Vivre au Vésinet magazine, n°96, décembre 1993

Concerts, bals et conférences de charité

La musique au Vésinet est, chacun le sait, une grande tradition. Dès les années 1860, la fête de Sainte Cécile rassemblait plusieurs centaines de personnes (Gazette du Vésinet 15 et 29 novembre 1868).
Parmi ces manifestations, il est une activité que l'on connaît moins: les concerts, les bals (et en marge, les conférences) donnés au profit d'oeuvres caritatives. Trois d'entre elles méritent quelques développements:

  • la Caisse des écoles et de l'instruction publique. Son objet était de procurer aux enfants pauvres des livres, du papier et autres fournitures de classe et de donner aux écoles le matériel scolaire et d'enseignement qui pouvait leur être utile),
  • la Société de Secours Mutuels des sapeurs pompiers,
  • le Bureau de bienfaisance qui intervenait auprès des indigents, des vieillards infirmes, des femmes en couches...

Les ressources de ces oeuvres provenaient des versements et cotisations de leurs membres, des dons et legs qu'elles pouvaient recevoir, des subventions d'une collectivité publique, et, surtout, du produit des quêtes, concerts, conférences et fêtes de bienfaisance donnés à leur profit. C'est dire l'importance que revêtaient ces manifestations dans leur fonctionnement. Elles conditionnaient en réalité leur capacité à secourir les plus démunis.

Affiche: bals de charité

A l'occasion de l'inauguration officielle des bâtiments communaux du Vésinet, le 27 juillet 1879, eurent lieu un festival, un banquet et un bal de charité avec tombola destinés à donner à cette cérémonie tout l'éclat possible.
S'ouvrit ainsi une longue période au cours de laquelle l'histoire de notre commune fut émaillée de ces concerts, de ces matinées musicales, dramatiques et lyriques, de ces conférences. La majorité des représentations fut organisée d'abord dans la grande salle du gymnase municipal (années 1890). De nombreux artistes, dont Cécile Chaminade, prêtaient alors leurs concours. L'Opéra, l'Odéon, la Comédie française, l'Opéra comique, l'Opéra italien, la société philharmonique de Versailles y étaient fréquemment représentés.
Au sein des conférences, on trouvait la plupart du temps des ingénieurs (Messieurs Dumont et Napoli, ingénieurs et membres de l'association Polytechnique, “le phonographe, le cahier chantant et les nouveaux téléphones”, samedi 21 février 1880), des élus (Emile Deschanel, député de la Seine, “Benjamin Franklin ou la puissance de travail”, samedi 18 décembre 1880), des avocats (Maurice Bordeaux, avocat à la cour d'appel, "Au pays russe: impressions de voyage”, samedi 28 février 1898).

Ainsi la musique et la culture ont-elles été au service des plus pauvres : pouvait-on rêver d'une plus noble mission ?

Société d'Histoire du Vésinet, 2005 - www.histoire-vesinet.org