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Les architectes de l'Asile Impérial du Vésinet
Eugène Laval (1818-1869)
Eugène Jean-Baptiste Gabriel Laval est né à Villefranche (Rhône), le 23 février 1818.
Architecte, élève de l'Ecole des beaux-arts de Lyon et de l'atelier d'Henri Labrouste, Eugène Laval se distingue par de nombreux relevés d'édifices en Italie et en France, la cathédrale de Sainte-Marie-des-Fleurs et son campanile et l'église de San Michele à Florence, les monuments anciens des villes d'Arles, d'Orange, de Nîmes et de Viviers.
Attaché à la commission des monuments historiques, Laval fait restaurer les églises de Sylvacane (Aveyron), de Sainte-Marthe à Tarascon ; de Saint-Théodore à Uzès, de Saint-Bertrand-de-Comminges et de Saint-Just-de-Valcabrères (Haute-Garonne). Il est nommé en 1849 architecte des diocèses de Nimes et de Viviers. Mais les œuvres ses plus importantes sont l'Hôpital général de Bordeaux, que sa mort laissera inachevé, et les deux asiles de convalescence pour les ouvriers et ouvrières parisiens qu'il fait élever, sur un programme alors nouveau, à Vincennes et au Vésinet.
Nommé en 1861 membre de la première commission des bâtiments des lycées, Laval fait élever le lycée de Toulon. On lui doit encore des églises dans le département du Gard et le palais de justice de la ville d'Alès et, parmi les constructions privées, la belle villa Dubochet, près de Clarens, sur le lac de Genève, l'hôtel de la Banque à Bilbao (Espagne) et d'importantes maisons sur le boulevard Pereire à Paris.
Nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1857, il meurt à Paris le 21 février 1869, à peine âgé de cinquante ans, laissant à Bordeaux et au Vésinet d'importants travaux inachevés.
Joseph-Eugène Lacroix est né à Paris le 19 mars 1814. Élève de Constant-Dufeux, d'abord à Rome puis à Paris, et de la première classe de l'Ecole des beaux-arts, Lacroix restaure l'église de Vitry-sur-Seine, termine l'ancienne mairie du VIe arrondissement et occupe, de 1850 à 1870, la fonction d'architecte du palais de l'Elysée, où on lui doit des agrandissements considérables et dont il renouvelle la décoration intérieure. Il fait aussi construire les écuries impériales de l'avenue Montaigne et restaurer les églises de Rueil et de Saint-Leu-Taverny où sont élevés, sous sa direction, les tombeaux de l'impératrice Joséphine, du roi Louis de Hollande et de la reine Hortense. On doit aussi à Lacroix, qui fut architecte des monuments historiques et du diocèse de Viviers, d'intéressants travaux à l'hôtel de ville de Saint-Quentin et plusieurs groupes d'habitations ouvrières.
Il expose à plusieurs Salons divers dessins et projets, entre autres : le Tombeau, du pape Adrien V à Viterbe (1841), un Projet de mairie pour le Xe arrondissement (1844), un Projet de monument national, à la mémoire du maréchal Ney (1845), l'Hôtel de ville de Saint-Quentin au XVIe siècle (1846), un Projet de marché pour la rue de Sèvres (1849), etc.
Médaillé en 1849, rappelé en 1857, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1859.
Eugène Lacroix était le fils de la nourrice du prince Louis-Napoleon, ce qui l'aida dans sa carrière. Recommandé en 1870 par l'Empereur pour un poste d'architecte diocésain, il est nommé à Viviers le 14 avril 1870 pour succéder à Eugène Laval, mort subitement en 1869. Il prend aussi la suite de Laval comme architecte des Asiles de Vincennes et du Vésinet où il achève l'agrandissement entrepris par Laval en 1866 des deux ailes en équerre sur la façade sud-ouest.
Plan d'ensemble de Eugène Laval (1866). En rouge brique, les extensions achevées par Eugène Lacroix après la mort de Laval en 1869.
Eugène Lacroix meurt à l'Asile du Vésinet (Commune de Croissy-sur-Seine), le 30 janvier 1873 des suites d'un accident à la gare du Vésinet. Il succombe aux suites d'une double amputation des jambes nécessitée par ses blessures.
Hier soir, à neuf heures et demie, le train venant de Saint-Germain, qui s'arrête au Vésinet, a fait culbuter un voyageur, M. L. qui s'était approché un peu trop de la machine, pour monter dans le train ; la secousse l'a renversé et les wagons lui ont écrasé les deux pieds, le bras droit a été cassé, l'épaule démise ; cet accident est dû probablement à un éblouissement que le voyageur a éprouvé à la vue des deux feux de position de la machine.
Le blessé a été conduit à l'asile du Vésinet. M. Vert, chef de gare, est allé appeler le docteur de la Compagnie qui habite Saint-Germain, lequel est arrivé par le train de dix heures, et a donné à M. L. les soins nécessaires.
Le Petit journal 27 janvier 1873.
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Notices nécrologiques consacrées à Eugène Lacroix :
Desprez L., La Chronique des arts et de la curiosité : supplément à la Gazette des beaux-arts, 1873.
Vapereau G., Dictionnaire universel des contemporains, 1880.
Lucas, Ch., La grande encyclopédie: inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts. Tome 21, 1885.
Bauchal Ch., Nouveau dictionnaire, 1887, p. 677.
Société d'Histoire du Vésinet,
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