Texte anonyme de la fin du XIXe siècle Louis XIV délaisse le bois du Vésinet ... ...et fait construire la machine de Marly En 1650, Portail, le seigneur de Chatou,
fait construire le pont de bois sur l'île et reliant le territoire
de Nanterre. La même année, le seigneur de La Borde, Antoine Dodieu,
fait élever une chapelle et un caveau à ses ancêtres dans l'église
de Montesson, laquelle paroisse dépend la seigneurie de La Borde.
Montesson n'avait pas eu de seigneurie spéciale jusqu'à Louis XIV.
Le besoin s'en faisait, paraît-il, vivement sentir et, faute de mieux,
le roi fit sa nourrice, Mme Ancelin, seigneur du lieu. M. de Beaumont remplaça, en 1654,
le duc de Saint-Simon dans le gouvernement de la capitainerie de
Saint-Germain. Il conserva ce poste jusqu'en 1660, époque où il fut
assassiné, par vengeance, par deux gentilshommes qui se sauvèrent
en Angleterre.
Louis XIV, roi de France et de Navarre Le bois du Vésinet vit aussi, à la même époque, un promeneur presque quotidien dans le célèbre abbé de Vertot [1] qui était curé de Croissy et aimait se recueillir dans le bois du Vésinet c'est là qu'il élabora le plan de son Histoire de la conjuration de Portugal. Le Mercure du mois de juillet 1679
rapporte l'histoire d'une course extraordinaire qui fut faite en
présence du roi et de la reine, le 16 juillet du pont d'Aupec jusqu'à la maison de La Borde. Cette course eut lieu entre un Français et un
Anglais, et comprenait dans cette distance un parcours d'une lieue
et demie dans la garenne du Vésinet. Ce fut le Français qui devança
l'Anglais de cinquante pas. Louis XIV, qui venait de faire donner tous
ses soins à Marly en y établissant la machine élévatoire, ne se préoccupait
pas outre mesure de la perturbation qu'il allait jeter dans la navigation
du fleuve en barrant, pour son plaisir et l'agrément de ses maîtresses,
le principal bras de la Seine. « Vue de la fameuse machine de Marly » qui élève l'eau de la Seyne sur 535 pieds de haut servant à faire jouer les fontaines du Palai Royal de Versailles et de Marly faisant l'admiration de toutes les nations de l'Univers, et qui à répendu par toute la terre la Magnificence du nom et de la Gloire de LOUIS LE GRAND Roy très chrétien de France et de Navarre qui la fit construire Le gouvernement de la forêt de Saint-Germain et de celles de Marly et du Vésinet, qui en dépendaient sous Louis XIV, se composait d'un grand-maître, d'un maître particulier, d'un lieutenant, d'un procureur, d'un inspecteur, d'un garde-marteau [3], d'un greffier, d'un arpenteur. Le trésorier des chasses payait les gages et avait au-dessous de lui un lieutenant, un sous-lieutenant, un procureur, un greffier, deux rachasseurs (rabatteurs), douze gardes à cheval, vingt-quatre à pied. En 1681, par brevet en date du 19 juin, le roi créa un inspecteur général. Le manuscrit d'Antoine dit que, sous Louis XIV, la forêt de Saint-Germain avait 5.719 arpents, celle de Marly 2.000 et celle du Vésinet 1.009 arpents. **** Notes (shv): [1] René-Aubert de Vertot (1655-1735) Abbé et écrivain. Littérateur talentueux "au style aisé et élégant" mais historien médiocre, d'abord capucin puis chanoine prémontré il fut successivement prieur de Joyenval puis curé de Croissy-la-Garenne [aujourd'hui Croissy-sur-Seine]. Il avait obtenu la charge de secrétaire des commandements de la duchesse d'Orléans, avec un revenu considérable et un logement au Palais-Royal. Membre de l'Académie des Inscriptions en 1703, auteur de plusieurs ouvrages historiques : Histoire des révolutions du Portugal (1689), Histoire des révolutions de Suède (1695), Histoire des révolutions arrivées dans le gouvernement de la République romaine (1719), etc. [2] Droit d'installer un piège à poissons (pêcherie formée d'une double rangée de perches en angle, au fond d'une rivière, fermée par un filet). [3] La fonction de garde-marteau a été créée en 1583 par Henri III. L'Ordonnance de Colbert sur les Eaux-et-Forêts en précise les obligations : Officier établi dans chaque maitrise particulière des eaux & forêts, pour garder le marteau avec lequel on marque le bois que l'on doit couper dans les forêts du roi ou les bois réservés à la marine. Il doit vaquer en personne au martelage, et ne peut confier son marteau à personne. Il assiste aux visites des grands-maîtres et des maîtres particuliers.
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