D'après la chronique de l'Eglise réformée de la Boucle au Vésinet L'Eglise protestante au Vésinet En 1869, les quelques familles protestantes habitant déjà dans la nouvelle colonie fréquentaient le culte de Saint-Germain-en-Laye. Un pasteur anglais descendant de réfugiés, au nom bien français de Chastel de Boisville, leur proposa de tenir un culte chez lui. C'est dans sa villa, située à l'angle de l'avenue de la Princesse et de la route de Croissy, que se groupèrent alors des auditoires d'une quarantaine de personnes. Mais la guerre survint, le troupeau se dispersa et M. Chastel de Boisville retourna en Angleterre. Un Comité de dames se constitua pour réorganiser le culte. Il était composé de Mmes de Chambure, Gastambide, Labourieau, Louapt, Mannberguer, Massy, Pellis et Schultz. Une salle fut louée au 20, rue de l'Église [aujourd'hui rue du Maréchal Foch, le bâtiment actuel a été construit au début du XXe siècle]. Les pasteurs Peyrat, Armand Delille et Lepoids l'inaugurèrent au printemps 1872. Le culte y était célébré par des pasteurs de Paris et par les étudiants en théologie. L'organisation du tableau des services était assuré par des laïques, M. et Mme Schultz, dont le dévouement et l'activité en font les véritables fondateurs de la paroisse. Le Temple protestant inauguré le 20 juin 1880 Le cliché date du début du XXe siècle Le Comité de dames décida de se dissoudre le 1er juillet 1882 pour céder la gestion financière à une Société civile " pour assurer l'exercice, dans le temple du Vésinet du culte évangélique protestant". Elle se composait de MM. Edouard Berthoud, Alphonse Chauvet, Jules Gastambide, Eugène Puérari, Jean Joseph Schultz. Jusqu'en 1906, des pasteurs de Paris et de la région parisienne se succédèrent dimanche après dimanche, dans la chaire du nouveau temple. Sur la liste des prédicateurs reviennent fréquemment les noms de MM. Arbousse Bastide, Lacheret, Dhombresy, Couve, Decoppet, Picard, Appia, Gout, Th. Monod, Recolin, Ed. Sauter, etc...
L'Eglise du Vésinet présente cette particularité d'avoir été autonome dès ses premiers commencements. Tandis que les autres paroisses de la banlieue ont généralement commencé par être des postes de la société centrale ou des annexes desservies par une paroisse voisine, le petit groupe du début s’est constitué sur l'initiative de ses membres. Il a franchi les étapes successives de son existence en tirant de lui-même les ressources nécessaires et en cherchant les concours dont il avait besoin. Dans les années 1920, le nombre des fidèles s'est sensiblement accru, par suite de la rapide augmentation de la population dans toute la région parisienne. En outre, elle a perdu peu à peu son caractère de " paroisse d'été" , ceux de ses membres habitant Paris en hiver ne représentaient plus qu'une très petite minorité.
En 1967, l'orgue avait été démonté et installé provisoirement dans la salle annexe, pour la durée des travaux. Le volume de l'édifice ayant plus que doublé, il devint indispensable de lui donner une composition nouvelle et ce n'est que le 29 avril 1980, à l'occasion du centenaire du Temple, qu'eut lieu l'inauguration de l'instrument, agrandi, restauré, réharmonisé, qui reprenait sa place à la tribune. Laissez-moi, tout d'abord vous dire, M. le Pasteur, combien je suis sensible aux si aimables paroles que vous venez d avoir à l'égard de la Municipalité du Vésinet et à mon égard. Et vous dire aussi, me faisant le porte-parole des Maires de la Boucle et en particulier de mon ami Charles Finaltéri, Maire de Chatou, que nous sommes très heureux que vous ayez bien voulu nous convier à fêter aujourd'hui avec vous, aujourd’hui, le centième anniversaire du Temple. Dépassant les limites de la Commune où il fut construit, ce Temple rayonne en effet, sur les quatres communes de la Boucle, c'est-à-dire Chatou, Croissy, Montesson, Le Vésinet et aussi sur la rive droite du Pecq. Vous êtes, M. le Pasteur, territorialement bien plus puissant que moi, puisque vous avez compétence sur environ 2.000 ha et 75.000 âmes, et si toutes ne sont pas protestantes, toutes ont certainement besoin qu’on veille sur elles. Je voudrais aussi rendre hommage à l'excellente qualité des rapports qui existent entre la communauté protestante du Vésinet et la Municipalité et je pense qu'il en est de même dans les autres communes. J'y vois la marque et le résultat de votre action personnelle depuis que vous exercez votre ministère dans ce Temple et je tiens à saluer votre parfaite courtoisie, votre esprit d'ouverture, votre constante recherche de la concertation et du dialogue, au service du bien commun. J'y vois aussi, la manifestation de l'état d'esprit de notre communauté protestante, qui loin de se fermer et de se replier sur elle-même, témoigne en toutes occasions de sa vitalité, de son sens de la solidarité, de sa volonté de participer pleinement à la vie de la Cité, en particulier dans le domaine social et dans le domaine culturel, dans celui aussi de nos jumelages, et je voudrais saluer la présence, ici, de M. le Pasteur d'Unterhaching, notre ville jumelle bavaroise. Si les majorités demeurent silencieuses, c'est aux minorités qu'il appartient, comme le disait Charles Maurras, de faire preuve de vertu, d'imagination et d'audace... Ainsi donc, ce Temple a ajourd'hui cent ans. Pendant ce siècle, il a su grandir à plusieurs reprises, il a su se faire conforter et où il se passa tant de choses et tant de bouleversements, il a su se moderniser, il a su ne pas vieillir et même suivre des cures de rajeunissement, tout en restant fidèle à lui-même, au bord de son lac, à l'ombre de ses arbres... Il a su trouver pour cela l'aide dont il avait besoin, d'abord auprès de ses fidèles et aussi, vous l’avez rappelé, auprès de la Municipalité qui a participé à la restauration de l'orgue. La Municipalité n’a fait que renouer avec la tradition, puisque le Conseil municipal du Vésinet au cours de sa séance du 19 juin 1880, sous la présidence du Maire de l'époque, M. Jean Laurent, avait voté une subvention exceptionnelle de 300 frs, pour la construction de ce nouveau Temple. A cette même séance, le Conseil municipal avait par contre, refusé, fort sagement et pour respecter la séparation des Eglises et de l'Etat de participer à la rémunération du desservant. Pour moi, si vous le permettez, le Temple, c'est aussi Le Vésinet de mon enfance, c’est l'école du dimanche, Mme Fleury qui nous racontait l'Histoire Sainte, Mlle Ceasar qui jouait de l'harmonium, c'est aussi Noël, l'odeur du sapin, les chants, l'orange et le pain au chocolat qu'on nous distribuait... Bon anniversaire donc à notre Temple du Vésinet, nous lui souhaitons d’accueillir et de former des générations d'hommes et de femmes de bonne volonté, nous lui souhaitons longue et heureuse vie, mais en a-t-il besoin, puisqu'étant la maison de Dieu, c’est l’éternité qu'il a pour lui... Ce à quoi, M. le pasteur Bösiger a répondu: Monsieur le Maire, Au nom et de la part de toute la communauté protestante du Vésinet, je tiens à vous remercier, ainsi que tous les membres du Conseil municipal, pour l’intérêt et l'aide que vous avez apportés aux fêtes du Centenaire du Temple et, en particulier, à cette journée du 8 juin qui fut un succès pour tous et à tous points de vue. Le culte fut une vraie fête et nous avons été sensibles au fait que Mme JONEMANN et vous-même, ainsi que plusieurs membres du Conseil municipal et leurs épouses, ayez tenu à y participer nous avons beaucoup apprécié votre intervention où vous avez si bien su allier le caractère officie! et le ton fraternel. Nous voulons aussi exprimer nos remerciements pour le vin d'honneur que la Municipalité nous a offert à cette occasion et qui prolongeait fort agréablement le culte proprement dit. Je vous prie de vouloir bien agréer, Monsieur le Maire, l'expression de mes sentiments respectueux et dévoués. Les pasteurs
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