... En 1966, le premier court-métrage
entièrement joué, de Borowczyk, Rosalie, adapté d'un texte de Maupassant
repose sur le contraste entre un émouvant visage de femme et des travellings
énumérant avec minutie les objets qui prouvent un infanticide.
Désormais créateur absolu des films dont il règle le scénario, le décor
et l'interprétation, "Boro" (comme l'appellent familièrement
ses amis) réalise en 1968, Goto, l'île d'amour (avec Pierre Brasseur,
Ligia Branice, Ginette Leclerc, René Dary). Il nous introduit dans un
monde entièrement imaginaire, mais d'une implacable réalité, où le nom
de tous les personnages commence par un G et où règne une tyrannie d'autant
plus atroce qu'elle est absurde et acceptée. Le héros n'a d'autre issue,
au sens littéral du terme, que la recherche de l'amour, magnifié par trois
passages en couleurs au sein du film en noir et blanc qui coïncident avec
la reprise d'un motif de Haendel.
Goto, l'île d'amour (1968) Sénario, dialogue et mise en scène
de Walerian Borowczyk
avec Pierre Brasseur, Ligia Branice, Ginette Leclerc, René Dary.
(sur la photo, Guy Saint-Jean et Pierre Brasseur).