D'après Le Vésinet, revue municipale, n° 50, mars 1980, n°54, mars 1981 et n°62, avril 1983. Marie Ertaud Les filles du Vésinet sont « super » Le troisième rallye Paris-Dakar/Paris-Match regroupait cette année 106 motos, 166 voitures et 15 camions. Nous étions 6 femmes à nous disputer la coupe des Dames en moto. — 1er janvier : Départ de Paris à 8 heures et arrivée à Nîmes à minuit. A noter à Orléans un petit prologue de 5 km sur un terrain militaire défoncé et plein de bourbier. — 2 janvier : Nîmes-Sète et embarquement pour Alger. — 4 janvier : Alger-Moujbara (314 km). Une mauvaise signalisation me fait prendre un mauvais chemin pendant 3 km. Réparation d’une crevaison dans un campement rustique. — 5 janvier : Moujbara - 4 chemins (976 km). Départ dans le froid (-6 degré) à 6h30 et arrivée à 21 heures après une dure journée. Mon éclairage est tombé en panne peu avant la nuit et c’est une voiture qui m’a guidée. — 6 janvier : 4 chemins - Tit (707 km). Etape magnifique au point de vue des paysages. Mais je tombe en panne rapidement et ma moto ne repartira que 40 minutes plus tard. Je me trompe de route mais rattrape le bon chemin en coupant à travers les dunes. — 7 janvier : Tit - Timeianouine (540 km). Départ à 8 heures. Il ne reste que 78 motos en course. Je casse ma boîte de vitesse et dois attendre 6 heures sous un soleil de plomb ma voiture assistance. 3 heures encore pour changer le moteur. Je dors 4 heures et je passe la ligne d’arrivée à 7h50. — 8 janvier : Timeianouine - Gao (740 km). Ma moto marche bien et j'arrive à Gao à 20h30. — 9 janvier : Gao (Repos). Remise en état de la moto. — 10 janvier : Gao - Tombouctou (412 km). Je suis au fin fond du classement général (60e sur 67). Etape agréable. Arrivée à 14h30. — 11 janvier : Tombouctou-Niono (570 km). Ornières de sable profondes, terrain sinueux et un coup de pompe à mi-parcours... — 12 janvier : Niono-Bobo Dioulasso (565 km). Piste cassante et nids de poule. Je fais un saut d'un mètre et perds mon sac sans doute mal arrimé. Soleil brûlant. J'arrive 17e et 1re des femmes pour la première fois. — 13 janvier : Bobo Dioulasso-Bouna (828 km). La première moto part à 5h45. Mo,i je dois attendre 7h30 car mon phare ne fonctionne pas. Je suis derrière les camions et les voitures lentes, et avale leur poussière. C’est infernal et je dois m’arrêter ! Pour éviter une moto tombée devant moi, je chute et me blesse à la cheville. C'est extrêmement douloureux. — 14 janvier : Bouna-Korogho (380 km). Etape sans problème malgré ma foulure qui me fait beaucoup souffrir. — 15 janvier : Korogho-Kolokani (800 km). J'arrive à la 13e place. — 16 janvier : Kolokani : Repos. — 17 janvier : Kolokani-Nioro du Sahel (300 km). J’arrive première des femmes après une étape où je suis tombée trois fois dans des changements d’ornières de sable. — 18 janvier : Nioro-Bakel (415 km). Je pars avec la ferme intention d'attaquer au maximum et me classerai 16e de l'étape. — 19 janvier : Bakel-Tiougoune (565 km). J’avale une quantité terrible de sable...C'est très pénible... Mon temps est moyen mais j'ai quelques minutes d'avance sur les autres filles. — 20 janvier : Tiougoune-Dakar (120 km). Il n’y a plus que 31 motos !... A l’arrivée une foule énorme et de nombreux amis venus de Paris nous attendent. Je suis 26e au classement final. Je suis déçue de mon résultat mais compte tenu de mes nombreux ennuis mécaniques et d'une certaine malchance, je suis heureuse d’être à Dakar.
Une vésigondine au Paris-Dakar Menue, féminine jusqu'au bout des ongles, charmante, Marie Ertaud est loin d'être une faible femme, puisqu'elle a mené une moto de 190 kg de Paris à Dakar, à un train d'enfer, sur un parcours qui exige des nerfs d'acier. Marie Ertaud, enduro du Touquet, 1982 Ses plus mauvais souvenirs - la plus grande émotion tout à coup, ne plus rien sentir sous ses roues, faire le grand saut à 100 km/h, sans savoir où l'on va atterrir, mais la chance lui a souri. Après un bond de 18 mètres environ au-dessus d'un creux de 10 mètres, l'atterrissage s'est fait sans casse - plus de peur que de mal; son émotion a été partagée par sa coéquipière, Véronique Anquetil, qui la suivant de près, mais qui a pu s'arrêter juste au bord du précipice, une roue dans le vide.
En 1979, deuxième au classement féminin du premier Paris-Dakar, Marie Ertaud avait déjà eu les honneurs de la Ville, félicitée par M. Dominique Zbyrad et Alain Jonemann, maire, Hôtel de Ville, 19 novembre 1979 (revue municipale n°50, mars 1980).
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