Société d'Histoire du Vésinet, 2015 Anne-Marie Peysson, le sourire de la télévision Anne-Marie Peysson, présentée comme « la première speakerine souriante et pétillante de la télévision » ou « le premier rayon de soleil du petit écran » [1] devient très rapidement la préférée des téléspectateurs. Difficile aujourd'hui d'imaginer la notoriété d'une « speakerine ». Elles sont les premières stars de la télévision, les toutes premières à faire la Une des magazines. Chargées d'expliquer, d'excuser les nombreuses interruptions de diffusion qui jalonnent les premières années de la télévision, elles compensent par leur sourire, des moyens techniques encore défaillants.
Anne-Marie Peysson en octobre 1959 Photographiée par Jean Lattes [2]. Anne-Marie devient speakerine de la télévision nationale en 1960. La RTF d'alors ne compte qu'une seule chaîne et, très rapidement, elle devient une grande vedette populaire, préférée – dit-on –- à ses consœurs plus anciennes, Catherine Langeais arrivée en 1950, Jacqueline Caurat en 1953 et Jacqueline Huet en 1958. Anne-Marie au Vésinet (1966-1970) Anne-Marie fait la Une des magazines en épousant le cascadeur de cinéma Jean Falloux. Elle met au monde leur fils Jean-Pierre le 9 mai 1966. C'est peu après la naissance de Jean-Pierre que le couple s'installe au Vésinet, dans une jolie maison de l'avenue des Pages. Très naturelle, très « sociable » elle est vite adoptée par les gens du voisinage et les commerçants du quartier des Charmettes dont elle est une cliente régulière. Pour un article sur le Vésinet [3] elle témoigne : « ce que j'aime par-dessus tout, dans cette ville, c'est " voisiner ". Quand on habite au Vésinet, on a la flemme de ressortir le soir, alors on se voit entre nous. Et puis dans ma rue, il y a une vraie vie ; dès qu'il y a un rayon de soleil, on se met tous sur le pas de la porte et on bavarde ». Les voisins en question s'en souviennent encore. « C'était une femme extrêmement gentille et souriante, au regard vif et pétillant, joyeuse [...] On la voyait très souvent dans le quartier, elle venait à pied, très simplement. Achetait sa viande chez Bailly. Quelques mois plus tard, son mari se tuait. [...] Très digne, elle continuait à venir dans le quartier avec son petit Jean-Pierre ou ses parents. » [4] Anne-Marie et Jean-Pierre à vélo au Vésinet Photo de presse, 1969. Elle continue à faire du vélo, pieds nus, avenue des Pages, à aller chercher Jean-Pierre à l'école. Durant la longue grève de mai 1968, elle échange librement sur les incertitudes de son avenir. Elle fait encore les titres de nombreux journaux de télévision mais aussi de la « presse du cœur » – on ne parle pas encore de presse people. On se souvient d'une relation avec le chanteur Alain Barrière qui venait souvent la voir. « Il faisait les courses avec elle, ou venait seul avec le petit Jean-Pierre. France-Dimanche fit plusieurs articles sur cette liaison ». Entre temps, Anne-Marie Peysson est devenue une des « grandes voix de la Radio ».
A ses débuts, elle s'est adonnée à la chanson :Contes et légendes du folklore de France (1964) ; Sous le signe de l'olivier (1965), avec Henri Génès, Mathé Altéry et Jacques Morel ; Le théâtre ferme (1967) ; Du bois sec pour tout l'hiver (1968) ; On est bien quand on est deux (1973), avec Gérard Bourgeois. En 1976, elle enregistre un album entier de recettes de cuisine mises en musiques, sur lequel on trouvait par exemple la chanson de La terrine de lapin au gin et aux noisettes. « Son sourire, ses fous rires, ses petits cafouillages délivrés avec une fraîcheur toute naturelle, avaient fait d'elle, au cours des années 1960, l'une des speakerines et animatrices préférées des Français. Avant de devenir l'une des voix emblématique de RTL ... » Par ces mots, le président de RTL concluait l'hommage que lui rendait la Sation au lendemain de sa mort. C'est le souvenir que nous en garderons. **** Notes et sources : [1] Jacques Sanchez. Anne-Marie Peysson, le premier sourire de la télévision, PureMédias, 9 octobre 2011. [2] Inoubliables. Recueil de photographies de Jean Lattes, par Janine Lattes, 2011. A.-M. Peysson y est présentée comme présidente de l'ALCIP. C'est une erreur d'homonymie. [3] Le Vésinet, un rêve bâti sur du vert, La Maison française, 1981. [4] Témoignages recueillis pour la SHV par Françoise Firmin et Marc Antoine. [5] Le 2 septembre 1967, lors d'une cascade aérienne pour le film "Les Grandes Vacances" de Jean Girault. [6] Ils se marieront à Croissy-sur-Seine le 21 décembre 1976. [7] Jean Falloux et Jean-Pierre Falloux-Krauss sont inhumés au cimetière municipal du Vésinet.
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