Le Courrier Républicain, 6 décembre 1978

Robert Rodrigue, le peintre du cœur

    En marge du salon des Peintres du Vésinet, se détache une figure bien Vésigondine : celle de Robert Rodrigue, le peintre du cœur et de la nature.

    Paysagiste convaincu, il fait de ses toiles de véritables baisers de couleurs, une invitation au rêve. Il a l'amour des nuances et des transparences, car il est simplement respectueux et sensible à la beauté

Il ne faut plus demander à Rodrigue s'il a du cœur. D'abord parce que le calembour est éculé et surtout parce qu'il en a vraiment. Ses peintures sont autant d'émotions qu'il traduit aussi bien à Honfleur qu'au Touquet, une ville à laquelle il est resté très attaché, comme d'ailleurs aux villes du littoral français : Honfleur, St-Malo, Trégastel, Villefranche-sur-Mer.
« Je peins depuis l'âge de 20 ans, avoue Rodrigue. C'est ma mère qui m'a encouragé. Mon père, fabricant de bicyclettes aurait préféré que je reste au Touquet dont il est natif ». Mais Rodrigue a pris son chevalet et ses pinceaux et a embrassé la carrière artistique.[1]
« Je vis au Vésinet depuis 44 ans » déclare Rodrigue qui a peint notamment Le Palais rose, La villa d'Utrillo, Les Ibis, La villa d'Alphonse Pallu, autant d'œuvres qui sont accrochées à la mairie du Vésinet.

La Marguerite, villa de Pallu, le Lac des Ibis, la Bonne-Lucie villa d'Utrillo

quelques oeuvres de Rodrigue, bien connues au Vésinet

Alors, en 71 ans, Rodrigue a beaucoup voyagé. II est allé de port en port, à Piriac comme à Nice, tremper ses pinceaux dans le bleu des mers et des océans. Les villes aussi l'ont attiré tant et si bien qu'il a beaucoup peint dans notre région : Le Prieuré à Croissy-sur-Seine, la place de St Germain-en-Laye, Conflans-Ste-Honorine...

Peintures de Robert Rodrigue -le Prieuré de Croissy (1965) et l'église protestante du Vésinet (1969)

«Croissy/Seine, Le Prieuré construit par Blanche de Castille en 1245 » (note du peintre au dos de la toile)

Mais, Robert Rodrigue a d'abord été un affichiste de talent, puisqu'il a remporté le 1er prix International de l'affiche à Toronto, en 1962. Sa palette est aussi bien connue dans la Boucle, puisqu'il est sociétaire du salon d'automne du Vésinet depuis 1938, et il a reçu le 1er prix de la ville en 1969. A Chatou, M Jacques Catinat, maire de la ville, lui a décerné la Médaille d'Argent Enfin M. Grimaud, préfet de police, lui a remis les grandes médailles de bronze de la police, en 1969 et en 1971. [2]
Robert Rodrigue expose cette année encore, ses œuvres au salon d'automne des peintres Vésigondins. Et on remarquera toujours le talent de ce poète qui maîtrise le bleu et qui sait ressusciter sur la toile l'atmosphère d'un paysage avec toute sa bonté et sa simplicité.

Robert Rodrigue posant pour la Revue municipale

Bulletin municipal n°25, septembre 1973

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Robert Rodrigue au milieu de ses toiles à la Mairie du Vésinet

Vernissage de son Salon (16 octobre 1976)

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L'atelier mis à disposition de l'Association des peintres du Vésinet

Bulletin municipal n°36 (septembre 1976)

 

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    Notes et sources :

    [1] Si comme peintre, Robert Rodrigue est surtout connu comme paysagiste, ce sont des portraits (de femmes) qui furent d'abord remarqués : La femme au papier peint (1938) au Salon d'Automne ; la femme au col blanc (1937), La femme assise (1939) au Salon des Indépendants.

    [2] Robert Rodrigue nous est surtout connu comme artiste peintre, mais il a exercé principalement le métier d'affichiste (§ fonds d'affiches déposées à la Bibliothèque nationale), et il s'est aussi essayé au dessin humoristique et de presse (L'Auto-vélo, 1925), à l'illustration de livres (1934) et même à la décoration (conception de chars fleuris, Le Touquet, 1938).

    [3] R. Rodrigue a été domicilié au Vésinet, d'abord au 7 allée des Lévriers (cf. annuaires artistiques et catalogues divers) jusqu'à la fin des années '40 puis au n°11 de la même allée (cf. carte de visite, lettres commerciales). Il semble que ce soit la même demeure ayant fait l'objet d'un changement de numérotation consécutif au morcellement de quelques vastes propriétés. De nos jours, cette voie est nommée allée du Lévrier.

 


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