D'après la documentation de l'École Régionale du Premier Degré (ERPD) Olympe Hériot La grande histoire de l’École Hériot (1887-2022) Le village de La Boissière vers 1900 (Coll. Colonel Gentilleau) La Boissière-Ecole était située à la limite du sud-est de département des Yvelines (ex Seine-et-Oise) non loin de la forêt de Rambouillet. Le clocher de l’église se détache de loin sur la campagne autrefois occupée par de nombreuses fermes. Sa superficie, aujourd’hui est de 2506 ha, à 171m d’altitude et compte 525 habitants. Fief de la châtellenie de Saint-Léger, Henri 1er fit don de l’église à l’abbaye de Saint-Magloire de Paris en 1033. En 1886, le Commandant Olympe Hériot a cinquante et un ans. [2] Il a démissionné de l’armée depuis trois ans et vit à La Boissière dans son château. Cette même année, le gouvernement décide la création de six écoles militaires : Rambouillet, St-Hippolyte-du-Fort, Autun, Billom, Montreuil-sur-Mer et Les Andelys destinées à rassembler les enfants de troupe et notamment les orphelins de guerre qui, au sein des régiments, partagent la vie des soldats, souvent dans de mauvaises conditions morales et matérielles. [3] Mais seuls, ceux de 13 à 18 ans sont concernés. Rien n’est prévu pour les plus jeunes. Le Commandant Hériot décide immédiatement de faire construire à ses frais et sur ses terres un établissement susceptible de recevoir tous ces jeunes oubliés. Après plusieurs projets somptueux et probablement trop coûteux car non retenus, le projet définitif est enfin arrêté. Le Château de la Boissière et, au fond, l'orphelinat Hériot Dessin de M. Gérardin pour le Journal Illustré C’est ainsi que, le 4 novembre 1886, entre le général Boulanger, ministre de la Guerre et Monsieur Hériot Chef de Bataillon d’infanterie en retraite il a été convenu ce qui suit : « Monsieur Hériot s’engage d’ores et déjà, tant pour lui que pour ses ayants droits ou héritiers, à faire don, en toute propriété, au Département de la Guerre, d’un vaste établissement qu’il fera construire entièrement à ses frais, sur une partie de son domaine de La Boissière, d’une contenance de 9 hectares 60 ares. » ...« L’Établissement dont il s’agit sera destiné à un orphelinat exclusivement réservé a des Enfants de Troupe de l’armée de Terre. Il sera construit pour en recevoir 160 au moins. Monsieur Hériot se réserve le droit, pendant la durée de sa vie de disposer dans l’Établissement de 10 places qu’il pourra accorder à des enfants de son choix. Le 10 février 1887, sous le commandement du Capitaine Magnien, ses portes ouvrent pour accueillir le premier « poussin » qui en franchit le seuil. Envoi des couleurs à l'Ecole militaire enfantine Hériot (~1910)
Orphelinat Hériot. Le maréchal Pétain remet les insignes de la Légion d'Honneur à sa directrice, Mme Douine, veuve du Commandant Hériot (5 juin 1921)
Orphelinat Hériot. Fanion de l'Ecole décoré de la Croix de Guerre Offert par Mme Douine, la directrice, le 4 novembre 1930.
L'Ecole militaire enfantine Hériot fait place à l'École Nationale du Premier Degré Hériot (1966)
Le 26 décembre 1936, à la demande du maire de la commune et des PTT, le nom du village « La Boissière », devient « La Boissière-École » pour éviter les confusions avec d’autres communes. En 1986, l’école Hériot changera d’appellation pour devenir École Nationale du Premier Degré (ENPD), s’intégrant ainsi à un ensemble préexistant de dix écoles réparties sur l’héxagone. Ces écoles, accueillaient en internat de très jeunes enfants, de six à douze ans. Ce fut le cas jusqu'à la clôture définitive de l'établissement en 2022 qui ne comptait plus qu'une vingtaine de pensionnaires. Elle en compta plus de 300 en 1918. **** Notes et sources : [1] 1886–1986, L’École Hériot 100 ans d’histoire. [2] Bernard Pharisien. L'exceptionnelle famille Hériot, Editions Némont, 2001. [3] Jean Roch Richard. Des enfants de troupe aux lycées militaires dans Enfants de troupe. Revue Historique des Armées, N° spécial 1985. [4] Anne-Marie Drouine Hériot avait aussi offert à l'école son château de Cancale, en Bretagne, qui devint un lieu de vacances pour les enfants.
Société d'Histoire du Vésinet, 2022 • www.histoire-vesinet.org |