D'après Edmond Héguin de Guerle pour L’Industriel de Saint-Germain-en-Laye, 31 juillet 1869. La fête du Vésinet (1869) racontée par Édmond de Guerle Monsieur le Rédacteur, selon ma promesse [1], je vous envoie, non pas un compte-rendu détaillé, mais une simple appréciation de la fête du Vésinet ; elle sera d’autant plus désintéressée que je n’ai ni terrain, ni maison à vendre au Vésinet. [2] Ce n’était que festons, ce n’était qu’astragales ; et, pour le bouquet, la façade d’un temple surmontée d’un cartouche aux armes du Vésinet : un chêne et deux marguerites en champ d’azur et d’argent, avec cette légende : Robur et Venustus, Force et Beauté, le tout parfaitement réussi [4]. Aussi, le public émerveillé témoigna son approbation par de chaleureux applaudissements que méritait, à juste titre, l'ordonnateur de cette partie de la fête. Charmé de tout ce que j’ai vu ; mais surtout enchanté de retrouver, en sortant de cette étouffante atmosphère, la fraîcheur et le calme de la nuit, je prends le bras de mon ami, qui me guide à travers le dédale des allées de la forêt, où je me serais infailliblement perdu sans son secours. Au total la fête du Vésinet est assurément une des plus jolies et des plus fréquentées des environs de Paris. **** Notes et sources : [1] A cette date, M. Héguin de Guerle était administrateur du Journal. [2] M. de Guerle joue sur les mots. Il a fait l'acquisition de près d'un hectare auprès de la Compagnie Pallu et Cie en 1868 (Commune de Chatou, section G du cadastre de 1864) et la maison sera imposée en 1870. [3] Ce pourrait être Hippolyte Chaminade, père de l'enfant prodige et future compositrice Cécile Chaminade. Tandis que M. de Guerle est directeur général de la filiale parisienne de la Gresham (compagnie d'assurances anglaise) M. Chaminade en est l'inspecteur général. Tous deux ont été témoins de l'enregistrement de l'acte de décès du beau-père de M. de Guerle, l'auteur dramatique Galoppe d'Onquaire en janvier 1867. M. de Guerle habitait alors chez son beau-père, dans une propriété de la route de la Plaine dont la maison n'existe plus. [4] Les armoiries du Vésinet que nous connaissons aujourd'hui ne seront dessinées et adoptées que vers 1900. En 1869, le blason que décrit M. de Guerle est celui proposé en 1865 par le peintre Couverchel pour la paroisse Ste Marguerite ; ".un écu d'or à l'arbre de sinople, au chef d'azur cartonné à dextre et à senestre de deux marguerites d'or". [5] Édmond de Guerle sera souscripteur du projet de ville écolière de Pallu en 1877. Il sera aussi membre du Comité de l'Orphelinat des Alsaciens-Lorrains (1889-1891) et président d'honneur de la section locale de la Société de Secours aux blessés militaires.
Société d'Histoire du Vésinet, 2021 • www.histoire-vesinet.org |