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Le Vésinet : M. Mathias Weiss, adjoint au maire (1878)

Propriétaire du 6 allée du Centre (ou 26 route du Grand-Pont) depuis 1871, Mathias Weiss est né le 5 mai 1813 à Mulhouse (Haut-Rhin), fils d'un instituteur et apparenté par sa mère à une grande famille industrieuse d'Alsace, les Schlumberger. Son plus jeune frère Armand Weiss (1827-1892), magistrat, amateur d'art et érudit alsacien, a rassemblé une collection, le Fonds Weiss dont les 4400 documents et manuscrits anciens, en dépôt à la bibliothèque de l'Université de Haute-Alsace à Mulhouse, constituent un trésor de la culture Alsacienne.

Marié en 1835 à Mulhouse à Marie Læderich (1812-1898), Mathias a eu avec elle plusieurs enfants : Jacques-Mathias (1837), Marie (1838), Michel (1839), Mélanie (1841). [1]
Au moment de la guerre Franco-Prussienne, la famille Weiss fuit l'Alsace, d'abord vers la partie de la Lorraine restée française puis vers Paris où Mathias trouve un emploi comme représentant de la société Steinbach & Kœchlin (toiles peintes). M. et Mme Weiss sont alors domiciliés au 37 rue du Sentier à Paris (2e). Dès 1871, ils s'installent à Chatou, dans le nouveau quartier du Vésinet. Le 16 juin 1872, à la mairie de Chatou, quelques membres de la famille signent le formulaire d'option pour la nationalité Française, démarche qui sera officialisée par sa publication au Bulletin des Lois de la République française (1er Juillet 1872). [2]
Membre de l'Union des propriétaires du Vésinet dès son arrivée, Mathias Weiss milite pour l'érection de la colonie en commune ; il est membre de la Commission des Propriétaires chargée de préparer le dossier à soumettre au Conseil d'Etat et à l'Assemblée Nationale en vue du vote d'une loi d'érection. Elle sera obtenue en 1875. En janvier 1878, lors de la deuxième élection municipale qui rétablit Alphonse Pallu dans sa fonction de maire, M. Weiss est désigné à l'unanimité comme son adjoint (il n'y a alors qu'un seul adjoint). Il démissionne de cette fonction et du Conseil municipal au mois d'août suivant, pour raison de santé. Il a alors 65 ans. Il mourra à son domicile parisien, rue Largillière (16e) le 29 juin 1889 et sera inhumé au cimetière de Montmartre, après exhumation, en 1899.

Son fils aîné, Jacques-Mathias Weiss (1837-1904) a aussi séjourné au Vésinet après la guerre Franco-Prussienne. Avec sa femme née Anne Marie Caroline Degermann (1847-1926), ils ont habité au 36 avenue de la Princesse et leur troisième fille, Elisabeth, est née au Vésinet en 1877. Mais dès que ce fut possible, vers la fin des années 1880, M. Weiss fils est retourné en Alsace pour ses affaires. Industriel (drapier), il avait été en 1864 un des fondateurs et le premier directeur de l'École de filature de Mulhouse. [3]
Marie Weiss, née le 31 juillet 1838 à Mulhouse (68) et mariée à Paris avec un brasseur strasbourgeois, Albert Ehrhardt en 1858, est décédée le 27 mars 1918 à Blonay, sur les hauteurs de Lausanne en Suisse, à l'âge de 79 ans. Son mari Albert, de 20 ans son aîné, brasseur originaire du grand duché de Bade, était mort à Strasbourg en 1885, à 68 ans.
Il semble que dès le début des années 1890, toute la famille Weiss ait déserté Le Vésinet.

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    Notes et sources :

    [1] C'est peut-être la présence à Chatou (colonie du Vésinet) depuis son mariage en 1864 de leur fille Mélanie épouse Hatet, qui est à l'origine de la venue de la famille au Vésinet.

    [2] En 1872, pour opter (choisir la nationalité Française) Marie Weiss, leur autre fille, et son mari Albert Conrad Ehrhardt, se firent aussi domicilier au Vésinet, commune de Chatou, au 6 allée du Centre (adresse des parents) depuis la mairie de Lunéville (ville lorraine restée Française), où ils se trouvaient réfugiés le 27 septembre 1872.

    [3] Elle existe toujours mais elle a évolué par la fusion avec l'École Théorique et Pratique de Tissage mécanique. L'École de Filature et de Tissage qui en a résulté (1924-1966) décernait un brevet d'ingénieur textile à partir de 1924 aux élèves ayant suivi les cours pendant deux ans et obtenu dans chaque section un diplôme de premier ordre. Après d'autres fusions elle est aujourd'hui une part de l'Enseisa (École Nationale Supérieure d'Ingénieurs Sud Alsace).


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