Les habitants célèbres du Vésinet > Georges Irat > Georges Irat au Vésinet En 1919, fraîchement démobilisé et jeune marié [1] Georges Irat décide d'investir dans l'industrie automobile. Fort de l'expérience acquise avant la Guerre à la tête du service automobile de la Compagnie Générale d' Électricité, il pressent l'essor de cette industrie et entreprend d'importer des véhicules de marques étrangères. Mais il veut aller plus loin et créer sa propre marque. A cette date la famille Irat réside dans une très vaste propriété du Vésinet au 2 avenue Corot, à l'angle de cette voie et de l'avenue du Grand-Veneur. La Sapinière - La propriété à l'Est du Lac des Ibis (angle Corot / Grand-Veneur).
La villa au milieu des sapins auxquels la propriété doit son nom. © Collection particulière. Largement ouverte sur le lac des Ibis, la propriété conservera le même aspect jusqu'au milieu des années soixante-dix. La division de cette grande parcelle, la construction de plusieurs maisons modernes dans le parc à la fin du XXe siècle et l'occultation des clôtures la rendent désormais méconnaissable. Georges Irat, pilote aviateur industriel. Pilote de la première heure. A été breveté dès 1909 et a pris part d'une façon très remarquée à nombre de meetings. Pendant la guerre a eu comme pilote une conduite très valeureuse qui a été marquée par 4 citations, la Croix de guerre et la Médaille militaire. [4] Son activité de constructeur automobile a démarré « en trombes », dès le premier Salon en 1921. Le chroniqueur du quotidien Le Journal, dans son compte rendu du XVIe Salon de l'Auto 1921 peut écrire : C'est un triomphe que remporte au Salon la nouvelle 11 HP Georges Irat. Elle comprend les plus récents progrès, tant au point-de vue moteur que châssis et freins, ces derniers étant appliqués aux quatre roues. Ce type est vraiment la voiture que vous désirez pour les affaires, le tourisme et le sport. Allez la voir au stand 54, Grande Nef, ou 103, avenue de Villiers. [5] Ce premier modèle répond exactement aux objectifs de Georges Irat : une automobile moyenne, mais construite avec rigueur, performante et dotée des meilleures solutions techniques du moment. Maurice Gaultier a crée pour elle un moteur deux litres donnant 40 ch au régime d'utilisation, soit 2.600 tr/mn, à l'époque un rendement convenable et le reste du châssis est de la même qualité. La marque est désignée par la publicité comme La voiture de l'Elite. Il est vrai que sur la route, elle tient ses promesses, se révélant à la fois performante et agréable à conduire. Mais la concurrence est rude sur le segment des 2 litres au cours de ce début de décennie. Entre 1923 et 1926, on trouve les marques réputées comme Delâge, Bignan, Chenard & Walcker, Rolland-Pilain, Cottin-Desgouttes, etc. Pour les collectionneurs, les modèles des automobiles Georges Irat de l'époque dite de Chatou, sont les plus prestigieuses, les plus originales et les plus recherchées. Après 1929, la marque évolue à la recherche de la puissance, avec moins d'originalité et les difficultés apparaîtront avec la "crise" des années 30. **** Notes et sources : [1] Georges Irat qui a été recensé au Vésinet, en 1921, avec sa compagne prénommée Eva, contracte mariage à Paris (8e arr.) le 27 février 1922 avec Marguerite (Eva) Levêque originaire de Beliet près d'Arcachon, en Gironde. Ils auront un fils, Michel, né la même année. [2] Georges Filtz associé à Claude Grivolas produisaient à Chatou leur tracteur 30-40 HP354. [3] Elle a appartenu à Emile Dupont, député de l'Oise, jusqu'à la mort de celui-ci en novembre 1922. Elle devient ensuite la propriété d'un négociant en fourrures, Edouard Leroy. [4] L'Aérophile, 1-15 août 1925. Adjudant-chef pilote à la fin de la guerre, Irat avait aussi reçu en 1916 la médaille militaire anglaise. En 1916 aussi, l'adjudant Irat avait fait l'objet d'une citation à l'Ordre de l'Armée en ces termes : « Excellent pilote, d'une adresse consommée, a fait preuve en toutes circonstances du plus grand courage et du plus complet mépris du danger, a rempli avec succès des missions particulièrement dangereuses. Le 26 avril 1916, ayant été atteint par des shrapnells qui, après avoir traversé la paroi de la nacelle, l'ont fortement contusionné et ont paralysé ses mouvements, a pu cependant ramener son appareil intact. Après deux jours de repos, a tenu à reprendre son service, donnant ainsi un bel exemple d'énergie. [5] Le Journal, 7 octobre 1921. [6] De nombreux sites web développés par les fans des Automobiles Georges Irat reproduisent les descriptions mécaniques des différents modèles et sont abondamment illustrés. Se reporter au Club Georges Irat qui semble la meilleure source.
Société d'Histoire du Vésinet, 2016 - www.histoire-vesinet.org |