D'après Gil Blas, novembre-décembre 1894 et autres sources (voir notes). Monsieur Drevet et les vélocipèdes Le maire du Vésinet / Se nomme monsieur Drevet. Je dirais que je le gobe / S'il était moins vélophobe ; Mais trop vélophobe il est, / Le maire du Vésinet.
Le maire du Vésinet / Se nomme monsieur Drevet. Il prend un air rogue et triste / Dès qu'il remarque un cycliste : Le cyclisme lui déplait, / Au maire du Vésinet.
Le maire du Vésinet / Se nomme monsieur Drevet. La souffrance de sa vie, / C'est la vélocipédie. Il en a l'air tout défait, / Le maire du Vésinet.
Le maire du Vésinet / Se nomme monsieur Drevet. Il rugit comme une bête / Quand on parle bicyclette. La bicyelette, il la hait, / Le maire du Vésinet.
Le maire du Vésinet / Se nomme monsieur Drevet. Si l'on ne veut qu'il trépasse, / Que bien vite on le remplace. Qu'on ait pitié, s'il vous plait, /Du maire du Vésinet ! Depuis l'arrêt des courses hippiques sur l'hippodrome du Vésinet, les abords du champ de course, plutôt déserts, étaient fréquemment encore le théâtre de duels mais aussi constituaient un lieu idéal pour la pratique du cyclisme, activité ludique et sportive en plein essort. Il n'était pas rare de trouver dans la presse des annonces de manifestations sportives plus ou moins spontannées, concours d'élégance, courses d'amateurs, randonnées vélocipédiques, etc. Dans Le Véloce-sport (édité à Bordeaux) principal organe de la vélocipédie française,[1] il était indiqué aux touristes que la route nationale n°190 de Paris à Saint-Germain étant en ce moment presque impraticable de Chatou au rond-point, « les cyclistes qui veulent éviter la route en passant sur les trottoirs, se font dresser des procès-verbaux par les agents de la municipalité du Vésinet. L'Union vélocipédique de France recommande aux cyclistes, pour éviter tout désagrément, de prendre à droite, au sortir de Chatou et à l'entrée du Parc du Vésinet, l'allée du petit lac supérieur ; on laisse ce lac à droite, on suit le ruisseau jusqu'au Grand Lac; on contourne ce dernier lac en le laissant à gauche et on rejoint la route de Montesson à Saint-Germain qui conduit au rond-point du Pecq. » Cette proposition d'itinéraire, à travers le Vésinet sur près de trois kilomètres, allonge le parcours mais constitue une charmante promenade à travers le Parc. Seulement, cette proposition n'a occasionné aucune concertation. Lundi 17 septembre 1894 A Monsieur Drevet, maire du Vésinet. Monsieur le maire, Il paraît que quelques-uns de vos administrés n'aiment pas la bicyclette et qu'ils ont une haine féroce pour tous ceux qui font de la vélocipédie. C'est idiot, sans doute, mais c'est ainsi ; le fait est indiscutable, et la preuve évidente. Il est permis à tout le monde de ne pas aimer la vélocipédie ; je connais un cul-de-jatte qui ne peut pas la souffrir. Chacun son goût, n'imposons à personne nos préférences. Mais vous avouerez, néanmoins, monsieur le maire, qu'il est invraisemblable que cette horreur inexpliquée pour la vélocipédie encourage certains de vos administrés à commettre chaque jour des actes d'une lâcheté inouïe. Voulez-vous un exemple ? Chaque matin, sur le chemin circulaire de l'ancien champ de courses, les cyclistes trouvent des quantités de clous semés dans le but de crever les pneus et, par ce fait, d'occasionner la chute des vélocipédistes paisibles qui pédalent à cet endroit. Depuis quelques jours, ceux qui ne tiennent pas à se casser le cou pour plaire à quelques imbéciles font balayer la route. Les clous sont soigneusement enlevés, le lendemain d'autres clous viennent les remplacer. Cet état de choses, monsieur le maire, ne saurait durer. Il est de votre devoir, et vous n'y manquerez pas, de prendre un arrêté qui limite les droits des uns et des autres. Car, si des mesures rapides ne sont pas prises vous verrez, monsieur le maire, que des pugilats nombreux se produiront sur le territoire de votre commune. Je sais, pour ma part, un certain nombre de vélocipédistes très bien musclés qui ont l'intention de prendre en flagrant délit de semence les plaisantins qui jettent des clous et de leur donner la correction qu'ils méritent, J'ai cru de mon devoir de vous éclairer sur ce point essentiel; à vous maintenant de prendre telles mesures que vous jugerez utiles. Une seconde lettre ouverte fut donc rédigée, adressée au maire et publiée le 8 octobre suivant dans le Gil Blas et le lendemain dans Le Vélo : Deuxième lettre ouverte à M. le maire du Vésinet J’ai eu l’honneur il y a quelque temps,monsieur le maire, de vous faire remarquer respectueusement qu’une partie de la population du Vésinet se montrait hostile aux vélocipédistes, et qu’il était peut-être de votre devoir de premier magistrat de la commune de faire comprendre à vos administrés qu’un homme n’est pas un malfaiteur parce qu’il monte à bicyclette. Vous n’avez pas fait à mon humble avis l’accueil que je souhaitais, au contraire, car on m’assure que vous venez de prendre un arrêté qui rend à peu près impossible aux cyclistes le parcours des charmantes promenades du Vésinet. Pourquoi cette attitude ? Vous deviez cependant ne pas ignorer, monsieur le maire, que rien jusqu’ici n’a pu résister à l’énorme poussée du cyclisme, que l’armée utilise les vélocipèdes en campagne ; que le barreau, rebelle en la personne de Me Cresson, compte d’éminents cyclistes parmi ses membres, que les professeurs, gens graves et pondérés, taquinent aussi la pédale, et que Bagros, péage du pont de Triel, l’avant-dernier xénophobe qui se cantonnait dans sa cabane et lançait son chien contre les vélocipédistes, que Bagros fait aujourd’hui partie de l'U.V.F. Avouez, monsieur le maire, que, devant de si nobles exemples, vous auriez mauvaise grâce à conserver une attitude aussi sévère. Vous réfléchirez, et je ne serais pas surpris que vous vous fissiez prochainement inscrire au Touring-Club, noble fédération s'il en fût, qui compte parmi ses membres le député de votre arrondissement M. Bertaux. Et puis il faut que vous sachiez bien que rien n’est éternel ici-bas, pas même l’écharpe d’un maire, fut-ce celui du Vésinet, une des plus adorables localités du département de Seine-et-Oise. F. de Villemont Cette fois, la lettre fut reprise dans le journal Le Vélo avec, sous la plume d'un certain Robert du Voisinage (pseudonyme) quelques commentaires quelque peu agressifs : « A propos de maires, savez-vous que celui du Vésinet est un drôle de coco ?[...] Il embête les cyclistes qui vont dans sa commune, affreusement boisée et humide en diable au surplus [ ... ] il est temps d'attaquer par les cornes ce taureau à sous-ventrière tricolore et de voir un peu ce qu’il a dans le ventre. Ah! tu veux prohiber le vélocipède des avenues de ton parc ! Eh bien, mon vieux lapin, tu vas en voir de toutes les couleurs !» Finalement, des mesures furent prises mais pas dans le sens escompté. Elles firent en sorte de règlementer voire de limiter l'usage du vélocipède, ce qui ne fut pas du gout des pratiquants de cette activité très en vogue. Si nous citons largement les articles publiés à cette époque, c'est plus pour leur ton sarcastique, humoristique, que pour leur valeur documentaire. Le journal Gil Blas [2] cherchait manifestement à mettre les rieurs de son côté au détriment du maire. Et les articles du journal Le Vélo, plus « sportifs » étaient du même auteur ! Revenons en arrière, avec le compte-rendu d'un évènement mondain et sportif qui marque le début de la campagne de presse : Mardi 6 novembre 1894 Profitant des dernières lueurs d'un radieux soleil automnal, les cyclistes excursionnaient en foule, hier, dans les avenues de la forêt de Saint-Germain. Près de la croix de Noailles où le Touring club doit élever prochainement un abri tutélaire pour les vélocipédistes, j'ai vu passer successivement P. Giffard à tricycle, G. Gros, M. et Mme Dorbec en tandem, Ballif, le capitaine Errington-Josse, Mme et Mlle Delahaye, baron et baronne Michel, le docteur Damain, Charvet, etc. Descendant ensuite à Maisons-Laffitte puis au Vésinet, où l'allée circulaire du champ de courses est toujours le rendez-vous des cyclistes des localités voisines, je croise sur cette allée le jeune Drevet, fils du maire du Vésinet, qui, à la suite d'un échec au baccalauréat, dont parlait dernièrement Paris-Vélo, a l'intention de s'adonner furieusement à la bicyclette, afin d'être plus heureux à la prochaine session ; puis M. Trilhe, le fils du premier adjoint dont les sentiments vélophiles font un contraste frappant avec les idées arriérées du premier magistrat du Vésinet, et encore le jeune amateur André Claudel, surnommé Zimmerman à cause de ses foudroyants emballages, M. Pichon, le fils du très sympathique maire du Pecq, dont le prochain départ met un regret au cœur des jolies cyclistes de la localité, et beaucoup d'autres, jeunes et vieux, fanatiques du cyclisme. Et tandis que je rentrais à Paris, je songeais, en croisant par centaines sur ma route ces amateurs de la pédale, qu'il fallait être vraiment d'un autre siècle pour avoir des sentiments aussi vélophobes que ceux de M. le maire du Vésinet. Le ton monte encore d'un cran et la communauté vélocipédique s'émeut par le truchement de ses journaux (de plus en plus nombreux) jusque dans nos colonies ! Le vélo [3] Vélophobie Il y a encore des gens chez qui la vue d'une bicyciette ou d'un homme en culotte courte provoque des accès de fureur. M. Drevet, maire du Vésinet, est de ceux-là. Ne s'est-il pas avisé de prendre dernierement un arrête interdisant les courses, les records et l'entraînement dans l'étendue de sa commune. Cette derniere interdiction est une véritable trouvaille ; car selon le bon plaisir de ce magistrat, les cyclistes pourront être arrêtés en roulant a 10 kilomètres à l'heure, sous prétexte que cette allure est immodérée. Cet arrêté a soulevé de tous côtés d'unanimes protestations, et les habitants du Vésinet, presque tous cyclistes, sont bien décidés, aux prochaines élections, à renvoyer dans ses pénates leur premier magistrat pour qu'il y soigne tranquillement sa vélophobie aiguë. Le « dindon glorieux » ne le sera peut-être plus ... glorieux, mais il sera toujours le dindon de la farce ! Il est bon de dire que ce pseudonyme de « Dindon glorieux » est celui donné à monsieur le maire du Vésinet par ses administrés. Estiment-ils à sa juste valeur leur premier magistrat? Pour relativiser l'importance de ces menaces, rappelons que M. Drevet est alors maire depuis deux ans et qu'il le restera dix de plus. Samedi 10 novembre 1894. CYCLISME : EXCUSES PLATES Je dois à M. Drevet, maire du Vésinet, des excuses publiques ; je les lui fais courbé comme sous le poids du remords. Cette position est peut-être fatigante, mais elle est nécessaire pour mieux dissimuler la rougeur dont mon front est couvert. M. Drevet n'est pas un vélophobe, au contraire, et il fallait que j'eusse toute honte bue pour affirmer une pareille calomnie. L'arrêté qu'il vient de faire afficher sur les murs du Vésinet, et que la peur d'un procès en diffamation m'oblige à reproduire à cette place, est la preuve évidente de mon manque de bonne foi.
ARRÊTÉ 1° Un garage de vélocipèdes est installé gratuitement dans la cour de la mairie (une buvette, également gratuite, y est annexée. 2° Tout vélocipédiste traversant le Vésinet aura droit à une réduction de 50% sur les achats qu'il fera chez les commerçants de la commune. 3° Toutes les routes sont dès maintenant nivelées, afin d'éviter aux cyclistes des cahots souvent redoutables. 4° Un employé de la mairie est installé à chaque intersection de route pour donner aux vélocipédistes tous les renseignements dont ceux-ci auront besoin. 5° A la fin de chaque année des médailles d'or et d'argent seront décernées aux vélocipédistes qui auront traversé le plus souvent le territoire de la commune. Le maire, DREVET. Membre de l'UVF et du TCF, président d'honneur de la Société vélocipédique du Vésinet.
Le lecteur peut me pardonner les plaisanteries de mauvais goût dont j'ai abreuvé l'honorable maire du Vésinet : je suis assez puni par la honte qui me terrasse. F de Villemont Peut-on croire à un tel revirement du Maire et à de telles mesures prises au Vésinet ? Mardi 13 novembre 1894 ... A mon tour, j'ai peine à croire que vous êtes sérieux en me demandant si les louanges que nous adressons au maire du Vésinet sont justifiées par un radical changement dans la manière de voir de M. Drevet. Lorsqu'une personne est atteinte de vélophobie aussi aiguë, une telle transformation ne s'opère pas subitement. Néanmoins, plusieurs personnes qui s'intéressent à ce cas fort curieux ne désespèrent pas d'en venir à bout. En attendant, on nous a conseillé d'en rire. Castigat ridendo mores. F. de V. Puis la campagne semble s'atténuer, sans doute pour répondre à des demandes de personnes influantes pour éviter les sarcasmes. Mais loin de s'éteindre, elle s'étend à d'autres périodiques, sportifs ou mondains, peut-être sollicités par F. de Villemont qui ne manque pas de s'en faire l'écho ! Jeudi 22 novembre 1894 CYCLISME : CET EXCELLENT MAIRE M. Drevet, le maire si bienveillant du Vésinet, dont j'ai fait ici même l'éloge à diverses reprises — moins souvent que je l'eusse voulu — je le déclare à sa louange, n'est pas admiré par moi seul. Sa bonté naturelle, surtout en ce qui touche les vélocipédistes, commence à percer, et, bientôt, s'il continue dans la voie qu'il s'est tracée, il se verra, malgré lui, porté par les ailes de la Renommée. La lettre suivante, adressée à notre excellent confrère Paris-Vélo, est une preuve nouvelle de la véracité de mon affirmation : « Je ne suis pas veloceman pour cinq centimes; c'est pourquoi ma lettre aura sans doute à vos yeux son caractère bien loyal de protestation indignée. J'arrive du Vésinet, dont le maire est connu pour sa vélophobie et où les arbres les plus paisibles sont recouverts d'ukases foudroyants de ce monsieur, ramenant pour les cyclistes, dans cette aimable localité, le régime de la Terreur. Or j'ai parcouru plusieurs rues (?), une entre autres : la rue de la Fontaine, dont tout un côté, occupé par des maisons en construction, est absolument impraticable. La route, boueuse et défoncée, est inabordable. Quant au trottoir opposé, il est encombré de nombreux mètres cubes de cailloux qui obstruent totalement la circulation. Par ce temps de brouillard et d'obscurité tôt venue, il y a un véritable danger à s'aventurer dans ces fondrières, que le maire ne daigne pas même faire éclairer d'une lanterne, comme il est d'usage. Je vous répète que je ne prêche pas pour les cyclistes ; mais, vraiment, le maire du Vésinet ne ferait-il pas mieux de déposer les foudres qu'il destine à la vélocipédie, pour s'occuper un peu de ses administrés ou des visiteurs de sa commune qui vont à pied, avec combien de difficultés au milieu des chausses-trappes et des oubliettes du Vésinet. Puissiez-vous faire que ma clameur arrive jusqu'à lui! Charles Mouton, De la Vie parisienne. » Je demande la croix pour M. Drevet. F. de Villemont. Mais qui est donc ce Monsieur de Villemont ? qui se cache sous ce qui s'avère être un pseudonyme ? Il faudra attendre sa mort et la publication de sa nécrologie pour le savoir. Fernando Baüer de Hermoso est un villégiateur puis un propriétaire assez en vue au Vésinet. Fils d'un banquier madrilène, Ignacio Baüer, et d'une aristocrate espagnole Amalia Dolores de Hermoso de San Martin cabalero d'Andueza, Fernand Baüer de Hermoso est venu séjourner au Vésinet, au 70 route de Chatou, avec sa mère, dans les année 1880. En 1888, il a épousé à Paris, Emilie Louise Pierson qui n'est autre que la soeur cadette de Mme Etienne Pallu. Monsieur Drevet, le maire du Vésinet, a eu trois fils. Le cadet, Maurice, est mort au domicile de ses parents, au moment de se mettre à table, d'une crise cardiaque foudroyante, le 2 août 1893. Il avait 20 ans. Son frère aîné, Charles Auguste dit René, avait épousé à Villefranche-sur-Mer, six mois plus tôt, une demoiselle Vial (fille d'un négociant niçois, nièce du vice-consul des Etats-Unis) qui lui donnera un fils et dont il divorcera deux ans plus tard. René apparaît comme un « mauvais garçon ». Sans entrer dans les détails, les épisodes de sa vie dont la trace a été conservée dans les archives officielles en témoignent (cassé de son grade ; divorce difficile resté dans les annales ; violences conjugales, alcoolisme notoire, cure de désintoxication, vie d'expédients dans les colonies ...) et les nombreuses adresses (Tonkin, Tunisie, Le Vésinet, Paris, Rouen, Nice, Le Havre, Dieppe, Nîmes, Bordeaux, Le Havre, ...) suggèrent une certaine instabilité. La fin de sa vie sera plus calme. De 1931 à 1939 (année de sa mort), il est à Paris puis à St-Germain-en-Laye, pensionnaire chez les Petites Sœurs des Pauvres. Arrêté de police réglementant la circulation des cyclistes sur la piste routière du grand lac et dans l’étendue du Vésinet. Le Maire de la ville du Vésinet, vu les articles 94 et 97 de la loi du 5 avril 1884; Arrête : Article premier. — La route circulaire contiguë à l’ancienne piste du champ de courses, est et demeure interdite aux voitures non suspendues. Art. 2. — La route circulaire du grand lac, appropriée océane voie cyclable, servira désormais comme piste municipale pour l’organisation de courses de bicyclettes ou autres. Art. 3. — Les courses de vélocipèdes, automobiles ou toutes courses du même genre, ne peuvent être organisées sur la route circulaire du Grand-Lac qu’avec l’autorisation de la municipalité. Art. 4. — Les dispositions prohibitives de l’arrêté municipal du 27 septembre 1894 relatives à la circulation des vélocipèdes sur les trottoirs des routes communales dans les sentiers et contre-allées, sont remises en vigueur. Art. 5. — Les agents de police et la gendarmerie sont chargés de l’exécution du présent arrêté. Le Maire : Drevet. Reste la question du « Vélodrome du Vésinet ». Un certain nombre de nos confrères ont publié l'information suivante : « Un vélodrome au Vésinet : Les propriétaires du champ de courses du Vésinet n'ayant plus l'autorisation d'y faire des courses de chevaux, seraient, parait-il, dans l'intention d'y établir une piste vélocipédique. » Nous avons voulu, avant de faire passez cette note, nous renseigner sur sa véracité et nous avons pu nous convaincre que les propriétaires du champ de courses du Vésinet n'avaient pas du tout l'intention, pour le moment du moins, de transformer leur champ de courses en piste vélocipédique. Mais en septembre Le Vélo persiste et signe, en précisant que le nouveau vélodrome dont il est question, serait installé dans l'ile du champ de courses du Vésinet. Les travaux seraient exécutés au cours de l'hiver et l’inauguration en serait faite au début de la saison 1894. Après le Vélodrome de la Seine, le Vélodrome Buffalo, le Vélodrome du bois de Vincennes, et celui du bois de Boulogne, un de plus au Vésinet, cela ferait cinq vélodromes aux portes de Paris. « Ils ne s’embêteront pas les cyclistes parisiens ! » concluent-ils. [7] Vélodrome du Vésinet Supplément du Journal "Revue Financière et Industrielle" du jeudi 28 septembre 1893 Archives SHV. Qu'advint-il des protagonistes de cette campagne de presse autour de la vélocipédie vésigondine ? **** Notes et sources: [1] Le Véloce-sport, 18 et 24 octobre 1894. [2] Gil Blas, 17 septembre - 13 novembre 1894. [3] Le Postillon de Seine-&-Oise, 6 avril 1890. [4] Le Journal, 17 février 1899; Le Vélo, 18 février 1899. [5] Durant la Grande Guerre, Roger bénéficiera de plusieurs décisions ministérielles favorables : placé en sursis d'appel dès le 3 août 1914 puis affecté dans un hôpital auxiliaire (n°11) en décembre 1914, il est mis en sursis en février 1916, situation prolongée jusqu'en 1920, par plusieurs décisions administratives ou médicales successives. [6] Il s'agit de M. Claudel, consul de l’Union Vélocipédique de France et résident au Vésinet, au 2 boulevard de l'Est (actuel bd des Etats-Unis). [7] Le Vélo 13 septembre 1893. [8] Registres d'incorporation militaire, classe 1897, Matricule 1285 (1R/RM 278) A.D. des Yvelines.
Société d'Histoire du Vésinet, 2024 • www.histoire-vesinet.org |