Le Petit Parisien - n° 18763, 13 juillet 1928. Miss Jenny Golder, vedette de music-hall, s'est suicidée C'est sans doute dans une minute de découragement que l'artiste s'est donné la mort. M. Bonnet, commissaire du quartier, procéda peu après aux constatations avec le médecin de l'état civil et délivra le permis d'inhumer [2]. Toute la nuit ses intimes veillèrent à son chevet. Son mari et sa sœur ont été prévenus par télégraphe. Mrs Bruce [4], qui connaissait Jenny depuis de longues années et la suivait dans tous ses déplacements, ne s'explique pas encore à quels mobiles son amie a pu obéir. Peut-être la douloureuse opération qu'elle avait dû subir à la jambe [5], après une série de représentations vraiment triomphales sur une grande scène parisienne, l'avait-elle frappée au point de lui faire douter de son avenir artistique. *** Notes et sources [1] L'origine de Jenny Golder conserve quelques mystères. Selon son unique biographie publiée (The Life of Jenny Golder, par Alan Black - RPM. Reprographics Ltd. Londres, 2000), Rosie Sloman naquit le 14 janvier 1894 à Kyneton, dans l'Etat de Victoria en Australie. Son père, John Sloman (né Solomon), aurait exercé divers métiers : directeur de théâtre, commissaire-priseur, magicien, propriétaire d'un petit commerce de tabac et bookmaker. Sa mère, dont on ne sait à peu près rien, serait née Annie Louise Golder. La famille débarque en Angleterre à la fin du XIXe siècle pour s'installer d'abord à Brighton puis à Londres en 1899. Cette biographie confirme la « légende » de l'origine australienne contestée dès 1928 par une notice publiée dans la revue Comædia qui fit longtemps autorité. Selon cette notice, Jenny était « fille d'honorables petits commerçants de Londres où elle était née » en 1896. [2] Le parquet réclama une autopsie en raison de la demande de la famille d'embaumer le corps. Celui-ci fut transporté à l'institut médico-légal où le Dr Paul, célèbre légiste, officia. Le permis d'inhumer définitif ne fut délivré que le 13 juillet. Le Gaulois, 13 juillet 1928. Journal des débats politiques et littéraires, 14 juillet 1928. [3] Un office religieux fut célébré à l'église anglicane de la rue Auguste-Vacquerie (St-George), en présence d'amis et de camarades, parmi lesquels on remarquait Mmes Pearl White, Mistinguett, Rahna, Blanche Montel, MM. Maurice Chevalier, Harry Pilcer, Spadaro, Dufrenne et Varna... Puis le cercueil fut déposé dans le caveau de l'église (Le Petit Parisien, juillet 1928) en attendant l'inhumation définitive au cimetière des Fauvelles à Courbevoie. La tombe a fait l'objet en 1982 d'une reprise de concession. (Mairie de Courbevoie). [4] Miss Bruce-Norton s'était vue léguer par son amie « un chien, une automobile et un diamant de grande valeur ». Elle ne put entrer en possession du diamant qu'après plusieurs procès, des deux côtés de la Manche en raison d'une plainte de la famille pour « détournement de succession ». Le Petit Parisien - 13 juin 1930. [5] Une opération du genou en janvier 1928, consécutive à un accident. Le Temps, 13 juillet 1928.
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