L'Avenir de Saint-Germain, n°490, 6 juillet 1890. Au Vésinet : le Cercle du Chalet des Fleurs Le Cercle du Chalet des Fleurs [1], ainsi que nous l'avions annoncé dans un précédent numéro, a donné samedi dernier sa fête d'inauguration. Le temps a daigné prêter son concours précieux, et la soirée n'a rien laissé à désirer. Le Chalet dans sa version « originale » de 1858 selon Emile Bourdelin (détail) Tout le rez-de-chaussée du Chalet ne forme qu'un vaste salon orné de glaces et de plantes vertes ; l'orchestre disparaît dans trois massifs de fleurs qui couvrent l'estrade et le fond de la salle. Le vestibule qui conduit à l'escalier et au premier étage est décoré par une immense panoplie de fleurets, d'épées de combat et d'armes de tir. Presque tous les membres du Cercle font, en effet, partie de la Société de tir, et tous les dimanches matin il y a, au Cercle, séance d'escrime sous la direction du Prévôt de Saint-Germain-en-Laye. Les danses sont commencées, l'orchestre est composé de six artistes-amateurs qui prêtent leur concours absolument gracieux à cette fête de famille. Les danses succèdent aux morceaux, les chants et les monologues aux danses ; la plus franche gaieté règne parmi tous les invités. Plus de place dans le salon pour les messieurs, qui ont la ressource du jardin et de la véranda couverte, pour circuler entre chaque danse. Vite à la danse, Chacun s'élance. Puis l'appétit vient en dansant. Non, ce n'est pas le jour, Ce n'est pas l'Alouette... ! Et l'on ferme les rideaux pour danser encore. A quatre heures, avec un appareil photographique instantané, M. Chameroy prend des groupes... Ce sera un souvenir de plus de la délicieuse soirée que l’on vient de passer. Débarrassée de ses ailes, de sa galerie, de ses lambrequins et autres ornementations, la maison au début du XXIe siècle.
La propriété de nouveau réhabilitée en 2020-22. **** Notes et sources : [1] Le nom « Chalet des fleurs » fut donné par Céleste Vénard dite Mogador, par son mariage comtesse de Chabrillan, femme de lettres, à la maison qu'elle occupa de 1880 à 1889. Par « Cercle » on entend un lieu loué et organisé à frais commun pour se réunir. Formation de la Société anonyme L'Union Amicale (pour exploitation du Chalet des Fleurs), rue du Marché, 5, au Vésinet (Durée : 99 ans) capital variable : 10.000 frs selon un acte du 17 janv. 1890. [2] Charles Boucherat, bienfaiteur local (60, avenue du Chemin-de-Fer, RD) avait institué en 1879 un prix portant son nom consistant en un livret de 20 frs offert à l'élève de l'école communale qui s'est montré le meilleur camarade. Ce prix de camaraderie était décerné par le suffrage de ses condisciples. Désiré Thibault, Histoire du Vésinet - La forêt, la Colonie, la Commune, 1889. [3] Alice Foucault, fille cadette de l'ancien maire Aimé Foucault. Sa sœur ainée, Juliette, avait épousé en 1887 Jacques Chameroy, fils ainé d'Hippolyte Chameroy (industriel et brillant inventeur). [4] Henri Chameroy est le fils cadet du même Hippolyte Chameroy. Foucault et Chameroy sont alors les chefs de file des Comités Républicains Radicaux et Socialistes dans l'arrondissement. Ils sont aussi francs-maçons (peut-être de « l'Union amicale, sous l'obédience du Suprême Conseil pour la France et ses dépendances du rite Ecossais ancien accepté » qui se réunit quelque temps au Chalet des Fleurs. On rappellera que la franc-maçonnerie, introduite en France par le roi Jacques II (roi d'Ecosse et d'Angleterre en exil) et sa suite, a eu sa première Loge au château de Saint-Germain et de là s’est répandue dans toute la France, en Allemagne et en Italie.
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