Journal de Versailles, 9 et 12 septembre 1858 L'accident du train atmosphérique en gare du Vésinet, le 6 septembre 1858 Un bien cruel accident est arrivé hier au soir à la gare du Vésinet. Réprésentation de l'accident du 6 septembre 1858 en gare du Vésinet Le nombre des morts est de trois: Lacotte, conducteur du train; dame Michelle, marchande à la halle, rue des Gravilliers, 76; dame Roger, passage Tivoli, 11. 1. M. Allard, lithographe, à Suresne; 2. M. Cohannier, marchand de fruits, 110, avenue des Champs-Elysées; 3. Madame Morel, 106, rue St-Lazare; 4. M. Petit, négociant-commissionnaire, 127, rue Saint-Lazare; 5. M. Dufour, fabricant de plaqué, 5 rue Pavée, au Marais; 6. M. Roger, entrepreneur de parquets, 11, passage Tivoli; 7. Mademoiselle Blanchard, belle-soeur de M. Allard, à Suresne; 8. M. Delorme, peintre; 9. Mademoiselle Delorme, sa soeur; 10. M. Gourdin, 12, rue des Bourdonnais; 11. Mademoiselle Bouché, marchande à la halle, 3, rue Charlot; 12. Madame Gaillet, 134, rue St-Lazare; 13. Madame Lacroix, sage-femme, 34,place du Marché-Saint-Honoré; 14. M. Lacroix, même demeure; 15. Mademoiselle Vigier, cordonnière, à Paris; 16. M. Morel, entrepreneur de serrurerie, 12, rue de Hanovre; 17. Madame Morel, idem; 18. M. Lacroix, layetier-emballeur, 14, rue du Cherche-Midi; 19. Madame Lacroix, idem; 20. Madame Delajacque, femme de l'entrepreneur de peinture, 16, rue Corbeau; 21. M. Wisbé, taillandier, 60, rue de Londres; 22. Madame Wisbé, idem; 23. M. Sauge, chapelier, 10, place de la Corderie; 24. Madame Sauge, idem; 25. Madame Patry, 25, rue du Cloître-Notre-Dame; 26. Mademoiselle Bard, 27, rue de la Michodière; 27. Mademoiselle Morel, enfant de huit ans, idem; 28. Madame Branchu, maîtresse d'hôtel, idem; 29. M. Tronche, idem; 30. M. Vigié père, cordonnier, idem; 31. M. Vigié fils, idem; 32. M. Delaroche, marchand de parapluies, 175, faubourg Saint-Honoré; 33. Madame Delaroche, sa femme; 34. M. Descoins, blanchisseur, à Suresne; 35. Madame Lamarre, rue Saint-Honoré, 35, à Versailles. Quatre blessés ont été transportés immédiatement chez M. Malfilâtre, restaurateur au Pecq [1]. Deux ont été conduits à l'hôpital de St-Germain. Un a été déposé à l'hôtel du Prince de Galles. Les autres ont été ramenés à Paris. Les soins les plus empressés ont été donnés aux blessés, par MM. les docteurs du Harme, de Chatou, MM. Laplanche, Clerc, médecins à St-Germain, M. Fournier, docteur attaché au service de l'hôpital de Saint-Germain, et par les médecins attachés spécialement au service de la compagnie de l'Ouest, qui avaient été dirigés tout de suite sur le théâtre de l'événement. La cause de ce triste événement consiste dans le choc du train descendant de Saint-Germain, le 6 septembre, à dix heures douze minutes du soir, contre la machine qui devait l'attendre au Vésinet, sur une ligne d'évitement et qui, manoeuvrée tardivement et sans protection du disque qui eût dû protéger la voie, se trouvait sur cette voie au moment où le train y arrivait avec une vitesse inusitée. Le tender de la machine et la première voiture ont été brisés en mille morceaux; il a donc été impossible de constater si le frein de cette voiture s'était, comme on l'a supposé, rompu pendant le trajet, et si cette rupture a été la cause de la rapidité du train, et par suite de l'accident. Le garde-frein Lacotte était mort sur le coup. [1] M. Malfilâtre, restaurateur au Pecq, est souvent cité dans les procès verbaux de duels, pour avoir reçu des blessés et porté les premiers secours.
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