La musique au Vésinet est, chacun le sait,
une grande tradition. Dès les années 1860, la fête de Sainte Cécile rassemblait
plusieurs centaines de personnes (Gazette du Vésinet 15 et 29 novembre
1868).
Parmi ces manifestations, il est une activité que l'on connaît moins:
les concerts, les bals (et en marge, les conférences) donnés au profit
d'oeuvres caritatives. Trois d'entre elles méritent quelques développements:
la Caisse des écoles et de l'instruction
publique. Son objet était de procurer aux enfants pauvres des
livres, du papier et autres fournitures de classe et de donner aux
écoles le matériel scolaire et d'enseignement qui pouvait leur être
utile),
la Société de Secours Mutuels
des sapeurs pompiers,
le Bureau
de bienfaisance qui intervenait auprès des indigents, des
vieillards infirmes, des femmes en couches...
Les ressources de ces oeuvres provenaient
des versements et cotisations de leurs membres, des dons et legs qu'elles
pouvaient recevoir, des subventions d'une collectivité publique, et, surtout,
du produit des quêtes, concerts, conférences et fêtes de bienfaisance
donnés à leur profit. C'est dire l'importance que revêtaient ces manifestations
dans leur fonctionnement. Elles conditionnaient en réalité leur capacité
à secourir les plus démunis.
A l'occasion de l'inauguration
officielle des bâtiments communaux du Vésinet, le 27 juillet 1879,
eurent lieu un festival, un banquet et un bal de charité avec tombola
destinés à donner à cette cérémonie tout l'éclat possible.
S'ouvrit ainsi une longue période au cours de laquelle l'histoire de notre
commune fut émaillée de ces concerts, de ces matinées musicales, dramatiques
et lyriques, de ces conférences. La majorité des représentations fut organisée
d'abord dans la grande salle du gymnase municipal (années 1890). De nombreux
artistes, dont Cécile
Chaminade, prêtaient alors leurs concours. L'Opéra, l'Odéon, la
Comédie française, l'Opéra comique, l'Opéra italien, la société philharmonique
de Versailles y étaient fréquemment représentés.
Au sein des conférences, on trouvait la plupart du temps des ingénieurs
(Messieurs Dumont et Napoli, ingénieurs et membres de l'association Polytechnique,
“le phonographe, le cahier chantant et les nouveaux téléphones”, samedi
21 février 1880), des élus (Emile Deschanel, député de la Seine,
“Benjamin Franklin ou la puissance de travail”, samedi 18 décembre 1880),
des avocats (Maurice Bordeaux, avocat à la cour d'appel, "Au pays
russe: impressions de voyage”, samedi 28 février 1898).
Ainsi la musique et la culture ont-elles
été au service des plus pauvres : pouvait-on rêver d'une plus noble mission
?
Société d'Histoire du Vésinet,
2005 - www.histoire-vesinet.org