D'après Louis Faucher - Mélange d'économie politique et de finance, Guillaumin et Cie, Paris, 1856. Paris - Le Pecq La première ligne de chemin de fer en chiffres (suite) Le chemin de fer de Saint-Germain, à partir du mur d'enceinte, parcourt une étendue de 17 806 mètres. Dans ce parcours d'environ quatre lieues et demie,il rencontre trois propriétés importantes et dans le nombre, les bois du Vésinet, qui dépendent de la liste civile sur un espace de 3 858 mètres, près d'une lieue. Si l'on retranche ces trois propriétés de la longueur totale, il reste un parcours de 13 948 mètres, qui, réparti entre 1 502 parcelles ou entre 998 propriétaires, représente moyennement, sur une distance de 1 000 mètres, 107 parcelles ou 72 propriétaires (Tableau I). Voilà donc une compagnie qui, pour installer un travail d'utilité publique, a dû composer ou plaider avec un millier d'opposants sur une étendue de trois lieues.
Que d'obstacles à vaincre, que de dégoûts à surmonter ! Tous ces petits propriétaires n'ont qu'une demi-éducation, et comprennent même assez peu leurs véritables intérêts ; ils sont incapables de calculer la plus-value qu'une communication nouvelle et rapide doit ajouter au reste de leur propriété. Ainsi le morcellement du sol crée une formidable résistance aux progrès de l'industrie en France ; il faut qu'elle s'avance comme les pionniers en Amérique, cultivant d'une main et combattant de l'autre, sans compter que le sol tremble souvent.
Le morcellement n'est pas ici la conséquence du prix élevé des terres car les communes les plus voisines de Paris, les Batignolles et Clichy, où le terrain a le plus de valeur, sont aussi celles où la propriété a le plus d'étendue tandis que, dans les communes de Colombes, de Nanterre et de Chatou, où les parcelles n'ont en moyenne qu'une superticie de 4, 5 et 7 ares, le sol n'est qu'un sable mêlé de cailloux peu susceptible de culture et qui donne un revenu insignifiant. Sans la proximité de la capitale qui multiplie les bâtiments d'habitation, ces terres ne vaudraient pas 1,000 francs l'hectare; la compagnie les a payées en moyenne 2,700 francs. Quatre ares à 27 francs l'are, représentent donc 108 francs. Ne voilà-t-il pas une belle propriété, qui payerait à peine les journées d'un ouvrier pendant un mois. Note:
Société d'Histoire du Vésinet, 2009 - www.histoire-vesinet.org |