Erwin Johannes Eugen Rommelest né le
15 novembre 1891 à Heidenheim (Wurtemberg). D'origine
bourgeoise,
il est le fils d'un professeur de mathématique de Heidenheim
et sa mère, est la fille du président du
gouvernement de Wurtemberg.
Il entre en tant que cadet au 6e bataillon du 124e régiment d'infanterie, à
Weingarten en 1910. En 1912, il reçoit son brevet de lieutenant.
Erwin
Rommel a vingt trois ans quand éclate la Première Guerre mondiale. C'est sur
les fronts français, roumain et italien qu'il se couvre de gloire. Il se fait
particulièrement remarquer à deux reprises par son audacieuse tactique d’infiltration
en nombre des lignes ennemies suivies d’une attaque à revers, en Roumanie en
août 1917 et en Italie en octobre 1917. Pour ses
faits de guerre il est décoré de l'ordre "Pour le Mérite". L'entre-deux-guerres
lui permet reconsidérer sa carrière militaire. Il s'inscrit à
l'université de Tübingen. Sympathisant du national-socialisme, il fait partie des Sections
Armées (SA).
En 1929, il est nommé instructeur
à l’école d’infanterie de Dresde
puis chargé de cours à l'école de guerre de Potsdam. Il accède ensuite à la direction
de l'école de guerre de Wiener-Neustadt. Il écrit à l'intention des jeunes hitlériens
un manuel d'instruction tactique: "Infanterie greift an",
apprécié de Adolf Hitler. Les
faveurs de Hitler lui valent de figurer en 1938 parmi les chefs du
Quartier général du Führer. En 1939, il prend le commandement de la garde personnelle
d'Hitler. Durant la Deuxième Guerre mondiale, commandant
la 7e division blindée pendant la campagne de France (mai-juin 1940), il donne
l’assaut aux troupes françaises sur la Meuse, sur le canal de La Bassée ; puis
il fonce sur Lille qu’il attaque, et faisant volte-face, il traverse la Somme
et enfonce la ligne Maginot. Il surgit partout à l’improviste, et plus particulièrement
là où on ne l’attend pas, réglant l’affaire rapidement et partant vers un nouvel
objectif en semant le désarroi chez l’adversaire.
Son groupe est surnommé par l'ennemi le "régiment
fantôme" pour la vitesse de déplacement de
ses troupes,
parfaite illustration du Blitz Krieg. Sa
valeur personnelle et ses méthodes tactiques attirent l’attention du colonel
général Guderian, inspecteur des troupes rapides et pionnier de la guerre des
chars. Désigné par lui comme modèle de l’armée moderne,. il est nommé lieutenant général
et reçoit la direction de l'Afrika Korps en Afrique du nord.
"The
Desert Fox"
En 1941, il doit se porter
de toute urgence, en Libye, au secours de l'allié italien en difficulté. Il repousse par
deux fois les troupes britanniques et la seconde fois, il parvient en juin 1942,
à avancer jusqu'à El-Alamein en Egypte. Au cours de cette campagne, Rommel fait preuve dans ses manoeuvres tactiques d'un
réel génie militaire qui lui vaudra le surnom de Desert Fox, le
"Renard du désert". Son plan est de s'emparer d'Alexandrie et du Caire puis de pousser jusqu'au Caucase afin de prendre les Soviétiques à revers. L'entêtement
du commandement italien, l'absence de renforts et la nette supériorité matérielle
des Alliés le conduisent à l'échec. Il est cependant promu feldmarschall par Hitler en 1942. L'armée
allemande est obligée de reculer face à l'offensive britannique déclanchée le 23 octobre
1942. Rommel, malade,
est en Allemagne lorsque commence la bataille. L’offensive de Montgomery
aboutit à l’écrasement de l'Afrikakorps,
que le retour de son chef le 26 octobre n'aura pu empêcher. Il évacue successivement l'Égypte, la Cyrénaïque et la Tripolitaine. Les
demandes de renforts réitérées de Rommel au G.Q.G. d'Hitler restent sans effets
et la confiance du soldat dans le régime vacille. Il reçoit des mains d'Hitler le 11 mars 1943, les diamants
de la feuille de chêne avec épées pour sa croix de chevalier de la Croix de
fer. Mais en même temps on lui retire le haut commandement de l'armée d'Afrique
et on l'envoie en Italie... on ne
résiste pas à Hitler!
Chargé
de l'inspection du mur de l'Atlantique en mars 1944, il reçoit enfin
le commandement du groupe d'armées
B de la Loire à la Hollande.
Il
trouve sur le futur front de l’Ouest des troupes formées d’adolescents inexpérimentés
et de vétérans fatigués, rescapés des fronts de l’Est. Le matériel est insuffisant
et vétuste, car le meilleur est réservé au front soviétique. Le Mur lui paraît
très faible à certains endroits. Le maréchal "bricole"
des obstacles pour les plages, remotive ses soldats, se met en quête de chars.
Ses hommes installent sur les plages les "asperges de Rommel",
pieux dirigés vers le ciel pour empêcher l’atterrissage des parachutistes et
des avions. Dans les prés et les dunes poussent les "jardins de l’enfer",
meurtriers champs de mines qui avaient contribué à sa réputation en Afrique.
Sur le mur
de l'Atlantique
Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, Rommel n'est pas à son poste.
Il est parti depuis la veille en Allemagne, pour fêter l'anniversaire de sa
femme! Les renseignements en sa possession
indiquaient clairement qu'il n'y aurait pas de débarquement avant le 15. Son
absence le Jour J explique en partie l’indécision des chefs allemands
lors du déclenchement de l’offensive.
Revenant
en toute hâte, il ne peut s'opposer à la percée des Alliés d'autant qu'Hitler,
convaincu que le débarquement de Normandie n'est qu'une diversion, refuse une fois de plus de l'écouter. Grièvement blessé par des chasseurs bombardiers qui mitraillent
sa voiture le 17 juillet 1944, sur la route de Laroche-Guyon, près de Livarot,
il doit abandonner son commandement. Il
est d'abord transporté à l'hôpital militaire de Bernay où il est soigné durant
plusieurs jours. Il
ne participe donc pas à la conjuration du 20 juillet. Le 24 juillet, pour l'éloigner
du frond, on le transporte à l'hôpital du Vésinet où il reçoit la visite de
plusieurs officiers généraux allemands.
Generalfeldmarschall E.
Rommel
Déçu par
le régime nazi, Rommel était favorable à un putsch contre Hitler à la condition
que ce dernier ne soit pas assassiné pour éviter d'en faire un martyr. Au cours
d'une réunion des conjurés, Rommel aurait été désigné pour assurer l'intérim à la direction
de l'Etat. Mais le 20 Juillet 1944, le putsch échoue. L'auteur de l'attentat,
Claus comte
Schenk von Stauffenberg, est arrêté le soir même. Il sera
fusillé. Le 8 Août, Rommel est rapatrié du Vésinet vers son domicile
à Herrlingen, près d'Ulm
où il est consigné. En raison de sa grande popularité, son implication dans
le complot contre Hitler n'a pas été rendue publique. Le 7 octobre, il est invité
à Berlin mais refuse de
s'y rendre. Le 14 octobre deux généraux se présentent
chez Rommel
toujours convalescent, pour lui signifier son exclusion de l'armée prononcée
par la "Cour d'honneur de la Wehrmacht". Convaincu de sa participation
au putsch manqué, Hitler ne laisse à Rommel, que deux possibilités:
se présenter devant le tribunal du peuple ou se suicider. Rommel choisit le
poison et se donne la mort le jour-même. On lui fera des funérailles
nationales à la mesure de sa popularité.
Pour les historiens,
le rôle de Rommel dans la conjuration contre Hitler demeure un objet de controverse. Les carnets personnels de Rommel ont été publiés en 1953 par
l'historien anglais Liddell Hart, sous le titre La Guerre sans haine. Erwin
Rommel est probablement le plus célèbre parmi les chefs militaires allemands
de la Deuxième Guerre Mondiale. Cette renommée doit aussi beaucoup au cinéma américain d'après-guerre qui l'a traité en
héros.
Le Renard
du désert (The Desert fox : the story of Rommel)
de
Henri
Hathaway (1951) avec
James Mason
"The Desert Fox"
Admired by his men, respected by his enemies, Erwin Rommel was
one of the great field commanders of the Second World War"
Source principale :
Encyclopaedia Universalis
(André Brissaud)
Lire
aussi :
•The Rommel Papers
- 1988 (reedition) - B. H. Liddell-Hart, (Editor),
Da Capo Press.
•St Germain-en-Laye Kommandatur, 2017 - Bruno Renoult et Jean-Paul Pallud (vol.I) et Bruno Renoult (vol. 2).
Société d'Histoire du
Vésinet, 2005-2017 • www.histoire-vesinet.org