Le Vésinet, Les Yvelines, n°3, février 1967 [1]

Alain Decaux, parfaitement satisfait de vivre au Vésinet

C'est avec sa gentillesse coutumière qu'Alain Decaux a accepté de nous recevoir et de répondre à nos questions.

    Q. Habitez-vous le Vésinet depuis longtemps ?
    R. Oui, depuis 1955 exactement. J'habitais alors la propriété que mon oncle avait mise à notre disposition pour quelque temps, ce qui m'a permis de trouver cette villa que j'ai achetée en 1961.

    Q. Pour votre travail, habiter le Vésinet n'est-ce pas un handicap ?
    R. Non, pas du tout, et je dirais même au contraire. Pour moi c'est l'idéal d'habiter si près de Paris et d'être à la campagne. D'autant que je travaille beaucoup chez moi, ce qui me permet dès les beaux jours de m'installer dans mon jardin.

Un administré qui présente quelques revendications ...

Pour être l'un des auteurs d'une des émissions les plus suivies de la télévision et historien de grand talent, Alain Decaux n'en est pas moins au Vésinet un administré comme les autres et qui se préoccupe, lui aussi, des problèmes de M. Toutlemonde.

Alain Decaux parcourant le précédent numéro du Journal

    Q. Que pensez-vous de la circulation au Vésinet ?
    R. Il est certain qu'il faut vivre avec son temps et supporter les conséquences de la vie moderne. Peut-être la zone bleue serait-elle plus utile le samedi et le dimanche qu'en semaine, contrairement à ce qui se pratique. Mais ne croyez-vous pas que nombre de personnes pourraient se dispenser de prendre leur voiture ces jours-là et faire un peu de marche à pied si nécessaire à la santé ? Le Vésinet représente vraiment l'oasis de verdure, n'est-ce pas agréable de pouvoir se promener tranquillement et apprécier ce calme que les habitants de Paris recherchent tant !

    Q. Y a-t-il une amélioration que vous souhaiteriez voir apporter à votre existence vésigondine ?
    R. Oui, et c'est une amélioration bien terre à terre : j'aimerais avoir le tout à l'égout et surtout, que nos trottoirs soient refaits. Les jours de forte pluie, l'eau pénètre dans notre jardin, notre garage et notre cave, ce qui est fort désagréable. Remarquez que je formule ces vœux tout en sachant bien qu'une municipalité ne peut donner satisfaction à chacun en un temps record.

... Et qui a de multiples projets professionnels

    Q. Quels sont, Monsieur, vos projets ? Commençons par votre travail d'historien si vous le voulez bien.
    R. J'écris en ce moment un livre « Les Mystères du Passé » faisant suite à « Grands secrets, Grandes énigmes » qui vient de paraître, et également un ouvrage intitulé « Nouveaux Dossiers Secrets ».

    Q. Et pour la télévision ?
    R. Une émission dramatique qui sera diffusée au cours du dernier trimestre 1967 « Nicolas Flamel ou les Alchimistes ». J'écris également le scénario d'un film que va réaliser Robert Hossein en tant que metteur en scène « J'ai tué Raspoutine» et qui sera interprété par Gerb Froebe et Géraldine Chaplin. J'ai également un autre grand projet avec André Castelot, mais pour le moment je ne puis vous en dire plus. [2]

    Q. Habiter Le Vésinet ne vous pose donc aucun problème ?
    R. Non, comme vous avez pu en juger. Nous trouvons, ma femme et moi, tout au Vésinet, les magasins non seulement se sont modernisés mais sont de plus très bien achalandés ; de nombreux commerces se sont ouverts offrant un choix très varié. Et pour ma fille Isabelle qui a sept ans, c'est le rêve : elle trouve ici une liberté qu'elle n'aurait jamais à Paris.

En quittant Alain Decaux nous avions la certitude d'avoir trouvé une famille vraiment heureuse de profiter tout au long de l'année du calme et de la détente qu'offre la vie au Vésinet.

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    Notes et sources :

    [1] Le Vésinet, Yvelines fut une publication mensuelle parue pour la première fois en décembre 1966 et qui a compté quelques numéros.

    [2] Il s'agissait peut-être d'un ouvrage de prestige "Le Livre de la Famille Impériale" (L'histoire de la famille Bonaparte à travers les collections du Prince Napoléon) d'André Castelot, Alain Decaux et du Général Koenig, paru en 1969 pour le bicentenaire de la naissance de Napoléon Bonaparte.

    [3] En mars 1966, la "Caméra explore le Temps", célèbre émission de Decaux et Castelot réalisée par Stellio Lorenzi (autre vésigondin) avait diffusé ses derniers numéros consacrés aux Cathares (près de trois heures d'émission chacun. Les débats et polémiques engendrés par ce sujet et la Croisade des Albigeois, devaient conduire à l'arrêt de l'émission après neuf ans de succès. Archives de l'INA.


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