IIe Maire du Vésinet


Jean LAURENT
1879 - 1887

Né le 28 mai 1811 à Vic (Meurthe et Moselle).

Vers 1860, Jean Laurent devient le propriétaire d'une ancienne guinguette, au 41, avenue Gabriel à Paris, dans un bâtiment restauré en 1842 par l'architecte allemand Jacques-Ignace Hittorff, alors chargé par le roi Louis Philippe d'aménager les Champs-Elysées. Il en fait un restaurant réputé auquel il donne son nom, le Restaurant Laurent. Lieu de rencontre des gens de théâtre – Les Folies-Marigny tout proche –-, le restaurant permet à Jean Laurent de faire fortune et de nouer des relations privilégiées avec le monde des artistes. En 1878, il cède l'établissement à un certain M. Besse qui en fera une des meilleures tables de la capitale. Le Restaurant Laurent est aujourd'hui encore une véritable institution à Paris.
Jean Laurent était franc-maçon, il faisait partie de la Loge Le Mont Sinaï, née en 1816, rattachée à la Grande Loge de France.
Rentier, il s'installe au Vésinet avant la guerre de 1870, aux limites du Village, au 81, route de Chatou. (En hommage au président Sadi Carnot, assassiné en juin 1894, la route de Chatou deviendra Boulevard Carnot en août de la même année).

Aux élections du 6 janvier 1878 Jean Laurent est élu Conseiller municipal. Le 13 septembre 1878, il succède à M. Weiss comme Adjoint (il n'y en avait qu'un seul du temps de Pallu). Il devient Maire le 8 mai 1879, il est réélu en 1881 et 1884. Les mandats de Jean Laurent sont marqués par l'inauguration de la mairie et des écoles, la construction du marché couvert et d'une salle de gymnastique ou "théâtre du Gymnase" (à l'emplacement de la cour de la poste actuelle) qui servait également de salle des fêtes.

    « Sans jamais augmenter les impôts, furent édifiés tous les bâtiments municipaux (Mairie, écoles, salle d'Asile), furent acquis les terrain où furent bâtis le gymnase municipal, le tir de la société l'Espérance, le terrain de dépot de la Voirie, que fut édifiée la Salle de Gymnastique, que fut considerablement agrandie l'Ecole des Garçons, que des travaux de voirie considérables furent exécutés, et une grande partie des rues du villages bordée de trottoirs et de canivaux. »

En décembre 1886, il démissionne et abandonne complètement les affaires municipales.
Il meurt le 9 avril 1889 au Vésinet. Il est inhumé au cimetière.

La note biographique qui lui est consacrée dans les Comptes-rendus du Conseil municipal souligne son rôle de bienfaiteur de la commune, de ses institutions et de ses administrés :

    « A constamment mis au service de la commune la meilleure part de sa fortune honorablement acquise dans le commerce. (Il avait été très longtemps propriétaire du restaurant Marigny aux Champs-Elysées). En 1878, il faisait don d'une pompe à incendie et habillait à ses frais la section de sapeurs pompiers. En 1882, il organisait, équipait et armait à ses frais le bataillon scolaire. Il supporta pendant plusieurs années la solde du sergent instructeur. Il a libéralement contribué à la fondation de la caisse des écoles, de la bibliothèque communale, de la bibliothèque scolaire. Il a permis à la commune d'allèger le service de ses emprunts et la plupart de ses charges. Il a multiplié les demarches pour obtenir la création d'une brigade de gendarmerie.
    Quand au service qu'il a rendus aux habitants, il serait difficile des les énumérer. Il a laissé à tous ceux qui l'ont connu le souvenir d'un homme généreux et bienfaisant. »

En 1889, après sa mort, son nom fut donné à la rue de la Mairie, ex-rue du Centre.


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