Biographie nationale des contemporains rédigée par une société de gens de lettres, sous la direction de M. Ernest Glæser, Glæser éd. (Paris) 1878

Maret, Jean Baptiste Léon

Né à Billom (Puy-de-Dôme), le 20 mai 1830. Élève des frères des écoles chrétiennes, dès l'âge de quatre ans, il entra plus tard au collège de Billom, dirigé par des prêtres, et y fit toutes ses classes avec succès. Après sa rhétorique, il alla suivre deux ans le cours de philosophie et un an celui de théologie, au grand séminaire de Montferrand, où professaient MM. de Saint-Sulpice.
En 1852 et 1853, il fut chargé d'une éducation particulière aux cristalleries de Saint-Louis, près de Bitche, et profita de son séjour comme précepteur dans ce pays pour apprendre l'allemand et pour faire des voyages d'études en Suisse et en Allemagne. Il avait la pensée de se consacrer aux missions, quand Mgr Gros, évêque de Versailles, l'appela dans son diocèse et lui fit compléter ses études théologiques dans son grand séminaire.
Ordonné prêtre le 17 mai 1856, il fut, dans le même mois, nommé vicaire à Bougival, où il resta près de dix ans, consacrant ses loisirs à des études religieuses, historiques et statistiques. Chargé, par Mgr Mabile, de fonder la nouvelle paroisse du Vésinet, il en fut installé par ce prélat, premier curé le 2 juillet 1865. On sait que cette paroisse s'est considérablement accrue depuis quelques années, et que l'ancienne forêt inhabitée du Vésinet a été métamorphosée en un séjour des plus agréables et en une station fort recherchée.

Parmi les vitraux de l'église Sainte Marguerite, l'un d'eux est dédié à Saint Léon (un pape du VIe siècle). Cela évoque naturellement le saint patron du premier curé de la paroisse, Léon Maret. Cette évocation est renforcée par le fait que l'église Sainte Marguerite est placée explicitement dans la main du saint. Enfin, le visage jeune du personnage évoque plus sûrement le jeune curé qu'un pontife d'âge mûr.

Ce vitrail réalisé en 1868 fut modifié en 1880. Dans la partie inférieure, furent rajoutés au centre, les armes du pape Léon XIII (1810-1903): Écu timbré de la tiare papale brochant sur deux clefs posées en sautoir, d’azur à l’arbre de sinople accompagné à dextre et à senestre de deux fleurs de lys et d’une étoile filante d’argent au canton dextre du chef.
A gauche, figure le sceau de Monseigneur Mabile (évêque du diocèse de Versailles), et à droite le blason de son successeur Monseigneur Goux :
écu timbré d’une mitre, brochant sur une crosse, de gueule à l’agneau d’argent brochant sur une croix d’or, au chef d’azur semé d’étoiles d’argent.
Le vitrail pouvait ainsi apparaître dédié à Léon XIII devenu pape en 1878.

M. l'abbé Maret, porteur de dépêches du cardinal Morlot, archevêque de Paris, pour la Cour du Vatican, a fait le voyage de Rome et de Naples en décembre 1861, et a été reçu, le 24 du même mois, en audience particulière par SS Pie IX, qui, le 28 mars 1869, lui a conféré des lettres de missionnaire apostolique. Il est également chanoine honoraire de Bordeaux depuis le 28 juillet 1873, de Coutances et Avranches depuis le 8 février 1874, et d'Agen depuis le 25 janvier 1875.

Parmi les travaux nombreux dus à M. l'abbé Léon Maret, qui a donné sa collaboration à beaucoup de journaux à partir de 1855, nous distinguons :

    Etudes sur l'épiscopat, dont il s'est occupé d'une façon particulière ;

    — des Correspondances avec toutes les Semaines religieuses de France, de Belgique, de Suisse et d'Italie ;

    Etude sur l'île Bourbon (Journal de Rennes, 1837);

    Promenade historique aux environs de Paris, et le Blésois et la Touraine. (Journal de Seine-et-Oise et l'Industriel de Saint-Germain-en-Laye, 1856-1861);

    Voyage en Auvergne (Alsacien de Strasbourg, Haute-Auvergne de Saint-Flour et Courrier de la Limagne, 1856-1861);

    — La Biographie de Mgr de Levezou de Vesins, évêque d'Agen, et celle du cardinal Régnier, archevêque de Cambrai;

    — Toutes les Biographies des évêques décédés, mentionnées dans la France ecclésiastique de M. Pion;

    — La partie statistique d'une Etude sur l'épiscopat français (1864) ;

    — Les Pères du concile du Vatican, études biographiques et géographie sacrée ;

    — Les malheurs de la France, leurs causes et leurs remèdes (1871);

    — L'Enseignement épiscopal, approuvé par un grand nombre d'évêques (Annales catholiques de M. Chantrel);

    — Beaucoup d'articles, de variétés, de correspondances religieuses, de nécrologies, de statistiques, de biographies, de comptes rendus de mandements épiscopaux, etc., répandus dans une foule de journaux ou recueils, comme l'Ami de l'ordre de Noyon, le Voeu national de Metz, la Haute-Auvergne, le Journal des villes et des campagnes, le Rosier de Marie, le Catéchiste, les Veillées chrétiennes, l'Enseignement catholique, l'Armorial des cardinaux, archevêques et évêques de France, etc. [souvent signés d'un pseudonyme].

M. l'abbé Maret, attaché à la rédaction du journal le Monde, est membre correspondant de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, depuis le 15 mars 1874.

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Cette biographie, parue dans un ouvrage réputé, est une consécration assez rare pour être soulignée, témoignant de l'intérêt littéraire de l'œuvre de l'Abbé Maret. Elle mentionne des articles à caractère historique publiés dans L'Industriel de St-Germain, en 1856-1861, sous la forme d'un feuilleton : Promenade Historique aux environs de Paris, signée du pseudonyme de J.-B. Léon de Billom. D'autres articles d'actualité plus ou moins religieuse sont signés d'un autre pseudonyme : Noël Téram (anagramme de Léon Maret). Cette notice biographique parut quelques semaines avant la triste affaire de mœurs qui anéantit à tout jamais la réputation de l'ecclésiastique et le mena en prison pour de longues années.

 


Société d'Histoire du Vésinet, 2011- www.histoire-vesinet.org