D'après M. Hobin, dans Le Souvenir Français, octobre 2010. Notes de la SHV. Pierre Dominique Rémi Né en 1816 à Issoudun, dans l'Indre [1] cet horloger de métier décide de s'établir à Canton en 1846, développer son commerce d'import-export en vins, tissus et produits nécessaires au ravitaillement de bateaux français. Malheureusement pour lui, les résultats de son expédition sont bien en dessous de ses espérances. Concession française de Shang Haï C'est en 1855 que Rémi décide de donner suite à d'ambitieux projets d'extension de son commerce qu'il avait en tête depuis quelque temps. Son neveu, Edouard Schmidt, anglais de nationalité, et débarqué à Shanghai depuis 1854, n'attendait que cela ; ils s'associent alors pour donner naissance à la maison Rémi, Schmidt & Cie. [2] Rémi s'attache à étendre son réseau d'influence en Asie, ouvrant des agences notamment à Xiamen, Bangkok, Kanagawa, puis Londres et Paris, assurant des échanges commerciaux fructueux, tandis que Schmidt reprend à son compte la maison de Shanghai. En 1861, Rémi et Schmidt épousent chacun une des filles de Montigny, l'horizon semble radieux pour les affaires de nos deux compatriotes. [3] C'est sans compter le caractère impétueux et avide de Schmidt. Fort de son rôle dans les conflits d'intérêt secouant la municipalité de la nouvelle Concession, Schmidt ne fut pas en reste quand il obtint la construction de l'hôtel consulaire pour un prix exorbitant, histoire gravée avec amertume dans l'esprit du Consul Général. A cela s'ajouta une crise économique sans précédent, consécutive à la faillite de banques aux Indes, qui entraîna la fermeture de fameuses maisons de commerces. Rémi & Schmidt résista. Malheureusement, des affaires de corruption, de trafic lié à l'opium, et autres transactions risquées entreprises par Schmidt furent bientôt mises à jour et secouèrent l'intégrité pourtant durement gagnée de la maison de Rémi. Il faut attendre 1866 pour que Rémi décide enfin de se séparer de son neveu et annonce la fin de la maison Rémi & Schmidt au profit de Rémi de Montigny, du nom du célèbre Consul dont Rémi s'est approprié le nom [4] après son mariage avec la fille de ce dernier, Nina. Villa Saint-Rémi au Vésinet En outre, Rémi a été le pionnier de ce commerce profitable et enrichissant que nous connaissons tous aujourd'hui, il a ouvert la voie à de fameuses maisons tels que Chartron, Brisson & Cie et Ulysse Pila, qui se sont implantées dans la concession quelques années plus tard. *** Notes de la SHV :
[1] Né de Claude Pauvrehomme, cordonnier, et de Marie Jeanne Meunier, sa femme, le 1er novembre 1816. [Archives départementales de l'Indre, 1861] Dominique Pauvrehomme, peut-être handicapé par son patronyme dans sa soif d'ascension sociale, choisit d'en changer pour celui de Rémi avant de s'expatrier et de faire fortune sous ce nouveau nom.
[2] On trouve de nombreuses mentions de MM. Rémi, Schmidt & Cie dans l'Annuaire-almanach du commerce, de l'industrie, de la magistrature et de l'administration, Firmin Didot et Bottin réunis, Paris (éditions de 1857 à 1864) dans diverses activités de négoce, de construction de bateaux, en Chine et au Siam.
[3] Les deux filles de Montigny se sont mariées le même jour, le 13 août 1861, à l'église Saint-Pierre de Chaillot, à Paris. L'ainée, Hélène (Nina), avec Dominique Rémi et la cadette, Blanche, avec Edouard Schmidt, l'associé de Rémi.
[4] Il résulte d'un décret impérial du 1er juillet 1861, contresigné par le garde des Sceaux et inséré au Bulletin des Lois le 11 juillet, que le nom patronymique porté sur l'acte de naissance de Pierre Dominique Pauvrehomme est remplacé par celui de Rémi de Montigny. [Archives départementales de l'Indre, 1861].
[5] Dans cette période, on lui connaît deux adresses au Vésinet : 15 route de la Croix (1876) puis 46 route de Chatou (1878-1890) la villa qu'il possède avec Jean Bivort, il a fini sa vie le 23 mars 1884. Le nom de cette propriété "Villa Saint Rémi", apparaît pour la première fois dans les annonces immobilières lors de sa vente en 1890. Il réapparaîtra en 1928 en "Société anonyme dite Villa Saint-Rémy" (avec un "y") pour devenir la Clinique Médicale St Remy. Longtemps après, lorsque en 1954, la propriété devint une école primaire, tous les enfants, les parents, les enseignants l'appelaient encore « Saint-Rémy ».
[6] Rémi meurt le 23 mars 1884 au Vésinet.
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