Texte de la fin du XIXe siècle Premier dénombrement des habitants de la forêt du Vésinet Aussitôt après la disparition des
Anglais, la France va voir renaître de leurs
ruines toutes les communes, à la faveur de la
protection royale qui, par tous les moyens,
abaisse l'aristocratie. Le domaine royal de Saint-Germain a pour capitaine des chasses et gouverneur des forêts à cette époque (1472) Guillaume de Montmorency. Cette capitainerie est alors une des plus importantes du royaume et ne comprend pas moins de cinquante lieues carrées [2]. Nous n'avons malheureusement pas encore la division de ces bois immenses. Aucun indice n'a pu nous donner l'étendue et le plan de la forêt du Vésinet sous Guillaume de Montmorency. Guillaume de Montmorency (1453-1531) L'administration royale, avec ses
réformes, a dû certainement donner ses soins à la
forêt du Vésinet ; les routes ont dû recevoir un
certain accroissement et les bois être
taillés. Le domaine de La Borde et les premières chaumières du Vésinet La tranquillité et la paix relatives dont jouit
la France font développer les domaines et l'on
voit avant 1489 apparaître une nouvelle Seigneurie
sur les terres dépendant de la forêt du Vésinet.
C'est la terre de La Borde qui se crée à l'ouest
de Montesson, sur les bords de la Seine. Le
premier seigneur que l'on connaisse de cette,
terre et qui la détient à cette époque, c'est
Etienne de Vesc, président à la Cour des comptes
et favori de Charles VIII. Cette seigneurie prend
bien vite une grande importance, grâce à ses
titulaires, qui tous sont les favoris du puissant
Parlement ou lui sont attachés. Après que, de toutes parts, les pays se sont
formés aux alentours de la forêt du Vésinet sous
des noms différents, la partie de terre qui dépend
d'Aupec et qui alors, prend le nom générique de Le Vésinet, paraît vouloir aussi se
transformer en commune. Mais ce n'est que sur la
partie Est que baigne la Seine, en face d'Aupec,
que des tentatives d'agglomération se font voir,
et cette partie de territoire restera toujours
dépendante d'Aupec, quoique prenant le nom de
Vésinet, jusqu'au jour où le Vésinet se faisant
commune, ce sol s'appellera Le Pecq. A cette époque de Henri II, le prince de
Clermont-Tonnerre, le père de la fameuse Diane de
Poitiers, est chef de la capitainerie de
Saint-Germain et des bois qui en dépendent. La
Borde, qui est passée aux mains du baron d'Agoult,
est occupée en 1560 par le conseiller Truchon. En 1577, le seigneur de Chatou est Thomas Le Pileur, conseiller au Parlement. Ce sire se rend acquéreur de tous les biens que possèdent sur cette terre les religieuses de l'abbaye de Malnoue. Enfin, en 1582, Louis Dodieu, seigneur de Vély, qui a échangé sa terre contre celle de La Borde, obtient de Henri III que sa nouvelle seigneurie soit appelée Vély ou Vailly-La-Borde, en souvenir de ses ancêtres, et que « défense soit faite à quiconque, sous peine d'amende, de la dénommer autrement. » Charmante liberté ! _______________ Notes [1] Grâce aux nombreux procès entre les habitants de Chatou et Montesson et leur seigneurs Soutain et Pierre Mauclerc au sujet de péages et d'ouvertures de nouvelles garennes, 1310-1330, on en sait un peu plus sur la séparation de Montesson à la fin du XIVe siècle. [2] L'ancienne lieue de Paris (avant 1674) valait 10 000 pieds soit 3,248 km. Cinquante lieues carrées représentent un peu plus de 500 km². [3] Jacques Coitier (~1430-1506) fut premier médecin de Louis XI et aussi président de la Chambre des comptes. Son nom a été diversement orthographié, le plus souvent Coictier, mais aussi Coittier, Cotier, Coytier ou Coctier et ici Coithier. [4] On peut considérer que jusqu'au XVIIIe siècle, on situe « au Vésinet » tout ce qui relève du Pecq et se trouve sur la rive droite de la Seine.
© Société d'Histoire du Vésinet, 2002-2015 — www.histoire-vesinet.org |