Société d'Histoire du Vésinet, décembre 2023 Félicien Challaye (1875-1967) Félicien Robert Challaye, né le 1er novembre 1875 dans le 6e arrondissement de Lyon, fils d'un comptable et d'une sous-directrice d'école primaire, fait ses études secondaires au lycée Ampère et, après le baccalauréat, prépare avec succès le concours d'entrée à l'École normale supérieure où il est le condisciple de l'historien Albert Mathiez et de Charles Péguy. Reçu premier à l'agrégation de philosophie en 1897, il effectue son service militaire à Romans où il est rappelé à l'ordre pour la lecture du journal L'Aurore, qui a publié le J'accuse…! de Zola le 13 janvier 1898. Félicien Challaye et son épouse Jeanne (née Marguerite Marie Jeanne Boudot) Mobilisé pendant la Première Guerre mondiale, il est favorable à l'Union sacrée. Il sert au Front comme sergent d'infanterie dès 1914. Blessé en juillet 1915, il reste un an en convalescence à l'arrière. En novembre 1915, il est partisan d'une paix qui donnerait partiellement satisfaction aux revendications de l'Allemagne, lui laisserait ses colonies, et même l'Alsace-Lorraine. Après un court retour aux armées, il est placé en sursis d'appel et envoyé en missions de propagande au Japon entre octobre 1916 et mai 1919. [2] Membre du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, il condamne l'antisémitisme et le nazisme mais refuse toute idée de conflit avec l'Allemagne. Challaye rejoint alors la minorité ultra-pacifiste de la Ligue des droits de l'homme. Il écrit en 1933: « Si douloureuse qu'elle puisse être, l'occupation étrangère serait un moindre mal que la guerre.» En 1933 il publie Pour une paix désarmée même en face de Hitler. Il préside également la Ligue internationale des combattants de la paix. Il se rend en Allemagne à l'automne 1938 et en revient persuadé de la volonté pacifiste des dirigeants allemands. **** Notes et sources. [1] Reçu premier à l'agrégation de philosophie en 1897, il fit son service militaire en 1897-1898 à Romans (Drôme). Après une année d'études à l'Université de Berlin en 1898-1899, il entreprit deux ans de voyage autour du monde (septembre 1899-août 1901) comme boursier de l'Université de Paris (fondation Albert Kahn). Il visita ainsi l'Égypte, l'Inde, l'Australie, la Nouvelle Zélande, puis Java, l'Indochine française, la Chine du Sud, le Japon. [2] En 1903, Challaye se fixa à Paris après avoir été jugé indésirable au lycée de Laval (Mayenne), ville dans laquelle il avait participé à la création d'une Université populaire. C'est à Paris qu'il enseignera la philosophie après la guerre et qu'il sera professeur au lycée Concordet de 1919 à 1937. [3] Jeanne Boudot avait été mariée de 1902 à 1913 à Albert Mathiez (historien, professeur agrégé au Lycée de Chateauroux, puis à la Sorbonne) qui avait été le condisciple de Challaye à Normale Sup'. Elle en avait eu quatre enfants dont deux filles : Jacqueline Mathiez (1908-1984) élève des beaux arts (architecture) et Hélène Mathiez (1910-1996) qui vécurent aussi au Vésinet et firent leurs études au Lycée de St-Germain-en-Laye. Devenue avocate, Hélène prendra part à la création du Planning familial.
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