Les habitants célèbres du Vésinet (A-D)


Abadie, Paul (1812-1884)
Né à Paris le 9 novembre 1812, il est le fils de l'architecte néoclassique, Paul Abadie (1783-1868). Elève des Beaux-Arts de 1835 à 1839. Après plusieurs années à l'agence des Archives du Royaume sous la direction d'Édouard Dubois et de Charles Lelong, puis auditeur au conseil des bâtiments civils, il fit partie, comme second inspecteur, de l'agence des travaux de restauration de Notre-Dame de Paris.
Auditeur à la commission des arts et édifices religieux, architecte diocésain à Angoulême, Périgueux et Cahors, il restaura les églises de Brantôme et Loupiac puis celles de Montmoreau, d'Entraigues, La Souterraine, Sainte-Croix de Bordeaux, Saint-Yriex, Saint-Front de Périgueux...
Chevalier de la légion d'honneur en 1856, il fut promu officier, sur proposition du ministre de la Maison de l'Empereur, le 14 août 1869. Inspecteur général des édifices diocésains en 1872, il fut nommé le 7 juillet 1874, architecte diocésain de Paris, en remplacement de Viollet-le-Duc démissionnaire. Inspecteur des travaux de la chambre des députés, membre de la commission des monuments historiques depuis 1871, il fut reçu à l'Académie des Beaux-Arts en 1874.
La même année, Abadie remporta le concours pour le Sacré-Cœur de Montmartre à Paris, église dont la construction devait répondre à un vœu émis au moment de la défaite de 1870-1871. Les travaux commencèrent en 1875 mais la basilique ne sera consacrée qu'en 1919, bien après la mort de l'architecte auquel succèderont sur le chantier Daumet, Laisné, Rauline, Magne, Hulot... Le projet initial subira des modifications plus ou moins importantes. L'édifice n'en reste pas moins un aboutissement des recherches menées par Abadie à partir de modèles romans en même temps qu'un prolongement de celles que Léon Vaudoyer conduisit à partir de 1852 pour la cathédrale de Marseille.
Paul Abadie possédait au Vésinet, 6 rue François-Arago, une maison de villégiature où il passait les mois d'été. Il est mort subitement pendant un de ces séjours, victime d'une crise cardiaque, sur le quai de la gare de Chatou, le 3 août 1884. Il est enterré à Chatou.
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Alain (1868-1951) Emile Chartier dit
Emile-Auguste Chartier, fils d'Etienne Chartier, vétérinaire, nait à Mortagne-au-Perche le 3 mars 1868. Après des études à Alençon, puis au lycée Michelet à Vanves, il entre à l'Ecole Normale Supérieure. Reçu à l'agrégation de philosophie en 1892, il enseigne à Pontivy, où il traduit Aristote, puis à Lorient, où il entre dans la vie publique. Il publie sous le pseudonyme de Criton (1893), puis sous son nom, des études philosophiques dans la Revue de métaphysique et de morale jusqu'en 1907. En 1897-1899, il s'engage en politique avec ses amis dreyfusards, et fonde l'Université populaire de Lorient. En 1900, il entre dans le journalisme et adopte le pseudonyme d'Alain dans La Dépêche de Lorient, journal radical. Son premier ouvrage, une monographie consacrée à Spinoza, parait en 1901. Peu après, il est professeur à Paris au lycée Condorcet, puis au lycée Michelet.
De 1903 à 1906, La Dépêche de Rouen et de Normandie publie sous la signature d'Alain les Propos du dimanche puis Propos du lundi, chroniques hebdomadaires. A partir de 1906 paraissent quotidiennement, à la une du journal, les Propos d'un Normand (il en paraîtra 3083 de 1906 à 1914). Ce journalisme bénévole reflète le libre militantisme radical d'Alain.
En 1909, il devient professeur de Khâgne au lycée Henri-IV où il exercera une influence considérable sur ses élèves jusqu'à la fin de sa carrière, en 1933.
Lors de la déclaration de guerre, en 1914, Alain qui vient d'écrire le prophétique Propos Massacre des meilleurs, s'engage il est artilleur téléphoniste. Ce pacifiste de quarante-six ans a voulu voir de près les mécanismes de la guerre qu'il exhibe en toute connaissance de cause dans Des causes réelles de la guerre entre nations civilisées, écrit en 1916 au bruit du canon. De là sortira le célèbre pamphlet Mars ou la Guerre jugée, réécrit en 1919.
Démobilisé en septembre 1917, Alain retrouve le lycée Henri-IV. Il achète au Vésinet une petite maison située le long de la voie ferrée, à deux cents pas de la gare, au
75, avenue Emile-Thiébaut, où il se consacre à son œuvre de paix.
Les publications se succèdent sans interruption jusqu'en 1939 malgré de graves problèmes de santé en 1933 et une attaque en 1937. A partir de 1939, les rhumatismes l'immobilisent et condamnent ce grand promeneur à la chaise roulante. De 1939 à 1941, il fait un long séjour en clinique à Ville-d'Avray, puis il regagne sa maison du Vésinet et les parutions reprennent. Le 10 mai 1951, Alain reçoit le Grand Prix National des Lettres, décerné pour la première fois. Il meurt le 2 juin au Vésinet.
...En savoir plus : BiographieLe site de référence des amis d'Alain L'Institut AlainLa Maisonnette au Vésinet

 


 Alcy, Jeanne (d') (1865-1956)
Charlotte Lucie Marie Adèle Stéphanie Adrienne Faës est née le 20 mars 1865 à Vaujours, alors en Seine-et-Oise, aujourd'hui en Seine-Saint-Denis. Mariée très jeune à Gustave Eugène Manieux, elle se retrouve veuve en 1887, à 22 ans. Engagée par Émile Voisin, codirecteur du théâtre Robert-Houdin, elle est agile et de petite taille et se prête aisément aux numéros d’escamotages.

Le théâtre Robert-Houdin, fondé en 1845 par le célèbre illusionniste, est passé dans plusieurs mains avant d'être cédé en 1888 à Georges Méliès. Celui-ci qui a 27 ans et qui, avec le théâtre, a acheté la troupe, les automates et le professeur Carmelli (Auguste Joseph Cœne) du Musée Grévin comme conseiller, innove avec de grandes illusions. Stéphanie Faës, veuve Manieux (c'est son prénom d'usage selon son propre témoignage), alias Jehanne d'Alcy, son nom de scène, en sera une des principales interprètes. Elle devient ensuite une actrice régulière des films que réalise Méliès dont elle est la maîtresse.
Dans Cléopâtre, en 1899, elle est la première actrice de l'histoire à incarner au cinéma l'illustre reine d'Egypte ou plus précisément son fantôme qui surgit après une profanation de son tombeau. Ce court-métrage de deux minutes, longtemps considéré comme perdu, a été retrouvé en 2005.
Vers la cinquantaine, Jehanne d'Alcy met fin à sa carrière artistique et s'éloigne du milieu du cinéma ... et de Méliès.
Redevenue Stéphanie (Fanny) Manieux, elle tient une boutique de jouets et de sucreries dans la gare de Paris-Montparnasse. En 1925, elle retrouve Georges Méliès, lui aussi veuf depuis 1913. Ils se marient et « partagent leurs dénuements ». Ruiné, Méliès s'occupe avec elle de la boutique. En 1932, le couple emménage dans un appartement mis à la disposition de vétérans du cinéma à Orly. Georges Mélies meurt le 21 janvier 1938. Après sa mort, sa veuve se consacre à perpétuer sa mémoire. En 1952, elle apparaît dans Le Grand Méliès, court métrage réalisé par Georges Franju en hommage au pionnier du cinéma.
Elle a vécu quelque temps dans une « maison de retraite » au Vésinet. Elle y a été interviewée et photographiée en 1945.
Celle qui fut la première en date des étoiles de l'écran, apparue dans 400 films de 1895 à 1912, est décédée à son tour le 14 octobre 1956 à Versailles.
Madame veuve Méliès est enterrée au cimetière du Père-Lachaise (division 64) au côté de son époux.
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.En savoir plus : Jehanne d'Alcy, la première star

 


 Alexandre, Félix (1822-1887)
Pierre Victor Félix Alexandre est né le 23 octobre 1822 à Paris. Dessinateur lithographe de formation, il crée des motifs de broderies, de tapisseries à l'aiguille, de papiers peints, de feuilles d'éventails. Il collabore ainsi avec Louis François Desrochers dont il épouse en 1848 la fille unique Louise Adélaïde Sophie. Au décès de son beau-père, il lui succède. Il n'a encore qu'une seule presse avec laquelle il fait des décors pour éventails, écrans, abat-jours..., la lithographie n'étant pas le seul procédé utilisé pour la décoration de ces supports. Toutefois, le succès lui permet rapidement d'acquérir une seconde presse et d'employer 6 peintres, 2 monteurs et 2 doreurs. Ses talents de dessinateur lithographe lui valent en 1849 une médaille de bronze à l'Exposition des produits de l'industrie française. Poursuivant dans la voie ouverte par Desrochers, il propose une production d'éventails luxueux, ornés de motifs empruntés au XVIIIe siècle, qui séduisent l'impératrice Eugénie. « Le plus éminent des éventaillistes français de notre époque est M. Alexandre qui a créé une école, un style moderne qu'il a l'intention d'imprimer sur le XIXe siècle.» Ainsi débute l'éloge du baron Brisse dans l'Album de l'Exposition universelle de 1855. A l'Exposition universelle justement, l'impératrice acquiert un éventail dont le décor s'inspire de l'Embarquement pour Cythère. À sa suite, les cours européennes se fournissent chez Alexandre d'éventails de prestige, aux décors dus à des peintres de renom. Toutefois, il a aussi une production d'éventails plus modestes, réalisés en plus grand nombre, lithographiés et moins coûteux.
Présent dans de nombreuses expositions françaises et étrangères, il y est régulièrement récompensé (prize medal à Londres en 1851, New York en 1853, médaille d'or à Paris en 1855). Sa collection d'éventails anciens et modernes, provenant de sa boutique, est vendue aux enchères en 1875 et il ne semble plus avoir eu d'activité professionnelle après cette date.
Il meurt le 20 avril 1887 à son domicile du Vésinet, au 20 route du Grand-Pont où il habitait (Villa Alexandre) depuis une quinzaine d'années. Il avait possédé plusieurs villas (route de Croissy, boulevard du Midi, allée du Centre, allée Ste Marie, ...), et il avait été parmi les principaux propriétaires fonciers de la jeune commune.
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 Alfa, Michèle (1911-1987) Alfreda Bassignot dite
Joséphine Blanche Alfreda Bassignot nait le 20 août 1911, à Gujan-Mestras (Gironde). Adolescente à Paris, elle découvre sa vocation de comédienne, suit les cours de Raymond Rouleau avant de commencer ses premières tournées théâtrales en 1931. Elle se produit dans L'Héritière (adaptation française de Louis Ducreux), Mademoiselle de Panama de Marcel Achard, La Machine à écrire de Jean Cocteau, Je vivrai un grand amour de Steve Passeur, Huis clos de Jean-Paul Sartre...
Sous le pseudonyme de Michèle Alfa, elle entreprend une carrière cinématographique, modestement d'abord avec quelques figurations puis des rôles secondaires : La Poule (1932), Trois…six…neuf…(1936), Les lumières de Paris (1937). En 1938, Michèle est de la distribution de deux films soutenant les vains efforts d'apaisement de la France face à l'Allemagne nazie : Paix sur le Rhin de Jean Choux avec Françoise Rosay et Ultimatum de Robert Wiene avec Erich von Stroheim et Abel Jacquin. En 1939, le tournage d'un film de Marc Allégret Le Corsaire, où Michèle Alfa devait être la partenaire de Charles Boyer, est interrompu par la déclaration de guerre et abandonné.
Durant l'occupation, Michèle Alfa travaille beaucoup et connait un réel succès public tant au théâtre qu'au cinéma. Elle tourne treize films sans grand relief d'où émerge Le Comte de Monte Cristo (1942) et L'Ange de la nuit (1943) de André Berthomieu, où elle se sacrifie pour Jean-Louis Barrault, un soldat revenu aveugle de la guerre.
En 1940, Michèle Alfa devient la compagne de Bernhardt Rademecker, un ancien musicien de jazz du Paris d'avant guerre, devenu sous l'uniforme de la Wehrmacht responsable des théâtres parisiens. Il l'installe dans l'appartement du dramaturge Henri Bernstein réfugié à New-York. Avant d'être muté, l'officier allemand profitera de ses fonctions pour aider des artistes d'origine juive dont Henri Murray, le père de Anouk Aimée. Paul Meurisse, qui en mai 1942 épouse Michèle Alfa, évoquera les faits dans ses mémoires Les éperons de la liberté (1979). Après la Libération, Michèle tourne encore quatre films dont Quartier chinois (1945) et Agence Matrimoniale (1951) de Jean-Paul Le Chanois. Divorcée en 1946, elle se remarie en 1959 avec Philippe Plouvier, un administrateur de sociétés. Michèle Alfa retourne au Théâtre elle se produit sur les planches jusqu'au milieu des années soixante. Elle meurt le 24 août 1987, au Vésinet, au 40, avenue Horace-Vernet (Villa des Pages).
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Apollinaire, Guillaume (1880-1918)
Guillaume Apollinaris de Kostrowitzky est né à Rome le 26 août 1880. Il est le fils d'une Polonaise de vingt-deux ans, dont le père était devenu camérier du pape après une existence mouvementée, et d'un inconnu, sans doute un ancien officier du royaume des Deux-Siciles nommé Francesco Flugi d'Aspermont. Madame de Kostrowitzky s'installe au Vésinet en 1904 dans une villa, 8, boulevard Carnot qu'elle loue à un artiste lyrique, Charles-André Royer. Elle y habite avec son compagnon, Jules Weil et ses deux fils Guillaume et Albert. Guillaume, qui n'a pas encore de logement personnel, est hébergé chez sa mère mais partage son temps entre Paris et les bords de Seine où il rencontre Derain et Vlaminck qui y peignent ensemble depuis 1900. Ensuite, il fréquente davantage la butte Montmartre en raison de son attrait pour les arts plastiques, puis il emménage à Paris 9, rue Heuner, en 1907. Il accorde dès lors au Vésinet des visites dominicales. La mère d'Apollinaire quitte le Vésinet en 1912 pour s'installer jusqu'à sa mort, le 7 mars 1919, à Chatou où elle est inhumée.
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Arbell, Lucy (1878-1947)
Née sous le nom de Georgette Gall, au Vésinet le 8 juin 1878 au domicile de sa mère, Suzanne Amélie Gall, sans profession, allée des Pelouses, aujourd'hui avenue Kléber. En 1884, Edmond-Richard Wallace, rentier chevalier de la Légion d'honneur, la reconnaîtra comme sa fille. Cet ancien officier de l'armée impériale avait fait la guerre de 1870-1871, avait été décoré et avait démissionné après la répression de la Commune. Il était le fils du célèbre philanthrope britannique, sir Richard Wallace.
Georgette Wallace devait s'illustrer dans l'art lyrique sous le nom de Lucy Arbell. Elle débuta à l'Opéra de Paris en 1903 dans Samson et Dalila de Camille Saint-Saëns. La même année elle fut engagée à l'Opéra de Monte-Carlo dans le rôle de Maddalena de Rigoletto de Verdi. En 1904, elle chanta la partition d'Amneris dans Aïda de Verdi.
Elle fut la vedette des derniers opéras de Jules Massenet pour qui elle fut une véritable muse. Le 31 octobre 1906, elle créait le rôle de Perséphone dans Ariane à l'Opéra de Paris. Quelques mois plus tard, à Monte-Carlo, le 7 février 1907, dans Thérèse, elle créait le rôle éponyme. A la création de Bacchus à Paris le 2 mai 1909 et de nouveau à Monte-Carlo le 19 février 1910, elle créera le rôle de Dulcinée dans Don Quichotte (avec Chaliapine), œuvre qu'elle reprendra le 12 décembre à Paris avec Lucien Fugère dans le rôle-titre.
De 1911 à 1914, dans la troupe de l'Opéra-Comique elle mérita des critiques louangeuses dans les rôles de Charlotte de Werther de Massenet, Fricka dans la Walkyrie, Uta dans Sigurt de Reyer. Elle apparut encore en Dulcinée en 1924.
Lucy Arbell était une vraie tragédienne, dotée d'un solide tempérament dramatique, mais les critiques étaient plus réservés au sujet de sa voix (mezzo-soprano à ses débuts puis contralto). Alfred Bruneau la traita même de " contralto blafard" . Elle abandonna assez tôt la scène, limitant ses apparitions à quelques récitals puis se consacra entièrement à des œuvres sociales, particulièrement en faveur des orphelins.
Lucy Arbell est décédée le 21 mai 1947, dans sa propriété de la rue de la Croix-aux-Vents, à Bougival.
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En savoir plus : Wallace pères et filsLucy Arbell et Massenet

 


Aron, Robert (1898-1975)
Né au Vésinet, le 25 mai 1898 au 55, avenue Georges-Clemenceau (à l'époque avenue Centrale).
Études au lycée Condorcet, puis à la Faculté des Lettres de Paris. Agrégé des Lettres. L'activité littéraire de Robert Aron s'est manifestée dans trois domaines différents :
Pendant la période d'avant-guerre, il a fait partie, avec Arnaud Dandieu, Emmanuel Mounier, Denis de Rougemont, Daniel-Rops, Alexandre Marc des équipes de jeunes Français qui ont cherché à opposer une pensée et des institutions libres nouvelles aux dictateurs d'extrême-droite ou d'extrême-gauche qui imposaient leurs initiatives aux pays démocratiques.
Dans cet ordre d'idées, il a dirigé avec Arnaud Dandieu une revue intitulée L'Ordre nouveau (ne pas confondre avec l'usage que, par la suite, ont fait de ces mots les pays totalitaires) et a publié, avec Arnaud Dandieu, un certain nombre d'essais politiques, très remarqués.
Pendant la guerre, après plusieurs arrestations par les Allemands et les Espagnols, il est passé à Alger où il a successivement appartenu aux administrations des gouvernements Giraud et de Gaulle.
Depuis la guerre, associé à une action politique qui se trouvait dans le prolongement de ses livres antérieurs, il est devenu un des dirigeants et des inspirateurs du Mouvement fédéraliste français. A ce titre, il a combattu pour l'édification européenne.
A partir de 1954, il a ajouté à ses activités antérieures une activité d'historien (histoire contemporaine). Il a écrit les premiers ouvrages de mise au point objective sur une période qui avait tellement passionné et divisé les Français. Ces ouvrages de base : Histoire de Vichy, Histoire de la Libération et Histoire de l'Épuration sont devenus des ouvrages de référence et sont inscrits au programme des examens.
Robert Aron nous a laissé aussi des livres d'histoire religieuse qui ont eu un grand retentissement dans les milieux chrétiens. Les années obscures de Jésus a obtenu le prix Fémina. Vacaresco et a été traduit aux États-Unis, en Angleterre, en Italie, en Espagne, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Norvège et en Suède.
Robert Aron a été élu à l'Académie française le 7 mars 1974 au fauteuil de Georges Izard (32e) et reçu, le 17 avril 1975, en séance privée, par Jean Guitton. Mort le 19 avril 1975 avant d'être reçu en séance publique.
(Source: Académie française)

 


Arpels, Salomon dit Charles (1880-1951)
Né à Paris (11e) le 21 juillet 1880, il est le fils de Léon Salomon Arpels (1846-1903) diamantaire néérlandais, co-fondateur de la maison Van Cleef & Arpels en 1896 avec son cousin et beau-fils Alfred Van Cleef. A la mort de Léon Salomon Arpels, ses fils Salomon, Julien et Louis s'associent à Alfred Van Cleef pour déveloper l'entreprise et ouvrent à partir de 1906 de nombreuses boutiques dans les villes de villégiature de luxe après celle, fameuse, du 22 place Vendôme à Paris. En 1908 Salomon épouse à Paris (16e) Hebe Lopez-Penha originaire de Saint Domingue. Ils n'auront pas d'enfants.
En 1925, la maison Van Cleef & Arpels est primée à l'Exposition internationale des Arts décoratifs. Salomon Arpels, joailler, néérlandais de naissance qui a obtenu la nationalité française le 4 août 1923, recevra à la suite de ce succès, la Légion d'Honneur en 1926. C'est à partir de cette époque qu'il choisit de se faire appeler Charles Arpels. Inspiré par Florence Jay Gould, il crée la Minaudière, vanity-case perfectionné dont le nom est déposé en 1934.

Piètre gestionnaire et fortement endetté, Charles vend toutes ses parts de l'entreprise familiale le 27 mai 1937. Afin qu'il ne soit pas dans le besoin, son frère Julien Arpels et Alfred Van Cleef lui laisseront l'usufruit de quelques centaines de parts.
Durant la Seconde Guerre mondiale, la famille Arpels émigre aux Etats-Unis. Charles et sa femme partent pour l'Amérique du Sud. Donné parfois pour mort en déportation, Charles Arpels a survécu. Il a passé ses dernières années au Vésinet où il est mort à son domicile, une maison modeste au 15 allée des Lévriers, le 1er août 1951. Il est enterré auprès de son père, au carré juif du cimetière de Montparnasse.
...En savoir plus : Van Cleef & Arpels

 


Aubert, Jeanne (1900-1988)
Née Jeanne Perrinot, le 21 février 1900 à Paris (10e), Jeanne Aubert débute dans les revues, après avoir confectionné des fleurs artificielles dans une fabrique parisienne. Elle se produit notamment aux " Folies-Bergère" , à " L'Apolo" , au " Moulin Rouge" et à " L'ABC" . Elle commence en 1929 sa vraie carrière au cinéma dans La Possession sous le nom de Jane Aubert. Elle tourne sept films jusqu'en 1937. A la scène, au théatre des Nouveautés, elle joue dans des revues de Rip et Albert Willemetz: Sur la Commode (1937), Ici Paris, et Tout va bien (1938) aux côtés de Marguerite Moreno, Entre nous, avec André Luguet, Madame la Folie (1939) avec le comique Dandy.
Elle enregistre de nombreux airs à succès du moment: C'est une petite étoile (1935), Je t'aime, c'est tout (1935), Dans les bras d'un matelot (1936), tout le long des fils télégraphiques (1937), Mieux que Personne (1938), C'est une danse Brune (1942) et beaucoup d'autres, dus à T. Richepin, St-Granier, H. Battaille ou V. Scotto.
" Histoire d'amour et Lettre de rupture deux charmantes chansons de Rosemonde Gérard et Tiarko Richepin. La première surtout est délicieuse et Jeanne Aubert la chante à ravir [dit la critique] la voix est très agréable, mais la diction laisse un peu à désirer. N'oubliez pas Mademoiselle, que l'on ne vous voit pas! Il faut donc que l'on comprenne bien! C'est la première qualité que l'on demande aux artistes du disque" .
En 1942, au théâtre Mogador elle est La Veuve joyeuse de Franz Lehar, dans une mise en scène d'Henri Varna, aux côtés de Jacques Jansen qui se souvient: "
De toutes les Veuves que j'ai tenues dans mes bras, je dois un souvenir particulier à Jeanne Aubert. La voix n'était peut-être pas de qualité supérieure à celle des autres interprètes, mais elle était sur scène incomparable" .
En 1957, elle revient au cinéma dans deux films L'Amour est en jeu (1957) de Marc Allegret avec Annie Girardot et Robert Lamoureux et Sénéchal le Magnifique de Jean Boyer avec Fernandel.
Elle remonte sur les planches au Théâtre du Gymnase en 1965 dans Après la chute d'Arthur Miller (traduction Henri Robillot) et une mise en scène de Luchino Visconti. En 1971, elle tient encore un petit rôle dans Madame êtes-vous libre ? une série TV.
Mariée au millionnaire américain Nelson Morris jr en 1929, elle divorce en 1933. Elle eut pour amant
Olympe II Hériot. On les voyait souvent ensemble au Vésinet où Jeanne Aubert possédait sa résidence secondaire le Château des Tourelles, à l'angle de l'avenue Georges-Clemenceau et de l'allée d'Isly (17). Décédée le 6 Mars 1988 dans une maison de retraite à Coubert (Seine et Marne), elle est inhumée au cimetière de Pantin.
...En savoir plus : Biographie affiche filmographiechansons à succèsColonel Nelson Morris

 


Augagneur, Victor (1855-1931)
Né à Lyon (Rhône) le 16 mai 1855, Jean Victor Augagneur médecin et franc-maçon, enseigne à la faculté de médecine de Lyon, ville dont il est élu maire en 1900. Il supprime les octrois et s'attaque à l'alcoolisme en réduisant le nombre des cabarets. Député du Rhône en 1904, il siège dans le groupe républicain socialiste.
Gouverneur général de Madagascar de 1905 à 1910, il revient ensuite à la Chambre où il se fait remarquer par ses capacités de gestion et son travail parlementaire. Caillaux lui confie l'important portefeuille des Travaux publics et des Postes. Comme il l'avait fait à Madagascar, il réorganise les chemins de fer français et s'intéresse au rôle de l'Etat en matière de concessions minières. Après la démission de son gouvernement, il devient vice-président de l'Assemblée avant de retrouver un portefeuille dans le premier cabinet de René Viviani. Son passage à l'Instruction publique et aux Beaux-Arts ne dure que quelques jours, et la veille de la déclaration de guerre, il remplace Armand Gauthier de l'Aude au très important ministère de la Marine. L'échec de la tentative navale alliée du 18 mars 1915 pour forcer le détroit des Dardanelles affecte profondément cet humaniste laïc toujours soucieux d'éviter les effusions de sang. Il retourne à la Chambre après la démission du second gouvernement Viviani, où il avait conservé son poste, évitant le poids de quatre ans de combats.
Battu aux élections de 1919, il est nommé en 1920, gouverneur général de l'Afrique équatoriale française. En 1928, il parvient à reconquérir son siège de député du Rhone mais échouera dans sa tentative de reprendre la mairie de Lyon. Il termine sa vie à la Villa Saint Rémy, alors " maison de santé" 46, boulevard Carnot au Vésinet où il meurt le 23 avril 1931.
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Auriol, Hubert (1952-2021)
Hubert Elisée Maurice Philippe Auriol est né le 7 juin 1952 à Addis-Abeba, en Éthiopie où son père travaillait pour la Compagnie franco-éthiopienne de chemins de fer. Hubert gardera toute sa vie la nostalgie de ses premières années en Afrique. Après des études en sciences économiques, il travaille dans le commerce de prêt-à-porter, dans le sud-ouest de la France et pratique la moto trial en amateur puis en compétition à partir de 1973.
En 1979, il participe à la première édition du rallye-raid devenu fameux, le Paris-Dakar. Il gagnera l'épreuve moto sur BMW, en 1981 et 1983. Quittant BMW pour Cagiva en 1986, il sera victime d'un grave accident en 1987 alors qu’il était en tête au dernier jour de la course. Il publiera avec son rival Cyril Neveu, Paris-Dakar, une histoire d'hommes (1987), le récit de leurs confrontations. Le 17 juin 1987, encore convalescent, il établit avec Patrick Fourticq, Henri Pescarolo et Arthur Powell, sur bimoteur Lockheed 18 Lodestart des années 40, un nouveau record du tour du monde sur avion à hélice détenu depuis 1938 par Howard Hughes, parcourant 23 852 kilomètres, en 88 heures et 49 minutes.
En 1988, Hubert Auriol revient à la compétition mais sur 4 roues, sur le Paris-Dakar et d'autres épreuves de même ordre. Il remporte l'édition 1992 du rallye, devenu le Paris-Le Cap (sur Mitsubishi). Il terminera 3e puis 2e (sur Citroën ZX) les deux années suivantes sur un itinéraire Paris-Dakar-Paris. Entre 1995 et 2004, il est directeur de l'épreuve pour le compte de Amaury Sport Organisation.
Revenu comme compétiteur au Paris-Dakar en 2006, il organise par ailleurs des épreuves de rallye-raid aux budgets plus limités : La Légende des Héros (2006) et L'Africa race (2008-2009). Il a aussi présenté des émissions pour la télévision (Koh-Lanta, 2001) et publié quelques livres : Moi, l'Africain (1991) avec Gilles Navarro, Le guide Auriol pour mieux conduire (2006), TDSPP Tout droit sur piste principale (2019). Il est chevalier dans l'Ordre national du Mérite et chevalier de la Légion d'Honneur (1995).
Durant son adolescence, Hubert Auriol a habité avec ses parents au Vésinet, au 9 route de la Plaine. Au début des années 60, il a fréquenté l'annexe vésigondine du lycée Marcel Roby de St-Germain-en-Laye, ensemble de bâtiments préfabriqués qui ont précédé l'édification du Lycée Alain. Il est mort le 10 janvier 2021, à 68 ans d'un accident cardiaque après un coma dû à la Covid-19.
...En savoir plus : Hubert Auriol, une vie sur mesure

 


Baker, Joséphine (1906-1975)
Danseuse et chanteuse française d'origine américaine, elle doit sa célébrité à l'engouement du Tout-Paris des années vingt pour la culture afro-américaine. Née le 3 juin 1906 à Saint Louis, Missouri, elle n'a que seize ans lorsqu'elle débute à Broadway elle danse dans la revue noire
Shuffle Along (1921) et au célèbre Cotton Club de Harlem, avant de s'établir à Paris en 1925 et d'y remporter un triomphe au parfum de scandale avec la Revue nègre.
Dans les années trente, elle mène de nombreuses revues aux Folies-Bergère, au Casino de Paris et au Moulin-Rouge. Elle tourne également plusieurs films. Elle habite de 1929 à 1947 au 52, avenue Georges-Clemenceau, la Villa Beau-Chêne, construite en 1891 par l'architecte Louis Gilbert. Participant volontiers aux fêtes et animations locales comme le départ du Tour de France, généreuses pour les œuvres sociales de toutes sortes, elle est très appréciée de ses concitoyens qui l'appellent familièrement Fifine.
Pendant la seconde guerre mondiale, elle s'engage personnellement. « Honorable correspondante » des services français de renseignement durant la guerre (1939-40) puis résistante en Périgord (1941-44) avant de rejoindre l'armée de la France Libre en Afrique du Nord, elle débarque finalement en Provence en 1944 avec le grade de sous-lieutenant de l'Armée de l'Air. Elle recevra plus tard la médaille de la résistance (1946), la Croix de guerre avec palme et la Légion d'honneur (1957). Lorsque son succès décline, en même temps que celui du music-hall, dans les années cinquante et soixante, elle choisit de s'engager dans la lutte contre le racisme. Elle adopte de nombreux enfants de toutes origines qu'elle loge dans son château des Milandes...
En 2021, pour tout ce qu'elle a fait dans son engagement civique au service de la nation, Joséphine Baker entre au Panthéon (par l'apposition d'une plaque car elle reste inhumée à Monaco).

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Ballot-Léna, Claude (1936-1999)
Claude Roger Léon Ballot-Léna est né à Paris (16e) le 7 mars 1936. Il est le fils d'un entrepreneur de travaux publics, Jacques Ballot-Léna, et d'une championne de golf, Denise Cæsar, issue d'une ancienne et illustre famille vésigondine, née en 1911 dans la propriété dite Le Beau Chêne qui sera plus tard la résidence de Joséphine Baker.
Après avoir pratiqué la boxe et le cyclisme sur piste, Claude Ballot-Léna découvre la compétition automobile. « Je ne suis pas un amoureux de l'automobile. Si je suis venu à la course, c'est par amour de la compétition » déclare-t-il. Spécialiste des courses d'endurance, il gagne les 24 heures de Spa (1969) sur Porsche 911 et les 24 heures de Daytona (1983) sur Porsche 935 Turbo. Il participe 23 fois aux 24 heures du Mans entre 1966 et 1989, remportant l'épreuve 7 fois dans sa catégorie. Il remporte le Championnat d'Europe GT (1973) et le Championnat de France des circuits (1977). Ballot-Léna a été aussi l'un des premiers pilotes européens dans les courses de Nascar (U.S.A.) en participant à 6 Winston Cup (1978-1979) sur les circuits de Talladega Superspeedway, Daytona International Speedway et Atlanta Motor Speedway (où il fut victime d'un grave accident dont il gardera des séquelles malgré une rapide récupération). Il a pris part, entre 1973 et 1974, à trois courses comptant pour le championnat du monde des rallyes WRC telles que le Rallye de Monte-Carlo (1973).
Marié à Annette Cornier (1939-1972) décédée à 32 ans, ils ont une fille, Marion...
A la suite d'une « longue maladie », il meurt à l'hôpital de Garches (92) le 9 décembre 1999. Il est inhumé au cimetière communal du Vésinet où ses obsèques furent, dit-on, l'occasion d'un rassemblement de « tout le sport automobile ».

 


Barbara, Monique Serf dite (1930-1997)
Née à Paris près du square des Batignolles en 1930 d'une famille alsacienne par son père et russe par sa mère, Barbara - Monique Serf de son vrai nom - a vécu pour quelques mois au Vésinet en 1938 et 1939. La famille part pour Poitiers après la mobilisation de Jacques Serf, son père. Après plusieurs années d'errance, la famille revient pour quelques mois au Vésinet en 1946, dans la Pension Les Marronniers,31, rue Ernest André. Barbara suit les cours de chant de Madame Madeleine Thomas-Dusséqué. La famille s'installe ensuite à Paris.
Barbara fera ses débuts dans des cabarets bruxellois, en formidable interprète de Piaf, Ferré, Mac Orlan, Brassens. Après avoir longtemps chanté les textes des autres, elle devient auteur-compositeur en 1959. Mais elle devra attendre ses 34 ans pour être véritablement reconnue par le public, en première partie de Brassens, à Bobino.
Dès lors, la " dame en noir" enchaîne les concerts et les enregistrements de ses propres compositions. Elle chante dans toute l'Europe, enregistre en allemand et s'essaie au cinéma sous la direction de Jacques Brel en 1971. En 1973, elle récidive avec Jean-Claude Brialy." Je ne peux écrire que ce que je vis" , disait-elle. Généreuse, solitaire et angoissée par le succès, Barbara multipliait les facettes et les paradoxes. Ainsi adorait-elle poser pour les photographes, même si elle ne supportait pas le résultat...
Peu à peu, à partir des années 70, elle oriente ses spectacles vers davantage de dramaturgie et d'effets musicaux. En 1981, elle se produit sous un chapiteau à la Porte de Pantin.
Elle reçoit, en 1982, le Grand Prix National de la chanson décerné par Jack Lang, Ministre de la Culture.
En janvier 1986, au Zénith, Lily Passion est créé avec Gérard Depardieu. Luc Plamondon participe à l'écriture de chansons et Roland Romanelli co-écrit des musiques. Avec Lily Passion, Gérard Depardieu et Barbara font une grande tournée en France puis en Italie au superbe théâtre de L'Argentina. Puis, il y aura les spectacles Sid'amour à mort, Mogador où, artiste engagée (contre le sida, notamment) elle se donne entièrement à son public. 1993 voit sa dernière apparition parisienne, au Théâtre du Châtelet. Parallèlement, elle commence l'écriture de ses mémoires. Ceux-ci paraîtront, inachevés, en 1998, sous le titre Il était un piano noir...
Barbara est morte à l'Hôpital Américain de Neuilly le 24 novembre 1997.
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Barrault, Jean-Louis (1910-1994)
Jules Barrault, s'installe au Vésinet au début du XXe siècle. Il tient une pharmacie au 11, rue de l'Eglise, (rue du Maréchal Foch aujourd'hui) il est également conseiller municipal et premier adjoint. Avec sa femme, ils font partie de la Société de Théâtre amateur du Vésinet, l'Essor, où ils jouent des pièces comme le luthier de Crémone de François Coppée. Jean-Louis Barrault, leur fils, naît le 8 septembre 1910, au premier étage. Il ne reste que deux ans au Vésinet. Son père décide de s'installer à Paris, où il ouvre une autre officine.
D'abord élève de Charles Dullin, Jean-Louis Barrault est acteur de sa troupe de 1933 à 1935. A 25 ans, sa rencontre avec Etienne Decroux le fait se passionner pour le mime. De 1940 à 1946, pensionnaire à la Comédie-Française, il met en scène Le Soulier de satin, et Phèdre, deux pièces qui assureront sa célébrité. Au cinéma, son interprétation de Baptiste dans Les enfants du Paradis (1944) popularise son génie du mime.
En 1946, avec sa femme Madeleine Renaud, il fonde la compagnie Renaud-Barrault et s'installe pour dix ans au théâtre Marigny.
Directeur du Théâtre de l'Odéon de 1959 à 1968, il y établit une troupe, propose un répertoire joué en alternance et crée les oeuvres de ses contemporains: Ionesco (Rhinocéros en 1960), Beckett  h les beaux jours, 1963, mis en scène par Roger Blin), Genet (Les paravents, 1966, toujours par Blin), Marguerite Duras (Des journées entières dans les arbres, 1965).
De 1966 à 1968, Barrault est également responsable du Théâtre des Nations, et fait venir Peter Brook, le Living Theatre. Chassé de l'Odéon par les évènements de 1968 (il a ouvert le théâtre aux étudiants qui l'occuperont plus d'un mois), il s'installe en 1972 dans un théâtre mobile, gare d'Orsay. Ce théâtre est déménagé en 1981 au théâtre du Rond-Point. Il y monte Ainsi parlait Zarathoustra, d'après Nietzsche, Zadig,... La Compagnie se fait connaître par de nombreuses tournées.
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Barthou, Louis (1862-1934)
Élu député des Basses-Pyrénées à 27 ans, il détient sans discontinuer à partir de 1894 des portefeuilles divers dans les cabinets qui, eux, changent souvent. Il est Président du Conseil en 1913. Devenu sénateur, il dirige la commission des Réparations dans le sens prôné par Poincaré et participe à l'élaboration du traité de Versailles.
Académicien depuis 1918, ministre de la Justice de 1926 à 1929, il détient à partir de 1934 le portefeuille des Affaires étrangères dans le gouvernement Doumergue. Il essaie de lutter contre les menées hitlériennes en attirant la Grande-Bretagne, l'Italie et l'Union Soviétique dans un front anti-allemand. Mais un attentat perpétré par un terroriste croate contre le roi Alexandre Ier de Serbie à Marseille lui coûte la vie avant qu'il n'ait mené ses projets à terme.
Il habita au Vésinet de 1896 à 1909 au 23, boulevard de l'Ouest (devenu boulevard d'Angleterre) dans une propriété aujourd'hui divisée, dont sa femme avait hérité.
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Bartissol, Edmond (1841-1916)
Edmond Bartissol, nait le 20 décembre 1841 à Portel-lès-Corbières dans l'Aude. D'origine modeste (il est fils de maçon) il fait de solides études au lycée Arago de Perpignan et devient ingénieur aux ponts et chaussées. Il participe à d'importants chantiers tels que la ligne de chemin de fer de Perpignan à Port-Vendres (1862), le percement du canal de Suez (1866), la construction de chemins de fer en Espagne (Galice) en 1871 et au Portugal (1874) et le métro de Lisbonne.
L'achat d'un vignoble de 500 hectares au Portugal et la production d'un vin d'apéritif (qui existe encore de nos jours, produit en partie par les caves Byrrh, à Thuir) fera sa fortune. En 1885, il transforme les anciens bâtiments des hospices près de la cathédrale de Perpignan pour édifier La Cité Bartissol dans une rue qui porte son nom.
En 1887, Bartissol achète un splendide hôtel particulier dans un des plus beaux quartiers de la capitale, au 17 de l'avenue du Bois de Boulogne, (aujourd'hui avenue Foch) et une villégiature au Vésinet, au 8 rue de la Station (rue Villebois-Mareuil) puis au 15 route du Lac-de-la-Station (future avenue Rembrandt) qu'il quittera après quelques années pour s'installer à Fleury-Mérogis dont il sera élu maire en 1899.
Entre temps, Edmond Bartissol s'est lancé en politique. Elu député des Pyrénées-Orientales en 1889, il est battu en 1893. Elu en 1898, dans l'Aude cette fois et de justesse, son élection est invalidée. Il retrouvera un siège de député des Pyrénées-Orientales de 1902 à 1910, siégeant chez les Républicains progressistes. Officier de la Légion d'Honneur.
Il meurt à son domicile parisien, au 17 de l'avenue du Bois de Boulogne, le 16 août 1916. Il est inhumé au cimetière communal de Fleury-Mérogis (Essonne).
Le vin doux naturel qui porte son nom, le Bartissol, un vin apéritif tuilé et ambré élaboré en 1904, obtient après la seconde Guerre Mondiale l'AOC Rivesaltes. Il connaîtra une renommée singulière par l'effet d'un jeu radiophonique l'Homme des Vœux Bartissol très populaire dans les années 1950-60.

 


Bauër, Henry (1852-1915)
Henri-François-Adolphe Bauër, dit Henry, homme de lettres, est né le 17 mars 1851, 20, rue d'Enghien à Paris (3e arrondissement ancien). Enfant naturel d'Alexandre Dumas père et d'Anna Herzer, épouse Bauër. Baptisé en l'église Saint-Vincent-de-Paul, le 9 avril 1851. Après des études classiques au Lycée Louis-le-Grand, Henri Bauër s'inscrit aux Facultés de Droit et de Médecine. Plusieurs fois condamné pour son opposition au Second-Empire, il débute dans le journalisme, après le 4 septembre 1870, sous la signature d'Henry Bauër. Sous le Siège, s'engage dans la légion d'artillerie Schoelcher. Pour sa participation à la journée révolutionnaire du 31 octobre 1870, il est incarcéré à la prison de Mazas, où il se lie avec Flourens. Pendant la Commune, major de place de la VIe légion, puis, à partir du 22 mai 1871, chef d'état-major de Regère, membre de la Commune pour le Ve arrondissement, il assure, avec le colonel Lisbonne, la défense de la rue Vavin contre les Versaillais. Arrêté à Joinville-le-Pont, le 21 juin, à la suite de la dénonciation d'un mouchard, il est condamné, le 25 septembre 1871, à la déportation. Embarqué pour la Nouvelle-Calédonie, le 1er mai 1872, il y rencontre Louise Michel avec laquelle il entretiendra une correspondance (qui sera publiée en 1970). Amnistié, le 24 mai 1879.
Le 24 mars 1880, Henry Bauër épouse, à la mairie du XVIIe arrondissement, Pauline Lemariée. Témoins du mariage Louis Blanc, député de la Seine Auguste Daumas, député du Var, Jean Turigny, député de la Nièvre, et un cousin, Louis Giffaut, entrepreneur de travaux publics. Henry Bauër devient un critique dramatique influent à I'Echo de Paris où ses billets animent l'actualité théâtrale parisienne en particulier autour d'oeuvres contestées comme celles d'Alfred Jarry (Ubu, 1896) d'Edmond Rostand (Cyrano de Bergerac, 1897) pour lesquelles il prendra fait et cause. Il quittera ce journal, quand celui-ci prendra une position hostile à la révision du procès Dreyfus. Il a publié plusieurs ouvrages: Une comédienne (1889), Mémoire d'un jeune homme (1895).
Ce Mousquetaire de la plume selon le titre de la biographie que lui a consacré Marcel Cerf, a aussi laissé le souvenir de quelques duels bien réels disputés dans le jardin de la villa du Vésinet, 6 route des Bouleaux qu'il occupait l'été entre 1882 et 1892.
Henry Bauër est décédé à la Maison de santé Velpeau (du Dr Boinet) 7, rue de la Chaise à Paris VIIe, le 21 octobre 1915. Ses cendres sont au cimetière de Charonne.

Gérard Bauër, son fils est né au Vésinet le 7 octobre 1888. Ecrivain (Dix rendez-vous avec Paris), auteur dramatique (Il faut parler le premier) et chroniqueur connu sous le pseudonyme de Guermantes (1936-1939), il fût élu à l'Académie Goncourt en 1948. Il est mort à Paris le 4 septembre 1967.

...En savoir plus: Biographie Gérard Bauër, son fils

 


Beaunier, André (1869-1925)
Né à Evreux (Eure) le 22 septembre 1869. Elève au lycée Henri IV puis à l'Ecole Normale Supérieure de la rue d'Ulm, agrégé de lettres, il fut aussi pensionnaire de la Fondation Thiers (1894). Il entreprend une carrière de journaliste, rédacteur au Journal des Débats et au Figaro, critique dramatique à l'Echo de Paris, critique littéraire à la Revue des Deux Mondes.
André Beaunier fut aussi un romancier à succès (Les Dupont-Leterrier, 1900 La fille de Polichinelle, 1909 Trois amies de Chateaubriand, 1910 Visages de femmes, 1913 Sidonia ou le malheur d'être jolie, 1920 Suzanne et le plaisir, 1921).
En 1908, il épouse Jeanne Raunay-Dumény, née Richomme (1863-1942) une artiste lyrique renommée, fille du peintre d'histoire Jules Richomme, petite fille du graveur Joseph Théodore Richomme. Elle mit un terme à sa carrière après le mariage. Le couple habitait à Paris au 2, rue de Villersexel, et aussi au Vésinet 20, avenue de la Prise d'Eau (Tél. 370). André Beaunier y louait une villa qui abritait sa bibliothèque (plus de dix mille volumes) et qu'il fit reconnaître en 1922, par le tribunal, comme son lieu de travail pour bénéficier du droit à la prorogation professionnelle.
" Un normalien qui a mal tourné". C'est la définition que donnait de lui-même André Beaunier. Le cheveu rare et plat, le visage immobile et pâle sous le lorgnon immuable, on le décrit comme un homme raffiné, amène, d'une extrème ponctualité et d'une grande timidité. Chevalier de la Légion d'honneur en 1913, il fut promu officier en 1921.
Il est mort à son domicile parisien, d'une crise cardiaque, le soir du 9 décembre 1925, alors qu'il se préparait pour se rendre au Théâtre. Il avait 56 ans.
Après ses obsèques à la basilique Ste-Clotilde, à Paris (7e), sa dépouille fut transportée au Vésinet et inhumée au cimetière municipal.
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Berl, Emmanuel (1892-1976)
Emmanuel Berl est né le 2 août 1892 au Vésinet, au 27, route de la Borde.
Bien que pacifiste, il s'engage en 1914 dans la guerre. Il passe trois mois au front, puis un an dans les tranchées, durant lequel il échange une abondante correspondance avec Marcel Proust. Il reçoit la Croix de guerre puis est réformé, en 1917, pour maladie respiratoire.
En 1927, Emmanuel Berl dirige avec Pierre Drieu la Rochelle un hebdomadaire d'idées consacré au malaise du temps, " Les derniers jours" . Ce journal ne remporte pas un grand succès mais il attire l'attention de Léon Blum qui suivra la carrière de Berl.
A partir de 1930, Emmanuel Berl se mêle de plus en plus de politique: il travaille à la rédaction du Monde d'Henri Barbusse et fait pendant un an des conférences contre le fascisme et la guerre. Il est cependant radical, dans la lignée d'Edouard Herriot.
En 1940, il est appelé à Bordeaux où on lui demande de travailler aux discours du nouveau président du Conseil, le maréchal Pétain. C'est lui, de fait, qui rédigera les deux discours des 23 et 25 juin et qui trouvera les formules devenues célèbres: "Je hais les mensonges qui vous ont fait tant de mal" et "La terre, elle, ne ment pas" . Cette collaboration ne dure que quelques semaines. Emmanuel Berl, ayant vu la tournure que prenaient les choses, quitte Vichy.
Après la guerre, Emmanuel Berl quitte la vie politique pour se consacrer à la littérature. En 1967, l'Académie française lui décerne son Grand prix de littérature. Il meurt le 22 septembre 1976.
...En savoir plus : •Biographie Berl, une vie

 


Bizet, Georges (1838-1875)
Alexandre-César-Léopold Bizet, nait au 26, rue de la Tour d'Auvergne à Paris, le 25 octobre 1838. Il sera baptisé Georges le 16 mars 1840.
Fils d'un coiffeur-perruquier également professeur de chant et d'une mère pianiste amateur, Georges Bizet révèle très tôt des dons exceptionnels pour la musique et entre au Conservatoire de Paris à l'âge de neuf ans, où il collectionnera les prix (solfège, piano, orgue, fugue). Composée en 1855, sa Symphonie en ut, malgré sa facture classique, dénote une personnalité certaine. Second prix de Rome avec sa cantate David, puis premier prix avec son autre cantate Clovis et Clotilde, Bizet passe cinq ans en Italie, où il compose des œuvres déjà remarquables, notamment un opéra bouffe, Don Procopio (1859), inspiré du Don Pasquale de Donizetti et des pièces pour orchestre regroupées en symphonie sous le titre Roma (1860-1868). De retour à Paris, il partage son temps entre les travaux alimentaires (réductions pianistiques d'opéras et composition de mélodies et de pièces pour piano) et ses tentatives pour s'imposer sur les scènes parisiennes. Les Pêcheurs de perles sont représentés dans l'indifférence du public et de la critique en 1863, malgré les qualités évidentes qui ont assuré à l'œuvre sa pérennité. Fruit d'une commande sur un mauvais livret, La Jolie fille de Perth, malgré un modeste succès à sa création en 1867, est une œuvre de moindre originalité. La malchance poursuit Bizet dans les années 1870, déjà marquées par la guerre. Heureusement, il est à l'abri des soucis matériels depuis son mariage avec Geneviève Halévy. Son opéra Djamileh est un échec en 1872. Quant à Don Rodrigue, il ne sera jamais achevé à cause de l'incendie de l'Opéra de Paris. L'Arlésienne, musique de scène pour la pièce d'Alphonse Daudet, composée pour petit ensemble en 1872, ne connaîtra le succès que plus tard, une fois remaniée pour grand orchestre.
Bizet n'a plus que quelques années à vivre, miné par une maladie de cœur et des rhumatismes, lorsqu'il commence à travailler à l'œuvre qui restera son seul grand succès universel, son opéra Carmen. À la création, en 1875, il sera néanmoins victime des censeurs (à commencer par le directeur de l'Opéra-comique), qui jugent l'oeuvre indécente, et de l'indifférence du public. Ce n'est qu'à Vienne, une fois arrangé en grand opéra auquel Ernest Guiraud a ajouté des récitatifs, que Carmen connaîtra un succès définitif. Bizet meurt le 3 juin 1875, au soir de la trente et unième représentation, avant d'avoir pu achever la composition d'un oratorio, Geneviève de Paris.
Alexandre Bizet père avait acheté le 20 septembre 1863 une propriété au Vésinet, 6-10, rue des Cultures pour la somme de 3 800 frs. Il y construisit deux petits pavillons. Georges Bizet y vint régulièrement de 1864 à 1871 avant de s'installer à Bougival.
...En savoir plus: biographie détailléeBizet au Vésinet

 


 Blanquet, Albert (1826-1875)
Homme de lettres, né à Paris en 1826, Théodore Xavier Albert Blanquet est issu d'une vieille famille noble de la Lozère, dont plusieurs membres se sont distingués dans l'armée, la marine, l'Eglise et la magistrature. Son père Théodore, patron d'une usine importante, le destinait à lui succéder mais les goûts d'Albert, qu'avivèrent encore des revers de fortune, le décidèrent à entrer dans le journalisme. Outre un grand nombre d'articles insérés dans des journaux littéraires, artistiques et politiques, Albert Blanquet a publié de nombreux romans, parmi lesquels les Amours de d'Artagnan (1858) la Belle Féronnière la Mye du roi le Roi d'Italie le Parc-aux-cerfs la Reine du tapis vert les Compagnons de l'as de pique les Belles dames du Pré-aux-Clercs la Giralda de Séville les Enfants du curé le Château des spectres les Amazones de la Fronde la Terre d'or. La plupart de ces textes furent d'abord des feuilletons dans divers journaux de Paris (Le Temps) ou de province. Il a publié aussi les Bains de mer des côtes normandes (1859) et la Vie au quartier latin (1868). Certains de ses ouvrages, principalement les romans historiques, connurent un grand succès populaire et furent traduits en plusieurs langues. Quelques-uns ont été librement adaptés au cinéma.
Auteur dramatique à ses heures, on lui doit aussi Amour et Caprice, comédie en un acte et en vers, jouée à l'Odéon (1854-55), et la Citoyenne, chant patriotique composé en 1848. Il a tenu longtemps une chronique au journal La Liberté, sous le nom de Chrysale. Il a publié les Femmes (1875) sous ce pseudonyme.
Albert Blanquet, domicilié au 10 rue de l'hôtel de Ville, aux Batignolles, avait acheté deux parcelles de bois au Vésinet route de ceinture, [D 99 et D 100bis aujourd'hui à l'angle du boulevard Roosevelt, n°36 et de l'Allée d'Isly n°16], sur lesquelles il fit bâtir une maison avec dépendances en 1865, achevée en 1866. Une autre maison, sur le même terrain, fut édifiée en 1869.
Albert Blanquet fit partie de la Commission de l'Union des Propriétaires qui joua un grand rôle dans l'érection du Vésinet en commune. Il est mort le 11 juillet 1875 à son domicile, boulevard de Grande Ceinture. Son décès, intervenu après l'érection de la commune du Vésinet mais avant l'ouverture des nouveaux registres d'état civil, a été enregistré à Croissy.
... En savoir plus : Albert Blanquet alias Chrysale ...Obsèques au Vésinet

 


Borowczyk, Walerian (1923-2006)
Né le 2 septembre 1923 à Kwilicz, en Pologne, Walerian Borowczyk étudie à l'Académie des Beaux Arts de Cracovie, dont il sort diplômé en 1951. Il se consacre à la lithographie avant de remporter en 1953 le Grand Prix national du graphisme pour ses affiches de cinéma.
Dessinateur de grand talent, il introduit déjà un humour noir et surréaliste dans le cinéma d'animation avec les courts métrages qu'il réalise, encore étudiant, dès 1946 notamment Dom (récompensé à Bruxelles en 1958) ou Byl Sobie Ras..., tourné en collaboration avec Jan Lenica.
Au début des années cinquante, il s'installe en France (il obtiendra la nationalité française). Il travaille avec Chris Marker pour Les Astronautes. Il y filme celle qui sera sa muse et sa compagne, Ligia Branice. Il réalise son premier long-métrage d'animation en 1963, Le Théâtre de M. et Mme Kabal.
Goto, île de l'amour (1968) est son premier film avec des acteurs Pierre Brasseur y tient la vedette. Suivra Blanche (1971) avec Michel Simon.
1974 marque le tournage de ses Contes immoraux, film-manifeste érotique avec Fabrice Luchini et Paloma Picasso, produit par Anatole Dauman. L'année suivante, le cinéaste tourne son film-choc, La Bête, œuvre à la limite de la pornographie qui divise violemment public et critique. Suivront plusieurs films qui imposeront Walérian Borowczyk comme un maître en matière de sensualité trouble et cruelle, comme Intérieur d'un couvent, film tourné en Italie (1977) inspiré des Chroniques stendhaliennes, où sa femme tient le rôle principal.
Cinéaste de l'érotisme, doué selon André Breton d'une " imagination fulgurante" , Borowczyk a mené une carrière d'artiste polyvalent, oeuvrant aussi dans la peinture, le graphisme et la littérature. Il a vécu au Vésinet, durant une trentaine d'années au 8, avenue du Belloy, puis vers la fin de sa vie au 20, rue Jean-Laurent. Il est décédé le 3 février 2006, à la suite de complications cardiaques.
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En savoir plus: Le graphisteLe cinéaste filmographie illustrée

 


Botkine, Théodore (1861-1905)
Théodore Wladimirovich Botkine est né à Moscou (Russie) le 21 octobre (4 novembre) 1861.
Artiste peintre de l'Ecole russe de Paris, il expose à l'Académie nationale des Beaux Arts en 1898. Ses trois tableaux « méritent des éloges » notamment une Jeune fille aux mains croisées. En 1899 il est membre associé du Comité d'organisation de l'Exposition universelle de 1900.
Serge Makowsky écrira de lui " C'était encore un chercheur, un visionnaire de la couleur lui aussi a dit son mot qui mérite de ne pas tomber dans l'oubli. Il est à regretter seulement que dans la recherche de l'impression simplifiée et individuelle, l'artiste se soit trop souvent laissé prendre au piège du vulgaire maniérisme décoratif. " Ses œuvres mal connues ont fait l'objet d'expositions posthumes en 1906 (une salle du Salon lui était réservée) et en 1907.
Botkine habitait au 44, avenue Hoche au Vésinet, une petite maison où il est mort le 4 mars 1905. Il est inhumé dans le cimetière communal.
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En savoir plus : Quelques Oeuvres

 


Bouchor, Maurice (1855-1929)
Né à Paris le 16 novembre 1855, frère cadet du peintre Joseph Bouchor, il commença très jeune à faire des vers, et comme il se trouva de bonne heure à la tête d'une assez jolie fortune personnelle, il put sans aucun obstacle s'abandonner librement à son penchant très marqué pour la littérature. Après des études secondaires au lycée Louis-le-Grand, il publia son premier volume de vers, Les Chansons Joyeuses (1874). Ce recueil fut salué par la critique, en particulier par Edmond About dans les colonnes du XIXe siècle. " On rencontre dans les Chansons joyeuses de mauvaises rimes, des abus de l'article à l'hémistiche, des alexandrins bien peu soignés dans leur mise, lit-on dans le Larousse, mais, par ses publications postérieures, M. Bouchor a prouvé qu'on avait eu raison de lui faire crédit sur sa bonne mine" . Viendront ensuite Poèmes de l'Amour et de la Mer (1876), le Faust moderne (1878), les Contes parisiens (1880), L'Aurore et les Symboles (1888), ouvrages qui révèlent une évolution mystique. Cette même année, il dirige la revue Le Passant.
Dès ses débuts, Bouchor se lie d'amitié avec Raoul Ponchon et Jean Richepin qui lui dédiera Les Blasphèmes.
En 1889, Henry Signoret, le sollicite pour écrire des rôles pour son Théâtre de marionnettes (dont Montesquiou sera un des souscripteurs). C'est ainsi que Bouchor donnera successivement Tobie, Noël ou le mystère de la Nativité, la dévotion à Saint-André et la légende de Sainte-Cécile. En outre, il fabriquera lui-même certaines marionnettes et interprétera plusieurs rôles en compagnie de Ponchon et Richepin, dans des décors de Rochegrosse, Rieder, Maillol ou encore de Joseph Bouchor. Léon Deffoux nous dit qu'il y créa même des drames de Shakespeare, notamment une adaptation de La Tempête, dans laquelle Ponchon tenait le rôle de Caliban, Richepin celui de Prospero et Bouchor celui d'Ariel.
Bouchor est aussi un grand voyageur: Angleterre, Etats-Unis, Belgique, Hollande, Allemagne, Italie, Espagne. D'Algérie où il réside alors, il part visiter Ceylan. Très féru de littérature anglo-saxonne, il s'applique à recueillir les chansons populaires qu'il entend en Ecosse.
Tout en menant une quête personnelle vers la recherche de dieu à travers les religions et la philosophie, il se tourne (1897) vers des préoccupations quasi pédagogiques en composant plusieurs recueils pour la jeunesse. Très impliqué dans le mouvement des Universités populaires, il écrit de nombreuses pièces pour celles-ci : La Muse et l'ouvrier (1900), Le Pain (1901), Le Pont, l'Eglantine et le Citoyen (1902), Jacques et Marianne (1905)…
Dreyfusard, membre de la Ligue des Droits de l'Homme, Bouchor est un militant laïque et socialiste. Il collabore à l'Humanité, à la Revue Socialiste et à la Vie Ouvrière. Poète à dictées et à récitations, il fleure encore aujourd'hui le désuet. C'est là une injustice car, à la lecture, nombre de poèmes de Bouchor résistent aux morsures du temps. Des compositeurs, tel Ernest Chausson, ne s'y trompèrent pas qui furent inspirés par les vers de ce poète élégiaque.
Maurice Bouchor qui a habité au Vésinet au 27, av des Courlis, est mort à Paris le 17 janvier 1929. Il fut incinéré au Père Lachaise. Il était chevalier de la Légion d'honneur depuis 1893.
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 Boulet-Desbareau, Maurice Adrien (1867-1946)
Né le 25 janvier 1867 au Havre, Maurice Adrien Boulet-Desbareau entre à Saint-Cyr le 27 octobre 1887. Il est reçu 389e sur 451 élèves au concours d'admission. Il en sort 304e sur 446 élèves le 1er octobre 1889 (promotion Tombouctou), avec le grade de sous-lieutenant et il est affecté au 102e régiment de ligne. A la déclaration de Guerre, le 2 août 1914, il part en campagne comme Chef de bataillon au 94e Régiment d'Infanterie, où il obtient sa première citation le 22 janvier 1915.
Il prend le commandement du 329e RI le 13 mai 1917, succédant au Lieutenant-Colonel Albert qui vient d'être relevé de son commandement. Pendant 18 mois, il va commander le régiment avec doigté et énergie, d'abord au Chemin-des-Dames, puis en Picardie, où le régiment est cité à l'ordre du corps d'armée, et en Champagne où il arrive le 13 juillet 1918, et où il obtiendra deux nouvelles citations. Il sera le dernier chef de corps du 329e RI dissous peu après.
Maurice Adrien Boulet-Desbareau, sept citations au cours de la campagne dont quatre à l'ordre de l'Armée, est promu Colonel le 25 mars 1920 et prend le commandement le 1er Régiment Etranger de la Légion jusqu'en 1925. Il est nommé Général de Brigade le 24 janvier 1925.
Commandeur de la Légion d'honneur, décoré de la Croix de Guerre, Officier d'Académie, le général Boulet-Desbareau fut Secrétaire général de la Fédération des amicales régimentaires et d'anciens combattants et président de l'Amicale Rancourt-Verdun. Il est mort le 3 janvier 1946 au Vésinet où il habitait depuis le début des années Trente au 6, avenue du Maréchal Foch.

 


Bourdelle, Antoine (1861-1929)
Emile Antoine Bourdelle nait à Montauban le 30 octobre 1861. Il quitte l'école en 1874 et commence à travailler dans l'atelier de son père, menuisier-huchier. En 1876, il entre aux Beaux-Arts de Toulouse. En 1884, il arrive à Paris où il fait un bref passage aux Beaux-Arts. Il s'installe l'année suivante dans son atelier de l'Impasse du Maine. La Première Victoire d'Hannibal est exposée au Salon des Artistes Français. En 1893, Bourdelle entre comme praticien chez Rodin il y restera jusqu'en 1908. En 1905 il réalise sa première exposition personnelle, à la galerie Hébrard. En 1909 il termine la Tête d'Apollon commencée en 1900. Début de son enseignement à la Grande Chaumière. Il réalise des fresques et des bas reliefs pour le Théâtre des Champs-Elysées. 1923 voit l'érection de la Vierge à l'offrande sur la colline de Niederbrück. En 1925, Le Centaure mourant est exposé au Salon des Tuileries. En 1926, inauguration du Monument au Général Alvear à Buenos-Aires. La France est exposée au Salon des Tuileries. Une " Rétrospective Bourdelle" est présentée à Bruxelles en 1928. L'inauguration du Monument à Mickiewicz, place de l'Alma a lieu en 1929, peu avant la mort de Bourdelle survenue le 1er octobre, au 18, route des Bouleaux au Vésinet, chez son ami le fondeur Eugène Rudier (dans la maison qu'occupera plus tard Maurice Utrillo).
Les funérailles du sculpteur sont célébrées à Paris le 5 octobre à midi en présence d'une foule considérable dont un grand nombre de notabilités du monde des Lettres et des Arts. Le cortège se forme impasse du Maine, devant l'atelier de l'artiste. Le char funèbre est surchargé de magnifiques couronnes en fleurs naturelles. Le service funèbre ayant été célébré la veille au Vésinet, aucune nouvelle cérémonie religieuse n'a lieu. La dépouille est inhumée au cimetière du Montparnasse.

...En savoir plus : Musée BourdelleBourdelle au Vésinet La mort de Bourdelle

 


Bouvard, Philippe (1929-    )
Né le 6 décembre 1929 à Coulommiers (Seine & Marne) Philippe Bouvard est un homme étonnement éclectique. Se considérant avant tout comme un journaliste, il suggère, pour se définir, un néologisme qu'il dit avoir forgé à son propre usage : « humoraliste », fusion d'humoriste et de moraliste. Après des études de journalisme (1948) il est attaché de presse chez Barclay. Il hésite entre le journalisme et la comédie et apparaîtra dans le film vacances explosives (1956) avec Arletty. Il entre en 1953 comme garçon de courses au service photographique du Figaro où il deviendra, en 1962, directeur de la page parisienne. Il collabore à France Soir (1973-1998), à L'Express (1977), à Paris-Match (1977-1992), au Point (1983), à Nice-Matin, au Figaro-Magazine. Il sera directeur de la rédaction de France-Soir de 1987 à 2003.
Homme de radio, il est rédacteur en chef de Radio-Luxembourg devenue RTL en 1966. Il y crée les Grosses Têtes, qui devient rapidement l'émission la plus populaire de la radio. Pour le petit écran, il anime Samedi-soir, Le Petit Théâtre de Bouvard, Bouvard du Rire, Dix de der, L'Huile sur le feu, et une adaptation des Grosses têtes... Grâce à ses émissions, il fait découvrir au public une nouvelle génération d'humoristes : Mimie Mathy, Pascal Legitimus, Muriel Robin, Chevallier et Laspalès, Michèle Bernier, Smaïn, Jean-Marie Bigard, et bien d'autres.
Directeur de théâtre (La Gaîté-Bobino de 1990 à 2006) et auteur dramatique (Au plaisir Madame, 1977), il est aussi l'auteur d'une trentaine de livres (Un oursin dans le caviar, 1973, Prix Scaron).
Philippe Bouvard a habité au Vésinet durant une trentaine d'années au 82, route de Montesson.

...En savoir plus : Bouvard au VésinetAutoportrait

 


Brana, Guy (1924-2010)
Né le 18 août 1924 à Bonioc (Pyrénées Atlantiques) fils de Jean-Pierre Brana, instituteur, et de Jeanne Etcheverry, son épouse, il s'est marié le 25 août 1948 à Mlle Yvonne Priour (1923-2000) qui lui a donné quatre enfants.
Après des études au Lycée de Bayonne, au Lycée Saint-Louis à Paris, puis à l'École polytechnique, Guy Brana est ingénieur du génie maritime (1946-1949), puis ingénieur à la fonderie nationale de Ruelle (1949-1952), aux forges nationales de la Chaussade à Guérigny (1952-1955). Ingénieur en chef du génie maritime (C.R.), il exerce aux aciéries d'Ugine (1955-1957), comme directeur à la compagnie Thomson-Houston (1957). Il entreprend ensuite une carrière d'administrateur de sociétés industrielles comme Thomson-Brandt et Thomson-CSF. Dans ces entreprises qui fabriquent notamment des matériels de défense, il sera directeur délégué. Parallèlement, en 1979, il prend la présidence de la fédération des industries électriques et électroniques et entre au conseil exécutif du CNPF. En 1981, il en devient le vice-président.
Domicilié au Vésinet, 19 avenue Maurice-Berteaux, c'est devant sa résidence que, le matin du 15 avril 1986, échoue une tentative d'assassinat, deux membres d'Action directe l'ayant pris pour cible. Cet attentat survient quelques mois après l'assassinat de René Audran (1985) ingénieur général de l'Armement et quelques mois avant l'assassinat de Georges Besse, PDG de la Régie Renault (1986) par la même organisation terroriste.
De 1986 à 1994, toujours vice-président du CNPF, Guy Brana en devient administrateur-trésorier et siège aussi au Conseil économique et social. Il préside dans le même temps plusieurs sociétés de consultants. Il meurt à Poissy, le 1er novembre 2010. Il était grand officier de la Légion d’honneur et commandeur de l’Ordre national du Mérite.

...En savoir plus : Un attentat au VésinetAction directe (INA)

 


Braun-Pivet, Yaël (1970-....)
Née à Nancy (Meurthe et Moselle) le 7 décembre 1970, avocate de formation (elle a étudié à l'Université de Nanterre), Yaël Braun-Pivet a exercé principalement en droit pénal à Paris avant de suivre à l'étranger son mari, Vianney Pivet, pour des raisons professionnelles de ce dernier. Après avoir vécu de nombreuses années en Asie (Taïwan et Japon) et au Portugal, mère de cinq enfants, elle s'installe au Vésinet (-), donnant une tournure concrète à ses engagements en rejoignant le monde associatif d'abord (aide juridictionnelle, distribution alimentaire), la politique ensuite (PS puis LREM).
Elue députée en 2017 dans la 5e circonscription des Yvelines, pour La République en Marche, elle accède à la présidence de la Commission des Lois. Entrée en 2020 au conseil municipal du Vésinet sur la liste conduite par Bruno Corradetti (16e rang) elle est élue « députée de l'année 2021 » par la presse parlementaire. Nommée ministre des Outre-Mer après la réélection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République en mai 2022, elle est elle-même réélue confortablement, en juin 2022, à son siège de députée des Yvelines avant d'accéder, le 28 juin 2022, à la présidence de l'Assemblée Nationale, première femme à occuper cette fonction, la 4e de l'Etat dans l'ordre protocolaire. Le 4 mars 2024, elle préside le Congrès (réunion des deux chambres du Parlement) à Versailles pour une révision de la Constitution en vue d’inscrire à son article 34 : « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse » ...

...En savoir plus : L'Assemblée nationale

 


Brodrick, Cuthbert (1821-1905)
Cuthbert Brodrick est né à Kingston-upon-Hull, Yorkshire (Angleterre) le 1er décembre 1821. A 15 ans, il entre en apprentissage chez Henry Francis Lockwood un architecte local, adepte du style classique dont il subit l'influence.
Après sept ans auprès de Lockwood, Brodrick entreprend un voyage d'étude de près de deux ans à travers l'Europe pour s'initier à l'architecture de ses principales villes. De retour à Hull en 1845, il y fonde son propre cabinet d'architecte.
Il est pratiquement inconnu lorsqu'en 1852, à 29 ans, il remporte le concours pour l'édification de l'Hôtel de Ville de Leeds (Leeds Town Hall) dont la première pierre sera posée en 1853 et que la reine Victoria viendra inaugurer en 1858. Au cours des dix années suivantes, Brodrick transforme radicalement et durablement l'aspect de Leeds en y édifiant deux autres bâtiments monumentaux, le Marché au Grain (Corn Exchange, 1862) et l'Institut de Mécanique (1865) qui, bien qu'affectés à d'autres usages, existent toujours. On lui doit aussi les Bains Orientaux (1867) restés en service jusqu'en 1965 puis démolis en 1969.
Quant à Brodrick, après ces succès considérables, il quitte l'Angleterre avec sa femme et, à 47 ans, disparait dans l'anonymat pour le reste de sa vie.

On le retrouve au Vésinet où en mars 1876, il achète une maison 11, avenue du Belloy sur un grand terrain boisé. Dans cette retraite discrète, Brodrick peint (il aurait exposé dans des Salons parisiens jusqu'à la fin des années 1880 et sa dernière oeuvre répertoriée, un dessin représentant sa maison du Vésinet, est datée de 1889) mais on ne connait aucune de ses oeuvres. Après la mort de sa femme, (née Margaret Cawling) le 4 juillet 1888 décédée et inhumée au Vésinet, Cuthbert Brodrick part s'installer dans l'île de Jersey où il demeurera jusqu'à sa mort, le 2 mars 1905.
...En savoir plus : Discovering Leeds

 


 Buchet, Edmond (1902-1997)
Edmond Édouard Buchet est un éditeur, auteur et traducteur parisien d'origine suisse, né le 7 septembre 1902 à Genève où son père représentait la firme Michelin pour la Suisse.
Après des études secondaires dans son pays d'origine, Edmond Buchet poursuit des études supérieures en Grande Bretagne et soutient une thèse de doctorat en droit international à Londres.
De retour à Genève, il exerce le métier d'avocat avant de diriger puis de racheter la maison d'édition fondée à Paris en 1929 par le Brésilien Roberto Corrêa, dont il fait avec Jean Chastel la maison d'édition Buchet/Chastel en 1936.
Edmond Buchet a raconté son métier d'éditeur dans Les Auteurs de ma vie, publié en 1969, réédité en 1991 et 2001. « Mes auteurs, c'est-à-dire ceux avec qui j'ai senti dès les premiers contacts des affinités instinctives, je les ai non seulement lus et relus, j'ai assisté à leurs créations autrement dit à leurs naissances successives, j'ai été leur premier lecteur, leur premier critique, parfois même leur correcteur, leur collaborateur. Lié à eux non seulement par des contrats mais par toutes sortes d'intérêts où le matériel et le spirituel se mêlaient parfois au point de se confondre, je suis devenu leur ami, j'ai connu le vrai visage qu'ils cachaient sous les masques qu'ils s'étaient fabriqués, je les ai vus dans les coulisses de ce théâtre permanent qu'est la vie littéraire, arrogants ou désarmés, presque toujours écorchés. Ils ont été les objets constants de mes préoccupations, de mes espoirs, de mes cauchemars et de mes joies. »
Buchet est aussi l'auteur de plusieurs romans comme Un homme se lève (1935), La Volée (1936), Les Vies secrètes (1946-1948), Le Grand désordre (1947), etc. En tant que traducteur, il est connu pour avoir, avec sa femme Marguerite Buchet-Robert, traduit et publié La petite chronique d'Anna Magdalena Bach d'Esther Meynell (1935). Violoncelliste à ses heures, Edmond Buchet a aussi écrit sur la musique et les musiciens. La symphonie (roman, 1947), Jean-Sébastien Bach : l'œuvre et la vie (1963), Ludwig van Beethoven : l'œuvre et la vie (1965), Beethoven, légendes et vérités (1966) ; Jean-Sébastien Bach après deux siècles d'études et de témoignages (1968).
Installé au Vésinet en 1942, il y a vécu durant une cinquantaine d'années au 59 avenue des Courlis.
Il est mort le 8 avril 1997 à Genève.
...En savoir plus : L'Ermitage d'Edmond Buchet au Vésinet

 


Carette, Julien (1897-1966)
Acteur français, Julien Henri Carette est né le 23 décembre 1897 à Paris (17e), et mort en 1966 à St-Germain-en-Laye. Après ses études secondaires (non achevées), il suivit les cours des Beaux-Arts et gagna sa vie en exerçant divers métiers (accessoiriste, machiniste,souffleur) dans les théâtres parisiens. Après avoir tenté en vain d'entrer au Conservatoire il fut engagé à l'Odéon, où il interpréta des rôles de jeune premier, puis au Vieux-Colombier, sous la direction de Jacques Copeau. Au cinéma, il occupa d'abord quelques emplois de figurant ; il fit ses véritables débuts en 1932 dans le premier film de Pierre et Jacques Prévert, L'affaire est dans le sac. Par la suite il tourna une centaine de films, parmi lesquels quelques chefs d'œuvre, en interprétant avec beaucoup de saveur des rôles de personnages populaires. Il habita de 1938 à sa mort, accidentelle, le 20 juillet 1966, au 13, avenue du Grand-Veneur. Il est enterré au Vésinet.
...En savoir plus : BiographiefilmographieChez Carette au Vésinet

 


Carrier, Susy (1922-1999)
Susy Carrier est née le 13 novembre 1922 à Moulins (Allier) où elle a passé son enfance au 8 rue Regnaudin, élevée par une tante. A Paris, attirée d'abord par la musique, le piano, elle s'oriente vers la comédie avec des professeurs de la Comédie Française (Denis d'Inès, Solange Sicard). Elle se produit deux fois au théâtre dans La dame de minuit de Jean de Létraz (1943) au Théâtre de l'Apollo, et dans La grande Pauline et les petits chinois de René Aubert (1950) au théâtre de l'Etoile. Elle est néanmoins recalée au concours du Conservatoire en 1943.
Elle a débuté à l'écran en 1942. L'éclat de ses vingt ans, son visage lumineux couronné d'un casque blond, son sourire rayonnant ont attiré l'attention de Jean Delannoy. Elle tourne dans Pontcarral, colonel d'Empire (1942), au côté de Pierre Blanchar. Ce dernier la retrouve, mais comme réalisateur cette fois, dans Secrets (la même année 1942) avec Marie Déa et Gilbert Gil.
Elle enchaîne ensuite des rôles variés dans une suite de films de qualité ... variable. On retiendra L'escalier sans fin (1943), mélo de Georges Lacombe avec Madeleine Renaud et Pierre Fresnay ; L'aventure est au coin de la rue (1943) de Jacques Daniel-Norman avec Raymond Rouleau et Michèle Alfa ; Dorothée cherche l'amour (1945) de Edmond T. Gréville avec Jules Berry ; Pas si bête (1946) de André Berthomieu avec Bourvil ; Une mort sans importance (1947), de Jean-Pierre Kérien ; Trois garçons, une fille (1948) de Maurice Labro, avec Gaby Morlay.
Par son mariage avec Raymond Léopold Schmit, assureur en 1952, elle habite au Vésinet, 60 boulevard des Etats-Unis (aujourd'hui le 96), une vaste propriété à laquelle elle donnera le nom de Pontcarral en souvenir des ses débuts. Selon la presse anglaise, ce second mariage avec M. Schmitt aurait été célébré au Vésinet. Selon l'état civil, en date du 17 janvier 1952 il a eu lieu à Paris.
La critique déplore dans sa filmographie « un peu trop de films médiocres, de Bichon (1947) aux Mémoires de la vache Yolande (1950) et trop de tâcherons sans imagination derrière la caméra ».
En juillet 1957, victime d'un accident de la circulation dont elle mettra quatre ans à se relever et dont elle gardera des sequelles, elle interrompt sa carrière et se retire à Grasse (Alpes-Maritimes) pour se consacrer aux affaires. Mariée en troisièmes noces au prince Alexandre Borgia (1958), elle meurt le 29 novembre 1999 des suites d'un cancer, à Grasse où elle est inhumée.
...En savoir plus : Pontcarral

 


Casati, Luisa Amman, marquise (1881-1957)
Née à Milan le 23 janvier 1881, fille d'un industriel milanais d'origine autrichienne, Luisa Amman, hérite d'une fortune considérable. En 1900, elle épouse le marquis Camillo Casati, officier issu d'une très ancienne famille de la noblesse italienne. Malgré la naissance d'une fille, Cristina, le mariage ne tient pas longtemps. La jeune marquise n'est guère prédisposée au rôle d'épouse et de mère.
En 1903, Luisa rencontre Gabriele D'Annunzio avec lequel elle entretiendra une longue liaison. Sa métamorphose commence. Elle donne dès lors libre cours à son caractère excentrique, menant une vie fastueuse et dispendieuse, arborant des tenues de plus en plus originales, inattendues, insensées même, devenant l'inspiratrice et la protectrice de nombreux artistes.
Officiellement séparée de son mari en 1914 (le divorce, ne sera prononcé qu'en 1924), Luisa obtient néanmoins le droit de conserver le titre et le nom sous lesquels elle a acquis sa notoriété.
Installée à Venise depuis 1910, Luisa quitte en 1924 son Palazzo dei Leoni sur le Grand Canal (l'actuel musée Peggy Guggenheim) pour le Palais rose, au Vésinet, où elle avait été plusieurs fois l'invitée du précédent propriétaire, Robert de Montesquiou.
Raffolant des serpents (son boa ne la quitte pas), elle s'entoure aussi volontiers de panthères voire de tigres, ce qui ne plait guère au voisinage et alimente les conversations. Les festivités se font de plus en plus audacieuses, mais toutes ne sont pas réussies. On conserve le souvenir de quelques fiascos retentissants.
Luisa aménage dans l'Ermitage un véritable musée à sa gloire, exposant les quelques cent trente peintures, sculptures, dessins et photographies que les plus grands artistes de l'époque lui ont consacré. Boldini, Augustus John, Van Dongen, Romaine Brooks et Zuloaga ont fait son portrait. Balla, Barjansky et Epstein l'ont sculptée. Man Ray, Beaton et de Meyer l'ont photographiée. Elle a influencé des cinéastes et des écrivains tels que Vincente Minnelli, Tennessee Williams, Jack Kerouac et Maurice Druon. Theda Bara, Tallulah Bankhead, Vivien Leigh, Valentina Cortese et lngrid Bergman ont fait vivre son personnage sur les écrans et les scènes de théâtre. Elle a fait danser Nijinski et Isadora Duncan dans ses salons.
En 1932, ruinée, l'extravagante marquise abandonne le Palais rose aux créanciers. L'extraordinaire collection est dispersée et le Palais hypothéqué puis vendu. Menacée de prison en France et en Italie, Luisa Casati s'exile en Angleterre où elle passera les dernières années de sa vie. Elle s'éteint à Londres, le 1er juin 1957.
...En savoir plus : Biographie (EN)• Le Palais rose en fête

 


Castro Herrera, Ricardo (1864-1907)
Compositeur et pianiste mexicain, Ricardo Castro Herrera est né à Durango le 7 fevrier 1864. Premier pianiste mexicain de stature internationale, il obtient ses premiers succès à La Nouvelle-Orléans, à Washington et à New York (1885). Comme compositeur, il appartient à la première génération du Conservatoire national. Avec le groupe " francesista" , il s'emploie à promouvoir l'école française et le genre instrumental, rompant ainsi avec la tradition de l'école italienne et le goût, jusque là exclusif, pour l'opéra. Membre fondateur de la Société anonyme des concerts symphoniques (1892-1893), première association de ce type au Mexique, il fonde, après l'échec de celle-ci, l'Association des concerts de musique de chambre (1895), au sein de laquelle, avec ses disciples, il fait connaître, non seulement des oeuvres de musique de chambre, mais aussi de nombreuses oeuvres orchestrales, dont plusieurs transcrites par lui-même pour de petites formations.
De 1902 à 1906, il vient à Paris, sous le patronage du gouvernement mexicain de là, il effectue diverses visites d'observation dans les conservatoires des principales capitales européennes, Rome, Berlin, Bruxelles, Genève, Vienne, Prague, écoutant les grands artistes et compositeurs de l'époque. Du 1er juin 1902 à la fin août 1906, il habite Le Vésinet, au 10, rue Félicien-David, où il rencontre
Cécile Chaminade, avec laquelle il noue une amitié dont il se rappellera toujours avec une particulière sympathie. C'est là qu'il prépare les concerts présentés Salle Erard et dans le cadre des concerts Le Rey à Paris, ainsi que ceux de Bruxelles où, avec le violoncelliste belge Marix Loevensohn, il créera, entre autres pièces, les Concertos pour pianos et violoncelles (1904). De même, c'est au Vésinet qu'il compose un grand nombre d'oeuvres majeures qui lui vaudront d'être publié par les principales maisons d'édition, comme Hofmeister à Leipzig, Lemoine, Hamelle et Leduc à Paris. Le séjour à Paris a été fructueux, élargissant ses perspectives et enrichissant ses goûts musicaux.
Castro est l'auteur d'une symphonie, d'un poème symphonique, d'un quatuor, de deux opéras: Atzimba (Mexico, 1900) et La Leyenda de Rudel (Paris, 1906) - et de nombreuses pièces pour piano, parmi lesquelles on peut distinguer la Suite op. 18, le Thème varié op. 47, Fileuse op. 43, les Deux études de concert op. 20. Par leur finesse, leur clarté, leur élégance mélodiques et leurs transitions harmoniques très achevées, ces oeuvres se rattachent à l'école française on peut cependant reconnaître à Castro une individualité forte, enracinée dans sa mexicanité, qui fait de lui le premier compositeur digne d'attention parmi les représentants du romantisme mexicain. Il est mort à Mexico le 28 novembre 1907.
...En savoir plus : Biographie [ESP] • Photographie

 


Cazeneuve, Jean (1915-2005)
Né le 17 mai 1915 à Ussel en Corrèze, Jean Cazeneuve fut élève de l'Ecole Normale Supérieure, agrégé de philosophie, docteur ès lettres et diplômé de Harvard. Il entreprit d'abord une brillante carrière universitaire de sociologue : Fondation Thiers (1946-1948), maître de conférences à la faculté des lettres d'Alexandrie (1948-1950). Chercheur au CNRS de 1959 à 1966, il fut élu à la Sorbonne en 1966.
Parallèlement, Jean Cazeneuve a mené une carrière exceptionnelle dans l'audiovisuel. Administrateur de l'ORTF (1964-1974), puis président du comité des programmes de la télévision (1971-1974), il devint le premier PDG de la Société nationale de télévision TF1 (1974-1978).
De 1978 à 1980, il fut ambassadeur, représentant permanent de la France auprès du Conseil de l'Europe, puis vice-Président du Haut Comité de la langue française (1980-1981). Il présida aussi le Centre national de la communication (1988), l'Ecole française des attachés de presse (Efap), le Centre d'études politiques et de la communication, le Centre d'études diplomatiques et stratégiques (depuis 1988). Son élection à la présidence de l'Académie des sciences morales en 1983 est venue couronner dix années de présence au sein du célèbre Institut.
Jean Cazeneuve fut également l'auteur d'une série d'ouvrages dont L'avenir de la morale (Rocher, 1998), Sociologie de la radiotélévision (Puf/Que sais-je ?,1996), Du calembour au mot d'esprit (Rocher, 1996), La personne et la société (Puf,1995), Les indiens Zunis (Rocher, 1993). Il est décédé mardi 4 octobre 2005 à Paris où il s'était installé depuis une dizaine d'années après avoir vécu durant deux décennies au Vésinet, 4, route du Domaine.
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En savoir plus : Nécrologie Hommage

 


Ceyrac, François (1912-2010)
Né le 12 septembre 1912 à Meyssac, en Corrèze, fils de notaire, François Ceyrac fait des études de lettre et de droit et sort diplômé de Sciences Po (1935).
Il entre en 1936 à l'Union des Industries Métallurgiques et Minières (UIMM) où il fera toute sa carrière, brièvement interrompue par la Guerre. Sergent-chef au 126e RI, il est fait prisonnier en 1940. Libéré en 1943, il reprend sa place à l'UIMM et gravit tous les échelons: Chef de service (1936), secrétaire général adjoint (1945), délégué général adjoint (1952-1968) puis président (1969-1973). Il fonde l'EPIM (Entraide professionnelle des industries de la métallurgie) en 1972.
Il devient en 1946 secrétaire général du CNPF (Conseil National du Patronat Français, ancêtre du MEDEF). Vice-président (1967) puis président de la commission sociale (1968-1972), il devient membre du bureau (1967) puis vice-président (1968) et enfin président du CNPF, le " patron des patrons" entre 1972 et 1981.
Il a également occupé des fonctions importantes dans divers conseils d'administration. PDG de la société nouvelle des Établissements Syam & Dreyfus (1968-1970) puis des Établissements Danois (1970-1977), membre du conseil de surveillance de Peugeot (1973).
Membre du Conseil économique et social (1969-1984), vice-président (1981) puis président (1982-1984) de la Chambre de Commerce internationale et du comité économique et social des communautés européennes (1982-1984). Il est un des fondateurs de l'Institut de l'Entreprise (1953).
A partir de 1959, François Ceyrac à habité, au Vésinet, une villa à l'angle du boulevard de Belgique et de l'avenue des Courlis, qui fut construite pour Jeanne Lanvin par l'architecte Robert Fournez. Cette maison devint un objet de scandale lorsqu'on découvrit, en 2007, qu'appartenant à l'UIMM, elle était mise gratuitement, depuis près de cinquante ans, à la disposition de F. Ceyrac.
Les dernières années de la vie de F. Ceyrac ont été marquées par diverses affaires financières ou familiales qui ont terni le souvenir de celui qui fut, selon le Medef "le témoin privilégié des évolutions de la société française, qui a accompagné pendant près de cinq décennies la modernisation du monde du travail" .
François Ceyrac est mort le 17 mai 2010 à Port-Marly (78).
...En savoir plus : Le Patron du socialAffairesInterview (INA 1979)

 


Chambareaud, Louis (1831-1905)
Jean Antoine Victor Elie dit Louis Chambareaud est né à Bordeaux le 3 juin 1831. D'abord avocat à la cour d'appel de Paris en 1855, il fut inscrit sept ans plus tard au tableau de la Cour de cassation et y devint, en 1885, conseiller de la chambre criminelle il en fut nommé le président en 1903. Etroitement mêlé aux diverses phases du procès Dreyfus (rapport sur le pourvoi formé par Emile Zola, enquête ouverte sur l'affaire en revision, loi de dessaisissement) Louis Chambareaud, comme président de la chambre criminelle, dirigea en 1904 les débats sur la nouvelle instance Dreyfus, qui se terminèrent par la déclaration de recevabilité de la demande en revision. Le «vieux Chambareaud» présida ces grands débats avec beaucoup d'autorité. Cependant, il n'en vit pas la fin.
On le signalait au Palais pour l'étendue de ses connaissances juridiques et sa réputation de criminaliste. En 1870, il fut appelé par Gambetta, son ami d'enfance, comme directeur de Cabinet, fonction qu'il occupa jusqu'au 4 février 1871. A cette période, il rencontra Alphonse Péphau, autre familier de Gambetta, originaire du Sud-Ouest leur amitié se poursuivit jusqu'à la fin de sa vie. Péphau fut témoin à la déclaration de son décès au Vésinet, dans sa maison de la Route du Grand-Pont, n°37, le 11 mars 1905.
Selon les volontés du défunt, il n'y eut pas de cérémonie à Paris ou au Vésinet. Le corps fut aussitôt transporté à Bourdeilles (Dordogne) berceau de la famille Chambareaud où les obsèques furent célébrées. Chaque fois qu'il le pouvait, le magistrat se rendait à Bourdeilles pour se livrer à son violon d'Ingres, l'exploration des riches gisements préhistoriques de la Dordogne. Ses collections furent léguées aux Musées de St Germain-en-Laye et de Périgueux. Une autre partie de ses collections (des lettres, des médailles, des papiers) alla au Musée Gambetta à Jardie.
...En savoir plus : Eloge posthumeA la mairie du Vésinet ?

 


Chaminade, Cécile (1857-1944)
Pianiste et compositrice française, Cécile Chaminade prendra ses premiers cours de chant et de piano avec sa mère. Dès l'âge de 8 ans apparaissent ses premières expériences de composition. Elle aura près de 400 pièces éditées de son vivant. À côté des œuvres orchestrales, ses œuvres les plus populaires sont les pièces pour piano dont des accompagnements de mélodies. Sa musique est claire, agréable à écouter et harmonieuse avec une couleur française typique. Elle fit une carrière importante de pianiste qui la mena notamment en Angleterre et aux Etats-Unis ou bon nombre de " Clubs Chaminade" virent le jour au début du XXe siècle.
Son catalogue de compositions est très large. Non seulement, on y retrouve des œuvres symphoniques et concertantes dont le fameux Concertstück op.40 mais aussi, des œuvres de musique de chambre, 200 pièces pour piano et plus d'une centaine de mélodies.
Officier d'Académie en 1886, officier de l'Instruction publique en 1892, elle reçut la croix de chevalier de la Légion d'honneur des mains du peintre Théophile Poilepot le 27 octobre 1913.
Elle
habita de 1865 à 1925 au 41, avenue du Président-Roosevelt dans la maison construite par ses parents. Décédée à Monte-Carlo le 13 août 1944 où elle fut d'abord inhumée, elle repose désormais au Cimetière de Passy.
...En savoir plus : BiographieEchos du passéAutographe

 


Champagne, Claude (1891-1965)
Joseph Arthur Adonaï Desparois, connu sous le nom de Claude Champagne, est né le 27 mai 1891 à Montréal. Dès l'âge de 10 ans, il étudie le piano et le solfège et, à 14 ans, il travaille le violon, son instrument de prédilection, avec Albert Chamberland. De 1906 à 1909, il obtient ses diplômes d'institutions privées puis, de 1910 à 1921, il enseigne le piano, le violon et d'autres instruments et donne des cours particuliers de théorie et d'harmonie tout en approfondissant sa connaissance des instruments.
En 1918, Claude Champagne compose sa première oeuvre d'importance, le poème symphonique Hercule et Omphale. Avec l'aide d'Alfred Laliberté, qui a reconnu ses dons pour la composition, Champagne part pour Paris où il est l'élève de André Gédalge, professeur de contrepoint et de fugue au Conservatoire de Paris qui eut aussi pour élèves Ravel, Honegger, Milhaud.
Durant son séjour en France, de 1921 à 1928, Champagne réside au Vésinet. De retour à Montréal en 1928, il partage son temps entre l'enseignement, l'administration et la composition.
De 1934 à 1942, Champagne travaille pour la Commission des écoles catholiques de Montréal comme directeur de l'enseignement musical, formant le personnel enseignant des écoles primaires pour lequel il rédigera cinq solfèges. Ensuite, il devient directeur adjoint du nouveau Conservatoire de musique du Québec, dont il aura été l'un des principaux instigateurs, contribuant ainsi à la formation d'une école québécoise de composition.
Éditeur en chef du département de publication d'oeuvres canadiennes de la société BMI Canada (1949-65) et membre d'innombrables jurys d'examen et de concours, Champagne a été un musicien influent et respecté, et un grand serviteur de la musique. Il fut témoin de l'inauguration de la salle Claude Champagne de l'École Vincent d'Indy en 1964, peu de temps avant sa mort, le 21 décembre 1965 à Montréal.
...En savoir plus : Biographie canadienneOutremontPédagogue et compositeur

 


Chantraine, Pierre (1899-1974)

Né à Lille (Nord) le 15 septembre 1899, Pierre Louis Chantraine dont le père est professeur de collège, suit des études primaires et secondaires au gré des affectations de son père, à Cambrai et à Lille, avant d'accéder aux Universités de Lille et de Paris. Agrégé de Grammaire en 1922 puis Docteur ès Lettres en 1927, il poursuit un parcours brillant mais classique d'Universitaire. Maître de conférences à la Faculté des Lettres de Lyon (1925), directeur d’études (1928) puis président de la IVe section (sciences historiques et philologiques) à l’École Pratique des Hautes Etudes (1961-1970), Maître de conférences puis professeur titulaire d’Histoire de la Langue grecque à l’Université de Paris (1938), il devient membre de Institut à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (1953). Il collabore régulièrement à la Revue de Philologie, au Bulletin de la Société de Linguistique, à la Revue critique, ...

On doit à ce grand helléniste quelques ouvrages devenus des classiques : Histoire du parfait grec (1927), L’Inde d’Arrien (1927), Edition de l’Iliade (1938-1942), Grammaire Homérique (1942-1953), Economique de Xenophon (1949), Etudes sur le vocabulaire grec (1956). Membre de l’Association des Etudes grecques et de la Société de Linguistique de Paris, il est chevalier de la Légion d'Honneur en 1949 et officier en 1961. Il est alors considéré comme « le chef incontesté en France des études de philologie grecque ».

Marié le 17 juillet 1930, avec Mlle Raymonde Cope (1904-1979), le couple aura deux enfants nés au Vésinet : Marie-Claire (1931-2020) et Jean-Marc (1936-2020). Pierre Chantraine et son frère cadet Michel ayant fait construire deux maisons « jumelles » aux 3 et 5 de l'allée Claude-Debussy (une voie privée alors nouvellement ouverte) le n°3 sera le domicile de Pierre Chantraine pendant près de 40 ans. Domicilié ensuite 38 bis rue Boulard à Paris 14e, il est mort le 30 juin 1974 à l’Hôpital International de l’Université de Paris (HIUP) boulevard Jourdan.

Sa fille Marie-Claire Chantraine, comédienne, est connue pour quelques longs métrages : Les trois soeurs (1960), Les promesses dangereuses (1956) et La cage aux souris (1954). Elle a joué au théâtre dans la troupe de Jean Anouilh et dans des émissions de télévision (La Caméra explore le Temps). Née au Vésinet le 27 mai 1931, elle y a séjourné jusqu'à sa mort le 24 novembre 2020.

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Chassinat, Emile (1868-1948)

Né à Paris (5e) le 5 mai 1868, Emile Gaston Chassinat, dont le père est graveur et la mère modiste, commence à travailler dès quatorze ans comme ouvrier à l'Imprimerie nationale.

Amené à étudier les langues anciennes avec Gaston Maspero à l'École pratique des Hautes Études, pour améliorer ses compétences en typographie, il passe le baccalauréat et s'initie aux langues classiques. Finalement diplômé de l'École pratique des Hautes Études, il est attaché au département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre. Membre de l'Institut français d'archéologie orientale (IFAO) à 27 ans (1895) il en devient le directeur, à 31 ans, pour une période de treize ans au cours de laquelle il y opère de nombreux changements, installant en particulier l'institut dans le palais Mounira (1907). Il crée la grande imprimerie de l'Institut pourvue d'une fonte hiéroglyphique complète (7000 signes) qui publiera les magnifiques livres dont on se sert encore quotidiennement et, pour le Service des antiquités, l'inestimable Catalogue général du musée du Caire. Pendant son mandat, l'IFAO devient ce qu'il est resté : un grand institut, ouvert à toutes les périodes de l'histoire de l'Égypte et qui a donné au monde scientifique des publications inestimables, notamment celles de milliers de pages de textes hiéroglyphiques. Chassinat reçoit la Légion d'Honneur en 1909 mais, en 1912, il doit quitter la direction de L'IFAO.

La spécialité d'Émile Chassinat fut l'épigraphie ptolémaïque. Il a publié une trentaine d'ouvrages, dont 5000 pages de textes hiéroglyphiques inédits. Sans lui, des chapitres entiers de la religion égyptienne n'auraient pu être écrits. Point d'égyptologue contemporain qui n'utilise régulièrement ses publications. Pourtant, il a subi tout au long de sa vie des problèmes financiers, frustré de la juste reconnaissance que méritait une telle œuvre ! Pour la postérité, il figure au nombre des plus grands égyptologues français et son œuvre n'a pas vieilli. Ses dernières années furent pénibles, le manque de ressources matérielles se conjuguant à une grande solitude. Le savant infatigable s'attela cependant sans se décourager à son grand œuvre, Le Mystère d'Osiris au mois de Khoiak (daté du Vésinet, février 1948), qui parut vingt ans après sa mort, survenue le 26 mai 1948.

La plupart de ses principaux ouvrages sont datés et signés du Vésinet où, vers 1910, il avait fait l'acquisition d'une maison au 14bis avenue du Grand-Veneur. Sa mère, veuve depuis 1898, y a passé les dernières années de sa vie. Emile Chassinat lui-même y a travaillé entre ses séjours au Caire et à partir de 1935 qui marque la fin de ses missions en Egypte jusqu'à sa mort. Il a fait partie du Syndicat d'Initiative du Vésinet à l'époque des premiers efforts pour obtenir le classement des lacs et des rivières.
Emile Chassinat, son épouse et ses parents sont inhumés dans le cimetière communal [section 6, n°1568].

...En savoir plus : Biographie à l'INHAVie et Œuvre d'Emile Chassinat

 


Chevallier, Jacques (1921-2009)

Jacques Etienne Chevallier est né le 28 décembre 1921 à Vendôme (Loir-et-Cher) où son père, chirurgien fondateur d'une clinique renommée, fut maire, conseiller général et député. Après des études au Lycée Ronsard de Vendôme, à l'École Polytechnique et à l’École nationale supérieure du Génie maritime, Jacques Chevallier entame une carrière d'ingénieur militaire à l’Arsenal de Bizerte (1945-47), à l’Arsenal de Toulon (1947-51), au service des appareils moteurs à l’Etablissement des constructions et armes navales d’Indret (1951-59). Chef du groupe puis du département de propulsion nucléaire du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de 1959 à 1968, il devient président-directeur général (1969-72) puis administrateur et président d’honneur de la Compagnie centrale d’études industrielles (Cocei) filiale du CEA. De 1972 à 1986, il est directeur des applications militaires du CEA puis Délégué général pour l’Armement (1986-88). Il occupera quelques fonctions politiques comme chargé de mission auprès d'André Giraud, ministre de la Défense, entre 1986 et 1988.

Parmi ses travaux les plus notables figurent la mise au point des premiers sous-marins nucléaires français notamment du Redoutable ; la réalisation du prototype-à-terre (PAT) et du moteur nucléaire des sous-marins nucléaires français.

Marié le 28 septembre 1945 à Mlle Josiane Chédouteau (1926-2016) fille d'un officier d'administration de la Marine. Ils auront cinq enfants : Anne, Ariette, Elisabeth, Marielle, Jean-Christophe. Ils ont habité au 93 allée du Lac-Inférieur, au Vésinet.
Grand officier de la Légion d’honneur, Jacques Chevallier est mort le 11 décembre 2009 à 87 ans à Vendôme, sa ville natale qui lui a rendu hommage comme le « père de la propulsion nucléaire française ». La Marine nationale n'est pas en reste puisque le premier des quatre bâtiments ravitailleurs de forces (BRF) construits dans les Chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire, entré en service en mars 2023, porte désormais le nom de Jacques Chevallier.

...En savoir plus : Hommage de VendômeLe BRF Jacques Chevallier La propulsion nucléaire par J. Chevallier (1991)

 


Chivot, Henri Charles (1830-1897)
Auteur dramatique, né à Paris le 13 novembre 1830, fils de Henri Chivot et Marguerite Cornat. Clerc d'avoué à l'âge de dix-huit ans, il entra en 1852 au service de la Compagnie des Chemins de fer de Paris Lyon Méditerranée, à laquelle il restera attaché jusque vers 1880, en qualité de chef de bureau du secrétariat de la direction générale.
Sa carrière artistique débuta par une collaboration avec Marc-Michel qui l'aida à composer une trilogie de pantalons, vaudeville en un acte, joué avec succès au Palais-Royal le 18 novembre 1855. Puis il donna seul, le 14 mai 1857, aux Folies-Dramatiques, Sous un hangar, vaudeville également en un acte. Sa rencontre avec Alfred Duru, enfant des Batignolles comme lui et collaborateur occasionnel d'Eugène Labiche, en fît, selon le mot de Pierre Larousse, " le Palaprat de ce nouveau Brueys" . Dès lors, il ne cessa de travailler pour le théâtre. Les deux amis, inséparables, enchaînèrent les pièces de vaudeville qui firent les beaux soirs des Folies-Dramatiques, des Théâtres des Variétés ou du Palais-Royal.
En 1865, associé à Vernoy de St-Georges, Chivot s'essaya à l'art lyrique en proposant à Frederick von Flotow le livret d'un opéra comique en deux actes, Zilda ou la Nuit des Dupes, qui fut joué aux Bouffes Parisiens. Il récidiva quelques mois plus tard avec son compère Duru, sur une musique de Florimond Hervé (Les Chevaliers de la Table Ronde, 1866). Mais la postérité leur sera assurée quelques années plus tard avec les livrets des succès de Charles Lecocq [1832-1918] (Fleur de thé, 1868 Gandolfo, 1869 Les Cent Vierges, 1872) Edmond Audran [1842-1901] (Les Noces d'Olivette, 1879 La Mascotte, 1880 Le Grand Mogol, 1884) et bien sûr Jacques Offenbach
[1819-1880] (l'Ile de Tulipatan, 1868 La fille du Tambour-Major, 1879), ou encore Robert Planquette (Surcouf, 1887).
Après la mort d'Alfred Duru en 1889, à l'âge de soixante ans, Henri Chivot cessa d'écrire. Marié à Noémie Legrand, il habita avec elle durant une vingtaine d'années, au 57, avenue du Chemin-de-fer RG (actuellement av. Emile-Thiébaut). Il est mort au Vésinet le 18 septembre 1897 et il y est inhumé comme son fils, Charles Chivot (1866-1941) peintre et sculpteur qui lui aussi, vécut au Vésinet.
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En savoir plus : Une lettre Œuvres complètes de Henri ChivotLe misanthrope du Vésinet

 


Clavery, Amédée (1870-1928)
Prosper Charles Amédée Clavery est né le 15 janvier 1870 à Paris, troisième d'une famille qui comprendra neuf enfants. Ses parents, Paul Clavery, alors rédacteur aux Affaires Étrangères et Marie Philiberte Terron, son épouse, fille du bâtonnier de l'Ordre des avoués de Paris, vinrent s'installer au Vésinet, d'abord pendant la belle saison, comme l'usage en était fréquent à l'époque, puis de manière permanente. Ils habitèrent successivement boulevard du Midi (Président-Roosevelt maintenant) 24, route de la Croix 30, rue Latérale à partir de 1881 et enfin, 24, rue du Chemin-de-Fer RD (l'actuelle avenue Gallieni). Paul Clavery fut président du Conseil paroissial et d'autres associations locales (Croix-Rouge, Secours mutuels, brancardiers...). Mme Clavery s'occupa de diverses œuvres de bienfaisance et notamment de la crèche Marie, fondée par Mme Pallu. Après ses études à Condorcet, le futur général Clavery s'engagea à 18 ans dans l'infanterie, à Rouen. Il passa quarante années sous les drapeaux, presque exclusivement en Algérie, au Maroc et dans le Sahara. La connaissance qu'il avait ainsi acquise des populations arabes et berbères, de leurs chefs, de leur langue et de leurs mœurs, comme de la situation politique et militaire de ces contrées, conduisit les autorités à lui confier en 1926 la responsabilité du vaste territoire sur lequel il devait trouver la mort
le 8 décembre 1928, dans la région de Colomb-Béchar.
Pendant deux ans (novembre 1916 - avril 1919), il se distingua au front, notamment devant Verdun et sa promotion, en 1917, comme officier de la Légion d'honneur est ainsi justifiée: " officier supérieur très distingué. Le 16 décembre 1916 (Verdun), a conduit les opérations de première ligne du régiment avec une rare compétence provoquant, par une série de mesures judicieusement prises, la chute de plusieurs centres de résistance ennemie (Douaumont)" . Il fut d'ailleurs blessé à Douaumont. En 1920, il reçut la cravate de commandeur de la Légion d'honneur.
...En savoir plus : Echos du passé Hommage au Général Clavery Evocation du Général Clavery

 


Clavery, Édouard (1867-1949)
Joseph Louis Édouard Clavery est né à Paris (9e) le 23 avril 1867. Il est le frère aîné du précédent. Après des études au lycée Condorcet puis à la Sorbonne, à l'École des Sciences Politiques, il est licencié en droit. Il va suivre l'exemple paternel et faire une brillante carrière de diplomate entamée en 1889 comme attaché autorisé à la direction des affaires commerciales et consulaires. Après quelques emplois au ministère du Quai d'Orsay et la participation à diverses missions diplomatiques, il est nommé Consul général de France à Cadix, en Espagne, durant toute la première guerre mondiale (1912 à 1920). C'est un poste délicat dans le « nid d'espions » que constitue alors la ville portuaire neutre de Cadix. Il est ensuite promu Ministre plénipotentiaire de France (ambassadeur) à Quito en Équateur (1920 à 1925) puis à Bogota en Colombie (1925 à 1928).
De retour en France en 1928, il se consacre à l'écriture. Notamment, il s'attache à faire connaître la carrière exemplaire de son frère, le général Clavery (voir notice ci-dessus), dont une rue du Vésinet porte le nom. Il a laissé de nombreux articles traitant de questions coloniales et diplomatiques, notamment en ce qui concerne l'Extrême-Orient et l'Amérique latine, dans la Revue des Ambassades, le Génie français, la Revue de l'Institut Napoléon, la Revue du Comité France-Amérique. Mais aussi, dans le Bulletin des Conseillers municipaux de Seine-et-Oise, il publie des articles sur l'histoire du Vésinet (les premiers du genre depuis l'érection de la colonie en commune) et sur des questions d'urbanisme.
Élu en 1929 sur la liste d'Union républicaine d'Henri Cloppet, il sera son 2e adjoint puis, après la mort de Cloppet, il sera le premier adjoint de ses deux successeurs. Il conservera cette fonction jusqu'aux remaniements du Conseil décidés par le gouvernement de Vichy en 1941, assurant l'interim du maire pendant l'exode du conseil municipal en juin 1940.
Édouard Clavery appartenait à diverses associations et sociétés savantes : membre de la Société d'économie politique à partir de 1908, correspondant de l'Académie nationale d'histoire de Quito, membre de la Société des américanistes de Paris, de la Société franco-japonaise, de la Société des Gens de Lettres, de l'Académie diplomatique internationale...
Officier de la Légion d'Honneur, Commandeur du Nichan Iftikhar et titulaire de nombreuses décorations étrangères, Édouard Clavery a habité à plusieurs adresses au Vésinet (voir notice précédente). Il est mort à son domicile, 24, avenue Gallieni, le 7 janvier 1949. Ses obsèques à l'église Ste Marguerite réunirent de nombreuses personnalités. il est inhumé au cimetière de Montmartre dans une sépulture de famille.
...En savoir plus : La famille Clavery Le Vésinet quatre-vingts ans après sa création

 


Clouzot, Marianne (1908 - 2007)
Marianne Clouzot est née le 6 août 1908 au Vésinet, dans une vaste villa louée par sa grand'mère au 1, boulevard Carnot.
A 10 ans, elle vend ses premiers dessins. Son père, célèbre critique d'art, l'encourage et lui enseigne la technique de l'aquarelle.
Peintre à ses débuts, elle pratique aussi la céramique d'art religieux avec Paul Pouchol. Exposant aux Salons d'Automne, des Décorateurs Indépendants et de l'Imagerie, elle a illustré de nombreux ouvrages parmis lesquels Clara d'Ellébeuse, Almaïde d'Etremont et Pomme d'Anis, Jean de Noarrieu, de Francis Jammes, Sylvie, de Gérard de Nerval, Le Blé en herbe, de Colette, Les Métamorphoses, d'Ovide elle a publié un album de douze eaux-fortes: Jeunesse, avec un avant-propos de Gérard d'Houville ainsi que de nombreux livres pour les enfants (85 volumes seront illustrés de 1950 à 1979). Elle a aussi illustré et édité elle-même Le Cantique des Cantiques, La Jeune Parque de Paul Valéry, L'Hypocrite sacré de Gabriel Audisio, Notes algériennes de Colette, Elégies et sonnets de Louise Labé.
De 1935 à 1960, elle collabore avec le couturier Jacques Heim pour qui elle dessinera notamment des décors de tissus.
De 1969 à 1972 Marianne Clouzot anime des émissions pour l'ORTF avant de revenir aux arts plastiques. Découvrant tardivement l'art non figuratif, elle se passionne alors pour les collages abstraits en papier de couleurs ou des maquettes d'oiseaux et de sirènes en métal découpé. En 1983 elle a été promue Chevalier des Arts et Lettres.
Elle est décédée le 23 juillet 2007, lors d'un séjour en Touraine.
...En savoir plus : Biographie Cantique des Cantiques

 


Comerre, Léon (1850-1916)
Léon François Comerre naquit à Trélon, Nord le 10 octobre 1850. Il poursuivit des études artistiques brillantes à Lille, avec entre autre Alphonse Colas comme professeur. A Paris, en 1868, il entra dans l'atelier de Cabanel, puis se fit admettre à l'Ecole des Beaux-Arts. Peintre académique par excellence, il obtint de nombreuses récompenses. Il séjourna en Belgique, en Hollande et en Grande Bretagne. Grand prix de Rome en 1875, il travailla en l'Italie de 1876 à 1879.
Peintre des scènes d'histoire ou de légendes et portraitiste réputé, iI se caractérise par un dessin correct et soigné, académique, un coloris sombre et une touche délicate. Exposant régulièrement au Salon, il y reçut plusieurs récompenses (Cassandre, 1875 Samson et Dalila, 1881).
Portraitiste de renom, il se fit aussi une spécialité d'oeuvres monumentales, recevant plusieurs commandes officielles, pour la mairie du IVe arrondissement de Paris (1886), le théatre de l'Odéon, la Préfecture du Rhône. Sans oublier de nombreuses récompenses aux expositions étrangères, notamment des médailles à Philadelphie en 1876, à Sydney en 1879, à Melbourne en 1880, à l'Exposition universelle d'Anvers, en 1881.
En 1883, Léon Comerre découvre le Vésinet. Il y vient chaque semaine, aménageant un vieux bâtiment de ferme, construisant des écuries pour ses chevaux Pierrot et Etoile (les noms de deux de ses principales oeuvres), ainsi qu'un atelier immense au fond d'un grand jardin, au 38, avenue Horace-Vernet. Tout en gardant son atelier de Paris, rue Ampère, iI travaille au Vésinet, amenant ses modèles, puis s'y installe en famille, s'intéressant à la ville naissante, dont il sera Conseiller municipal de 1904 à 1908. Il fonde à Paris la Coopérative des Artistes et meurt en 1916 laissant une œuvre importante. Il était officier de la Légion d'honneur.
...En savoir plus : BiographiePierrotEtoileBiographie (album Mariani)

 


Contamin, Victor (1840-1893)
Victor Contamin nait à Paris (3e) le 11 juin 1840. Elève de l'École Centrale des Arts & Manufactures (1857-1860) il en sort second. Après une première expérience professionnelle en Espagne, il intègre la Société des Chemins de Fer du Nord où, rattaché au département responsable des voies, il sera successivement promu inspecteur, ingénieur (1876) puis ingénieur principal (1890). Simultanément, il enseigne la mécanique appliquée à l'École Centrale de 1865 à 1873. En 1874, il publie un Cours de Résistance Appliquée qui fera autorité et il devient titulaire de la chaire de Résistance Appliquée de l'Ecole Centrale jusqu'en 1891.
Comme expert reconnu en matière de résistance des matériaux, Contamin est désigné responsable, à partir de 1886, du contrôle de toutes les structures métalliques de l'Exposition Universelle de 1889. Il étudie tous les plans, tous les projets en termes d'exigences de résistance pour les bâtiments. Il est également en charge de la réception des matériaux, des essais de résistance et du suivi de la construction des structures de fer. Son approbation de la qualité des matériaux, de la production de l'atelier et du travail sur place sont nécessaires à la libération des fonds publics. Rôle peu connu du public, Contamin et son équipe ont vérifié tous les calculs et toutes les installations métalliques, y compris les 300 mètres de la tour de Gustave Eiffel ou encore la Galerie des Machines de
Ferdinand Dutert.
Contamin est aussi l'un des pionniers de l'utilisation du béton armé, dans l'édification entre 1894 à 1897 par Anatole de Baudot de l'église Saint-Jean-de-Montmartre à Paris, dont il avait contribué à la conception.
Victor Contamin est mort dans sa résidence d'été du Vésinet, 31 route du Grand Lac, le 23 juin 1893, à peine âgé de cinquante trois ans. Il était officier de la Légion d'honneur. Il est inhumé au Cimetière du Père-Lachaise.
...En savoir plus : Eloge funèbre

 


Corvisart, Scipion (1790-1866)
Scipion Charles Louis Corvisart est né le 20 octobre 1790 à Dixmont dans l'Yonne, fils de Louis Honoré, avocat au parlement et Edmée Boursier son épouse. En mars 1804, il entre aux Pages (de la future Maison de l'Empereur) grâce à la recommandation de son oncle Jean-Nicolas Corvisart, médécin personnel de Napoléon Bonaparte mais aussi un des cliniciens les plus réputés de son temps, professeur au Collège de France, membre de l'Institut.
En 1808, Scipion rejoint comme sous-lieutenant le 2e régiment de Carabiniers puis l'année suivante, comme lieutenant, le 1er Cuirassiers avec lequel il fait la campagne d'Autriche. Il est blessé à Wagram le 6 juillet 1809. Capitaine au 3e Cuirassiers en 1812, il fait la campagne de Russie comme aide de camp du général Excelmans et reçoit la Légion d'honneur. Puis, avec le 12e Cuirassiers, il participe aux Campagnes de Saxe (1813) et de France (1814) comme Chef d'Escadron.
Fait officier de la Légion d'honneur le 15 février 1815 par le roi Louis XVIII (deux semaines avant le retour de Napoléon), il participe à la campagne de Belgique. Licencié avec l'Armée de la Loire en septembre 1815, il est mis en « demi-solde ». En 1820, il épouse Joséphine Marguerite Aynard. Au décès de son oncle Jean-Nicolas dont par sa tendresse il adoucit les amertumes de ses dernières années, et qui a fait de lui son fils adoptif, il reçoit l'héritage et le titre de baron décerné par l'Empereur à son médecin. Il vit de ses rentes et collectionne les tableaux modernes.
Très affecté par la mort de sa femme à Paris en 1852, le baron Corvisart se retire dans ses terres en province. A sa mort, le 10 décembre 1866, l'Industriel de St-Germain qui lui rend hommage, nous apprend que « depuis la création du Vésinet, le baron Corvisart venait y passer tous les étés en villégiature comme hôte et protecteur affectueux d'une famille d'anciens serviteurs dévoués [Agnan et Ernestine Grenier], qu'il voyait avec plaisir et intérêt prospérer dans un fort bel établissement bien connu sur la place du village, et auquel il leur avait permis de donner le nom historique de Pavillon Corvisart » (1, place du Marché). Le vieil homme est décrit comme « des plus aimables, d'une instruction réelle, intéressant causeur, affable avec tous, et ayant toujours un mot agréable ou affectueux à dire à ceux qui l'approchaient ».
Après sa mort sans descendance, le titre de baron Corvisart sera reversé (décret du 1er juin 1867) à un lointain cousin, Lucien Corvisart, devenu par un curieux hasard, médecin ordinaire de Napoléon III qu'il suivra en exil.
...En savoir plus : Généalogie des Corvisart

 


Cotelle-Clère, Marie-Josèphe (1914-2005)
Née à Caen le 19 mars 1914, Marie-Josèphe Elisabeth Clère manifeste très tôt une aptitude pour les arts plastiques, encouragée par sa grand'mère. Mais sans doute à cause de son père, colonel, hostile à la voir s'engager dans cette voie, elle n'entame une carrière artistique que tardivement. Elle suit les cours de l'école des Beaux-Arts de Besançon en 1942-43 où elle obtient le prix de modelage et de sculpture. Elève de Grange, elle se définit elle-même comme guidée par le « désir de faire vivre » … « de créer sans souci des modes, des tendances et de l'opinion ». Mariée à Emile Cotelle, en 1948 elle obtient la médaille de bronze du Salon des Artistes français pour un buste du Général Leclerc, fort prisé du public et du Président Auriol. Autres œuvres marquantes : une tête de Victoire, un Génie, l'Ecce Homo (crypte du Sacré-Cœur de Montmartre), un Charles de Foucauld qui dégage force et profonde spiritualité, un buste de Rodin (Orléans), de Paul Fort (Meaux), de Jean-Paul II (Nonciature de Paris). Marie-Josèphe Cotelle-Clère est également l'auteur d'un bas-relief, Notre Dame des flots à Mers-les-Bains et de la reproduction du Suaire de Turin (Eglise de Criel).
Très attachée à transmettre le goût du Beau et de l'enthousiasme, elle sera pendant vingt ans, de 1981 à 2001, présidente du Salon de l'Ecole Française, pour « défendre avec constance une forme classique de l'art et de promouvoir les œuvres de jeunes artistes ».
Elle a résidé longtemps à Chatou, avenue Foch. Elle y a sculpté le monument dédié aux 27 martyrs, situé dans les jardins de l'Hôtel de Ville ainsi que le groupe de jeunes danseuses à l'entrée de l'école Victor Hugo ou encore le chemin de Croix de la nouvelle église Sainte-Thérèse. Au musée Fournaise, on peut voir le buste en terre cuite d'Auguste Renoir qu'elle admirait. Elle a aussi exposé souvent à la Chapelle St Léonard de Croissy.
Au Vésinet, où elle acheta, en 1972, le vaste atelier occupé jadis par Léon Comerre, au 38 avenue Horace-Vernet, elle travailla plus de 30 ans. On notera qu'elle avait restauré les têtes vandalisées des trois sirènes de Gémignani, dans l'Ile des Ibis. Elle est décédée le 12 janvier 2005 à Mérignac (Gironde).
...En savoir plus : Les ateliers de Mme Cotelle-Clère

 


Courvoisier, Charles (1876-1933)
Charles Courvoisier est né le 6 aout 1876 à Fleurier, Canton de Neuchatel, en Suisse. Il est le fils de Jean Courvoisier (1843-1890) & Charlotte Berthoud (1847-1918) héritière de la Banque du même nom. Neveu d' Edouard Berthoud qui dirige alors l'affaire familiale, il accède avec son frère Jean-Louis (1874-1947) aux commandes de la banque Berthoud qui devient ainsi, en 1910, la banque Courvoisier-Berthoud. Il a épousé une arrière cousine, Jeanne Berthoud (Son arrière-arrière-grand-père est aussi l'arrière-grand-père de sa femme).
Au début du XXe siècle, Jean-Louis et Charles Courvoisier deviennent fidèles villégiateurs du Vésinet. Ils occupent diverses villas avant de se fixer au 5 avenue du Belloy vers 1910 où Charles résidera régulièrement et où une de ses filles verra le jour.
Charles fut aussi président de la Société helvétique de bienfaisance, trésorier général de la Cité des Fleurs à Neuilly, et à l'origine de diverses actions philanthropiques. Au Vésinet, il contribua à l'édification de la Maison du Combattant et fit construire à ses frais le vestiaire du stade de football de la rue de Verdun.
Il est mort à Neuchatel le 9 mars 1933.
...En savoir plus : Les origines de la Banque Courvoisier Berthoud & Cie

 


Couverchel, Alfred (1834-1867)
Né le 27 janvier 1834 à Marseille-en-Beauvaisis dans l'Oise, Alfred est le dernier fils de Georges Couverchel et Joséphine Villard. Il fut l'élève de Horace Vernet à Paris, puis de l'Ecole des Beaux-Arts. Au cours de voyages en Afrique et en Orient, il trouve l'inspiration de scènes de bataille et de compositions équestres qui plaisent à l'Empereur qui lui en achètera plusieurs pour les palais impériaux ou des bâtiments publics.
En 1863, Alfred Couverchel, jeune artiste à la mode, acquiert un lot au Vésinet, au 33, avenue de la Princesse, et s'empresse d'y faire édifier une grande maison et un atelier à la mesure de ses toiles monumentales. Il y installe ses parents et plusieurs membres de sa famille et y organise des fêtes somptueuses pour célébrer ses succès. Avec sa sœur, Claire, il offre des oeuvres d'inspiration religieuse à Sainte Marguerite du Vésinet lors de sa consécration en 1865 et à l'Eglise de St Germain. Il meurt subitement, le 1er septembre 1867 au Vésinet (Commune de Chatou). Sa jeune renommée ne survivra pas à l'Empire.
...En savoir plus : Biographie Les toiles de Sainte Marguerite

 


Croze, J.-L. (1869-1955)
Joseph Léopold Marie Louis Croze est né le 23 août 1869 à Viviers en Ardèche. Avant la première guerre mondiale, journaliste, auteur dramatique et critique théâtral pour La Vie Théâtrale, J.-L. Croze devient critique cinématographique pour la revue Comœdia. Sous-lieutenant de réserve, il est mobilisé en août 1914. Dès le 15 août, le lieutenant Croze fait tenir au général Gallieni un projet qui sera à l’origine de la création du Service cinématographique de l’armée (S.C.A.). Le projet ne se concrétise qu’en février 1915, par l’adjonction d’une section "cinéma" au service photographique déjà existant. Cette dernière section regroupe plusieurs opérateurs mobilisés appartenant aux quatre grandes firmes de l'époque : Pathé, Gaumont, Éclair et Éclipse. Croze est désigné pour diriger ce service photographique et cinématographique de l’armée (S.P.C.A.) qui enregistrera pendant la guerre 150 000 photographies et 250 000 mètres de pellicule. J.-L. Croze a écrit ses souvenirs sur cette période.
Croze et son épouse (née Lucie Antoinette Motte) possédaient une résidence d'été au Vésinet. Auteur de l'argument d'un Ballet en un acte et trois tableaux composé par Camille Saint-Saëns en 1898 et intitulé Javotte, Croze donnera le nom de Villa Javotte à sa propriété vésigondine désignée ainsi dans divers annuaires mondains du début du XXe siècle mais dont on ne connait pas l'emplacement.
Veuf en 1902 de sa première épouse, Croze se remarie en 1904 avec Marie-Caroline Blanchot, fille d'un ancien commandant militaire du Sénat. Celle-ci, éblouie par les bénéfices réalisés par les casinos, se laisse entraîner à confier une importante somme en valeurs à un certain M. Izoard qui se proposait lui-même, avec un troisième personnage, de monter un casino au Vésinet. Malheureusement, survint la fameuse circulaire Clemenceau interdisant le jeu en France, et tout l'argent fut perdu. Il y eut procès. Madame Croze récupéra sa mise. Le "Casino des Ibis" inauguré en juillet 1906 n'en garda que le nom. Croze divorcera après la guerre et quittera Le Vésinet.
Il convolera encore deux fois, avec une actrice du cinéma muet, Denise Lorys en 1924 et enfin avec Louise Dulon en 1940.
J.-L. Croze qui fut vice-président de l'Association des courriéristes de théâtre était officier de la Légion d'Honneur (1939).
Il est mort à Paris (9e) le 5 septembre 1955.
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..En savoir plus ; Javotte

 


D'Auriac, Eugène (1815-1891)
Né à Toulouse le 17 octobre 1815, fils de négociant, Philippe Eugène Jean Marie D'Auriac fait ses études à Paris, au collège Bourbon et suit les cours de l' École des Langues Orientales vivantes. Admis à la Bibliothèque nationale, comme surnuméraire en 1838, titularisé en 1840, il occupe cette position modeste jusqu'à la fin de l'Empire. Il devient par la suite conservateur-adjoint au département des imprimés. Eugène D'Auriac débute dans le journalisme en 1839 et collabore à un grand nombre de journaux et de publications périodiques diverses (La Réforme, Le Capitole). Attaché au journal Le Siècle dès sa fondation, il y rédige des Éphémérides historiques quotidiennes (durant plus de 20 ans) et une quantité d'articles d'érudition historique, réfutant par exemple la légende des « Bourgeois de Calais », due à Froissard. Son plus grand succès est peut-être sa biographie de D'Artagnan, capitaine-lieutenant des Mousquetaires, sa vie aventureuse, etc. (1847, 2 vol.) qui sera rééditée en 1854 et en 1993. On peut citer aussi Recherches sur l'ancienne cathédrale d'Alby (1851), une Histoire anecdotique de d'industrie française ( 1855), un Essai sur la boucherie de Paris (1861) ; Nouveau guide du voyageur en Belgique et en Hollande (1864); La Reddition de Bordeaux sous Charles VII (1865); un Guide pratique aux bains de mer de la Manche et de l'Océan (1866); Le Dessin antique, histoire des cartes (1868) ; L'Avant-dernier siège de Metz en l'an 1652 (1874). On lui doit aussi d'innombrables notices biographiques. Membre de plusieurs académies et de sociétés savantes de province, Eugène D'Auriac reçoit la Légion d'Honneur en 1870. En 1890, il prend sa retraite après 50 ans de services avec le titre de Conservateur honoraire de la Bibliothèque nationale.
Marié en 1847 à Adèle-Marie Voidel, petite-fille d'un député à la Constituante, il est père de deux fils : Jules, consul général de France, préfet honoraire et Victor, conservateur adjoint à la Bibliothèque nationale. La famille D'Auriac possédait au Vésinet, au 30 rue Ernest-André, une petite maison (qui n'existe plus) qu'elle habitait en été et où Eugène D'Auriac est mort le 14 juin 1891. Les obsèques furent célébrées au Vésinet et l'inhumation au cimetière du Montparnasse.
Selon le Dictionnaire des familles françaises anciennes, la famille d'Auriac (comtes d'Auriac) serait très ancienne avec pour armes « d’azur à deux lions d’or, armés et lampassés de gueules, affrontés et tenant chacun une lance d’argent, la pointe en haut. »
...En savoir plus : Nécrologie

 


 De Gaulle, Charles (1890-1970)
C'est à l'Ermitage du Palais Rose, alors la propriété de M. Scrive, que séjourna, du 12 au 15 mai 1940, le Colonel de Gaulle, le poste de commandement de la 4e Division Cuirassée (en formation) ayant été fixé au Vésinet, 34, boulevard Carnot, dans la villa La Gouvrière. Dans ses Mémoires de Guerre, il écrit : " ...Le 11 mai, je reçois l'ordre de prendre le commandement de la 4e Division cuirassée, qui, d'ailleurs, n'existe pas, mais dont les éléments, venus de points très éloignés, seront mis, peu à peu, à ma disposition. Du Vésinet, où est d'abord fixé mon poste, je suis appelé, le 15 mai, au Grand Quartier Général pour y recevoir ma mission". Le jour même, il ordonne le transfert de son PC à Bruyères, près de Laon.
De Gaulle connaissait probablement déjà Le Vésinet. Dans ses Notes et Carnets, à la date du 23 décembre 1918, on peut lire, dans une lettre du capitaine de Gaulle à son père, qu'il compte rendre visite, l'après-midi même, à son frère Xavier hospitalisé à l'Hôpital Temporaire n°64, au Vésinet.
...En savoir plus : Charles de GaulleLe Palais Rose • La Gouvrière • La Villa Beaulieul'Hôpital Temporaire n°64 • De Gaulle au Vésinet 

 


De Gennaro, Gaetano (1890-1959)

Gaetano De Gennaro est né à Naples (Italie) le 1er mai 1890. Il étudie la peinture avec son oncle, Luis Barone à Naples. Avant la première guerre mondiale, il vient à Paris, pour étudier avec Albert Besnard (1849-1934) dont l'influence est manifeste dans son travail. Il étudie aussi la sculpture à Grenoble avec Urbain Basset (1842-1924) et au Collège des Beaux-Arts de Nice avec Alexis Mossa (1844-1926). Il ne retournera plus dans son pays natal et connaitra l'exil en Suisse, en France, en Angleterre, en Irlande et au Brésil. Veuf d'un premier mariage avec une napolitaine, Thérèse Ricciardi qui lui a donné un fils, Gaston Gaétan en 1915 et morte de la grippe en 1918 à l'hôpital de la Charité, Gaetano De Gennaro se remarie à Paris en 1919 avec Edmée Suzanne Baze. Il vit et travaille dans le quartier de Montmartre.

En 1936, il séjourne durant quelques mois au Vésinet avec son fils au 33 route de La Borde, la demeure d'un oncle napolitain récemment décédé. Le caveau établi à cette occasion au cimetière municipal du Vésinet recevra les défunts de la famille sur plusieurs générations, en particulier Thérèse Ricciardi exhumée du cimetière de Bagneux en janvier 1936 pour être inhumée au Vésinet.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, De Gennaro vit en réfugié en Irlande de 1940 à 1946. Il y peint de nombreux portraits, principalement des pastels, parmi lesquels ceux d'Irlandais célèbres : Sean Keating (son confrère), Margaret Burke Sheridan (artiste lyrique dont le portrait est exposé au Gaiety Theatre) et Douglas Hyde, premier président de l'Irlande (dont le portrait est exposé à Áras an Uachtaráin, la résidence du président). En 1942, une monographie consacrée aux œuvres de Gaetano De Gennaro, Pastels and paintings, a été publiée à Dublin. En 1943, une exposition individuelle a été présentée à l'hôtel Shelbourne à Dublin. Les œuvres de De Gennaro sont conservées dans diverses collections publiques irlandaises : Crawford Municipal Gallery à Cork, Hugh Lane Municipal Gallery et National Gallery of Ireland toutes deux à Dublin.

En 1946, après un bref retour en France, Gaetano De Gennaro émigre (seul) au Brésil où il enseigne la peinture et la sculpture. Il meurt à Sao Paulo, le 21 mai 1959.

 


De Noter, David (1818-1892)

David Emile Joseph De Noter est né le 26 juin 1818, à Gand, en Flandre alors intégrée au Royaume des Pays-Bas. Il appartient à une famille de peintres. Petit-fils de Pierre François De Noter (professeur d'architecture et de perspective à l'Académie des Beaux-Arts de Malines), fils de Jean-Baptiste De Noter (peintre d'aquarelles ainsi que de toiles à l'huile). Son oncle Pierre-François le Jeune était peintre de vues à l'italienne, ses deux cousines, Anne-Marie et Joséphine, peintres de fleurs et un de ses cousins, Auguste-Hermann peignait des paysages et des animaux.

En 1831, à 13 ans, David devient l'élève de Van Der Elst puis il entre à l'Académie Malinoise des Beaux-Arts. Il y remporte divers premiers prix. Dès ses vingt ans il expose au salon de Bruxelles L'atelier de Snyders, ce qui lui vaut un Grand Prix. Ce tableau est aujourd'hui au Musée de Malines. A partir de 1834 on trouve son nom dans les catalogues.

En 1842 il fait partie du petit nombre de peintres qui se voient accorder par le gouvernement belge un encouragement particulier. En 1845 il reçoit une médaille d'or.

En 1851, David reçoit la visite du souverain Portugais qui le fera Chevalier de l'Ordre du Christ. En 1854 lors de l'exposition nationale à Bruxelles il obtient une médaille d'or et participe au Salon de Paris (1853, 1854, 1855 et 1864) ainsi qu'à l'exposition historique de l'Art Belge (de 1830 à 1880). David ne peint pas seulement à l'huile et à l'eau, il est aussi connu comme peintre de pastel, lithographe et graveur sur bois.

Marié à Gand le 25 novembre 1845 avec Clémence Wauters, dont il aura 7 enfants, David quitte la Belgique en 1864 pour s'installer à Paris chez le peintre Jules A. Goupil (1839-1883) tandis qu'il fait construire au Vésinet, Commune de Chatou, boulevard de ceinture, rive droite (à côté de Wood Cottage) une « maison de campagne avec donjon, parc, jardin d'agrément, grands arbres, massifs, pelouses, etc. sur 7330 m² » où il vit jusqu'en 1868. Cette année-là, David de Noter perd un de ses fils, Henri-Louis David, âgé de 19 ans, victime d'un accident de chasse. Très affecté, David quitte alors la France pour l'Algérie, où il se fixe définitivement avec sa famille, à Belcourt campagne Carrus, commune de Mustapha où il demeurera jusqu'en 1878. Naturalisé Français, par décret du 10 avril 1877, il réside ensuite près de Marengo, à l'Oued Nador puis sur la commune de Cherchell.

Après ses peintures d'influence Flamande, il change de style pour peindre des vues d'extérieur, comme Villa Mahieddine, Dans la Casbah d'Alger, Raisins de Kabylie, Cour de maison Mauresque, Café Maure, rue d'Alger. Vers 1872, il fait paraitre L'Algérie Synoptique Illustrée, avec des gravures et dessins illustrant les textes rédigés par des écrivains érudits.

David de Noter meurt à Saint-Eugène-Bologhine (Alger) le 21 janvier 1892.
...En savoir plus : David De Noter sur Artnet

 


De Vlaminck, Maurice (1876-1958)
Il est né à Paris le 4 avril 1876. Ses parents, musiciens, s'installent au Vésinet, dans la maison de la grand-mère Madame Rimbaud, achetée avant la guerre de 1870, 4, avenue du Chemin-de-fer rive droite [aujourd'hui 27, avenue du Général de Gaulle]. A la mort de la grand-mère, en 1892, la maison est vendue et les parents de Vlaminck s'installent alors chez le peintre Jules Robichon 35, rue Jean-Laurent où Maurice s'initie à la peinture. Mais il quitte ses parents pour s'installer à Chatou. Il épouse Suzanne Berly en 1894. Il entame une carrière de coureur cycliste rapidement interrompue par la maladie en 1896. Pour gagner sa vie, il joue du violon dans les cafés. C'est au cours d'une permission durant son service militaire qu'il rencontre André Derain (juin 1900) dont l'atelier est à Chatou. De cette rencontre naîtra l'Ecole de Chatou et plus tard, le Fauvisme.

En 1904, il rencontre Apollinaire, qu'il découvre et se passionne pour l'art nègre dont il constitue une collection et qu'il expose pour la première fois. L'année suivante, il parvient à exposer huit tableaux au Salon d'Automne, lequel sera baptisé par la critique le salon des "Fauves".

Les années qui passent atténuent chez Vlaminck l'appétit de vivre. L'originalité de sa technique expressionniste s'en ressent, et progressivement, il revient à des formes plus traditionnelles et moins lyriques. Le mot d'Apollinaire, qui évoque son " sens flamand de la joie" , ajoutant que " sa peinture est une kermesse" , est devenu caduc. L'après-guerre est pour lui une période de création plus dramatique : ses couleurs elles-mêmes s'attristent (Route sous la neige à Chaudais, 1925) le " fauve" vire au beige, à l'ocre, au vert de nombreuses toiles, conventionnelles, sont plus proches des "chromos" académiques que de la première manière. Vlaminck n'aura connu l'inspiration que pendant une période assez brève d'une quinzaine d'années.

Il meurt à Rueil-la-Gardelière, Eure-et-Loir en 1958.

...En savoir plus : Biographie Vlaminck & Derain Les souvenirs de Vlaminck La jeunesse de Vlaminck ... Histoire d'un individu à mine patibulaire

 


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