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Blanche, Mathilde, Zélie, Juliette et les autres

Parmi les premiers habitants du Vésinet, nombre d'artistes plus ou moins illustres ont fait beaucoup pour la notoriété de la nouvelle colonie. Nous en avons retrouvé quelques uns auxquels nous avons consacré des notices biographiques. Mais certaines de ces figures, souvent citées dans la presse pour leur art ou leurs frasques, n'ont connu qu'une renommée éphémère, en raison parfois d'un destin tragique, d'une mort prématurée. En voici quelques unes.

Blanche Righetti

De son vrai nom Blanche Convers, aussi connue sous le nom de Ricois (Riquois, Riquoy selon les auteurs). Danseuse du Corps de ballet de l'Opéra de Paris où elle a débuté le 25 janvier 1875, après un début de carrière au Théâtre Lyrique puis une saison londonienne à Drury Lane, dans la troupe de M. Mapleson, où elle était première danseuse.

Danseuse "très agréable à lorgner" elle comptait, dans les coulisses, parmi les plus entourées les plus courtisées, mais passait auprès des abonnés pour être un brin prétentieuse et guindée. A la ville, elle était très élégante, infiniment plus que ses camarades, en général, et affectait de faire bande à part, d'avoir une personnalité distincte de sa profession, qu'elle semblait regarder comme très au-dessous de son mérite et de son charme.[1]

    Mlle Righetti (Ricois), danseuse du corps de ballet de l'opéra.
    Cliché original de F. Mulnier, Paris Théâtre, 1879

Belle personne, tenant bien la scène, antipathique injustement à un certain groupe d'abonnés, elle a su se faire des amis dans le monde, et a donné des fêtes dans sa propriété du Vésinet, où l'on voyait des princes et des fils de roi. Elle est très réactionnaire, c'est presque inutile à dire mais je veux garder pour moi le nom du parti qui a l'honneur de la posséder. Serviable et charitable, elle fait autour d'elle tout le bien qu'elle peut, et elle peut beaucoup.[2]

— Hop! hop!... Hé! là-bas!... Gare donc! C'est une voiture qui file à travers les avenues du Vésinet, conduite par une jeune femme habillée avec goût.
Le cheval a du sang. Le domestique, assis à l'arrière, est boutonné dans une livrée de bonne compagnie. Pour monter et pour descendre, pour s'installer sur le coussinet surélevé, pour caresser du fouet la croupe de sa bête, la jeune femme a des mouvements, des attitudes qui restent toujours dans la ligne. Une écuyère ou une danseuse possède seule de ces grâces d'Etat. Celle-ci n'est autre que mademoiselle Blanche Righetti [...] Elle ne manque pas d'école, mais c'est une fausse légère. Par exemple, un oeil, une langue, un entregent! Des amis partout ! Jusque sur les marches des trônes ! Au Vésinet, elle a l'approbation de la marchande de journaux, laquelle n'a pas sa pareille pour faire – ou pour défaire — la réputation de ses administrées. Sa propriété
[au 21, route de Croissy] n'affecte point ce luxe d'aménagement qui fait crier les dames des commerçants en rupture d'épicerie. Sa mère a sa chaise capitonnée à l'église. Et Dieu sait ce qu'elle a brûlé de cierges pour que "la petite" réussît...[3]

Blanche Ricois avait aussi été propriétaire d'une partie des terrains achetés par la Ville du Vésinet en 1927 pour aménager le Stade [4].


Mademoiselle Dinelli

De beaux yeux, des cheveux noirs et des dents blanches, elle arrivait de province lorsqu'elle fut engagée au Gymnase en juillet 1876. Elle débuta avec succès dans la Comtesse Romani, puis parut dans le Père, Bébé, les Petites marmites (1877), la Cigarette, l'Age ingrat (1878), Nounou (1879), l'Amiral (1880).
Voulant aborder l'opérette, Mlle Dinelli s'essaya alors aux Bouffes parisiens où elle créa le rôle de Fiametta de la
Mascotte (1881). Abandonnant ce genre, elle entra au Palais royal où elle joua Hermosa dans le Truc d'Arthur (1882), Amarante dans une reprise de Monsieur Garat (1882), Ophélie du Train de plaisir (1884), Mme de Trégène des Petites voisines, les Noces d'un réserviste (1885), Julia de Bigame (1886).
Cherchant toujours sa voie, elle passa au Vaudeville : Gerfaut (1887), la Sécurité des familles (1888), la Comtesse Romani (reprise, 1889).
[5 et 6]

Mathilde Domenech dite Mlle ou Mme Dinelli (1858-1893)

Le jugement des critiques fut que, malgré des qualités incontestables, une voix sonore, une grande aisance en scène, celle qui avait été l'héroïne de la Navette de Becque et la Nounou d'Hennequin n'arrivait pas à percer. En réalité, Mathilde Dinelli souffrait d'un "rhumatisme articulaire" mystérieux, aggravé de diverses complications neuro-psychologiques, ce qui l'obligea plusieurs fois à interrompre sa carrière au grand dam de ses employeurs, avec parfois d'importants dédits.

Les gazettes faisaient occasionnellement état de sa villégiature du Vésinet où elle venait se reposer et se soigner, au n°3 de la Route du Grand-Pont [7]
Il est vrai que les articles concernaient souvent ses problèmes de santé. Retirée de la scène en 1890, elle mourut en octobre 1893 à son domicile parisien, 40, rue Vignon, à peine âgée de trente-cinq ans et ses obsèques célébrées à l'Église de la Madeleine.
Sa succession fut l'objet d'une exposition-vente à Drouot. En dehors d'un très beau mobilier, la vente comprenait une importante collection de tableaux et d'aquarelles tels que la Forêt de Fontainebleau, de Diaz, un paysage de J. Dupré la Rêverie d'Henner, et d'autres pages exquises de Brascassat, Chaplin, Fromentin, Ziem, ainsi qu'une suite fort belle de quatre tapisseries anciennes. [8]


Zélie Reynold

Zélie Antonia Stella Rousselot, connue sous le nom d'artiste de Zélie Reynold est décrite comme une personne svelte et pimpante ayant un caractère aimable, de l'esprit sans méchanceté, une vive intelligence. Après avoir débuté à l'Athénée-Comique que venaient de fonder MM. Sari et Busnach, Zélie Reynold fut engagée au Théâtre du Palais-Royal. Là, elle créa une foule de rôles où elle se fit remarquer par son entrain, sa belle humeur : Le Sapeur et la Maréchale d'Ernest L'Épine (1870) ; Le Plus Heureux des trois (1870), Le Livre bleu (1871), Vingt-neuf degrés à l'ombre (1873), La Pièce de Chambertin (1874), Un mouton à l'entresol (1874), cinq pièces d'Eugène Labiche ; Ici! Médor de Verconsin (1875).
Fine et petite, elle joue les soubrettes, les garçons, les vieilles servantes, les duègnes, les personnages travestis.

...Voici deux de ses rôles où tous les Parisiens se souviendront de l'avoir applaudie : Georgette, de Madame est couchée ; Lisbeth, du Plus heureux des trois, etc. Elle en créa d'autres dans un Mouton à l'entresol, Ici ! Médor, la Mi-Carème, etc.

Au Gymnase, où nous la trouvons en 1878, elle reprit un rôle, qu'elle affectionnait particulièrement dans les Révoltés de M. Gondinet. Elle créa aussi à ce théâtre des rôles importants, dans Mademoiselle Geneviève, La petite Correspondence , Les Bottes du Capitaine, Nounou, etc.

Mais le rôle de Prudence dans la Dame aux camélias et celui de la vieille fille dans Le Fils de Coralie la firent remarquer et la classèrent comme une comédienne sur laquelle les auteurs pouvaient compter pour la composition de types dignes de la grande comédie.

Engagée cette année au Vaudeville, Mlle Reynold y avait joué avec un réel talent le personnage de Mme Godefroy, dans la reprise du Père Prodigue. [9]

Zélie Reynold (1840-1881)
Portrait par Ch. Reutlinger photographe.

Très dévouée, elle fut aussi dame patronnesse de la Société des artistes.
Son compatriote du Vésinet, l'écrivain
Paul Mahalin, lui consacra un chapitre dans son ouvrage Les jolies actrices de Paris. [10] Dans un autre ouvrage plus ancien [11] elle avait eu droit à ces quatre vers :

C'est une servante à l'œil traître / Qui toujours a su nous ravir, /Et je connais bien plus d'un maître / Qui désirerait la servir.

Au Gymnase, en juin 1878, c'est elle qui reprit le rôle de Mlle Dinelli une fois de plus souffrante dans une pièce de Najac et Hennequin, La Petite Correspondance, dont la première représentation avait été plusieurs fois annoncée et remise. Mlle Reynold fut spécialement engagée, à la demande expresse des auteurs, et fut "mise en demeure de pouvoir en quelques jours remplacer Mlle Dinelli".
Elle-même connaissait quelques soucis de santé. Le 13 janvier 1881, pendant les répétitions de la pièce de Dumas La Princesse de Bagdad, elle se sentit de nouveau souffrante, fut obligée d'interrompre son service et de rester chez elle. Par la suite, elle eut plusieurs rechutes, son état devenant préoccupant.

    ...Hélas ! elle était condamnée et le docteur pensait bien que cette rechute, la quatrième, serait la dernière.

    II y a quinze jours, on lui fit quitter son appartement rue de Rome, 10, et, dans l'espoir que les beaux jours du printemps et l'air de la campagne prolongeraient quelque peu sa vie, on la transporta dans sa maison du Vésinet, 18, rue de la Station. C'est là que ses camarades, demain matin, iront porter des couronnes à son cercueil, et la suivront jusqu'à ce cimetière du Vésinet où la malheureuse jeune femme rêvait d'être enterrée.

    Zélie Reynold, dont la carrière dramatique a été si complète et si appréciée, est morte hier, à midi, dans son habitation du Vésinet, des suites d'une maladie d'intestins dont elle souffrait beaucoup depuis quelque temps. Appelé par elle, le curé du Vésinet est accouru lui administrer les derniers sacrements. Le chagrin qu'éprouvent la mère et les sœurs de cette pauvre Zélie Reynold fait bien peine à voir.
    [...]
    Les obsèques de Mlle Zélie Reynold ont eu lieu, hier matin, à onze heures, en l'église du Vésinet. Un grand nombre d'auteurs et d'artistes avaient tenu à rendre les derniers devoir à leur vaillante interprète et à leur excellente camarade. [12]

Née à Paris le 13 mai 1846, Zélie Rousselot dite Reynold est décédée le 25 mai 1881, dans sa maison du Vésinet, où elle résidait avec sa mère, une villa "construite au milieu d'un grand jardin planté de beaux arbres, plein de massifs verdoyants et de fleurs de toute espèce". Quelques amies dévouées de la défunte avaient cueilli les plus belles fleurs du jardin et en avaient orné le triste cercueil, qui disparaissait littéralement sous cette enveloppe parfumée. Les tentures noires, pendues à la porte, disparaissaient elles-mêmes sous une profusion de couronnes, et presque toutes les camarades de Zélie Reynold avaient apporté de Paris des couronnes ou des bouquets.

    L'enterrement de Mlle Zélie Reynold avait amené, hier, au Vésinet, malgré l'heure matinale à laquelle il avait fallu partir de Paris, un grand nombre de camarades et d'amis de la pauvre morte. Par le train de 9 heures 35 étaient arrivés MM. Raymond Deslandes et Ernest Bertrand, Edmond Gondinet, Albert Delpit, Eugène Verconsin, Didier Montigny, Adolphe Dupuis, Saint-Germain, René Luguet, Lhéritier, Boisselot, Carré, Francès, Vois, Godfrin, Bernes, Corbin, Castel, Georges, Meillet, Faure, etc. Mmes de Cléry, Valérie, Gaugelin, Cazalès, Gabrielle Gauthier, Bianca, Alice Melcy, Lesage, Réjane, Hélène Monnier, Athalie Manvoy, Bennati, Alice Regnault, Schewska, Miette, Dezoder, Kalb, Elisa Bilbaut, Duplessy, Bode, Lebon, Antonia Laurent, Giesz, Marie Leroux, Berthe Monget, Geneviève Dupuis-Jourdan, Veryard, Delphine de Lizy, Meillet-Carrière, etc.

    Les artistes du Vaudeville avaient aussi envoyé une magnifique couronne d'un mètre et demi de diamètre. Bref, la cérémonie funèbre, déjà si touchante par la manifestation de tant d'amitiés dans un monde où les vrais amis et amies sont si rares; a duré une heure de plus qu'elle n'aurait dû, grâce à l'énorme quantité de gerbes de fleurs qu'il a fallu placer sur le corbillard au départ de la maison mortuaire, enlever à l'arrivée à l'église et replacer ensuite à la sortie.

    Après la messe, le convoi a traversé le bois du Vésinet sous un soleil radieux. Les oiseaux chantaient au bord du chemin, perchés dans les chênes, les sapins, les acacias, pendant que se déroulait la longue file des femmes en deuil.[13]

Zélie avait acheté sa maison en mars 1876 : « Une maison de campagne inachevée située au Vésinet, rue du Pecq, à l'angle de la rue de Station, consistant en : Un pavillon d'habitation élevé, au milieu du jardin dont il va être ci-après parlé, d'un sous-sol, d'un rez-de-chaussée, d'un premier étage et d'un deuxième étage style Mansart, couvert en ardoises et comprenant : Communs en cours d'exécution, appareil de jauge et canalisation avec cabinets pour les eaux ; jardin planté. Le tout contenant 1.634 mètres 61 centièmes tient par devant a la rue du Pecq, au fond au lot 327 de la Société Pallu et Compagnie, d'un côté à M. Ledoray et au lot 326 de ladite Sociéte et d'autre côté à la station. » Le tout pour la modique somme de 39 000 frs. [14]


Juliette Nesville

Née Juliette Hortense Lesne, à la ville Madame James Cooke, Juliette Nesville fit en Angleterre une grande partie de sa brève mais brillante carrière entre 1892 et 1898, au Daly's Theatre, à l'Alhambra, au St. James's après des débuts modestes mais prometteurs à Paris en 1890 où cette "petite personne, gentille, et menue, pleine de charme" avait été remarquée.

Juliette Nesville (1830-1900)

The Triumph of the Philistines,

St. James's Theatre (1895)

« Elle devint la pensionnaire du théâtre de la Porte Saint-Martin dans les circonstances suivantes : c'était en 1889, on répétait à ce théâtre de la Porte-Saint-Martin, la Jeanne d'Arc de Jules Barbier, pour Mme Sarah Bernhardt. Or, le drame est, on le sait, agrémenté d'une partition de Gounod, et il y a un certain rôle, celui du page Loïs, qui chanté les soli, entre autres la romance plaintive à Agnès Sorel, et la complainte fameuse du troisième acte:

    Rentrez, Anglais, rentrez vos cornes,
    Car jamais, jamais, non jamais, n'aurez beau gibier.

Or, la troupe n'ayant aucune comédienne pouvant chanter – le page Loïs est un travesti – on dut appeler des secours de l'extérieur, et de tous côtés vinrent des chanteuses pour se faire entendre. Parmi celles-ci, une toute mignonne élève du Conservatoire, Mlle Laisné [sic], qui avait une voix charmante et un physique vif et agréable. C'était l'idéal du rôle, elle fut vite agréée, et c'est elle qui créa le page Loïs, sous le nom de Mlle Nesville, un pseudonyme qu'elle prit pour échapper aux foudres vengeresses du Conservatoire.

A la première représentation, le succès de Mlle Nesville, la petite Nesville, disait-on fut très grand, ce furent des bis et des rappels après chacun de ses airs ; elle dut répéter jusqu'à trois fois sa complainte.

Une chanteuse, c'est toujours un oiseau rare. les agences s'en émurent, et, au bout d'une douzaine de représentations, Mlle Nesville reçut des offres tentantes pour l'Angleterre. Comme elle parlait très bien l'anglais, elle abandonna Jeanne d'Arc, paya son dédit, qui était minime, disparut et traversa la Manche. » [15]

Décrite comme "chanteuse adroite et bonne musicienne", à son retour en France, aux Folies-Dramatiques, en 1899, on la trouve "un peu sèche". Elle sait chanter, mais "sa voix manque de charme" et son succès est mitigé. Elle n'aura guère de temps pour reconquérir le public parisien. [16]
Sa mort, le 26 juillet 1900, survenue après quelques jours de maladie, fut annoncée alors qu'on répétait encore à la Renaissance la pièce Mariage princier, où elle devait tenir le rôle du prince. Mlle Nesville avait joué "très gentiment" l'opérette aux Folies-Dramatiques, puis à Bruxelles. Elle n'était âgée que de trente ans.
Ses obsèques eurent lieu le lundi 30 juillet 1900 (à neuf heures et demie) au Vésinet où elle habitait au 5, rue Ernest-André. [17]. Elle fut enterrée au cimetière communal.


Mademoiselle Givry

Sous le titre Angoisse d'une artiste lyrique, l'article suivant, illustré du dessin d'après photographie [sic], est paru entre 1899 et 1901, non signé, dans de très nombreux journaux aussi différents que La Sage-femme (organe officiel du Syndicat général des sages-femmes de France), La Joie de la maison (Journal hebdomadaire illustré), le Journal du dimanche, Le Petit Journal, le Courrier de Versailles, le Petit Versaillais, La Croix, le Courrier de Tlemcen ... :

S'il est une profession difficile et sujette à des accidents sans nombre, c'est bien celle des artistes lyriques. Malgré des précautions incessantes, il suffit d'un refroidissement pour interrompre subitement leur carrière. Bien souvent le terrain est préparé par un surmenage constant qui, produisant un affaiblissement progressif, laisse la voie ouverte à toutes sortes de maladies. L'influenza et ses suites ont, depuis quelques années, fait de nombreuses victimes parmi les artistes.
Mlle G. Givry, qui habite aujourd'hui le Vésinet (Seine-et-Oise) a subi toute une série d'épreuves. A ce sujet le directeur du Journal m'envoya au Vésinet afin de les relater ici. Je fus reçu de la façon la plus gracieuse par Mlle Givry.

« Je suis, comme vous le savez, monsieur, me dit-elle, première chanteuse d'opéra-comique et d'opérettes, j'adore mon métier et j'y mets tout mon cœur et toutes mes forces. Par malheur,on y fatigue énormément, c'est le surmenage au plus haut degré ! Aussi beaucoup, par suite de leurs fatigues et de leur affaiblissement, sont-elles plus accessibles à la maladie. C'est mon cas. Depuis longtemps énervée par des chagrins domestiques dont je vous évite le récit, j'étais fatiguée et très affaiblie. Presque à chaque engagement, je me trouvais forcée d'interrompre, le coeur brisé. En 1897, ma voix devint faible, voilée par instant. En 1898, engagée à La Haye, pour la Belle Hélène, la Fille de Mme Angot, etc., je fus obligée de suspendre mes rôles à la suite d'un refroidissement qui engendra une grippe, une bronchite ou plutôt l'influenza. J'eus des douleurs atroces dans la poitrine, dans le ventre et dans les jambes jusqu'aux genoux. Le poignet droit fut également atteint ; et des maux de tête affreux, des rhumatismes et des névralgies violentes me réduisirent à la plus extrême faiblesse. Mes fonctions étaient complètement troublées ; à chaque instant j'étais enrouée, ma voix devenait grasse et sourde. J'étais désespérée de voir qu'aucun traitement n'améliorait ma situation. Je fus menée par la lecture des journaux à prendre des Pilules Pink.
Quels termes employer, monsieur, pour vous exprimer mon admiration pour elles ? Comment vous dire ma joie ? Je sens que mes paroles sont impuissantes à le faire. D'abord l'appétit est revenu, puis peu à peu mes douleurs disparurent, mes fonctions se rétablirent, ma voix redevint plus nette et mes nerfs se calmèrent. Je suis trop heureuse de voir un pareil résultat pour ne pas continuer encore le traitement par les
Pilules Pink. »
Je quittais sur ces mots Mlle Givry qui voulut bien m'autoriser à redire la conversation que je venais d'avoir avec elle. Le sang en se régénérant avait produit ce miracle et les nerfs, en se tonifiant, étaient devenus moins surexcitables. Tel est le but des Pilules Pink qui produiront un effet semblable dans toutes les maladies telles que la neurasthénie, l'anémie, la chlorose, l'affaiblissement chez l'homme et chez la femme produit par le surmenage physique ou mental.

On l'aura compris, il s'agit d'un article publicitaire, accompagné d'ailleurs de la précision commerciale traditionnelle : En vente dans toutes les pharmacies et au dépôt principal. Gablin, Pharmacien de 1ère classe, rue de Trévise, Paris, à 50 frs la boite, ou 17,50 frs par 6 boites, franco contre mandat-poste.

Le cas de cette Mlle G. Givry ressemble beaucoup à celui, à l'issue tragique, de Mathilde Dinelli qui en est morte.

Mais qui donc est cette « Mademoiselle G. Givry » dont nous n'avons pas retrouvé l'adresse au Vésinet ?
On ne retrouve sa trace que dans quelques périodiques très spécialisés dans le spectacle : Elle y est décrite comme ayant "une jolie voix mais un visage un peu dur" et ayant pratiqué l'art lyrique dans des tournées de province ou au Théâtre national d'Alger, comme 2e chanteuse où elle "fait tous ses efforts pour contenter le public sans y toujours parvenir." [18]
On a aussi un cliché dans la collection de l'atelier de Nadar (ci-contre), sans date et ... refusé.

Mlle Givry,

Atelier Nadar (...)

Il ne faut pas confondre notre G. Givry avec deux homonymes, la blonde et gracile Mlle de Givry, comédienne jouant les ingénues ou Lucienne Givry, connue vingt ans plus tard pour ses rôles au théâtre de Boulevard puis au cinématographe (muet).


Mademoiselle Bianca

Née à Valenciennes le 7 septembre 1841, Félicité Célina Boissart [19] souvent connue ou citée sous le nom erroné de Blanche Boissard, célèbre sous le nom de scène de Mlle Bianca, bénéficia autour de 1875, d'une notoriété suffisante pour que le grand Larousse du XIXe siècle lui consacre un long article ... entaché de quelques erreurs.
Elle débuta presque enfant dans une revue. Après un court séjour à Bruxelles, elle fut engagée au Vaudeville où elle débuta, vers 1865, dans l'emploi des soubrettes. Douée d'une beauté « appétissante », avec "une physionomie animée et des yeux pleins d'éclairs, fine, vive, spirituelle, disant net et lançant le mot avec franchise", elle sut se faire aimer du public et où ses qualités de bonne grâce et de gaité la firent remarquer dans plusieurs pièces. Sa création des Fourberies de Nérine, de Théodore de Banville, et son succès dans Pierrot posthume, de Théophile Gautier, la signalèrent à l'attention d'Emile Perrin qui l'engagea à la Comédie-Française en 1872.

Portrait-médaillon, cliché Mulnier, Paris-Théâtre, 4-10 septembre 1875.

Les critiques, s'ils rendent parfois hommage au talent de ses partenaires masculins, ne manquent jamais de souligner le physique avantageux de la jeune comédienne :  [20]

    "...c'est une soubrette excellente, vive, spirituelle; les yeux sont brillants, la physionomie est animée, on ne saurait être plus accorte, plus avenante et je dirai même — le mot n'est pas de trop quand il s'agit de jouer certains personnages de Molière — vraiment appétissante.

Elle quitta donc la maison de Désaugiers [Le Vaudeville] pour la maison de Molière, et débuta avec succès sur la scène de la rue de Richelieu, le 25 septembre 1872 dans le rôle de Lisette des Folies amoureuses, l'un des plus jolis et des plus brillants du vieux répertoire. [...] Son organe excellent, son jeu expansif et naturel, sa gaieté communicative faisaient merveille, d'ailleurs, dans les oeuvres classiques dont elle marqua bientôt les rôles à son empreinte.
...Bianca fut, au début, une peu remarquable Lisette, des Folies amoureuses, et elle se trouva mal à l'aise dans Madelon, des Précieuses ridicules. Mais elle ne tarda pas à se faire à ces nouveaux rôles, et la souplesse de son talent, qui se prête aussi bien aux personnages des grandes coquettes qu'à ceux des soubrettes, lui a permis de tenir heureusement les emplois si variés qui lui ont été confiés."

Elle joua successivement, au grand plaisir des spectateurs, Martine des Femmes savantes, Marinette du Dépit amoureux, Georgette de l'Ecole des Femmes, Dorine du Misanthrope, puis les Fourberies de Scapin, l'Avare, l'Ecole des Maris, le Médecin malgré lui, l'Epreuve, la Gageure imprévue, etc. Elle reprit aussi un certain nombre de rôles dans les ouvrages du répertoire "moderne", le Testament de César Girodot, le Mari à la campagne, le Demi-Monde, Julie, les deux Ménages, la Revanche d'Iris, Gringoire, l'Autre Motif, mais ne fit que de rares créations.
Après douze années passées comme pensionnaire, Mlle Bianca quitta le Théâtre Française en 1884, sans être, malgré ses incontestables qualités, parvenue au sociétariat. Selon Georges Monval, "elle ne brilla jamais d'un vif éclat, préférant à la gloire sa tranquilité ."

    ...Nous ne voulions pas y croire tout d'abord ; mais devant l'implacable réalité, en présence de renseignements qui ne laissent aucun doute, force nous a bien été de nous rendre à l'évidence. Mlle Bianca, la Lisette, la Toinon, la Nicole, que nos pères chérissaient avant nous, dont le rire perlé et sonore égaya notre enfance et charma notre maturité, Mlle Bianca, l'éminente soubrette en un mot, quitte la Comédie-Française. [21]

Après un retour au Boulevard pour quelques saisons, Mlle Bianca quitta la scène définitivement en 1888 et ses dernières années s'écoulèrent dans une retraite absolue.
Domiciliée à Paris, Mlle Bianca, durant des années, resta fidèle au Vésinet, sa villégiature favorite. Habituée de la Station du Pecq, son cocher l'attendait au train de minuit. Elle était aussi une excellente écuyère et pouvait profiter des allées ombragées pas encore envahies par les automobiles et les vélocipèdes.
Avant d'être la marraine des enfants de Mlle Réjane, Blanche Boissart fut celle de Paul Léautaud. C'est en référence à elle qu'il prit pour pseudonyme de Maurice Boissard, le "terrible Boissard" de ses chroniques où, avouait-il, « je dis[ais] du mal de tous ces cabots que j'ai en grippe ». [22]
Mlle Bianca est décédée à Paris dans son hôtel de la rue de Courcelles, le 1er février 1912. Ses obsèques furent célébrées en l'église Saint-Philippe-du-Roule. Elle est inhumée au cimetière Montmartre.


Suzanne Derval

« Artiste intermittente » selon l'expression de Paulus, sa façon de désigner une demi mondaine, la belle Suzanne Derval était montée à Paris pour échapper à un destin de charcutière provinciale. Modèle préféré de Charles Chaplin (1825-1891) qui la représenta fort dévêtue sur plusieurs toiles [23], elle débuta sur les planches du Jardin de Paris vers 1889, puis se produisit au Café-concert: Menus plaisirs (1891) Mathurins (1893) Parisiana (1896), dans des rôles parfois très dévêtus. Sa carrière par la suite plus classique, lui valut une certaine renommée mais sa réputation de sex symbol avant la lettre la suivit longtemps [24].

Suzanne Derval. Dans les rêves, vers 1886

huile sur toile de Ch. Chaplin (1825-1891), qui fut exposée au Louvre.

Suzanne Derval avec son corps de Vénus du Titien, une tête expressive et des yeux déconcertants, est une de ces belles pécheresses qui font le bonheur des directeurs de théâtre de genre, ayant des rôles exigeant un maillot bien rempli. Aux Menus-Plaisirs, notamment, Suzanne Derval dans la Danse serpentine de Tararaboum-Revue obtint un triomphe ... [25].
Son statut de « demi mondaine » est attesté par les nombreux amants fortunés qu'elle fréquenta et qui lui assurèrent un train de vie de marquise : une maison à Deauville où elle recevait fastueusement, des bijoux extravagants, des attelages rutilants et bientôt ... une automobile !
Elle eut aussi des amants de cœur, tel Henry Bernstein, futur auteur dramatique et directeur de théâtres, encore inconnu en 1895, qui pour elle, « fit le mur » de la caserne où il accomplissait son service militaire. Déclaré déserteur, il dut fuir quelque temps en Belgique. Il traînera longtemps ce fardeau de « juif déserteur » que ses détracteurs, à la veille de la première guerre mondiale, lui reprochaient encore.
Autre amant encombrant pour Suzanne Derval, un certain Bidard alias Hayères, galant quinquagénaire et vulgaire escroc dont les proies favorites étaient les jeunes étourdies du Café-Concert. Son procès en février 1893 transforma le palais de justice en annexe du Théâtre des Variétés, un public bruyant se pressant dans la salle d'audience pour apercevoir à peu de frais les Reines des scènes parisiennes, parties-civiles ou convoquées comme témoins. [26]

    ...L'huissier appelle Mlle Suzanne Derval. C'est le signal d'un véritable scandale ; le public manifeste sa joie en faisant un tapage infernal. Ah ! ah ! ouh ! oh ! assis ! chapeau ! s'écrient en chœur les agréables compagnons qui sont venus à l'audience en partie fine. Le président avoue qu'il devient difficile de conduire les débats et menace de faire évacuer. Mlle Derval se présente à la barre. Robe noire, jaquette d'astrakan, chapeau en or avec papillon tremblotant, voile blanc, attitude lasse et air profondément ennuyé. Montrant Bidard d'un signe de tête :
       – J'ai fait sa connaissance au Bois. Il devait me donner 100.000 francs par mois, nous avons vécu ensemble pendant trois semaines, puis, quand j'ai vu qu'il n'y avait rien à faire je l'ai lâché. (Approbation sympathique dans l'auditoire)...
     

La participation de Suzanne Derval à ce procès fut une des rares occasions publiques où elle ne put dissimuler sa véritable identité. Son audition comme témoin fut précédée de la lecture de la déposition d'une certaine Mlle Petit. A peine a-t on lu cette déposition de la Mlle Petit en question arrive en personne « pour économiser les 100 frs d’amende qui viennent de lui être adjugés. Mlle Petit n’est autre que Suzanne Derval, la sympathique Fontaine d’eau chaude de Tararaboum–Revue : Elle dépose très gentiment,sans la moindre colère, contre l’homme très comme il faut, qui lui avait parlé de dépenser avec elle 100,000 frs par mois. Elle n’avait pas exigé le mariage » comme le rapporteront le lendemain les chroniqueurs judiciaires les plus attentifs. [27]

Au fait de sa notoriété au changement de siècle, Mme Derval triomphe dans les revues aux Variétés avec Max Dearly (1902), dans des reprises des opérette d'Offenbach (1904), à l'Olympia (1905) au Casino de Paris (1907) ... L'âge et l'expérience lui font une place dans des théâtres de boulevard où elle poursuit une carrière de « vraie comédienne » créant quelques pièces de Sacha Guitry (Renaissance, 1910-1912): dans Feu de paille ou encore Un beau Mariage où elle tient le rôle d'une « cocotte bien grue », pour lequel, précise le critique, « elle a toutes les qualités de l'emploi ». Elle fait aussi quelques apparitions au cinématographe, sortes de pantomimes filmées comme le Mariage de l'Amour de Daniel Riche, réalisé en 1914 par Maurice Le Forestier.
Durant la grande guerre, Suzanne Derval participe à quelques spectacles au bénéfice d'œuvres charitables (réfugiés polonais, prêt d'honneur aux artistes, etc.). En 1924, elle est annoncée dans une revue d'Albert Wilmetz et Sacha Guitry Revue de Printemps au Théâtre de l'Étoile. Mais à près de soixante ans, Suzanne Derval coule déjà des jours paisibles dans sa retraite du Vésinet, au 21 boulevard Carnot. [28] Elle possédait avant la Grande Guerre une belle maison, Les Bergeronnettes, à Saint-Nicolas, près de Senlis qui eut à souffrir des premières batailles de 1914. C'est au Vésinet que la Reine de Paris vint se réfugier pour une retraite paisible et anonyme car derrière son pseudonyme de Suzanne Derval son état civil gardait tout son mystère ... au moins jusqu'à la parution en 2022 d'une étude assez convainquante de Dominique Salva. [29]

    Née Jeanne Emiliène Berthe Petit le 28 janvier 1865 à Paris 12e, fille d’un tonnelier, elle devient couturière et se marie avec Jules Carpentier, un vannier de Maisons-Alfort, en 1883. Mineure, donc. Mais en novembre 1889, les époux, déjà séparés, divorcent à la requête du mari. Berthe Petit vit de son côté, à Paris ; qualifiée de « défenderesse défaillante », elle n’est ni présente au tribunal, ni représentée par un avocat...

    Dans La Fin de Chéri – la suite que Colette a donnée en 1926 à son roman Chéri – Léa, le personnage inspiré par Suzanne Derval, n’est même plus une ancienne demi-mondaine encore coquette : elle est juste une vieille femme qui a renoncé à toute séduction, « flétrie, énorme, magnifique ». Chéri ne s’en remettra pas et se suicidera d’une balle dans la tête.

    Suzanne Derval, elle, a vécu bien après la parution des deux romans de Colette. La dernière inscription aux hypothèques de Cannes est datée du 29 février 1940 : c’est celle de la vente, pour la somme de 200.000 francs, de la villa de la rue Clemenceau qu’elle avait achetée en 1927. Suzanne Derval vient d’avoir 75 ans. Après ça, elle disparaît pour de bon et je n’ai pas réussi à la retrouver. Finalement, dans cette longue partie de cache-cache, elle aura eu le dernier mot. Chapeau Suzanne !


Louise Jeanne Tiphaine

Louise Jeanne Tiphaine est née le 20 août 1873 à Paris (15e). Elle étudie au Conservatoire de Paris où elle obtient un second prix (1894). Soprano, elle fera toute sa carrière à l'Opéra comique où elle débute en 1894 dans le rôle d'Isabelle dans Le Pré aux clercs.
Elle y crée de nombreux rôles : Lycenion dans Daphnis et Chloé de Bussier en 1897, Musetta dans La Bohème de G. Puccini en 1898, Noémie dans Cendrillon de Jules Massenet en 1899, Irma dans Louise de Charpentier en 1900, Flamina dans Grisélidis de Massenet et Nicole dans La Fille de Tabarin de Gabriel Pierné en 1901, Claudine dans La Petite Maison de William Chaumet et Pantasilée dans La Reine Flammette de Xavier Leroux en 1903, Pauline dans L'Enfant roi d'Alfred Bruneau en 1905, Iris dans La revanche d'Iris d'Edmond Diet en 1906, la mère dans La forêt bleue de Louis Aubert en 1911, Fatouma dans Mârouf, savetier du Caire par Henri Rabaud en 1914, Luce dans Le poème du Soir de Chevallier en 1925, l'intendante dans Le bon roi Dagobert de Marcel Samuel-Rousseau en 1927 et Madame Sottonville dans George Dandin ou le Mari confondu d'après Molière de Max d'Ollone en 1930. Elle mettra un terme à sa carrière en 1938.

Louise Jeanne Tiphaine (1873-1956)

Cliché Jean Reutlinger, domaine Public.

Parfois comptée au nombre des demi-mondaines illustres par des historiens, Jeanne Tiphaine se rencontre plus souvent dans les pages spectacles que dans les chroniques mondaines. Elle fut aussi le sujet d'innombrables clichés publicitaires. Elle fut mariée en 1902 à un employé de banque, futur inspecteur d'assurance, Charles Adolphe Germain Lemaire (1876-1962). Ils divorceront deux ans plus tard et le mariage religieux sera annulé par le Vatican.
Officier d'académie en 1900, Mlle Tiphaine avait acheté au Vésinet une vaste propriété de plus d'un hectare au 33 route de Montesson où elle vécut jusqu'en 1920. Plus tard, au début des années 1960, ce vaste terrain sera acquis par une société civile immobilière qui y fera édifier un imposant immeuble (R+4) la Résidence Les Genets. Jeanne Tiphaine est morte le 12 octobre 1956 à Paris (16e).

On pourrait poursuivre cette énumération d'artistes vésigondines aujourd'hui ignorées : Marie Berthelin, Emma Di Rienzi, Blanche Rebeyrol, Mlle Derigny, Mlle Bonnet et bien d'autres qui ont choisi Le Vésinet de cette fin de siècle pour y retrouver la santé, le repos et parfois le repos éternel.

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    Sources et notes:

    [1] Le demi-monde sous le second empire - A. de Maugny, chez E. Kolb (Paris) 1892.

    [2] Le Gaulois, 18 septembre 1882 (N°64).

    [3] Ces Demoiselles de l'Opéra, chez Tresse et Stock (Paris) 1887.

    [4]. Archives de Me Léon Barbaut, avoué à Versailles.

    [5] Dictionnaire des comédiens français, ceux d'hier. Lyonnet, Henry, Genève, 1912.

    [6]Le théâtre à Paris - 5e série. 1885, 1888-1889.

    [7] Le Vésinet et ses environs - D. Thibault & G. Deloison, 1892. Madeleine Dinelli est recensée route du Grand Pont dès 1886.

    [8] Le Matin, 5 octobre 1893 (n°3506).

    [9] Les Soirées parisiennes par un monsieur de l'orchestre, de Arnold Mortier, chez Dentu (Paris) 1874, 1876 et 1881.

    [10] Les jolies actrices de Paris - 2e série, de Paul Mahalin chez Tresse (Paris) 1878.

    [11] Les Actrices de Paris, quatrains, de Eugène Hubert et Christian de Trogoff, chez Lachaud (Paris), 1872.

    [12] Le Gaulois, 26 mai 1881 (n°621-623).

    [13] Le Figaro, 28 mai 1881 (n°148).

    [14] Le Courrier de Versailles, 7 mai 1876; le terrain était situé à l'angle de la rue Ernest-André (autrefois rue du Pecq) et la rue Villebois-Mareuil (autrefois rue de la Station-du-Vésinet). La maison a disparu, remplacée par des immeubles construits dans les années 1960.

    [15] Le Gaulois, 18 mai 1899 (n°6368).

    [16] Les Annales du théâtre et de la musique, 1899.

    [17] Le Monde artiste 5 août 1900 (N°31).

    [18] L'Europe-artiste, Paris, 1886.

    [19] Georges Monval fut le premier à corriger son état civil: Félicité Célina Boissart, née à Valenciennes le 7 septembre 1841. Le patronyme écrit avec un "d" et le prénom de Blanche furent associés à Mlle Bianca dans tous les articles qui lui furent consacrés jusque dans l'acte de décès établi à la mairie du 8e arrondissement, le 2 février 1912.

    [20] Foyers et coulisses; 5. Comédie-Française. Tome 2 par Georges d'Heilly, Paris, 1874.

    [21] Le Gaulois, n°295, 7 mai 1883.

    [22] Paul Léautaud - Exposition organisée par la Bibliothèque nationale, Paris,1972-1973 - catalogue par Lise Dubief et Marie-Laure Prévost, 1972. Acte de baptême de Paul Firmin Valentin Félicien Léautaud, 11 mars 1872. Commentaire tiré de son Journal: « Un peu après, le 11 mars, je fus baptisé a l'Église Saint-Roch, ayant pour marraine Mlle Blanche Boissart, bientôt Mlle Bianca, de la Comédie-Française, et qui devait être un jour la marraine aussi des enfants de Mme Réjane. »

    [23] Par exemple, Dans les rêves, 1886, huile sur toile, qui fut exposée au Louvre.

    [24] Le nu au théâtre depuis l'antiquité jusqu'à nos jours par G.-J. Witkowski et L. Nass, chez Daragon, Paris, 1909.

    [25] Paris-Cythère : étude de moeurs parisiennes par Maurice Delsol, Impr. de la France artistique et industrielle, Paris, 1893.

    [26] Causes criminelles et mondaines de Albert Bataille chez E. Dentu, Paris, 1893.

    [27] Le Soir, 25 février 1893, entre autres. Suzanne Derval avait pourtant voulu ruser en envoyant deux certificats : l'un au nom de Mlle Petit « parce qu'elle a une angine catarrhe aigue qui l'empêche de quitter la chambre », et l'autre au nom de Mlle Suzanne Derval, « parce qu’elle est atteinte d’une pneumonie qui nécessite son séjour à la chambre pendant trois ou quatre jours ».

    [28] En 1925-1930, selon des annuaires mondains, Suzanne Derval est domiciliée au Vésinet, 21 boulevard Carnot. Mais en 1926, cette adresse n'est pas recensée (comme c'est souvent le cas pour les maisons de villégiature non occupées en hiver) et en 1931, elle est le domicile de la famille d'Edward Schuller, un journaliste américain natif de Chicago. Suzanne Derval est déjà partie vers la Côte d'Azur.

    [29] Enquêtes d'identité. A la recherche de quelques identités perdues. Madame X…, dite Suzanne Derval, demi-mondaine, par Dominique Salva. [Ici]


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