Janvier 1877 Imp. Mayer & Paul - St-Germain-en-Laye. Illustrations du fonds SHV.

Le Château d'eau du Vésinet

Ce monument pittoresque dont les pierres semblent avoir subi les ravages du temps est pourtant de création toute récente et son aspect est dû à la façon particulière et calculée dont les blocs qui le composent ont été obtenus : c'est en creusant dans le sol les moules destinés à recevoir le béton que cette matière fortement comprimée a conservé sur ses surfaces les empreintes du terrain avec lequel elle avait été mise en contact; quelques uns des blocs de l'entablement atteignent des dimensions considérables.

Le premier château d'eau vers 1860 selon un dessin d'Auguste Anastasi (détail).

Cette construction recouvre et garantit des influences climatériques l'appareil de distribution des eaux qui, de ce point, se dirigent souterrainement par un réseau de 60 km de longueur, pour le service privé des propriétés, sur toutes les parties de la commune du Vésinet dont la superficie est de 450 hectares ; le même service est prolongé dans de semblables conditions sur le territoire des communes de Chatou et de Croissy, ce qui porte la longueur des conduites à 100 km environ et pourvoit, en outre, à l'alimentation dans Le Vésinet, de 4 km de rivières et de lacs. Parmi les appareils qui composent cet ensemble, nous en avons remarqué un dont l'emploi s'était imposé dès l'origine, à l'époque où les eaux étaient empruntées à la Seine. C'est une cuve à usage de filtre où ces eaux avant d'être distribuées étaient purgées des matières organiques et des corps étrangers. Depuis, en raison de l'infection toujours croissante du fleuve, des travaux considérables ont été exécutés : un cuvelage en fonte a été descendu près de la Seine, à proximité des machines élévatoires et les pompes aspirent maintenant, pour le refouler à 2400 mètres de distance et à près de 40 mètres de hauteur, l'eau fraîche qui se rencontre en abondance dans les couches de craie pyromaque.

Le château d'eau photographie vers 1888.

Parmi les promeneurs qui circulent joyeusement autour de ce beau lac supérieur dans lequel se refléchit la magnifique végétation qui l'entoure, il en est peut-être qui ne se doutent guère des efforts déployés et des difficultés vaincues pour arriver à doter ainsi cette contrée autrefois stérile de ce qui fait aujourd'hui sa vie, sa richesse.
Un établissement secondaire, dissimulé par un rideau de peupliers de belle taille mais insuffisants à cacher sa haute cheminée, est destiné à assurer la régularité du service en cas d'interruption de l'établissement principal situé à l'énorme distance citée plus haut.

le bâtiment aujourd'hui

Le premier château d'eau tel qu'il se présentait à la fin du XXe siècle.

 

 


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