D'après Fulgence Girard, Chronique de la province et de l'étranger, Le Monde illustré, 2 octobre 1858.

Hôtel des invalides civils du Vésinet [1]

Ce ne sont pas seulement des châteaux et des villas qui s'élèvent dans cette vallée d'où la Seine, multipliant ses méandres, ne semble s'éloigner qu'à regret. Au milieu d'une des forêts que nos ingénieurs paysagistes ont, comme le bois de Boulogne, transformée en parc aux allées sinueuses et aux lacs paisibles, s'élève un édifice affecté par une haute sollicitude à la plus généreuse destination, l'asile du Vézinet.
L'industrie, comme la guerre, a ses champs de bataille, champs d'honneur et champs de périls comme les premiers. Les machines aux engrenages dévorants, aux cylindres avides, aux irrésistibles volants font leurs victimes comme les boulets, les baïonnettes, et les balles. L'ouvrier tombe des échafaudages comme le matelot de la hune des vaisseaux.


Hôtel des Invalides Civils du Vésinet (détail)
Le Monde illustré, 1858

Il était juste que le pays qui avait ouvert un asile au soldat et au marin blessé ne laissât pas l'ouvrier mutilé sans refuge. Cette institution, qui avait été un des cris du peuple en 1848, a cessé d'être une utopie. Au milieu des futaies ombreuses où circulent les eaux murmurantes et les sentiers, un monument d'une noble et élégante simplicité, déploie ses bâtiments spacieux où trois cents des invalides du travail recevront l'hospitalité dans les conditions d'hygiène et de commodité les plus heureuses.
On assure que S. M. l'empereur doit visiter cet intéressant établissement avant de se rendre au camp de Châlons, où tout se prépare pour le recevoir.

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    [1] C'est le nom que l'on donnait à l'Établissement avant qu'en 1858, il ait été destiné par décret (11 août) à recevoir des ouvrières convalescentes.


Société d'Histoire du Vésinet, 2015 - www.histoire-vesinet.org