passé, Le Vésinet, Revue municipale n°58, mars 1982 Qui était Cécile Chaminade ? Bien des Vésigondins vont découvrir à qui est dédiée cette allée du Vésinet, calme entre toutes, au voisinage du Lac Inférieur, à deux pas de L'Île du Rêve. Georges Poisson, dans sa Curieuse histoire du Vésinet y consacre six lignes seulement. Le Petit Larousse est muet, quant à lui.
Cécile Chaminade en 1897 et en 1907 (1) D'après un cliché de H.S. Mendelssohn et (2) portrait réalisé à New-York par All Haman Salih (12 ans) A vingt ans, en 1877, profitant d'un voyage de son père, elle participe pour la première fois à un concert, pour l'exécution d'un Trio de Beethoven et c'est le départ de sa carrière de concertiste et de compositeur. En 1878, premier concert consacré à ses propres oeuvres. En 1881 est donnée à Paris une suite d'orchestre. L'année suivante, ses parents font entendre chez eux une audition privée d'un opéra comique en un acte, La Sévillane qu'elle accompagne au piano. – Cécile ne savait pas se défendre, elle voyait des gens à Paris, qui ne lui donnaient pas d'argent mais lui donnaient beaucoup de travail. Tournées en Angleterre, la reine Victoria l'invitant à séjourner à Windsor. Il semble qu'aujourd'hui encore, Cécile Chaminade soit jouée outre-Manche. En 1907-1908, elle donne vingt-cinq concerts au Canada et aux Etats-Unis, où elle déjeunera avec Theodore Roosevelt. C'est au cours de ce séjour qu'a été prise la photographie ci-contre que Mme Le Masson nous a autorisé à reproduire ici. Entre-temps, Cécile s'était mariée avec un homme [1] qui mourut dès 1905, sans laisser d'ailleurs de souvenir particulier dans la famille. En 1911, sa mère disparaît et Cécile se retrouve seule. En 1914, nouveaux succès à Londres, La guerre survient alors et marque la fin de sa carrière musicale, elle va s'occuper d'un hôpital pendant la guerre. Elle quittera Le Vésinet en 1925 pour aller s'établir à Tamaris près de Toulon, avant de s'installer définitivement à Monte-Carlo, où elle s'éteindra le 13 août 1944, dans sa 87e année. Une écriture claire, aisée, mélodique sans vulgarité, rappelant Mendelssohn, avec quelques touches d'archaïsme parfois. Les attaques sonnent toujours très distinctement comme chez Liszt ou Saint-Saëns et, à défaut de posséder l'originalité de celle d'un Chabrier, d'un Fauré ou d'un Debussy, son inspiration n'est jamais banale, et cela, sans qu'il soit nécessaire d'évoquer la mélancolie qui transparaît souvent ou, au contraire, la fermeté des rythmes, on peut dire qu'elle est personnelle" . Cécile Chaminade n'a pas habité dans l'allée qui porte son nom (mais qui eut l'idée de lui dédier cette voie qui n'est communale que depuis une dizaine d'années ?) et nous souhaitons que cette notice l'aura fait sortir de l'oubli. **** Notes SHV: [1] L'entête du papier à lettre de Mme Chaminade indique 39, boulevard du Midi en 1906. Une plaque a été apposée sur la clôture de la propriété en 2019, en mémoire de Cécile. [2] Un éditeur de musique marseillais, Louis Mathieu Carbonel (1842-1906). Le mariage fut célébré au Vésinet le 29 août 1901. Le marié étant divorcé (en 1900), il n'y eut pas de cérémonie religieuse. Mathieu Carbonel est décédé au Vésinet le 18 novembre 1906. Il est inhumé dans le caveau des Chaminade à Croissy. . |