Les habitants célèbres du Vésinet (L-Z)


Lardet, Pierre (1872-1945)
Pierre François Lardet, nait à Macon (Saône-et-Loire) le 7 mai 1872. Son père est papetier.
Après quelques années passées à travailler dans la banque, Pierre Lardet se reconvertit dans le journalisme et en profite pour satisfaire sa passion pour l'opéra et son gout des voyages. Selon la légende, c'est lui qui découvre dans un village au cœur de la forêt du Nicaragua, en 1910, une boisson faite de farine de banane, de cacao, de céréales et de sucre. À son retour en France, il est reçu à la Société de Géographie et il dépose la marque et la recette avant d'entamer la commercialisation du produit sous le nom de Banania. La production débute en 1914 à Courbevoie.
Pierre Lardet s'enrichit (chevaux de courses, hôtel particulier) et acquiert au Vésinet une grande villa 68, boulevard Carnot qui a pour nom La Louisiane. Pour une génération au moins, dans le language populaire local, elle devient la Maison Banania.
En 1921, Lardet s'associe avec l'homme d'affaires Albert Viallat et ensemble ils donnent un nouvel élan à la marque Banania en développant fortement la publicité. Leur association comprend aussi la location et le développement du Casino des Ibis (propriété de la Ville du Vésinet) qui périclitait. Le bâtiment agrandi accueille un restaurant. Un hôtel sera bâti à côté. Lardet et Viallat en font un lieu de prestige où le tout-Paris vient se distraire et se montrer. Mais Lardet n'est pas un homme d'affaire. Il est mis à l'écart par ses associés en 1924. Une longue série de procédures entreprises par Lardet pour récupérer ses affaires sont des échecs et finissent en drame. Aux portes du tribunal, le 12 décembre 1929, Lardet tire plusieurs coups de revolver sur un de ses adversaires – sans l'atteindre – avant de retourner l'arme contre lui. Il se rétablira et passera quelque temps en maison de repos. Il sera finalement acquitté.
Ayant dû vendre la Louisiane, Pierre Lardet sera domicilié à Saint-Germain-en-Laye puis au Pecq avant de revenir habiter au Vésinet, au 7, avenue Villebois-Mareuil en qualité de publiciste. Il est durant quelque temps directeur du journal hebdomadaire La Libre Parole républicaine.
Désargenté, il meurt à Paris (17e) le 7 octobre 1945.
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En savoir plus : Pierre Lardet au Vésinet  L'histoire de BananiaLe roi chocolat


 Lattes, Jean (1917-1996)
Jean Lattes, né à Paris le 1er mai 1917, découvre la photographie en rapportant à son père l'hebdomadaire Vu de Lucien Vogel. Renvoyé du lycée pour "activités politiques" il est en 1937 apprenti monteur chez André Vigneau, et se passionne pour le cinéma. En 1949, il entre à France-Dimanche comme photographe pigiste. Il y "apprend le métier" jusqu'en 1954. De 1955 à 1965 il est photographe free lance ; il travaille pour Elle et Le Nouveau Fémina, et commence à photographier en couleur. Premières collaborations à Life, Look, Time. A noter deux reportages, texte et photos, sur Paris au mois d'août et sur la maison de Proust, accompagné d'un entretien inédit avec Céleste Albaret, la dame de compagnie du célèbre écrivain (1962).
En 1966, il participe à la création de l'agence Gamma, "une liaison orageuse qui finira en 1972". Actionnaire et membre de Viva pendant six mois, puis chef de rubrique et rédacteur à Reporter Objectif, Il fait occasionnellement de la photographie sous-marine pour Cousteau. "J'ai toujours été photo-journaliste dans un pays où le photo-journalisme n'existe pas. J'y vois une preuve de mon masochisme latent, et aussi que mes compatriotes détestent se voir envoyer la vérité à la figure. Mes seules satisfactions professionnelles viennent des magazines américains" (Jean Lattes, Lettre à CM, 1981).
Jean Lattes s'est installé au Vésinet, au 49ter, avenue de la Princesse, en 1955. Il y a vécu jusqu'à sa mort en 1996.
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 Le Breton, Auguste (1913-1999)
Auguste Montfort alias Auguste Le Breton est né le 18 février 1913 à Lesneven, en Bretagne. Orphelin de guerre, enfant de l'Assistance publique, il passe sa jeunesse entre l'orphelinat (dont il s'évade), la délinquance et les petits métiers, la "cloche" et les tripots de Saint-Ouen et Montmartre. Il tâte même de la maison de correction.
Ces expériences lui inspirent une oeuvre très fournie, plus ou moins autobiographique. Ses romans, plus "criminels" que "policiers" magnifient la mythologie du monde des truands: vengeance, cruauté, sens spécifique de l'honneur assaisonné "d'instinct de mort".
Depuis Du rififi chez les hommes (1953) jusqu'à La loi des rues (1998), on lui doit 77 ouvrages parmi lesquels, Les hauts murs (1972, premier d'une série de neuf romans très autobiographiques sous le titre général A chacun son destin), Les jeunes voyous, Les tricards, Les racketters...., Priez pour nous, Rouges étaient les émeraudes, Monsieur Rififi, Le tueur à la lune, Bob le flambeur, Du rebecca chez les aristos, une longue série de "polars" mais aussi La môme Piaf (1980) et Monsieur Crabe (1995).
Plusieurs romans, portés à l'écran et incarnés entre autres par Jean Gabin, Alain Delon, Jean-Paul Belmondo, Lino Ventura, comptent parmi les perles du genre: Du rififi chez les hommes, Razzia sur la chnouf, Le rouge est mis, Le clan des Siciliens.
Auguste le Breton a aussi publié deux dictionnaires d'argot: Langue verte et noirs desseins (1960) et L'argot chez les vrais de vrai (1975).
L'argot, écrit-il, langage des rues, n'est pas exclusivement employé par ceux qui vivent en marge des lois ... un chauffeur de taxi, un titi parisien, un couvreur sur son toit usent couramment de la langue verte ... Bien souvent, ce sont eux qui l'ont enrichie en créant un mot qui à fait mouche...".
A 85 ans, en 1998, il a publié "Du vent.. et autres poèmes" révélant au public un autre aspect de son talent.
Auguste Le Breton a passé les dernières années de sa vie au Vésinet 12, rue Pasteur. Livrant son ultime combat contre Monsieur Crabe, il est mort à l'hôpital de St-Germain-en-Laye le 31 mai 1999 à l'âge de 86 ans. Il est enterré au cimetière du Vésinet.
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Le Roy, Edmond (1865-1919)
Journaliste, échotier, auteur dramatique, Edmond Le Roy débute très jeune dans la presse : il n'a que 17 ans quand parait son premier "papier". Il fait la plus grande partie de sa carrière au Gaulois où il était entré dès la création du journal en 1892 et où il traite plus particulièrement des affaires municipales de Paris. Il publie également des échos sous le pseudonyme de La Michodière (critique théâtrale) et de Chambry (vie parisienne). Il collabore aussi au quotidien Le Journal et à des périodiques. Secrétaire général de plusieurs théâtres (Casino de Paris, Nouveau Théâtre, Théâtre Marigny), il est membre du Comité de l'Association des journalistes parisiens (1914) et du Comité de la Presse municipale (1907).
On lui doit quelques œuvres lyriques (la Carmella) mais surtout le livret de Giska la Bohémienne, un ballet mimodrame sur une musique de Léo Pouget, représenté pour la première fois en juillet 1907 au théâtre Marigny avec un succès certain et souvent repris. Dans le rôle titre, la belle Caroline Otéro y sera saluée pour son talent autant que pour sa beauté, avec des critiques très élogieuses.
Edmond Le Roy meurt, après quelques jours de maladie (congestion pulmonaire), âgé de cinquante-trois ans, dans sa petite maison du Vésinet, 19 route de la Cascade, le 19 février 1919. Sa bibliothèque sera vendue aux enchères quelques mois plus tard au Vésinet. Homme d'une très grande distinction d'esprit et de cœur et d'une parfaite urbanité, « le meilleur et le plus sûr des camarades », laisse partout des regrets unanimes. « Il avait écrit un peu partout d'alertes chroniques d'une ironie délicate et où fourmillaient les anecdotes. Pour ce Parisien averti, tout événement était matière à des souvenirs évoqués avec autant d'esprit que d'à-propos. »
...En savoir plus : Giska la Bohémienne 


Lévy-Dhurmer, Lucien (1865-1953)
Né à Alger le 30 septembre 1865, Lucien Lévy, fils de Salomon Lévy et Pauline Amélie Goldhurmer, entre en 1879 à l'Ecole Supérieure de Dessin et de Sculpture du XIe arrondissement de Paris. Pour sa première participation au Salon de 1882, il expose une pièce de porcelaine représentant la naissance de Vénus dans le style d'Alexandre Cabanel. Il participera très régulièrement aux Salons des années suivantes.
De 1886 à 1895, il travaille comme ornementeur-céramiste tout en faisant office de directeur artistique de la manufacture de Clément Massier, une célèbre famille de céramistes de Golfe-Juan. En 1892, il signe ses premières poteries inspirées de céramiques "maures" et se fait reconnaître au Salon des Artistes Français de 1895. Innovateur dans les formes, les techniques et les décors de céramique, il contribue à la renaissance des arts décoratifs de la fin du 19ème siècle.
Pendant cette période il séjourne en Italie, notamment à Venise pour se familiariser avec l'art Italien du 15e siècle.
En 1896, sous le nom de Lévy-Dhurmer, il expose pour la première fois à la Galerie Georges Petit une vingtaine de pastels et d'huiles où il révèle un style très personnel dans l'art du portrait, influencé par les préraphaëlites et les symbolistes. Nourrie de ses nombreux voyages à l'étranger (le Maghreb, la Perse, la Syrie, la Turquie et le Maroc) et de la fréquentation du poète belge Georges Rodenbach, cette veine symboliste lui assurera renommée et récompenses (Mystère, 1896, Louvre, Paris; Eve, 1896, Musée d'Orsay, Paris). Tout en conservant une approche académique du détail, il assimile les leçons de l'Impressionnisme, obtenant une harmonie de couleurs remarquablement efficace.
Au début du XXe siècle Lévy-Dhurmer s'éloigne graduellement du Symbolisme excepté pour quelques représentations de la femme inspirées des musiques de Ludwig van Beethoven, Gabriel Fauré et Claude Debussy et dans quelques paysages (Hiver, Petit Trianon, 1929, Petit Palais, Paris).
Lévy-Dhurmer est mort, le 24 septembre 1953, au 9, avenue des Pages, au Vésinet, âgé de 88 ans.
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bouton vert  Lopez, Francis (1916-1995)
Né en 1916 à Montbéliard, d'origine basque, Francis Lopez, est d'abord admis à l'École polytechnique mais embrasse finalement la profession de dentiste. En même temps qu'il poursuit ses études, le jeune homme sacrifie à ses deux passions: le rugby - il sera international universitaire - et la musique. Il aborde celle-ci en apprenant le violon. Mais, très vite, son goût du jazz lui fait choisir un autre instrument: le piano. Dans les années d'avant-guerre, il joue dans la formation du Hot-Club de France avec Django Reinhardt et Stéphane Grappelly. La guerre arrive. Mobilisé comme médecin-dentiste, Francis Lopez est affecté à la ligne Maginot. Pour distraire ses camarades, il joue du piano et chante. Sa première chanson est un hymne patriotique, au titre éloquent : "Allez, petits soldats de France" . Dès sa démobilisation, Francis Lopez achève ses études et installe un cabinet, mais très vite, il quitte l'odontologie pour la musique. Sa rencontre avec le librettiste Raymond Vincy sera décisive. Ils écrivent ensemble la première opérette de l'après-guerre, La Belle de Cadix, créée sur la scène du Casino-Montparnasse le 24 décembre 1945. Un triomphe ! Le tandem Lopez-Vincy durera trente-sept ans.
Encore fallait-il des interprètes. La vedette sera Luis Mariano. Jusqu'à la mort de ce dernier, en 1970, Francis Lopez composera principalement pour lui. Dès 1947, sur la scène de la Gaîté-Lyrique, le ténor est en vedette dans Andalousie. Suivront, en 1948, à Bobino, Quatre jours à Paris, en 1949, une remarquable reprise de La Belle de Cadix à l'Empire, et, à la fin de 1950, Pour Don Carlos, au Châtelet, avec cette fois le jeune Georges Guétary. Toujours au Châtelet, on retrouvera Luis Mariano dans Le Chanteur de Mexico, à la fin de 1951. Ce sera, pratiquement, l'apogée de la carrière de Francis Lopez et le triomphe de ce qui sera devenu un quatuor : Lopez-Vincy-Mariano et Maurice Lehmann, metteur en scène. On changera un peu de style avec La Route fleurie, jouée à l'ABC par Guétary et Bourvil (1952), avant de revenir aux rythmes exotiques, dont le succès ne faiblit pas : La Toison d'or (1954), d'après Pierre Benoit, avec André Dassary, Méditerranée (1955), avec Tino Rossi, Le Prince de Madrid (1967), qui ne pouvait être que Mariano. Dès lors, avec les reprises constantes à Paris et en province, le nom de Francis Lopez ne quittera plus guère l'affiche jusqu'à la fin des années 70. Au total trente-quatre opérettes – la dernière étant Fandango, en 1987 – et vingt-cinq films.
Francis Lopez meurt à Paris le 5 janvier 1995. Il habita de 1948 à 1950, au faîte de sa gloire une villa dans l'île-du-Rêve, (lac Inférieur) qui fut détruite par le feu en juillet 1991.
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bouton vert Lorenzi, Stellio (1921-1990)
Stellio Antoine Lorenzi est né à Paris (17e) le 7 mai 1921 d'un père coiffeur italien originaire de San Remo, et d'une mère niçoise, couturière. Il a passé la plus grande partie de sa jeunesse à Cannes (Alpes Maritimes). Après des études de mathématiques et un intéret pour l'architecture, il opte finalement pour l'Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC) dont il sera de la première promotion et où il sera plus tard professeur.
Assistant metteur en scène au cinéma, notamment de Jacques Becker, Gilles Grangier, Louis Daquin (1943-1951) il se fera connaitre et reconnaitre à la télévision à partir de 1952 comme auteur, adaptateur, producteur ou réalisateur. On lui doit la réalisation de plus de cent émissions télévisées : reportages, spectacles dramatiques et historiques (Enigmes de l'Histoire, 1956 devenue en 1957 La caméra explore le temps) ou variétés, notamment : Volpone, l'Affaire Lafarge (1954), Crime et Châtiment (1955, 1969 et 1971), la Belle Hélène, Un nommé Judas (1956), Un chapeau de paille d'Italie, Thérèse Raquin (1957), Monsieur Chasse, la Dame de pique, le Voyage de M. Perrichon (1958), Marie Stuart (1959), Montserrat (1960), la Cagnotte (1961), Oncle Vania (1962), la Charrue et les Etoiles (1963), le Bon Numéro (1964), Donadieu (1965), Sacrés Fantômes (1966), Jacquou le Croquant (1967), la Cerisaie (1972), Antigone (1974), Les Rosenberg ne doivent pas mourir (1975), Émile Zola ou la conscience humaine (1978), Fabien de la Drôme (co-auteur) (1983). Producteur et coauteur de la série L´Histoire en marche, Le Serment et les Prisonnières (1985), coauteur du texte de la pièce La Liberté ou la mort (1988), metteur en scène du film Climats (1962) pour le cinéma.
Son appartenance au Parti communiste et son action syndicale (secrétaire général de la CGT des réalisateurs dans les années 1950) vaudront à Stellio Lorenzi quelques déboires au temps de la RTF.
De son mariage en 1946 avec Hélène Sotirios naitront quatre enfants : Claire, Laura, Jean-Louis et Antoine. Ce dernier, également auteur-réalisateur, sera conseiller municipal au Vésinet (2014-2020) après plusieurs campagnes infructueuses, seul ou avec son frère Jean-Louis. La famille Lorenzi a vécu durant des années au 10, route de La Borde.
Mort à Paris (5e) le 26 septembre 1990, Stellio Lorenzi est inhumé dans le cimetière municipal (S.15 - 3859).
Patrick Mahé (La télévision autrefois, 2006) a écrit : « Et la télé créa Stellio Lorenzi... Pas seulement grâce à La caméra explore le temps, ni grâce au premier prix de la télévision décerné dès 1953 pour ses reportages en extérieur, ni même grâce au 7 d'or de 1975 honorant l'ensemble de son œuvre. Non, la citation vaut parce qu’il a fait des grandes dramatiques, aux premières heures de cet art nouveau-né, une sorte de propriété privée [...] Lorenzi n’est pas l’homme qui symbolise à lui seul les dramatiques à la télé, mais il est celui qui a défriché le terrain et donné le goût de ces grandes mises en scène au téléspectateur. »


 Mahalin, Paul Antoine (1828-1899)
Littérateur français, né à Epinal le 17 janvier 1828. Venu à Paris en 1861, il commença par écrire dans divers journaux de théâtre, comme critique, chroniqueur puis feuilletoniste. Sous le pseudonyme d'Emile Blondet, il a collaboré à des journaux satiriques: la Lune et l'Eclipse. Il a encore signé P. de Trailles, Georges Fontenay, Mary Mercier, Aimé Kienné, etc. pour la revue le Nain jaune.
Écrivain de littérature populaire, Mahalin est le grand spécialiste des suites aux romans d'Alexandre Dumas. Il a imaginé des prolongements aux histoires des mousquetaires, et publié Le Fils de Porthos (1883), D'Artagnan (1890) et Le Filleul d'Aramis (1896). Mais Mahalin a puisé beaucoup plus largement dans l'œuvre du maître. Le comte de Monte-Cristo lui a inspiré Mademoiselle Monte-Cristo (1896), tandis que de la série de la Reine Margot (la dame de Montsoreau, les Quarante cinq...) il a tiré pas moins de quatre suites: Le Roi de la Ligue (1893), Les barricades (1894), Le dernier Valois (1894), La Fin de Chicot (1898). Mahalin est également l'auteur d'une suite aux aventures de Lagardère, La Filleule de Lagardère : tome 1, La saltimbanque; tome 2, L'héritière (1885).
Plusieurs de ses romans furent adaptés au théâtre et joués avec un certain succès, donnant lieu parfois à de grands spectacles. On lui doit aussi le Carnaval de Boquillon, vaudeville en trois actes (1877), en collaboration avec Raoul Jolly.
Dans un registre très différent, il a longtemps signé Triolet une chronique théâtrale du Gaulois, traçant le portrait des étoiles de la scène parisienne qu'il rassembla en plusieurs tomes des Jolies actrices de Paris (1868, 1878-1884, 1889...) et Au bal masqué (1868) suite de petites monographies concernant l'Opéra, le Prado, le bal Bullier, le Casino, Valentino, etc...
Paul Mahalin a succombé, le 20 mars 1899, à une attaque d'apoplexie foudroyante. Il était âgé de soixante et onze ans.
Il est mort à son domicile parisien, 115, avenue de Villiers. Les obsèques furent célébrées à Saint-François-de-Sales, et l'inhumation a été faite au cimetière de Malakoff. Il possédait au Vésinet, 45 bis route de Chatou (actuel boulevard Carnot), une maison de villégiature où furent écrites nombre de ses chroniques et que sa femme a occupée jusqu'à sa mort en 1921.
La fille de Paul Mahalin, Aimée, a fait une petite carrière d'ingénue au Théâtre de Cluny, au Vaudeville, à l'Ambigü, etc. sous le nom de Mlle de Braine.

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Marais, Jean (1913-1998)
Jean Villain-Marais est né le 11 décembre 1913 à Cherbourg. Il fût élevé par sa mère, sa tante et sa grand-mère avec lesquelles ils passa quelques années au Vésinet au 90, Boulevard de Belgique. Sa mère qu'il surnomme "Rosalie" lui apprend à dominer sa peur, à endurer la douleur, à se laisser punir injustement plutôt qu'à dénoncer le coupable. Chahuteur, bagarreur, chapardeur, il se qualifie de "monstre" au fil d'une scolarité ponctuée de carnets de notes truqués, d'expulsions, de faux certificats.
Depuis toujours, il rêve de devenir acteur. En attendant, il trouve à Paris un emploi de retoucheur photographe, moyen de développer son intérêt pour la peinture, qui ne le quittera plus. En échange de figurations au théâtre de l'Atelier, il peut suivre gratuitement les cours de Charles Dullin. Au cinéma, Marcel L'Herbier ne lui propose que des rôles obscurs.
En 1937 il passe une audition devant Jean Cocteau qui monte sa pièce Œdipe roi avec une troupe de jeunes comédiens. Il y participera dans le Chœur, avant d'obtenir le rôle principal des Chevaliers de la Table ronde.
La notoriété de Jean Marais explose pendant la guerre, avec l'Eternel Retour de Jean Delannoy. Mais, c'est avec La Belle et la Bête, d'une modernité poétique toujours ahurissante, que Cocteau et Marais inaugurent, en 1945, cette collaboration artistique et amoureuse, qui de l'Aigle à deux têtes aux Parents terribles, puis d'Orphée en Testament d'Orphée, constitue une aventure créatrice exemplaire et, pour l'époque tout à fait unique.
Jean Marais est décédé le 8 Novembre 1998 à Cannes.
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 Mariano, Luis - Mariano Eusebio González y García, dit (1914-1970)
Ses parents, Mariano et Gregoria, habitaient Bordeaux. Mais en ce début de guerre, sa mère décida juste avant la naissance de leur enfant, que celui-ci devait naître en pays libre. Elle se rendit donc immédiatement à Irun, ville à la frontière espagnole ou Mariano junior naquit le 12 août 1914. La famille y resta jusqu'à l'année de la naissance de leur fille Maria-Luisa, le 3 octobre 1916, puis regagna Bordeaux.
En 1927, Mariano prend quelques courtes leçons de violon. A vingt-cinq ans, il entre à l'École des Beaux Arts de Marseille. Mais la seconde guerre mondiale arrive et ses études s'en trouvent interrompues. Il les reprend en 1941 au conservatoire de Bordeaux, puis "monte" à Paris où, grâce à sa rencontre providentielle avec
Francis Lopez, il deviendra le "ténor à la voix de velours".
En 1944, il débute dans une opérette, España mia, à l'ABC. C'est à ce moment qu'il prend le pseudonyme de Luis Mariano. Le succès est immédiat, et énorme. Il joue dans son premier film en 1946, puis dans beaucoup d'autres plus tard, tels que Andalousie en 1951, Violettes impériales en 1952, À la Jamaïque en 1956, ou Sérénade au Texas en 1958. Il chantera dans un nombre incroyable d'opérettes, comme Don Pasquale, La belle de Cadix, Andalousie, Le chanteur de Mexico (1951), Le chevalier du ciel (1955), Visa pour l'amour (1961), Le prince de Madrid (1967), la caravelle d'or (1969).
En 1949, il s'installe avec sa famille au Vésinet au 43, avenue de Lorraine, non loin de chez Francis Lopez. Il fait édifier un fronton de pelote basque dans son jardin. Puis vers 1952, il acquiert au
86, boulevard Carnot [actuellement le 88] une villa construite en 1925 qu'il fait transformer et agrandir. Il lui donne le nom de Magreluma (première syllabe des prénoms de ses parents et de leurs deux enfants), connue aujourd'hui sous le nom les Lionceaux. Il l'occupera jusqu'à sa mort en 1970.
Le 14 mai 1970, il entre à l'hôpital pour une hépatite virale et y meurt le 14 juillet 1970. Il est à noter que sa véritable année de naissance, 1914, ne fut révélée qu'alors, tandis que Luis avait toujours affirmé être né en 1920. Le 18 juillet 1970, il est enterré au cimetière d'Arcangues, dans les Pyrénées Atlantiques.
...En savoir plus: fondation Luis Mariano (en musique)• biographie paroles des chansonsVilla Magreluma


Marie-Rose, Bruno (1965-2...)
Bruno Léon Bernard Marie-Rose est né le 20 mai 1965 à Bordeaux (Gironde). Fils d'un directeur d’hôpital et d'une pharmacienne, il fait ses études aux Lycées Le Corbusier à Poissy et Faidherbe à Lille et fréquente le Conservatoire de musique de Poissy et pratique le violon et le piano. Ingénieur diplômé de l’Institut national des sciences appliquées (INSA) de Lyon, c'est dans le sport, le basket puis l'athlétisme, qu'il s'illustre d'abord (Racing Club de France). Champion de France du 100 m (1984, 1989), du 200 m (1986, 1987), du 60 m en salle (1989, 1990), du 200 m en salle (1986, 1987), il sera détenteur du record de France du 60 m en salle (1987), du record du monde du 200 m en salle (1987). Troisième aux championnats d’Europe (1986) sur 100 m, Champion d’Europe du 200 m en salle (1987) et du relais 4x100 m (1990), 8e du 200 m et 3e du relais 4x100 m aux Jeux olympiques de Séoul en Corée (1988), 3e du 200 m aux championnats d’Europe en salle (1989, 1990), Co-recordman du monde du relais 4x100 m.
Sa reconversion professionnelle le conduira à occuper diverses fonctions à responsabilité dans le domaine de l'informatique sans quitter totalement le domaine sportif : Vice-président (2007-09) puis Président (2009-18) de la Ligue Nationale d'Athlétisme (LNA), directeur de la technologie et des systèmes d'information des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 (depuis 2018).
Chevalier de la Légion d’honneur, Chevalier de l’ordre national du Mérite, Médaille d’or de la Jeunesse et des Sports, il a reçu plusieurs distinctions : Trophée sport-études international (1987), Médaille d’or et Grand prix (1990) de l’Académie des sports, Gloire du Sport Français.
Installé au Vésinet depuis une vingtaine d'années, Bruno Marie-Rose réside rue de Verdun.
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 Marsick, Martin Pierre (1847-1924)
Martin Pierre Joseph Marsick, né à Jupille-sur-Meuse, près de Liège, le 9 mars 1847, d'un père ferblantier, est le cinquième enfant d'une famille qui en comptera douze. A sept ans il est admis au Conservatoire Royal de Musique de Liège, en classes de flûte et de solfège. Il n'étudie le violon qu'à partir de 1857 avec M. Dupont, premier pas dans sa formation de violoniste virtuose.
Elève peu apprécié et mal noté... le jeune Marsick obtient pourtant de nombreux prix dont la plus haute distinction, la Médaille de Vermeil.
Il continue ses études à Bruxelles (1865) auprès d'Hubert Léonard. Puis il est admis dans la classe de Lambert Massart au Conservatoire National Supérieur de musique de Paris (1868). A cette époque, il s'installe au Vésinet, 5 rue du Village. Il épouse à Chatou le 23 février 1872, Adolphine Adrienne Berthe Mollot, elle-même habitant au Vésinet, chez ses parents 4, allée du Centre. Marsick jouait alors fréquemment chez les Chaminade et c'est aux côtés de Marsick que Cécile Chaminade se produisit sur scène pour la première fois..
La carrière de virtuose de Martin Pierre Marsick s'étend sur une vingtaine d'années, de 1875 à 1896. Très demandé dans les concerts (Nouveaux Concerts, Concerts Populaires, Concerts Colonne, Concerts du Conservatoire) c'est cependant en formation de chambre, dans les salons de musique qu'il donne la pleine mesure de son talent. Le Quatuor Marsick devient rapidement l'un des plus célèbres et des meilleurs de la capitale. Après des tournées, notamment en Angleterre et en Russie où il obtient un succès considérable, il part pour l'Amérique, où il atteint l'apogée de sa carrière de violoniste.
Martin Marsick est aussi l'un des grands professeurs de violon de la fin du XIXe siècle. Il donne d'abord des leçons particulières. A 20 frs la leçon, il est le mieux payé de Paris. On le dit exigeant, inflexible et parfois arrogant. En 1892 il est nommé professeur au Conservatoire. Sa carrière y sera malheureusement brève. En 1900, elle s'achève brutalement, sur fond de scandale. Sensé faire une tournée en Autriche, Hongrie et en Italie, Marsick, abandonnant sa femme, emmène sa maîtresse en Amérique, ce qui provoque un scandale retentissant. Contraint à la démission qui sonne le glas de sa carrière au Conservatoire, Marsick,végète pendant quelques années aux États Unis avant de rentrer en France. Sa femme obtiendra le divorce en 1906.
Brève, sa carrière de professeur n'en fût pas moins celle d'un grand pédagogue, En huit ans, il a formé Jacques Thibaud, Georges Enesco et Carl Flesh. Il a consacré les dernières années de sa vie à écrire (Eureka, 1910; La Grammaire du Violon, 1924). Il est mort à Paris le 21 octobre 1924
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...En savoir plus : Les Marsick, une famille de musicienshommage de Robert de Montesquiou 


 Martinet, Louis (1814-1895)
Artiste peintre, agent artistique auprès de grands collectionneurs comme le comte de Morny, entrepreneur d'expositions et de spectacles, Louis Martinet a occupé un rôle majeur dans l'histoire de l'art du XIXème siècle, en tant que directeur d'une galerie sise au 26, boulevard des Italiens (dite Galerie Martinet) dans laquelle Manet a fait ses premières expositions aux côtés de Courbet, Whistler, Delacroix, Ingres, et beaucoup d'autres. Ardent défenseur du droit d'auteur, fondateur de la Société nationale des Beaux Arts (1863-1865), il sera aussi directeur du Théâtre Lyrique jusqu'à l'incendie de celui-ci durant la Commune.
Vers 1880 et jusqu'à la fin de sa vie, Louis Martinet s'était installé au Vésinet où il avait repris ses pinceaux pour peindre des paysages. De 1884 à 1895, il habita au 82, rue Thiers (actuellement rue Henri Cloppet) et peut-être en 1881 au 24, rue de l'Eglise (actuellement rue du Maréchal Foch).
Il est décédé le 5 janvier 1895. Ses obsèques eurent lieu à Colombes et il fut inhumé au Cimetière de Montparnasse à Paris.
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Masuger, Louis (1885-1968)
Né à Paris (18e) le 25 septembre 1885 dans une famille de pâtissiers d'origine alsacienne tenant boutique boulevard Ornano, Louis Masuger suit les cours des sections de la fédération des mécaniciens, chauffeurs, conducteurs de France. Il est primé et certifié en 1902, médaille de bronze en 1903 et diplômé en 1904. Il déposera quelques brevets de mécanique automobile dans les années suivantes.
Entré à la Société Hispano-Suiza, il gravit tous les échelons pour parvenir, à la veille de la guerre, au rang d'ingénieur en chef des essais et des mises au point. Il participe à des compétitions automobiles (1911-1914), établissant quelques records de vitesse pour promouvoir la marque.
Mobilisé en 1914, il est chargé d’organiser les transports de matériel et de troupes vers le front, acheminés vers les tranchées sur des camions à vapeur. Puis il est rappelé à Levallois, par Hispano-Suiza qui construit pour l’armée un moteur d’avion qu'il contribue à mettre au point. Il créé aussi un service de mécaniciens civils choisis parmi les meilleurs spécialistes qui, dans les escadrilles du front, rendent les plus précieux services à la défense nationale. Considéré comme un des pères du "moteur de la victoire" qui lui vaudra la Légion d'Honneur (1926). Il a laissé un Livre d'or de la société française Hispano-Suiza sous-titré A la gloire des aviations française et alliées paru pour la première fois en 1924.
Entre les deux guerres mondiales, Louis Masuger poursuit sa carrière à Hispano-Suiza comme responsable du secteur Aviation. A ce titre, il sera en charge des « grands raids ».
Membre de l'Aéro-Club de France et de la Société Française de Navigation Aérienne, son nom figurait en 1941 sur la liste des personnalités vésigondines proposées pour composer le futur conseil municipal mais il ne fut pas retenu.
Marié le 26 octobre 1918 à Gagny avec Suzanne Gabrielle Laurent, ils ont eu deux filles, Françoise (1919) et Christianne (1920). Louis Masuger et sa famille ont habité Courbevoie où sont nées ses filles puis Asnières avant de s'installer vers 1923 au Vésinet au 6 boulevard d'Italie (actuel boulevard du Président Roosevelt) pour y demeurer le reste de sa vie ; il est mort à son domicile le 13 septembre 1968.
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 Maury, Arthur (1844-1907)
Arthur Laurent Hippolyte Maury est né à Paris (5e ancien) le 31 juillet 1844. Fils d'un couple de négociants, il entame à Boulogne-sur-Mer une carrière de gantier mais se passionne depuis l'enfance pour la « timbrologie ». Mineur émancipé, il revient s'installer à Paris. Maury publie dès 1864, une revue très documentée, Le Collectionneur de timbres-poste. Dans ses commentaires, il y associe les timbres aux soubresauts de l'histoire, observateur autodidacte de la politique et de l'histoire « en train de se faire ». Il encouragera aussi dans sa revue, la collection naissante des oblitérations, et notamment de celles de la Guerre franco-prussienne de 1870. Il est donc un des premiers philatélistes à avoir dépassé le stade de la simple collection d'images. Ainsi, en 1904, le livre richement illustré consacré au Coq Gaulois qui retrace le parcours de ce symbole national dans l'histoire de France mais bien au-delà, la place de toutes sortes d'estampes, médailles, jetons, armes, équipements militaires, drapeaux, etc. qui la jalonnent et l'illustrent.

Il soutient le choix du mot « philatélie » pour désigner cette passion, au lieu de « timbrologie » préconisée par le Dr Jacques Legrand. Il lance son catalogue qui sera réédité sans cesse, d'abord par lui-même, puis par ses successeurs, jusqu'en 1980. À la veille de sa mort, il aura eu le plaisir de voir son gros ouvrage de 648 pages l'Histoire des timbres-poste français (1908), qui fait encore autorité.
Au début des années 1890, il installe au Vésinet, au 16 route de Chatou (boulevard Carnot) dans une villa qu'il baptise Villa des Timbres, sa « private house », où sont classées ses archives et ses collections personnelles. Il y développe la manutention des timbres communs et la reliure des albums — au moyen une machine à vapeur ! Il y partage sa passion des timbres avec toute sa famille qu'il met à contribution. Le 12 septembre 1894, il marie sa fille aînée, Marthe, à l'église Ste Marguerite. Il sera conseiller municipal de 1896 à 1900.
Membre de la Société française de timbrologie, officier de l'Instruction Publique et dignitaire de nombreux ordres étrangers, il meurt à Paris (16e) le 1er décembre 1907. Après les obsèques le 4 décembre à l'église Notre-Dame-de-Lorette, il est inhumé au cimetière de Montmartre.

De nos jours, la société Collections Arthur Maury est experte en philatélie et numismatique et propose une large sélection de timbres, monnaies, billets et produits de collection du monde entiers.
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Mignon, Paul-Louis (1920-2013)
Paul-Louis Mignon, nait le 29 novembre 1920 au Vésinet où il passe son enfance au 109 boulevard Carnot. Son père, Pierre Mignon est négociant, sa mère Armande née Watrin est elle-même native du Vésinet en 1896, rue du Carrefour de Montesson (actuelle rue Camille Saulnier).
Pendant ses études de lettres classiques à la Sorbonne, il y pratique la comédie en amateur avec le groupe théâtral médiéval les Théophiliens. Dès lors sa passion du théâtre s'impose. Secrétaire de Charles Dullin, puis assistant de Jean-Louis Barrault, il sera initié par Jean Vilar, Jean-Paul Sartre et Louis Jouvet, à l'approche la plus exigeante de l'art dramatique.
Critique à Combat, puis au journal Action de 1944 à 1949, Paul-Louis Mignon est engagé à la Libération par le poète Jean Tardieu, comme responsable de l'information théâtrale et de la critique dramatique à la Radiodiffusion française. Il devint le directeur des émissions dramatiques de la Radiodiffusion, puis du Club d'essai. Il débute, au Journal télévisé une longue carrière de critique, d'historien et de producteur, de 1944 à 1985, à la RTF puis à l'ORTF. Il assurera aussi la critique théâtrale dans les années 1960 et 1970 pour la revue L'Avant-scène - Théâtre.
En 1975, Paul-Louis Mignon crée le Prix du Livre Inter, décerné par le public de la station nationale. En 1977, il participe au film documentaire De la résistance à l'existentialisme, court-métrage de et avec Guillaume Hanoteau, Georges Vitaly, Jean Négroni, Michel Auclair et Michel Bouquet. Ce documentaire retrace la vie théâtrale parisienne, de l'occupation allemande jusqu'à la Libération et à la création de Caligula d'Albert Camus. Il participe à l'ouverture aux théâtres du monde par l'Institut international du théâtre avec le Théâtre des Nations, dont il est un des animateurs. Auteur de nombreux ouvrages sur le théâtre dont un sur Charles Dullin pour lequel il a reçu le prix de la critique dramatique de l'Académie française en 1991.
Élu en 1993 correspondant de l'Académie des beaux-arts, il meurt le 16 novembre 2013 à l'hôpital d'Apt, en Provence. Il est inhumé dans le petit cimetière de Goult, le village du Lubéron où il s'était retiré.


Miller, Henry (1891-1980)
Henry Valentine Miller est né à Yorkville, quartier de New York, le 26 décembre 1891. Fils d'un tailleur d'origine allemande, il fait de brèves études au City College de NewYork puis exerce divers petits métiers, tels que chef des coursiers à la Western Union.
En 1923, il épouse June Edith Smith, la seule femme qui compta dans sa vie (bien qu'il se fût marié cinq fois), et qui hante la plupart de son œuvre, la Mona-Mara des Tropiques et de La Crucifixion en rose (1949). Au cours de cette union qui dura sept ans, Miller, incapable de supporter la moindre contrainte extérieure, autodidacte absolu, fait le serment de ne se consacrer qu'exclusivement à la littérature. Etabli à Paris en 1930, il y mène durant dix ans la vie de bohème (années bien difficiles où il connaît la misère et la faim) évoquée dans trois romans autobiographiques, Tropique du Cancer (1934), publié grâce à la contribution d'Anaïs Nin, Printemps noir (1936) et Tropique du Capricorne (1939). Jugés pornographiques, ces ouvrages furent interdits de publication aux États-Unis mais circulèrent clandestinement et contribuèrent à donner à leur auteur une réputation avant-gardiste.
Il retourne en Amérique en 1940 où il produit quelques ouvrages parfois férocement satiriques sur la civilisation américaine tels que Le cauchemar climatisé (1945), Souvenir souvenirs (1947), civilisation qui, selon lui, n’a abouti qu’à créer un désert spirituel et culturel. Farouche combattant du puritanisme anglo-saxon, il écrit la trilogie La Crucifixion en rose : Sexus (1949), Nexus (1952), Plexus (1960). Ses prises de position ont contribué à faire évoluer la société américaine et occidentale dans son ensemble, en même temps qu’elles lui permettaient de forger sa propre légende. Son œuvre, très autobiographique, a considérablement marqué son époque, et influencé les écrivains de la Beat Generation.
Il a fait plusieurs brefs séjours au Vésinet dans les années 1950 et 1960 chez son éditeur et ami, Edmond Buchet, au 59 avenue des Courlis.
Miller est mort à Pacific Palisades, en Californie, le 7 juin 1980.
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 Mogador (1824-1909) - Céleste Vénard dite
Céleste Mogador fait ses débuts dans les spectacles équestres du Cirque olympique ou Hippodrome du Boulevard du Temple dans les années 1840. En 1850, danseuse vedette du Bal Mabille - qui deviendra plus tard l'orchestre Mabille du Moulin Rouge - elle invente une nouvelle danse, le Quadrille (ancêtre du French Cancan).
Devenue Comtesse Lionel de Chabrillan en 1854 elle suit son mari en Australie et en revient veuve quatre ans plus tard. Elle se lance dans la production littéraire. On lui doit de nombreux romans (dont certains furent adaptés à la scène par Alexandre Dumas) et des pièces (vaudevilles, drames, comédies et opérette) en grand nombre. En 1863 elle prend la direction des Folies-Marigny sur les Champs-Elysées et fait faillite. En 1865, elle s'installe au Vésinet, allée Transversale (actuelle avenue d'Alsace-Lorraine) dans une maison qu'elle a fait construire sur le modèle des villas des beaux quartiers de Melbourne. Elle l'a baptisée Chalet Lionel. Elle poursuit une carrière au Café Concert. Voisine de
Georges Bizet, elle se lie d'amitié avec ce dernier. Pendant le Siège de Paris, en 1870, elle fonde les "Sœurs de France", une société de secours. En 1873, elle fait don de sa propriété du Vésinet à la Société de Secours aux Alsaciens-Lorrains qui y érigera un orphelinat grâce à Edouard de Naurois. Elle s'installe en 1880 au 5, rue du Marché.
Malgré tout, la Comtesse de Chabrillan, ne parvient pas à faire oublier Céleste Mogador. En 1885, elle abandonne le théâtre et la production littéraire. En 1889, elle quitte le Vésinet pour Paris, Passage de l'Opéra, puis Asnières.
Elle meurt à Paris le 18 février 1909. Elle est inhumée au cimetière du Pré-Saint-Gervais.
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 Monchablon, Xavier Alphonse (1835-1907)
Né à Avillers (Vosges) le 12 juin 1835, fils d'instituteur, il apprend la lithographie à Mirecourt. Il entre en 1856 à l'École des Beaux-Arts, à Paris, à vingt ans, pour y étudier la peinture, grâce à une bourse départementale.
A l'Ecole des Beaux-Arts, élève de Cornu et de Gleyre, il obtient le 2e prix de Rome, en 1862, avec Véturie aux pieds de Coriolan et le grand prix de Rome, l'année suivante, avec Joseph reconnu par ses frères. Il séjourne cinq ans à la villa Médicis, où il peint la Fête d'Amphitrite. Il expose, pour la première fois, au Salon de 1869, deux toiles, les Funérailles de Moise (Musée d'Amiens) et Jeune fille et vieille femme lui valent une médaille de 1ère classe. Il ne cesse d'exposer ensuite, au Salon des Artistes français où il reçoit une médaille de 2e classe en 1874 (qui le met hors concours), une médaille de bronze à l'Exposition universelle de 1889, une médaille d'argent à celle de 1900. Il est fait Chevalier de la Légion d'honneur en 1897.
C'est la reproduction de la figure humaine, surtout, qui a fait la réputation de ce peintre, que l'on classe parmi les bons portraitistes de son époque. Ses grandes compositions, n'étaient pas aussi unanimement louées. En dehors des portraits qu'il a laissés et qui sont très nombreux, ses œuvres les plus importantes sont les Enfants illustres de la Lorraine, tableau qui décora le grand amphithéâtre de la Faculté des lettres du Musée de Nancy au palais de l'Université, les peintures décoratives de la crypte de la basilique de Domrémy, le Christ législateur et les Quatre Évangélistes, figures de proportions colossales qui sont au séminaire d'Angers, un Couronnement de la Vierge, à la chapelle des Eudistes de Versailles, etc. Il a décoré aussi plusieurs églises parisiennes. Les portraits et les grandes peintures historiques ont valu à A. Monchablon une relative aisance et le succès auprès de ses contemporains. Mais son académisme, méprisé par les admirateurs de la nouvelle école impressionniste n'a pas résisté au temps.

Il est décédé à Paris le 30 janvier 1907.
Le peintre a habité au 14, rue de l'Abbaye à Paris (6e) puis plus tard 147, av de Villiers avec un atelier à deux pas, au n° 1bis Bd Gouvion-St-Cyr, (17e) mais la famille d'Alphonse Monchablon à habité au Vésinet, 27 allée du Lac Supérieur autour de 1896. Son fils, le peintre Édouard André Jean Monchablon (1879-1914), qui était alors étudiant, fut lui-aussi pensionnaire à la Villa Médicis. En revanche, il n'y a pas de lien de parenté directe avec Jean Baptiste Ferdinand dit Jan Monchablon (1854-1904), peintre paysager encore très apprécié aux Etats Unis. Enfin, Gabrielle Monchablon-Fleury, sa fille, fut une pianiste concertiste renommée.
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  Montesquiou, Robert de (1855-1921)
Marie Joseph Robert Anatole de Montesquiou-Fézensac, né le 7 mars 1855 à Paris, est issu par son père d'une très ancienne famille de la noblesse française de Gascogne, et par sa mère (Pauline Duroux) d'une famille bourgeoise cossue. En 1885, Montesquiou rencontre à Venise un jeune Péruvien, Gabriel Yturri (1864-1905) qui devient son secrétaire et son amant.
Pour certains « Poète de second ordre », « esthète au goût souvent discutable » Montesquiou a publié dix-huit volumes de poésie, vingt-deux œuvres critiques, deux romans et deux biographies. Ses trois volumes de souvenirs (Les Pas effacés, 1923) ont été imprimés après son décès. Il a aussi été entouré d'amis fidèles parmi lesquels sa nièce, la comtesse Greffulhe, le marquis et la marquise de Casa Fuerte, la princesse Bibesco, la comédienne Sarah Bernhardt, Madeleine Lemaire, qu'il surnomma l'« impératrice des roses », la princesse de Léon, Judith Gautier, Gustave Moreau, Whistler, Antonio de La Gandara, Georges Hoentschel, Octave Mirbeau, Gabriele D'Annunzio. Il fréquentait le salon littéraire de Geneviève Bizet où il croisait Henri Meilhac, Paul Bourget, dandy comme lui et romancier, ou Joseph Reinach.
Il a soutenu l'avant-garde de son époque : Mallarmé, Verlaine en poésie ; Debussy ou
Gabriel Fauré en musique ; Paul Helleu et Léon Bakst en peinture.
Dandy, intelligent et sensible, lié avec J.-K. Huysmans et M. Proust auxquels il servit de modèle, il a laissé des poèmes recherchés, où s'exprime sa passion de la beauté (les Chauves-Souris, 1892 ; les Hortensias bleus, 1896).
Le 29 octobre 1908, Montesquiou acquit du milliardaire pârsî Ratanji Jamsetji Tata le
Palais Rose. Séduit dès sa première visite, il se serait aussitôt écrié : « Si cette maison, qui n'est pas à vendre, et que d'ailleurs mes moyens modestes ne semblent guère me mettre en état d'acquérir, si cette maison improbable, impossible, et pourtant réelle, n'est pas à moi demain, je meurs ! ». Il l'habita jusqu'en 1921 et le laissa à son dernier secrétaire Henri Pinard.
Mort le 11 décembre 1921 à Menton, Montesquiou repose dans une tombe anonyme du cimetière des Gonards à Versailles, à côté de celle de Gabriel Yturri. Elle est surmontée de la statue de l'ange du silence, l'index de la main droite sur les lèvres et les orbites vides, statue provenant du château de Vitry-sur-Seine, achetée par Montesquiou.
...En savoir plus: ArticleChronologie • Quand Montesquiou découvre le Palais Rose • Montesquiou, dandy "tarabiscoté"• Trois évocations ...


Moreau, Ernest (1828-1913)
Ernest Moreau est né à Paris (4e) le 22 juillet 1828. Fils de Théodore Moreau, un artiste peintre aujourd'hui inconnu, il entre à l'école des Beaux-Arts (promotion de 1849) où il est l'élève de Garrez et de Lebas. Il obtient un second grand prix de Rome en 1857. En 1860, il entre au service d'architecture de la Ville de Paris et y reste jusqu'en 1890. Il construit à ce titre des écoles, le gymnase Jean-Jaurès en 1888 (87, avenue d'Allemagne, actuelle avenue Jean Jaurès, 19e) grâce aux charpentes métalliques provenant de l'annexe de la grande Galerie des Machines. Il agrandit des marchés à La Villette et réalise des travaux au marché de l'Ave Maria (4e). Il réalise la salle des fêtes de la mairie du 20e et les abattoirs de Vaugirard (15e) dont quelques vestiges demeurent dans ce qui est aujourd'hui le parc Georges Brassens.
Moreau est envoyé plusieurs fois en mission d'inspection en Algérie sur des chantiers de travaux publics. Architecte honoraire de la ville de Paris, membre permanent du conseil d'architecture, il reçoit la croix de chevalier de la Légion d'Honneur en 1897. Il a également réalisé des constructions particulières.
Domicilié au 49 de l'avenue Trudaine à Paris (9e), il possède au Vésinet, au 10 Route de La Borde, une maison de villégiature où il séjournera durant une trentaine d'années pour finalement y mourir le 11 juin 1913.


Moszkowski, Moritz (1854-1925)
Moritz Moszkowski est né le 23 Août 1854 à Breslau, en Prusse Orientale. Il manifesta un don précoce pour la musique, et fut admis au Conservatoire de Dresde dès 1865 puis à Berlin en 1869. Il intégra ensuite l'Académie Kullak où il enseigna durant plus de vingt-cinq ans.
C'est à Berlin en 1873 que Moszkowski connut ses premiers succès comme pianiste. Ses nombreuses tournées dans toute l'Europe firent sa réputation tant comme virtuose que pour ses interprétations du répertoire classique. En 1875, les premières compositions de Moszkowski paraissaient. Ses Danses Espagnoles obtinrent un immense succès populaire et lui assureront la notoriété tout au long du XXe siècle alors que ses autres compositions seront presque oubliées.
Après 1880, souffrant de troubles neurologiques, Moszkowski dut réduire sévèrement ses activités de concertiste virtuose, pour se consacrer à la composition. En 1884, il épousa la plus jeune sœur de Cécile Chaminade, Henriette, au grand dam des parents, désespérés de voir leur petite dernière partir pour Berlin. Le mariage fut un échec. En 1890, Henriette abandonna sa famille à Berlin et rentra seule à Paris. Le divorce fut prononcé en 1892. Henriette, qui avait rompu tout lien avec sa famille, se remaria en 1898 mais décéda deux ans plus tard.
En 1897 Moritz Moszkowki s'installa définitivement à Paris avec ses enfants. Il fit durant une dizaine d'années de fréquentes visites au Vésinet où Cécile Chaminade accueillait volontiers ses neveux pour de longs séjours.
Pour cette période, on doit à Moszkowski un opéra Boabdil, roi des Maures (1892), et de très nombreuses musiques de chambre. Il connaissait alors une prospérité considérable en raison de la grande popularité de sa musique. Mais, les goûts musicaux évoluant, le public délaissa Moszkowski qui restait inexorablement ancré dans les idéaux et les traditions du XIXe siècle. Il vécut les dernières années de sa vie dans la pauvreté. Il avait investi toute sa fortune dans des placements allemands, polonais ou russes qui furent anéantis par la Guerre en 1914 et la crise qui s'ensuivit. Malgré un concert à son profit organisé à Paris, il mourut à peu près oublié à Paris le 4 mars 1925 d'un cancer de l'estomac.
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 Moteley, Georges (1865-1923)
Paysagiste et peintre de genre, Jules Georges Moteley est né à Caen le 14 juillet 1865. Après des études aux Beaux-Arts où il fut l'élève de Jules Lefèbvre, Pierre-Désiré Guillemet et G. Guay, il s'installa à Clécy dans la vallée de l'Orne, puis à partir de 1904, à Omonville-la-Rogue. Fondateur de la Société des Paysagistes et du Comité de la Société des Amicales des Peintres et Sculpteurs, il exposa durant trente ans avec Société des Artistes Français (1889-1924). Son travail est présenté de Chicago à Hanoï en passant par Rouen et Paris, mais tout spécialement dans les musées normands. On le présente comme le "paysagiste aux teintes claires, le peintre des éléments, des saisons et des églises du Nord-Cotentin". Il a passé les dernières années de sa vie au Vésinet où il semble qu'il ait habité à plusieurs adresses : 19, allée de la Gare (1920) et ensuite 14, avenue d'Alsace-lorraine où il est décédé , le 23 avril 1923, emporté en quelques jours par une crise d'urémie.
Ses obsèques furent célébrées à l'Eglise Ste Marguerite du Vésinet puis sa dépouille fut transportée à Vaucelles (Calvados), où elle fut inhumée dans le caveau familial.
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  Murena, Tony (1915-1971)
Antonio Murena, né le 24 janvier 1915 à Borgotaro, en Italie, émigre en 1923 avec sa famille, comme de nombreux italiens durant les vingt premières années du siècle. Installé dans la capitale du piano à bretelles, à Nogent-sur-Marne, il n'est pas étonnant qu'il ait commencé très jeune la pratique de l'accordéon, grâce à un oncle qui lui offrit son premier instrument.
Le garçon se révèle doué, au point d'assurer ses premiers bals dès l'âge de 9 ans. Lancé par son cousin Louis Ferrari, il fait le tour des cabarets et autres music-halls en vue de l'époque. A 16 ans, il s'essaye au bandonéon.
Il intègre ainsi les meilleurs orchestres de tango de l'époque, ceux de Rafaël Canaro et d'Eduardo Bianco.
Le jazz le passionne ! Là encore, il montre d'excellentes aptitudes. Il se produit dans de nombreux clubs, avant d'intégrer en 1941 le fameux Hot Club de France. Le jazz lui ouvre les portes de l'étranger (Glenn Miller souhaitait même l'accueillir dans son orchestre): ses tournées le mènent en Italie, Allemagne, Suisse et Amérique du Sud; au Cambodge, il joue devant le roi Norodom Sihanouk, lui-même amateur d'accordéon. Aux Etats-Unis, il fait la connaissance d'Astor Piazzolla.
En 1949, il achète le Mirliton, situé boulevard de Courcelle à Paris, club où se produisent les meilleurs jazzmen. Django Reinhardt et Stéphane Grappelli viennent y jouer.
Peu à peu, à partir des années 50, il va, à l'instar de nombreux collègues, se tourner vers un répertoire facile et lucratif. Il enregistre ainsi de nombreux disques, où ses immenses qualités musicales ne sont guère mises en valeur.
Il s'éteint le 26 janvier 1971, à l'âge de 56 ans à son domicile au 17, route de la Borde au Vésinet.
...En savoir plus : Une de ses biographies sur le web 


 Na Hye-seok (1896-1948) ou 나혜석 ou encore 羅蕙錫
Née le 28 avril 1896 à Suwon en Corée (actuelle Corée du Sud), issue d'une famille aisée, diplômée du lycée de jeunes filles Jinmyeong, Na Hye-seok a le privilège de suivre des études supérieures artistiques à Tokyo (la Corée étant alors sous domination japonaise). Dans les milieux étudiants, au Japon, elle découvre la cause féministe et publie un article intitulé Une femme idéale où elle dénonce le patriarcat.
De retour à Séoul en 1918, elle devient professeur d'art, s'oppose à son mariage forcé et participe au soulèvement du 1er mars 1919 contre l'occupation japonaise, ce qui lui vaut une incarcération de plusieurs mois. Elle épousera son avocat.

Peintre et sculptrice, Na Hye-seok expose et reçoit de nombreux prix. Le 19 mars 1921, elle devient la première femme coréenne à exposer des peintures à l'huile de style occidental. En 1927, elle vient en Europe avec son époux devenu diplomate. Elle étudie plus particulièrement la peinture en France, tout en s'intéressant aux cultures des pays visités et en poursuivant son engagement féministe.
Durant son séjour parisien, elle est hébergée au Vésinet pendant plusieurs semaines, au 11bis rue Thiers (aujourd'hui rue Henri-Cloppet), chez Félicien Challaye (1875-1967), un orientaliste réputé, pacifiste et anticolonialiste notoire. Mais une aventure sentimentale (avec un compatriote rencontré à Paris) lui vaudra, à son retour en Corée, de nombreux déboires. En 1931, son mari obtient le divorce et la garde de leurs enfants. La réputation et la carrière de l'artiste et de l'écrivaine seront ruinées. Ses positions féministes suscitent la réprobation d'une société coréenne profondément conservatrice et la déchéance sociale de Na Hye-seok se poursuit et sa santé se détériore. Sa famille, compromise dans ses relations pro-japonaises, l'abandonne à son sort.
Elle meurt à Séoul, dans un hôpital pour sans-abri, le 10 décembre 1948, âgée de 52 ans.
Redécouverte au début des années 1970, elle retrouve un statut de pionnière de la peinture moderne en Corée, à l'instar de Kim Kwan-ho. Sa ville natale lui attribue une rue et lui érige une statue. Redécouverte encore au début du XXIe siècle pour ses écrits, elle est aujourd'hui, pour la jeune génération, une icône du féminisme au pays du Matin calme.
...En savoir plus : Artiste et militante féministe Félicien Challaye


 Osso, Adolphe (1894-1961)
Adolphe Osso est né à Saffed, en haute Galilée (aujourd'hui en Israël) le 8 septembre 1894. Il est le fils d'Oscar Ossovetsky dit Osso (1859-1930), émigré russe juif, originaire de Kiev, arrivé en France en 1903, naturalisé en 1911, agent général pour les Amériques de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique français et de la Société des gens de lettres, chevalier de la Légion d'honneur.
Parfaite "réplique" européenne des Laski, des Zukor et des Goldwyn, producteurs américains, Adolphe Osso est le type même de l'industriel-commerçant pour qui le cinéma n'a de spécificité que commerciale. En 1920, il produit son premier film, Le Secret de Rosette Lambert réalisé par Raymond Bernard. Fondé de pouvoir en Europe de la puissante Paramount, il crée la même année la Société française des Films Paramount dont il sera le président et le directeur général jusqu'en 1940.
A la fin de 1929, il fonde sa propre maison de production, la Société des Films Osso. Son nom reste attaché à un énorme effort français pendant la première décennie du film "parlant", pour lutter sur tous les marchés — et d'abord sur le marché européen — avec la concurrence américaine d'un côté, allemande (de la U.F.A.) de l'autre.
Dans les années vingt et trente, il habite au Vésinet 2, allée des Genêts,
où il organise des manifestations mémorables réunissant les gloires du cinéma dont la presse spécialisée se fait parfois l'écho.
Il devient le spécialiste de « produits immédiatement assimilables par tous, de quelque nationalité, de quelque culture et de quelque classe que fût le spectateur » dixit Roger Boussinot. Production nationale, signifie pour lui marché limité. Aussi prône-t-il les productions internationales où les acteurs se donnent la réplique sans se comprendre, qui font le désespoir des cinéphiles et le bonheur des distributeurs. Mais cette erreur ne lui porte aucun tort sur le plan où il se plaçe : la prospérité de ses affaires jusqu'en 1940 en fait foi. Il s'est conduit même parfois avec une certaine générosité pour l'art cinématographique, assurant par exemple le financement de la version française du Testament du docteur Mabuse, de Fritz Lang (1933), ou de La loi du Nord, de Jacques Feyder (1939). Il lançe et fait valoir Jean Gabin avec deux films de 1931 Méphisto et Paris-Béguin, ainsi qu'Annabella avec Un soir de rafle.
Emigré aux Etats-Unis durant l'Occupation, revenu en France après la Libération, il reprend une certaine activité après avoir fondé la société des Films Vendôme qui produira notamment La Reine Margot de J. Dréville (1954), dernier film auquel A. Osso ait participé.
Adolphe Osso meurt à Paris le 15 septembre 1961. Il est enterré au cimetière du Père Lachaise.
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..En savoir plus : Le Congrès Osso Les films produits par A. Osso 


 Otero, Caroline (1868-1965)
Agustina Otero Iglesias, dite Caroline Otero, dite La Belle Otero, est née à Ponte Vedra, petite ville de Galice (Espagne), le 4 novembre 1868, dans une famille misérable. Sa mère, Carmen Otero, célibataire avec de nombreux enfants, se prostitue pour subvenir à leurs besoins. Chassée de la maison familiale par sa mère à douze ans, elle débute dans les cabarets de Barcelone, puis Marseille. Elle se produit ensuite à Paris, au Grand Véfour et au Cirque d'été.
En 1890, elle effectue une tournée triomphale aux États-Unis. Revenue à Paris en 1892 et désormais lancée, elle se fait une spécialité des rôles de belle étrangère aux Folies Bergère et au théâtre des Mathurins. Elle enchaîne plusieurs tournées en Europe, en Amérique et en Russie puis revient aux Folies Bergère en 1894. En août 1898, Otero devient « la première star de l'histoire du cinéma » lorsque l'opérateur Félix Mesguich filme un numéro de danse au moyen d'un cinématographe Lumière à Saint-Petersbourg. La projection qui a lieu le lendemain au music-hall Aquarium suscite des réactions si vives que Mesguich est expulsé de Russie.
Amie de Colette, Caroline Otero est une des courtisanes les plus en vue de la Belle Époque, avec les Carmencita, Liane de Pougy, Cléo de Mérode et autre Émilienne d'Alençon. On lui prête des liaisons innombrables avec des amants prestigieux : Édouard VII d'Angleterre, Léopold II de Belgique, des aristocrates russes et britanniques (le grand-duc Nicolas de Russie, le duc de Westminster), des financiers, des écrivains (Gabriele D'Annunzio) et des ministres (Aristide Briand). On la rend responsable de nombreux duels et de plusieurs suicides, d'où son surnom de la « sirène des suicides ».
Pendant la Première Guerre mondiale, elle se produit pour soutenir le moral des troupes françaises. Puis elle prend sa retraite et s'installe à Nice dans un « manoir de quinze millions de dollars
». Après avoir englouti sa fortune (estimée à 25 millions de dollars) dans les casinos de la Côte d'Azur, elle loge dans un petit hôtel près de la gare de Nice durant de longues années. En 1928, elle publie avec Claude Valmont Le Roman de la Belle Otero, un livre de Mémoires qui connait un succès modeste. Le 10 avril 1965, à 96 ans, elle se suicide au gaz dans un petit studio de Nice, pauvre et oubliée de tous.
En 1894, au faîte de sa gloire, elle se serait fait construire au Vésinet une maison somptueuse dont on n'a pas retrouvé la trace.
...En savoir plus : La Belle Otero au Vésinet  Giska la Bohémienne


Pacewicz, Michel (1843-1921)
Architecte français d'origine polonaise, Stéphane Michel Jean Pacewicz est né le 19 octobre 1843 à Château-Gontier (Mayenne), ville natale de sa mère. Son père, un des animateurs de l'insurrection de Varsovie contre le Tzar, en 1830, avait dû s'exiler en France. Ses deux fils, Michel et Stanislas fréquentent l'Ecole Polonaise de Paris, obtiennent leur diplôme en 1860 et 1862 et s'orientent tous deux vers l'architecture.
En 1862, M. Pacewicz, fabricant de broderies, et sa femme achètent à la compagnie Pallu, une maison au 15, rue du Village (actuelle rue Henri Cloppet). Ils la revendent en 1865 pour s'intaller au 22, rue du Marché où leurs deux fils instalent leur cabinet.
Michel, l'aîné, est durant six ans l'élève et le collaborateur de Paul Abadie. Il devient ensuite le collaborateur de Louis-Jules Bouchot. En 1878, Michel reprend la maison, le cabinet et la clientelle de l'architecte Charles Aimé Thomine, au 2, rue du Départ (actuellement rue du Maréchal Joffre). Ses parents, Michel père et sa femme Mathilde née Durand, sont décédés dans cette maison en 1881 et 1880 respectivement. Ils sont enterrés au cimetière du Vésinet.
A l'occasion de l'exposition universelle de 1889, Michel Pacewicz fait la connaissance de notables de la ville Galicienne de Vigo (Manuel Barcena, Francisco Paulino Yañez, Rosendo Silva ...). Pacewicz, qui exerce toujours au Vésinet et habite alors 60, rue du Chemin-de-fer à Chatou, va effectuer quelques séjours à Vigo pour y proposer plusieurs projets importants. Certains seront réalisés : El Moderno (1897), l'Ecole des Arts et Métiers (1897), la Maison Yañez (1900), la Maison de Oya (1904)... Durant la première guerre mondiale, Pacewicz et sa femme, Anne-Marie Traber épousée à Chatou en 1903, s'installent définitivement à Vigo. Dans cette ville qui lui doit plusieurs édifices parmi les plus beaux et les plus représentatifs de la cité, inspirés du style éclectique parisien, Pacewicz est célébré comme une gloire locale.
Miguel Pacewicz meurt à Vigo, le 2 février 1921. Il est inhumé au cimetière de Pereiro.
...En savoir plus: El Moderno • Escuela de Artes y Oficios • Maison Yañez • Casa de OyaL'odyssée des Pacewicz 


 Paget-Fredericks, Joseph Rous Marten (1905-1963)
Joseph Paget-Fredericks est né à San Francisco en 1905, d'origine anglaise par sa mère, Constance Paget, et russe par son père Arthur Remy von Hohenthal Fredericks, homme d'affaire et philanthrope. La famille Paget-Fredericks témoignait d'un grand intérêt pour le théâtre. On leur doit le premier musée d'art du Théâtre d'Europe dans leur maison de Martendale Greathouse. Constance Paget-Fredericks sut entretenir la tradition familiale. Tout au long du début du 20e siècle, elle fut l'hôtesse privilégiée de tous les grands danseurs en visite en Californie. Sa collection de souvenirs de théâtre, de danse et d'art était incomparable.
Par la famille de son père, Paget-Frederick était attaché à l'art et la culture russes. Son oncle, le comte Vladimir Borisovitch Fredericks, avait organisé pour Serge Diaghilev et les Ballet Russes, une tournée à Paris pour un festival de la culture russe. qui fut la première représentation de la célèbre Compagnie en dehors de la Russie. C'est à l'occasion d'un autre passage à Paris de la troupe russe que le jeune Paget-Fredericks vint s'installer en France où il se lia avec les membres des Ballets Russes.
Paget-Fredericks avait étudié à l'Université de Californie (UCB), ainsi que dans plusieurs universités européennes, parmi lesquelles Oxford et Cambridge. Il avait également étudié l'art avec Léon Bakst et John Singer Sargent. Pavlova et Bakst furent tellement impressionnés par ses dessins et sa peinture qu'ils parrainèrent sa première exposition à Paris en 1927. Paget Fredericks fit alors plusieurs séjours de quelques mois au Vésinet où il travailla entre autres aux décors et aux costumes de fêtes données par la marquise Casati et par sa voisine, la baronne Deslandes. Il y reçut aussi la visite de personnages illustres tels que Serge Diaghilev, Vaslav Nijinski, Anna Pavlova, Loïe Fuller et Isadora Duncan qu'il a accompagnée chez Bourdelle.
Paget-Fredericks produisit en 1941 la première représentation en Amérique du Lac des cygnes de Tchaïkovski, au San Francisco Opera House. Il a été le premier à enseigner sur la danse dans une université aux Etats-Unis, à l'UCB en 1939. Il a aussi donné des cours sur la couleur et l'art décoratif au California College of Arts and Crafts à Oakland ainsi qu'au Jean Turner Art Center à San Francisco. Au moment de sa mort, il travaillait à des textes d'une série de conférences sur la danse pour l'Université de Californie. Il fut l'auteur et l'illustrateur de plusieurs livres pour enfants et avait prévu d'écrire une série de livres sur la danse. Celui consacré à Pavlova, I Shall Always Love Occident, fut le seul de cette série à être publié. Joseph Paget-Fredericks est décédé à son domicile de Berkeley le 21 avril 1963.
...En savoir plus: Les illustres visiteurs de Joseph Paget-Fredericks au Vésinet •


 Péphau, Jacques Théophile (1843-1915)
Amiral français, né à Gimont (Gers) le 8 janvier 1843, fils d'Antoine Péphau, percepteur-receveur et de Louise-Sophie Boutan, il est le frère cadet de Jean Alphonse Péphau (voir ci-dessous). Entré à l'Ecole navale en 1859, il est affecté sur le Fleurus, l'Alexandre puis la Gloire de 1863 à 1866 et nommé enseigne de vaisseau le 1er septembre 1866 ; lieutenant de vaisseau le 12 mars 1870. En 1873, il effectue des levés hydrographiques sur l'aviso à vapeur Le Narval. En 1875-1876, il commande la canonnière l'Aspic, de la division navale de l'Indochine.
De 1876 à 1882, outre des affectations à terre, il sert sur le Fleurus, le Tarn, le Suffren, l'Elan. Il est promu capitaine de frégate le 25 janvier 1882. Nommé second du cuirassé Thétis, il reçoit le commandement de l'aviso La Mouette. Capitaine de vaisseau le 25 août 1889, il est commandant du garde-côtes cuirassé Le Tonnerre, puis du croiseur d'escadre l'Alger, avant d'être nommé en 1893-1895 commandant du vaisseau-école des torpilles l'Algésiras. Il est promu contre-amiral le 28 mars 1899. En 1902-1903, il commande la 2e division cuirassée, force navale de l'Atlantique avec sous ses ordres les croiseurs cuirassés Bouvines, Formidable et le cuirassé de premier rang Masséna. Le 27 novembre 1903, il est promu vice-amiral et devient commandant en chef, préfet maritime de Brest de 1905 à 1907.
Il avait reçu la cravate de Commandeur de la Légion d'honneur le 25 juillet 1902. Il est admis en 2e section au début de l'année 1908. Longtemps célibataire, l'amiral Péphau ne se marie (au Vésinet) qu'en 1905, avec Marie-Angèle Graf, belle-sœur de son frère, directeur des Quinze-Vingts. Il a alors soixante-deux ans, son épouse cinquante-trois. Il habitait Le Vésinet, 14 rue des Chênes où il est décédé le 29 novembre 1915. Il fut enterré dans le caveau familial au cimetière communal.
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 Péphau, Jean Alphonse (1837-1921)
Administrateur français, né à Marsolan (Gers) le 1er juillet 1837. Durant ses études au lycée de Cahors, il se lie d'amitié avec Gambetta. Licencié en droit, Alphonse Péphau entre en 1860 au ministère des Finances à la suite d'un concours. Il est chef de section à la direction générale de la comptabilité publique au 4 septembre 1870. Gambetta, devenu ministre de l'Intérieur pendant le siège, le fait attacher à son administration comme délégué du ministère des Finances et le charge d'assurer la subsistance et le logement des habitants des communes suburbaines réfugiés dans Paris. A. Péphau collabore ensuite avec Gambetta, en 1871, à la fondation de la République française, et plus tard à celle de la Petite République française.
Nommé en 1877 à la direction de l'hospice national des Quinze-Vingts, il modernise l'établissement, augmente les ressources et les capacités d'accueil de l'hospice. En 1880, il crée la Clinique Ophtalmologique et un laboratoire d'histologie. La Clinique recevait et opérait gratuitement tous les Français indigents dont la cécité paraissait curable. En 1889, près de 4.000 malades étaient venus se faire soigner à la nouvelle institution, dont les quatre cinquièmes étaient repartis guéris de la clinique.
A. Péphau crée une Société d'assistance pour les aveugles, sous le patronage de Léon Say, sénateur, et autres notabilités, et fonde l'Ecole Braille, ainsi désignée du nom de l'inventeur aveugle de la méthode d'écriture en relief, école professionnelle où l'aveugle apprenait un métier.
La famille Péphau possédait au Vésinet, au 14, rue des Chênes, une maison où Alphonse est mort le 21 octobre 1921. Ses obsèques furent célébrées le 25 octobre à l'église Ste Marguerite, en même temps que celles de son fils Jacques, tué à l'ennemi le 27 mai 1918 en Belgique. Une plaque lui rend hommage sur le caveau familial au cimetière du Vésinet.
...En savoir plus: ...Biographie L'Ecole Braille aujourd'hui 


Peysson, Anne-Marie (1935-2015)
Anne-Marie Peysson est née à Saint-Disdier (aujourd'hui Dévoluy) dans les Hautes-Alpes, le 24 juillet 1935. Après quatre ans à la station de la RTF de Marseille elle « monte à Paris » et devient en 1960 la quatrième speakerine de la Télévision française qui ne compte alors qu'une seule chaîne. Puis elle présente aux côtés de Guy Lux le très populaire Palmarès des chansons. A partir de 1968, elle rejoint RTL, d'abord au côté de Philippe Bouvard dans RTL non stop, puis elle présente diverses émissions : Stop ou encore, Les auditeurs ont la parole.
Comme speakerine elle a acquis une considérable notoriété et la sympathie des téléspectateurs, puis des auditeurs, qui ne se démentira jamais. Quelques apparitions au cinéma (le plus souvent dans son propre rôle), quelques réapparitions à la télévision : Une minute pour les femmes sur TF1 ; Lundimoitout sur France 3, complètent cette carrière audio-visuelle.
Anne-Marie Peysson a publié quelques ouvrages dont Les 4 amours de la speakerine (1970) ; L'Oracle de la femme et de la jeune fille (1974) ; Comme vous je pleure, j'aime et je ris (1978), un livre autobiographique ; 1001 trucs et astuces de nos grands-mères (2009), un livre pratique devenu best-seller ; Mes trucs miracles pour les balcons, terrasses et jardins (1996) ainsi que des articles culinaires.
Venue s'installer au Vésinet au 27 avenue des Pages, après la naissance de son fils Jean-Pierre (1966) Anne-Marie est alors mariée à un cascadeur renommé, Jean Falloux. Celui-ci trouve la mort dans un accident aérien au cours d'un tournage (1967). En 1970, la maison qu'elle louait à madame Suzanne Danieck devant être vendue après la mort de sa propriétaire, Anne-Marie Peysson quitte Le Vésinet. Remariée au journaliste de RTL, Alain Krauss, elle habitera Croissy-sur-Seine, rue des Côteaux, jusqu'au terme de sa vie, le 14 avril 2015, à l'hôpital du Vésinet.
Son premier mari Jean Falloux et leur fils Jean-Pierre Falloux-Krauss, mort accidentellement lui aussi, en 1999, sont inhumés au cimetière municipal du Vésinet.
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Polhès, Balthazar de (1813-1904)
Issu d'une ancienne famille de la noblesse languedocienne, Balthazar-Alban-Gabriel, de Bonnet Maureilhan, baron de Polhès est né à Béziers (Hérault) le 6 décembre 1813. Après Saint-Cyr, il servit en Algérie (1832-1840) dans la province de Constantine. Il prit part en 1840, aux expéditions de Milianah et du col de Mouzaya où il fut blessé.
De retour en France comme capitaine, il fut officier d'ordonnance du roi Louis-Philippe (1843) avant d'être promu chef de bataillon.
Officier de la Légion d'honneur (1848), Balthazar de Polhès fut de nouveau envoyé en Algérie (1851), dans la province d'Oran puis à Alger. Lieutenant-colonel (1853), il rejoignit l'armée d'Orient. Promu colonel sous les murs de Sébastopol (1855), il s'y illustra à la tête du 3e régiment de Zouaves. Le 18 Août 1855, à la bataille de Traktir, contraignant les Russes à la retraite, il fut blessé en menant ses zouaves à la charge. Il fut cité à l'ordre de l'armée d'Orient.
L'intrépide colonel reçut alors le commandement d'un régiment de zouaves de la Garde. De retour à Paris, il défila à la tête de ce corps d'élite et reçut, le 8 octobre 1857, la croix de commandeur de la Légion d'Honneur. Promu général (1859), iI commanda en Italie la 2e brigade du 2e Corps d'armée, sous les ordres de Mac Mahon.
Affecté au service du Saint-Siège en octobre 1867, Polhès commandait les troupes françaises qui,
le 3 novembre 1867, arrêtèrent l'armée de Garibaldi tentant de prendre Rome pour en faire la capitale de l'Italie en renversant le pouvoir temporel du pape.
Général de division en 1868, le général de Polhès fut contraint de cesser ses fonctions en 1870, pour raison de santé. Rentré en activité le 20 février 1871, il forma quelques semaines plus tard six régiments provisoires d'infanterie au moyen de prisonniers revenant de captivité.
Atteint par la limite d'âge en 1879, le général passa une grande partie de sa longue retraite dans sa maison 17, boulevard du Midi (actuel Bld du Président Roosevelt). Il est décédé le 6 mai 1904, à son domicile parisien au 39, rue Spontini, âgé de 90 ans.
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En savoir plus: Biographie


Prim, Suzy (1895-1991) Suzanne Arduini dite
Née le 11 Novembre 1895 à Paris, de parents comédiens qui lui firent faire ses « débuts » au théâtre à l'âge de dix-huit mois et au cinéma à deux ans et demi, Suzanne Arduini tourne dans quantité de films Gaumont (on l'appelle « la petite Arduini ») jusqu'en 1910. Elle a alors quinze ans et, se lance dans une carrière théâtrale, abandonnant le cinéma (sauf trois ou quatre films autour de 1920, en ltalie).
Au théâtre, elle travaille avec Lugné-Poe et Signoret mais devient aussi vedette de revues, notamment aux Folies-Bergère sous le nom de Suzy Prim. Elle eut une liaison de quelques années avec Jules Berry dont elle fut la partenaire au théâtre à de nombreuses reprises. Avec le cinéma « parlant » elle entame en 1931 une troisième carrière avec Vingt-quatre heures de la vie d'une femme, film qui sera suivi d'une soixantaine d'autres jusqu'en 1976, parmi les quels Les Bas-fonds, de Jean Renoir (1936). Actrice au visage aigu et au jeu sec, peu varié, elle a acquis une popularité certaine mais dans des films mineurs. On lui doit aussi quelques scénarios dont L'Homme de Marrakesh (1965) de Jacques Deray avec Claudine Auger et Renato Baldini. Elle est devenue productrice pour quelques films (Clara et les méchants, 1958, de Raoul André avec Pierre Destailles, Minou Drouet) avant de prendre sa retraite. Elle est morte le 7 Juillet 1991 à Boulogne (92).
...En savoir plus: filmographie


Quenolle, Roger (1925-2004)
Roger Quenolle est né le 19 juillet 1925 au Vésinet. A 15 ans, il découvrit le football au Pecq et s'inscrivit l'année suivante à L'Union Sportive du Vésinet. Le Stade des Merlettes n'existait pas encore. On jouait sur l'ancien stade, où sera construit plus tard le Groupe scolaire Princesse. Repéré sous le maillot vésigondin par Emile Veinante, l'entraîneur du célèbre Racing (RC Paris), Roger Quenolle devint professionnel en 1945 dans l'équipe parisienne où il s'imposa comme titulaire, parmi les "mousquetaires", la fameuse ligne d'attaque Ciel et Blanc qui pratiquait alors le "tourbillon". Avec elle, il remporta la Coupe de France en 1949. Cette année là, il disputa aussi deux matches sous les couleurs de l'équipe de France, au poste d'avant-centre, contre l'Angleterre d'abord en match amical puis contre la Yougoslavie en qualification pour la Coupe du Monde (deux défaites).
En 1950, avec le Racing, il fut encore en finale de la Coupe de France mais perdit face à la déjà mytique équipe de Reims. Poursuivant sa carrière de joueur à Rouen (1951-1952), Strasbourg (1952-1953), Paris encore mais au Red-Star (1953-1957), il rejoignit finalement l'équipe du Stade St-Germain où il entreprit une nouvelle carrière, celle d'entraîneur cette fois.
Créateur de l'Ecole de football du Stade-Saint-Germain, ancêtre du Centre de Formation actuel, Roger Quenolle est dépeint comme un entraîneur-joueur passionné, râleur et contestataire. Il permit le maintien du club en CFA, l'élite amateur, pendant 12 saisons.

En 1969 la section football du Stade St-Germain fusionnait avec le Paris Football Club pour former un nouveau grand club, le Paris-Saint-Germain football Club (PSG). Sans le savoir, dans l'ombre, le coach avait bâti un club professionnel. Mais à la pleine lumière, Roger Quenolle préféra la discrétion. Il partit donc semer à l'AS Poissy, le club amateur voisin, le savoir qu'il venait d'inculquer aux Saint-Germanois. Il y resta en fonction jusqu'en 1983.
Roger Quenolle a vécu dans son enfance au Vésinet, au 99, route de Croissy. Il est décédé au 23, rue Circulaire, le 13 juillet 2004, il est inhumé dans le cimetière communal.
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En savoir plus: Le joueur, l'entraîneur


Rémi de Montigny, Dominique (1816-1884)
Né le 1er novembre 1816 à Issoudun dans l'Indre, Pierre Dominique Pauvrehomme devient horloger et s'installe à Besançon, Doubs. En 1845, tenté par l'aventure, il change de patronyme pour celui de « Rémi », quitte alors la France et embarque pour Canton, en Chine, où il sera un des premiers français à s'installer dans la concession française à Shanghai en 1848. Négociant, il réussit à bâtir une fortune considérable, établissant des comptoirs et des maisons en Chine, au Japon, au Siam, à Londres et à Paris. Devenu l'ami de Charles de Montigny, consul de France à Shanghai (un proche de Morny), il épouse sa fille Nina en 1861. Après son mariage, Pierre Rémi se fera appeler Rémi de Montigny. Il reçoit la croix de la Légion d'Honneur pour ses services rendus à la France en Chine et en Extrème Orient.
En 1863, Rémi achète au général Desaix une belle propriété, le château de Guilbaudan dans l'Yonne, près d'Auxerre. Son beau-père Montigny y passera ses dernières années, vivant un peu en reclus, seul et vieilli avant l'âge, affaibli par les crises d'asthme et les accès de fièvre. La fille cadette de Montigny, Blanche, a épousé l'associé de Rémi, Edouard Schmidt. Elle meurt peu après, emportée par le choléra, à vingt-deux ans. Les deux associés ne s'entendent plus. Un procès interminable va les opposer. Charles de Montigny meurt le 14 septembre 1868. Les affaires de Rémi traversent une crise redoutable, emportant l'essentiel de sa fortune. En 1869, il met en vente le Château de Guilbaudan pour couvrir ses dettes.
Entre 1878 et 1884, Rémi de Montigny figure cependant sur la liste des contribuables les plus imposés de la Commune du Vésinet. On lui connaît deux adresses : 15 route de la Croix (1876) puis 46 route de Chatou, actuel boulevard Carnot (1878-1884). En 1884, le 23 mars, il meurt dans cette propriété qu'il possède en indivision avec Jean Bivort. Elle portera le nom de Villa St-Rémi à partir de cette époque. Veuve, Nina Rémi de Montigny l'habite jusqu'à la vente de la propriété en 1890 à l'Institution Ste Croix, à laquelle la famille de Montigny était liée. Nina décède le 6 mai 1891, au 66 de la même route de Chatou.
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..En savoir plus : La villa St-Rémi • Rémi en Chine


 Rigoulot, Charles (1903-1962)
Né le 3 novembre 1903 au Vésinet, 63, boulevard Carnot où ses parents tenaient une boucherie, il est le huitième enfant d'une imposante famille.
Après des débuts sportifs dans l'athlétisme (100 m), Charles Rigoulot s'oriente vers l'haltérophilie, discipline pour laquelle il est naturellement prédisposé. A vingt ans il est champion de France mi-lourd. L'année suivante, il est champion olympique (1924) à Paris, succédant à son compatriote Ernest Cadine. Il devient une des figures hautes en couleur de l'entre-deux-guerres. Passé professionnel en 1925, il est surnommé l'Homme le plus fort du monde, et ses tours de force font le bonheur du Tout-Paris. Il maîtrise notamment l'Essieu d'Apollon, une énorme barre de près de 5 cm de diamètre munie de 2 roues de wagon et pesant 162,400 kg.
En raison d'une blessure, il met un terme à sa carrière en 1931, ayant établi plus de cinquante records du monde.
Par la suite, Charles Rigoulot s'illustrera dans le sport automobile, courant les 24h du Mans et remportant le Bol d'or auto en 1937. Il sera également l'un des promoteurs du catch en France. Il se produira dans les cirques, fera quelques apparitions au cinéma (Cent francs par seconde, avec Bourvil en 1952) et au théâtre.
Charles Rigoulot est mort à Paris le 22 août 1962. Il est inhumé à Saint-Mandé (94).
...En savoir plus: Biographie Les débuts Quelques chiffres Catch • Quelques images


  Robida, Albert (1848-1926)
Dessinateur, lithographe, aquafortiste, caricaturiste et romancier.
Né en 1848, Albert Robida débute en 1866 au Journal amusant. En 1869 paraît dans le Polichinelle une série de dessins d'un conflit armé imaginaire où il préfigure ce qu'il représentera dans la "Guerre au vingtième siècle" parue dans la Caricature en 1883. En 1871, il entre à la Vie parisienne, dont il restera un des principaux collaborateurs. En 1873, il fait un séjour à Vienne où il collabore au journal satirique Der Floh (La Puce). De retour à Paris il fonde La Caricature (reprenant le titre de Philipon) dont il est le rédacteur en chef jusqu'en 1892.
Il se fait construire, en 1894, au 15, route de la Plaine une vaste maison, dont il a dessiné les plans. Mais l'architecte auquel il a fait appel dénature son projet et en fait (selon lui) "une demeure sans cachet particulier". En désespoir, Robida s'y installe avec ses six enfants (un septième naîtra au Vésinet). Il fait élever une annexe à côté de la maison et l'arrange, ainsi que le jardin, selon ses propres goûts.
Le 5 mai 1900 il est élu au conseil municipal du Vésinet et réélu jusqu'au 15 mai 1908. Il poursuit son œuvre jusqu'à sa mort, mêlant humour, anticipation, voyages, livres pour enfants et illustrations.
Après la guerre de 1914-1918, il quitte Le Vésinet pour Neuilly où il s'éteint le 11 octobre 1926. Il est enterré au cimetière de Croissy.
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En savoir plus: biographie Les amis de Robidaun blog


 Rol-Tanguy, Cécile (1919-2020)

Marguerite Marie Cécile Le Bihan est née le 10 avril 1919 à Royan (Charente Maritime) où son père, François Le Bihan, Quartier-maitre électricien dans la Marine, a rencontré et épousé sa mère Germaine Jaganet, et où le couple a séjourné quelque temps. A la démobilisation de François, la famille vient s'installer dans la région parisienne. Après avoir vécu quelques mois à Chatou (19, rue du Lieutenant Ricard), la famille Le Bihan réside au Vésinet (elle y est recensée en 1921, 1926 et 1931) au 13 rue Jean-Laurent, au 6 puis au 9 place de l'Eglise. Elle gagnera Paris en 1935.

Après l'obtention de son brevet élémentaire et une formation en sténodactylo, puis un stage au secrétariat administratif de la CGT de la Compagnie parisienne de distribution d'électricité (CDPE), Cécile Le Bihan est engagée (1936) au syndicat des métaux CGT d'Île-de-France, dont le secrétaire est Henri Tanguy. Cécile et Henri militent ensemble au Comité d'aide à l'Espagne républicaine. Ils se fréquentent puis, alors qu'il participe à la guerre d'Espagne (1937), elle devient sa marraine de guerre. Après le retour d'Henri en France fin 1938, ils se marient à Paris le 19 avril 1939. Ils auront cinq enfants. Au début de juillet 1940, Cécile entre dans la clandestinité ; Henri, une fois démobilisé, la rejoint à Paris. Elle devient agent de liaison sous divers surnoms de « Jeanne », « Yvette » et « Lucie ». Elle cache des armes dans le landau de ses enfants. Le 19 août 1944, elle rédige, sous la dictée d'Henri (« Colonel Rol » dans la Résistance), l'appel à l'insurrection des Parisiens. Le 26 août, elle participe au défilé du général de Gaulle sur les Champs-Élysées.

Cécile Rol-Tanguy sera co-présidente de l’association Les Amis des combattants de l'Espagne république (ACER) dont sa fille, Claire, deviendra Secrétaire générale. Henri Rol-Tanguy est mort en 2002, connu depuis la Libération sous le nom de « Rol-Tanguy », un décret du 21-10-1970 avait officialisé la modification du patronyme.

Cécile Rol-Tanguy saluait avec Odette Nilès dans une tribune dans Le Monde (janvier 2014) la décision du transfert des cendres de Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion et Jean Zay au Panthéon. Le 27 mai 2014, elle participait aux commémorations organisées à l'occasion de la journée nationale de la Résistance. Médaille de la Résistance (1945), Grand-croix de l'ordre national du Mérite (2017), Grand officier de la Légion d'honneur (2013), elle s'est éteinte le 8 mai 2020 (à 101 ans) dans son village de Monteaux (Loir-et-Cher) où elle est inhumée.

...En savoir plus : Cécile, militante et résistante


Rudier, Eugène (1875-1952)
Né en 1875 à Paris, Eugène Rudier reprend en 1897, à la mort de son père Alexis, la fonderie fondée par celui-ci en 1874. Il conserve cependant la prestigieuse signature d'Alexis Rudier. En 1902, Eugène, arrache à son oncle François, fondeur d'art lui aussi, la clientèle de Rodin, sculpteur alors mondialement connu. Il continue également à travailler pour des orfèvres tels que Chaumet, Boucheron, Aucoc,...Vers 1905, Maillol s'adresse lui aussi à Eugène Rudier, auquel il confie dès lors une grande partie de ses travaux dont des fontes en plomb.
En 1918, Eugène Rudier acquiert au Vésinet un grand terrain, un parc boisé au 84, de l'actuelle avenue Georges-Clemenceau. Il dispose dans le parc au milieu des arbres quelques unes des plus célèbres statues sorties de ses moules. Après la mort de Rodin, en cette même année 1918, Rudier obtient du Musée Rodin, l'exclusivité des fontes pour le musée, faveur dont il bénéficiera jusqu'à sa mort en 1952.
Au cours de l'été 1929, Eugène Rudier invite Bourdelle, malade, à venir passer l'été dans sa propriété du Vésinet où le sculpteur s'éteint.
Les ateliers de Paris sont déménagés en 1934 dans la proche banlieue sud, à Malakoff. Les ateliers de la rue de Saintonge seront abandonnés vers 1935-1936. Dans un bâtiment voisin de la fonderie spécialement aménagé, Rudier installe sa collection privée de sculptures, mais aussi de tableaux et de dessins. Durant l'entre-deux-guerres, la fonderie d'Eugène Rudier emploie une quarantaine d'ouvriers. L'action syndicale est alors très virulente chez les employés de la métallurgie. Rudier sait accepter l'activité syndicale dans son entreprise, rémunère à juste prix et fidélise ainsi une équipe talentueuse et dévouée.
Pour l'Exposition internationale de 1937, Rudier remporte la quasi totalité des marchés. C'est l'apothéose. Il reçoit de l'État de nombreuses commandes. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Rudier fondra à la demande de Arno Becker, pour le Reich, une monumentale Porte de l'Enfer de Rodin.
Eugène Rudier meurt le 18 juin 1952 à Malakoff. Il est inhumé au Vésinet.
...En savoir plus: BiographieMusée Rodinle maître fondeur Eugène Rudier


 Sainteny, Jean ROGER dit (1907-1978)
Né au Vésinet, le 28 mai 1907 au 14, avenue d'Alsace (son père, Louis ROGER sera conseiller municipal en 1908), Jean ROGER entre à la banque de l'Indochine en 1929. Il est envoyé en Extrême-Orient jusqu'en 1931, mais ce séjour suffit à l'attacher durablement à cette région du monde.
Après avoir été un résistant courageux (sous le pseudonyme de Sainteny dont il fera son nom), il sera un gaulliste indéfectible.
De 1940 à 1944, il utilise la couverture d'une société d'assurances qu'il créée pour constituer un réseau de renseignements en Normandie. Il est l'un des chefs d'Alliance, le grand réseau rattaché à l'Intelligence Service britannique. Il permet de nombreuses évasions et la transmission de précieuses indications pour le succès du débarquement allié en Normandie. En juillet 1944, après sa troisième arrestation, il s'évade de la rue des Saussaies et reprend le combat pour assurer des liaisons avec l'état-major de la IIIe armée américaine en marche vers la région parisienne.
Il retourne en Extrème-Orient en 1945, comme chef de la mission militaire française en Chine, chargé d'infiltrations secrètes vers l'Indochine du Nord. Premier officier français à revenir à Hanoi, Jean Sainteny est nommé commissaire de la République pour le Tonkin et l'Annam du Nord. À ce poste, jusqu'en mars 1947, il prend la mesure de la volonté d'indépendance des nationalistes vietnamiens et signe avec Hô Chi Minh, le 6 mars 1946, les accords "Ho-Sainteny", qui permettent aux troupes françaises du général Leclerc d'entrer sans combat dans Hanoi, première tentative de décolonisation pacifique. Mais, après la rupture de la conférence de Fontainebleau, le 19 décembre 1946, c'est l'insurrection générale à Hanoi et le début de la guerre d'Indochine.
Une fois conclus les accords de Genève, Jean Sainteny est, de 1954 à 1958, délégué général de France au Vietnam du Nord.
Compagnon de la Libération, il devient le ministre des Anciens Combattants du gouvernement Pompidou, de décembre 1962 à janvier 1966, après qu'il eut siégé un mois à l'Assemblée comme député UNR-UDT de la Seine. Il siège au Conseil constitutionnel, de 1968 à 1977.
Préoccupé par les problèmes écologiques, qu'il connaît comme président de la commission nationale de lutte contre la pollution des eaux, il est le président français du World Wildlife Fund de 1968 à 1970.
Membre du haut comité de l'environnement de 1971 à 1975, il devient vice-président de l'Office national de la chasse en 1972 et contribue à l'affirmation du rôle de cet office dans la protection des gibiers. Enfin, il a fondé en 1967 le Fonds français pour la nature et l'environnement, qu'il présidait, patronnant ainsi des associations de défense des sites naturels, des opérations de repeuplement d'oiseaux rares.
...En savoir plus : Biographie Compagnons de la libération WWF


 Sartorius, William Reginald (1841-1907)
Fils d'un amiral de la flotte britannique, sir George Rose Sartorius, et frère d'un autre major général, Euston Henry Sartorius, Reginald Sartorius est un héros des guerres coloniales de l'Empire britannique, en Afrique et aux Indes. Né le 8 mai 1841, le major Reginald Sartorius, 36 ans, est au 6e Régiment de Cavalerie du Bengale, durant la première expédition contre la révolte des Ashantee lorsque le 17 janvier 1874, au cours de l'attaque sur Abogoo, il accomplit un fait d'arme glorieux qui lui vaudra la popularité et la Victoria Cross, la plus prestigieuse décoration militaire de Grande Bretagne, reçue des mains de la Reine Victoria elle-même.
Auparavant, Reginald Sartorius avait fait carrière aux Indes (1857-1859) avec le 72e BNI (Bengale Native Infantry), puis au Bhoutan (1864-1865) avec le 5th Cavalry Bengale. Promu lieutenant-colonel (1878), il alla ensuite combattre en Afghanistan (1878-1880).
Durant sa retraite comme Major général (équivalent de général de division), il passa quelque temps en France avec sa femme et ses deux enfants, dans une villa de l'avenue de la Princesse (aujourd'hui avenue du Général de Gaulle) au Vésinet, dans les dernières années du XIXe siècle. Il est peut-être le mystérieux "général Remaru, un vieux militaire retraité" qu'évoque Maurice De Vlaminck dans ses souvenirs d'enfance et dont on n'a pas retrouvé la trace. Reginald Sartorius est mort le 8 août 1907 à Cowes dans Ile de Wight.
...En savoir plus: Le fait d'arme


  Satre, Pierre (1909-1980)
Né à Grenoble le 4 mai 1909, Pierre Satre était sorti de Polytechnique en 1931 et de Sup' Aéro en 1934, après avoir fait son service militaire comme pilote et observateur à Avord. Ingénieur de l'Air, il était d'abord au C.E.M.A. (Villacoublay) puis au Service Technique de l'Aéronautique où il travailla au bureau de calcul jusqu'en mars 1941. Entré à la SNCASE, en zone sud, il étudie avec Robert Castello des projets de développement de Dewoitine 520 (le 582) puis d'un planeur biplace côte à côte. A la Libération, il réalise l'étude d'un chasseur embarqué dont les trois prototypes ne purent voler faute de livraison des moteurs prévus. C'est encore à Pierre Satre que sont dus l'aile volante de tourisme SE-2100 et les avions de liaison 2300/2310 avant le premier grand programme du quadrimoteur long courrier SE-2010 Armagnac. Avec le chasseur Grognard, il innove en superposant les deux réacteurs. Avec Durandal, ensuite, il adopte l'aile delta. Avec Caravelle, enfin il inaugure les réacteurs accolés au fuselage, formule qui fera école dans le monde entier. Pierre Satre, âgé de 46 ans, est le père de Caravelle. C'est lui qui, avec le concours de son bureau d'études de la Société Nationale de Construction Aéronautique du Sud-Est à Toulouse, conçut cet avion qui allait devenir l'ambassadeur du génie aéronautique français. Toujours tourné vers les solutions de pointe, Pierre Satre, était un personnage modeste, effacé, bienveillant et courtois sachant faire prévaloir ses idées sans les imposer de façon sectaire. Il habita au Vésinet, allée du Lac Supérieur. Il est mort le 12 juillet 1980... après avoir toujours cultivé les roses avec amour !
Pierre Satre était Commandeur de la Légion d'Honneur. Il est inhumé au cimetière du Vésinet.
...En savoir plus: Biographie Le père de la Caravelle A l'Ecole Polytechnique


Sauvage, Camille (1910-1981)
Compositeur et chef d'orchestre, est né le 4 Avril 1910 à Ferrière-la-Petite dans le Nord. Jazzman, il composa et enregistra de nombreux albums avec son orchestre. On lui doit aussi de nombreuses musiques de films et des chansons (parfois sous le pseudonyme de Eric Framond). Il fit une apparition au cinéma (Adieu Paris, 1952) où, fils d'un riche fabricant d'apéritifs, il réalise son rêve de devenir chef d'orchestre, et tombe amoureux d'une chanteuse (Françoise Arnould). Chevalier de la Légion d'honneur, il fut aussi vice-président de la SACEM.
Installé au Vésinet au début des années '60, il habita 2, avenue Georges-Bizet jusqu'à sa mort survenue à Paris, le 31 octobre 1981, une villa construite par l'architecte vésigondin Robert Fournez.
Camille Sauvage est enterré au cimetière du Vésinet.


 Scalini, Marie (1852-1931) Marie-Louise Chack, dite
Marie-Louise Chack nait à Paris (3e) le 21 octobre 1852. Après des études de chant, elle entreprend une carrière dans l'art lyrique (mezzo-soprano) sous le pseudonyme de Marie Scalini. Elle fait ses débuts à Paris en 1873 et connaît aussitôt le succès. On peut l'entendre dans les opéras-comiques et les "opérettes" très en vogue, aux Bouffes-Parisiens (1873), Menus-Plaisirs (1875), Théâtre Lyrique (1878), à Bruxelles aux Fantaisies Parisiennes (1879), et de nouveau aux Bouffes-Parisiens (1880), Folies-dramatiques (1881).
En 1882, après une courte interruption dans sa carrière, elle fait sa rentrée au Bouffes-Parisiens (1882-1883) et la critique note un changement important de ses capacités vocales, résultat d'un travail dirigé par le professeur Arnoldi. Celle qu'on appelle désormais Mme Scalini aborde alors un répertoire plus ambitieux et très vaste (du Bal des Pâquerettes au Freischültz) au Châtelet (1883), à l'Odéon etc. En 1884, elle fait une dernière apparition dans Rip, puis elle quitte le théâtre lyrique pour limiter ses rares apparitions à des concerts et se consacrer à l'enseignement du chant et de la déclamation.
Elle s'intéresse aussi à l'Orphelinat des Arts, une institution fondée en 1880, qui se propose d'élever gratuitement, en leur assurant une instruction sérieuse et une éducation familiale, les orphelines et les orphelins des artistes (de toutes les branches de l'art: écrivains, peintres, sculpteurs, compositeurs, artistes lyriques et dramatiques, etc.) de nationalité française, sans distinction de religion. Elue vice-présidente trésorière en 1892, elle remplit cette fonction presque à plein temps durant 28 ans. En 1919, elle est élue présidente et le restera jusqu'à sa mort en 1931.
Chevalier puis officier des arts et lettres, elle reçoit les palmes académiques en 1897 et la Légion d'honneur en 1925.
Elle meurt dans sa maison du Vésinet, 3, avenue Kléber, le 13 août 1931. Ses obsèques sont célébrées à l'Eglise Ste Marguerite en présence de très nombreuses personnalités du monde du spectacle, des arts et de la politique. Elle est inhumée au cimetière municipal.
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En savoir plus: Biographie


Schott, Eugène (1863-1944)
Né à Nancy (Meurthe-et-Moselle) le 21 février 1863 dans une famille de négociants, Eugène Schott a constitué sa fortune dans le commerce du houblon. Passionné de botanique et de sylviculture, il devient membre puis dirigeant de la Société centrale d'horticulture de Nancy. Il est l'un des fondateurs-bienfaiteurs de l'Abiétinée, un jardin botanique (arboretum) créé au début du XXe siècle à Malzéville près de Nancy. On y a rassemblé des essences rares de toutes sortes, spécialement des Abiétacées (abies en latin, désigne un arbre résineux à aiguilles).
Vers 1910, Eugène Schott qui est alors maire de son village de Maxéville (voisin de Malzéville, au nord de Nancy) acquiert une villégiature au Vésinet. La villa de la Bizette, 59 route de Montesson. En 1926, il installe sa famille à demeure au Vésinet, dans une propriété, Beau Séjour, située non loin de la précédente, au 48 rte de Montesson. Elle est entourée d'un vaste parc qui va devenir un jardin expérimental où son propriétaire tente d'implanter, comme à Maxéville ou à Nancy, des essences rares et exotiques « qui offrent de plus attrayantes possibilités aux possesseurs de jardins, voire aux sylviculteurs ; singulièrement décorative est sa collection de Pins, Sapins, Épicéas, Pseudotsugas, Cyprès, Génévriers, aux teintes glauques, bleues ou très pâles, et les rameaux coupés de tel Abies concolor candescens ou de tel Picea parryana nous ont d'autant plus séduits que M. Schott, contrairement à un usage très fréquent en matière de résineux d'ornement, plante généralement des sujets issus de semis et non de greffe » comme le mentionne la Société nationale de protection de la nature en 1936.
Eugène Schott est mort au Vésinet le 7 novembre 1944. Il a été inhumé dans le cimetière communal.
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En savoir plus: Eugène Schott et l'Abiétinée de Nancy 


Séphériadès, Jean (1922-2001)
Né à Paris le 2 janvier 1922, Jean Séphériades fut six fois champion de France d'aviron (1942-1947) en skiff (un seul rameur), une fois en double scull (1945) et champion d'Europe (1947). Il remporta en 1946 la célèbre régate des Diamond Sculls à Henley en Grande Bretagne, équivalent du championnat du monde. Il fut le porte-drapeau de l'équipe de France olympique en 1948.
Homme courageux, généreux et enthousiaste dans ses entreprises, Jean Séphériadès avait rallié la 2e DB du Général Leclerc et fait la campagne d'Allemagne dans un des chars de cette division d'élite. Démobilisé, il avait reprit les chemins des bassins de la Société Nautique de la Basse Seine, tout en travaillant pour son père, éditeur de cartes postales.
Après les jeux Olympiques de Londres de 1948, il avait abandonné l'aviron au niveau international et pris des responsabilités à la commission technique de la Fédération Française des Sociétés d'Aviron.
Jean Séphériadès a passé une grande partie de sa jeunesse à Chatou où il a fréquenté le Club Nautique. Il est ensuite venu habiter Le Vésinet où il possédait une maison 46bis, route de Croissy. Il y a passé de nombreuses années, jusqu'à sa mort accidentelle à Courbevoie le 21 août 2001.
Il a été inhumé au cimetière communal.
...En savoir plus: Biographie Rameur et Catovien


Silburn, Lilian (1908-1993)
Lilian Silburn est née à Paris (15e) le 19 février 1908 d'une mère française et d'un père britannique. On la dépeint comme une enfant puis une adolescente active, joyeuse, déjà bonne nageuse, bien intégrée au monde mais aussi très indépendante, ayant le goût du grand air et de la solitude. Ses parents l'ayant dissuadée d'entrer en religion, elle opte pour des études de philosophie (1938-1948).

A la Sorbonne, proche de Gaston Bachelard, elle s'oriente vers la spiritualité indienne, apprenant le sanskrit, le pali, voire l'avestan, suivant les enseignements de Louis Renou, Paul Fouché et Paul Masson-Oursel. Particulièrement intéressée au Sivaïsme du Cachemire, elle est diplômée de l'École Pratique des Hautes Études, avec un mémoire sur le Sivasutravimarsini de Rajanaka Kemaraja, un texte sivaïte tantrique.

En 1947, son étude sur le Sivaïsme cachemirien et le tantrisme paraît dans le premier volume de L'Inde classique. Sa thèse de doctorat s'intitule Instant et Cause, Le discontinu dans la pensée philosophique de l'Inde. Elle fait toute sa carrière d'indianiste au CNRS. Lilian Silburn se rend en Inde en 1949 pour travailler avec Swami Lakshman Joo. Elle y retournera régulièrement pendant les dix années suivantes, étudiant les textes majeurs de la philosophie du Cachemire Shaïva. Elle dit avoir trouvé en Inde un maître spirituel pour ouvrir un « chemin de Réalisation » au-delà de toute forme religieuse en la personne du maître soufi Radha Mohan Lal Adhauliya. Rentrée en France en juin 1951, Lilian Silburn s'applique à faire connaître son enseignement, réunissant et initiant un petit nombre de personnes « capables », un ou deux soirs par semaine, chez elle au Vésinet (29 avenue des Pages) dans une maison qu'elle partage avec sa soeur cadette Aliette (1921-2005). Des rassemblements annuels de plusieurs dizaines de participants sont également dédiés au gourou.

L. Silburn poursuivit son travail de chercheuse au CNRS en traduisant et en publiant des textes sanskrits dans la collection Publications de l'Institut de Civilisation Indienne de l'Université de Paris. Toujours active intellectuellement, elle a travaillé jusqu'à sa mort le 19 mars 1993 au Vésinet. Elle est inhumée au cimetière communal.

...En savoir plus : Une exploratrice de la mystiqueUn livre témoignage


 Stéphany, Henri (1880-1934) 
Henri Louis Stéphany est né à Paris en 1880. Dessinateur, peintre, décorateur, il expose au Salon à partir de 1929. Dessinateur pour papiers peints, tissus et tapis, il travaille avec Jacques Emile Rulhmann (décorateur et ensemblier renommé) et l'atelier Primavera des Grands magasins du Printemps. Il présente ses papiers peints à l'Exposition internationale des Arts décoratifs en 1925 et s'attire alors ce commentaire : « Une mention particulière doit être réservée aux œuvres de Stéphany, de qui l'esprit décoratif s'exerce avec tant de maîtrise ». Stéphany aborde, en collaboration avec l'Atelier Rulhmann, des dessins d'une singulière ampleur, qui semblent réservés à des salles de fêtes ou à des palais.
Membre de la Société des artistes décorateurs, il obtient le titre de meilleur ouvrier de France en 1934. Ses papiers peints ont été édités par les anciens établissements Desfossé et Karth (1924-1930), Follot (1927-1930), Leroy (1928-1930), Pérol (1925- 1930) et la Société française du papier peint (1925-1934).
La qualité de son œuvre a été honorée en 2005 par l'arrêté d'inscription de la Maison Seive à Cusset (Allier), construite en 1929, inscrite en totalité, y compris sa clôture sur rue et ses intérieurs avec leurs décors (boiseries, carrelages, papiers peints, cheminée, divan-cosy, peinture sur cuivre, frises peintes, lustres) comprenant notamment le vestibule d'entrée, le hall et son escalier, le petit salon bleu, le grand salon beige, la salle à manger, le réfectoire, le bureau et les chambres. Henri Stéphany y est mentionné au côté des architectes Antoine Chanet et Jean Liogier.
Entre les deux guerres, Henri Stéphany a résidé au Vésinet avec sa femme Marie-Louise et sa fille Odette, au 4, allée Ste Marie, dans une maison qu'il avait décorée.


 Stoltz, Rosine (1815-1903)
Victoire Noël, née à Paris le 13 janvier 1815, reçoit une éducation musicale auprès de Choron,ancien directeur de l'Opéra. Après des débuts à Bruxelles au Théâtre du Parc (1831), elle se produit à Anvers, Amsterdam, Lille, Spa sous le nom de Rosine Ternaux ou Mlle Héloïse. Puis elle prend le nom de Rosine Stoltz vers 1835. Sur la recommandation de Adolphe Nourrit, célèbre ténor de l'époque, Rosine Stoltz est engagée l'Opéra de Paris où elle débute le 25 août 1837 dans La Juive. Durant dix ans, elle connaît un succès considérable qui la fait compter parmi les plus grandes cantatrices du XIXe siècle. Parmi ses nombreuses créations, Guido et Ginevra, Benvenuto Cellini de Berlioz, La Xacarilla, la Favorite, où son triomphe est éclatant aux côtés de Duprez, Barroilhet et Levasseur, la Reine de Chypre, Charles VI, qui mit le comble à sa renommée, le Lazzarone, Othello, Marie Stuart, l'Etoile de Séville, David, Robert Bruce...
Mais la diva, qui est aussi une intrigante, finit par s'attirer de redoutables inimitiés qui la contraindront à quitter l'Opéra en 1847. Reparue en 1850, après quelques tournées en province, elle renoue avec le succès à Lisbonne, Turin, puis à Rio. Au début de 1855, elle est de retour à Paris pour un petit nombre de représentations à l'Opéra, dans le rôle de Fidès, du Prophète que Meyerbeer lui avait destiné à l'origine. Puis elle quitte définitivement la scène.
En 1860, elle se fait construire une somptueuse villa au Vésinet sur la "route n°4, rive Gauche" qui devient route de la Villa-Stoltz. En 1874 la "Maison de la chanteuse" sera rachetée par Auguste Hériot.
Mariée deux fois, à Bruxelles le 2 mars 1837, avec Auguste Lécuyer, un avocat de Rouen, dont elle se sépare peu d'années après, puis en 1878 à Pampelune avec don Manuel-Luis de Godoï, prince de Bassano, elle n'aura finalement qu'un fils, né de père inconnu le 21 janvier 1848 à Paris, Charles Raymond Stoltz. Ce dernier sera anobli en 1868 par le duc régnant de Saxe Cobourg Gotha, sous le nom de "baron Stoltzenau von Ketschendorf".
Elle meurt dans le superbe hôtel Cosmopolite de l'avenue de l'Opéra, le 30 juillet 1903.
En 1909, la Société de l'Histoire du Théâtre renouvela la concession de cinq ans au cimetière de Pantin, grâce à laquelle la fameuse cantatrice, déjà bien oubliée, avait échappé à la fosse commune.

...En savoir plus: Biographie critique d'Hector Berlioz La Villa Stoltz au Vésinet


Thélin, Charles (1801-1880)
Né à Paris, le 5 août 1801, il entra comme page à la cour de Napoléon Ier puis servit la famille de Beauharnais. Il vit, dit-on, mourir l'impératrice Joséphine et plus tard la reine Hortense. Il vit mourir le frère aîné du futur Napoléon III, dans la déplorable expédition des Romagnes (1831). Il suivit le prince Louis en exil aux États-Unis et en Angleterre. Il fut à ses côtés dans ses tentatives de coups de force à Strasbourg (1836) et à Boulogne (1840). A Ham, il obtint de rester au service du prince prisonnier. Son rôle dans l'évasion du Fort de Ham fut déterminant et lui valut la reconnaissance éternelle du futur empereur qui en fera le "trésorier de la cassette particulière de l'empereur", sous le contrôle de Pierre Bure, Trésorier général de la Couronne. Charles Thélin reçut la croix de chevalier (1853) puis le grade d'officier (1863) de la Légion d'Honneur.
D'une fidélité absolue à l'homme auquel il avait voué sa vie "un de ces serviteurs qu'on ne peut comparer, pour l'ardeur de leur zèle, qu'au Caleb de Walter Scott, qui mettent tout leur coeur dans l'accomplissement de leurs modestes fonctions et les élèvent presque à la hauteur d'un ami", Charles Thélin suivit encore Napoléon déchu en exil et le servit jusqu'à sa mort le 9 janvier 1873.
En juillet 1879, à l'occasion des obsèques du Prince Impérial, le Journal le Constitutionnel remarquait la présence de ce "vieillard plus qu'octogenaire dont la destinée a été de conduire le deuil de tous les Bonaparte et de tous les Beauharnais".
Retiré au Vésinet, il y passa les dernières années de sa vie, avec sa femme née Esther Bayle, ancienne demoiselle d'atour de l'Impératrice Eugènie, au 49, avenue du Chemin-de-fer RG (actuelle av. Maurice Berteaux) où il s'éteignit le 26 septembre 1880.
...En savoir plus: L'évasion de Ham  Exil à WilhelmshœheUne lettre du Trésorier de la cassette


Thil, Jeanne (1887-1968)

Jeanne Amélie Thil nait à Calais (Pas-de-Calais) le 18 décembre 1887. Elle est la fille d'un officier d'artillerie d'origine lorraine qui a opté pour la France en 1872. Elle révèle très tôt des dons pour le dessin et devient élève de Ferdinand Humbert puis de Charles Fouqueray à l'Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris. Elle expose au Salon des Artistes Français dont elle est sociétaire dès 1911. L'influence de Fouqueray l'oriente vers les sujets historiques, en particulier à l'occasion de grands décors muraux pour les Hôtels de Ville de Calais et du Touquet.

Dès 1921 une bourse de voyage lui permet de découvrir l'Afrique du Nord. Grande voyageuse, elle parcourt tous les continents. Son œuvre fait dès lors souvent référence aux contrées lointaines visitées, notamment lorqu'elle reçoit des commandes pour la décoration des paquebots de la Compagnie générale transatlantique Ile-de-France, Liberté (1950), Colombie (1950), Ville-de-Tunis et France (1962) ou lorsqu'elle participe aux grandes Expositions coloniales de 1931 et 1937 à Paris, des Arts Décoratifs de 1925, ainsi qu'à l'Exposition Universelle de New York en 1939, etc.

Reconnue et appréciée des milieux artistiques officiels, Jeanne Thil fait une très belle carrière et obtient la commande des fresques du Palais du Gouverneur à Dakar, du Palais Tunisien, du Palais de l'AOF, du musée des colonies à l'exposition coloniale de 1931, du haut commissariat à la France d'outre-mer à l'exposition de 1937. Elle reçoit la Légion d'Honneur en 1938.

Entre ses voyages, Jeanne Thil fait de nombreux séjours au Vésinet où elle réside au 38, avenue Corot, chez son frère Louis, fontionnaire au ministère des Finances. Durant l'Occupation, elle participe avec lui à la Résistance depuis cette maison d'où se sont effectuées, de 1941 à 1944, des liaisons entre diverses organisations résistantes. Jeanne Thil y est décédée le 16 mars 1968. Elle est inhumée au cimetière municipal.

...En savoir plus : Jeanne Thil, artiste-peintre


Toutain, Roland (1905-1977).

Roland Albert Toutain est né à Paris (9e) le 18 octobre 1905. Il a occupé une place particulière dans le cinéma français des années 30 : celle du jeune premier sportif, accomplissant avec fougue des prouesses véritables, parfois d’une folle témérité. Ce «casse-cou» de vocation ne trouva guère, hélas! de scénarios et de réalisateurs susceptibles de mettre en valeur cette rage d’action, éminemment cinématographique. On fit de lui l’interprète des Rouletabille, le journaliste des romans populaires : le secret de Rouletabille (1930), Le mystère de la Chambre Jaune et le Parfum de la dame en noir, de Marcel L’Herbier (1931), Rouletabille aviateur (1933). L’acteur n’était pas tout à fait à la mesure de l’acrobate juge Roger Boussinot dans son dictionnaire du cinéma. Il fut un jeune premier sympathique, mais un peu pâle et le plus souvent mal dirigé. Pourtant sa vivacité et son humour auraient pu lui valoir la carrière d’un Douglas Fairbanks français. Le seul rôle de grand relief qu’il trouva fut celui de l’aviateur André Jurieux dans La Règle du Jeu de Jean Renoir (1939). Citons pour mémoire quelques autres titres, sur la cinquantaine de films qu’il a tournés : les Beaux jours, Veillée d’armes, L’Equipage (1935), Jenny, de Marcel Carné (1936), Trois de Saint-Cyr (1938), Capitaine Fracasse (A. Gance, 1942), l’Eternel retour (J. Delannoy, 1943), Dakota 308 (1950), la Casaque blonde (1952), Sidi-bel-Abbès (1953), L’inspecteur aime la bagarre (1956).

Dans divers articles et dans un livre de souvenirs paru en 1951 (Mes quatre-cents coups), Roland Toutain a évoqué des moments de sa jeunesse au Vésinet (52, avenue du Belloy). Mais ces « Mémoires » souvent bien éloignées de la réalité, sont difficiles à prendre en compte.

Roland Toutain est mort le 16 octobre 1977 à Argenteuil où il a vécu durant près d'un demi siècle et où il est enterré.

...En savoir plus : Roland Toutain au Vésinet Filmographie


Trepper, Léopold (1904-1982)

Né en Pologne à Nowy-Targ, le 23 février 1904, Trepper fut le chef de l'Orchestre rouge, un des plus importants réseaux du service de renseignements soviétiques durant la Seconde Guerre mondiale. Vers 1942-43, il trouva refuge, de temps à autre, chez une locataire amie habitant au 22, route de La Borde. Connu de la Gestapo sous le nom de Jean Gilbert, fiché à la Sûreté française sous le pseudonyme de Dom, codé par les Soviétiques sous celui de Otto, Léopold Trepper est mort à soixante-dix-sept ans à Jérusalem le 19 janvier 1982. Son rôle reste très controversé.
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.En savoir plus: biographie


Tucholsky, Kurt (1890-1935)
Écrivain allemand, né à Berlin le 9 janvier 1890; il fréquenta l'Ecole française de Berlin. Après des études de droit et un doctorat obtenu en 1914, il fut soldat sur le front de l'Est (Baltique, puis Roumanie), et fit une école d'aviation (1917). Après la guerre, il partagea son temps entre des emplois de bureau et la rédaction d'articles pour des revues: Ulk, dont il sera rédacteur en chef de 1918 à 1920, et Die Schaubühne (sous divers pseudonymes). Journaliste francophile, il fut correspondant à Paris, à partir de 1924, de Die Vossischen Zeitung et Die Weltbühne dont il devint le directeur en 1926. Démocrate et antimilitariste, il dénonça les tares de l'Allemagne contemporaine dans des poèmes et des chansons satiriques ou humoristiques et dans des pamphlets (Deutschland, Deutschland über alles, 1931) et des pièces radiophoniques. À l'avènement du nazisme, ses livres furent brûlés et il dut se réfugier en Suède, à Hindas où il se suicida le 21 décembre 1935.
Avec sa seconde épouse, Mary Gerold, il a habité de juin 1925 à novembre 1926 au Vésinet, 28, avenue des Pages, où il a écrit des poèmes (sous le pseudonyme de Theobald Tiger) et son Livre des Pyrénées (Ein Pyrenäenbuch - Berlin, Verl. Die Schmiede, 1927).
...En savoir plus: Tucholsky en Francechroniques parisiennes


  Utrillo, Maurice (1883-1955)
Fils naturel de Suzanne Valadon, artiste peintre connue et reconnue qui fut aussi le modèle de Toulouse-Lautrec, Puvis de Chavannes et Degas, et d'un père alcoolique qui refusa de le reconnaître, Utrillo est adopté en 1891 par Miguel Utrillo y Molins, ingénieur, peintre et critique d'art espagnol.
La fatalité de l'alcoolisme qui pesa si lourdement sur le destin d'Utrillo se manifeste, en 1900, par une crise aiguë qui justifie la première cure de désintoxication à l'asile Sainte-Anne. Sur les conseils des médecins, sa mère l'initie au dessin et à la peinture en 1902. Aussitôt, l'élève fait preuve de remarquables dispositions. Edmond Heuzé (1884-1967) conteste cette version généralement admise.
Jusqu'en 1906, Utrillo exécute un grand nombre de paysages à Montmagny, non loin de Paris, près de Montmorency, où Suzanne Valadon avait acheté une maison en 1893. De 1905 à 1908, sa manière révèle l'influence de Sisley et de Pissarro (Paris vu du square Saint-Pierre, 1906-1907). À cette période, dite impressionniste, succède la période blanche (1908-1914), sans doute la plus remarquable de son œuvre (l'Église de Deuil, 1912). Mais l'état de santé d'Utrillo nécessite de nouveaux internements en 1912, 1914, 1916 et 1921. Rendu à une vie plus calme à partir de 1923, Utrillo ne cessera plus de peindre jusqu'à sa mort.

Entre 1914 et 1920, Utrillo accuse fortement les contours de son dessin. L'adoption de ce style, qui rapproche les œuvres de cette époque de la manière de sa mère, fera parler d'une période cloisonnée. La butte Montmartre, où Suzanne Valadon s'était installée vers 1903, rue Cortot, est depuis longtemps déjà la source principale de son inspiration, qu'il s'agisse de peintures exécutées sur le motif (la Maison de Berlioz, 1910) ou d'œuvres réalisées chez lui d'après de simples cartes postales.
Vers 1919-1920, au moment où l'on commence à apprécier son talent, il marque une nette prédilection pour l'emploi de couleurs plus vives, dès lors caractéristiques de la période dite colorée. En 1921, est organisée la première grande exposition d'Utrillo et de Suzanne Valadon. A partir de 1925, il se montre de moins en moins capable de maîtriser ses dons.
En 1935, trois ans avant la mort de sa mère, Utrillo épouse Lucie Pauwels, une veuve fortunée, peintre sous le nom de Lucie Valore. Elle prendra soin de lui jusqu'à la fin de ses jours. Le couple s'installe au Vésinet d'abord 27, route de la Plaine puis en 1936 au 18, route des Bouleaux (villa La Bonne Lucie) jusqu'à la mort du peintre à Dax (où il était en cure) le 5 novembre 1955. Il sera inhumé au cimetière Saint-Vincent de Montmartre.
Utrillo est l'auteur des décors et des costumes d'un ballet monté par Serge de Diaghilev en 1926 : Barabau. En 1950, l'Opéra-Comique lui commanda les décors et les costumes de Louise, pour le cinquantenaire de l'œuvre de Gustave Charpentier.
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.En savoir plus: Site officiel Texte de Guy LamyLucie Valore Utrillo vedette de cinéma (1949)


 Vailland, Roger (1907-1965)
Roger Vailland est né à Acy-en-Multien, Oise, le 16 octobre 1907.
Il fonde avec René Daumal de la revue le Grand Jeu (1928-1929), proche des surréalistes qu'il critiquera plus tard (le Surréalisme contre la révolution, 1948). En 1928, recruté par Pierre Lazareff, Vailland entre à Paris-Midi comme pigiste et entame une carrière de reporter.
A partir de 1936, la maison de sa belle-sœur, au 2, avenue Kléber au Vésinet, devient sa résidence secondaire. Il y vient régulièrement avec sa femme Andrée Blavette.
En 1942, il entre dans la Résistance. À l'automne de 1945 paraît Drôle de jeu, roman de la Résistance et prix Interallié
En 1945, il est correspondant de guerre pour Libération. Il publiera des récits de voyage (Boroboudour, 1951) et de nombreux reportages jusqu'à sa mort.
En 1952 il s'inscrit au parti communiste. Il devient un stalinien convaincu. Il écrit une pièce consacrée à la guerre de Corée, Le colonel Foster plaidera coupable, qui est interdite en France (1952). Les révélations du XXe congrès du PCUS l'atteignent en plein cœur : don Césare, héros de La Loi (prix Goncourt 1957) exprime le désenchantement de Vailland qui, désormais, ne se départira plus de son attitude de "spectateur".
Ses romans, d'une écriture classique, construits comme des tragédies, reflètent, à travers des influences diverses (Drôle de jeu, 1945; les Mauvais Coups, 1948; Beau Masque, 1954; 325 000 Francs, 1955), un caractère amoureux des plaisirs, mais fort et lucide, qui rêva de concilier en lui le libertin (Monsieur Jean, 1959) et le militant (la Loi, 1957; Éloge du cardinal de Bernis, 1956; le Regard froid, 1963; la Truite, 1964).
Roger Vailland est mort à Meillonnas, Ain, le 12 mai 1965.
...En savoir plus: Les amis de Roger Vaillandfilm


 Vaillard, Pierre-Jean (1918-1988)
Né le 12 mars 1918 à Sète, fils du secrétaire de mairie, il fait des études de lettres à Montpellier avant de monter sur les planches après un passage au Cours Simon. Réfugié en Afrique du Nord durant la Guerre, il fonde à Alger, rue Mogador, le Théâtre des Trois-Baudets (1943) où il se produit comme chansonnier avec Christian Vebel et Georges Bernardet. De retour en France métropolitaine, il apparaît dans divers théâtres de chansonniers, Les Noctambules, les Deux-Ânes, le théâtre de Dix-Heures, le Caveau de la République, le Dom Camilo. Il participe à de nombreuses émissions radiophoniques avec Robert Rocca, Jacques Grello, Jean Valton, et à la Télévision française où il acquiert une grande popularité.
On lui doit plusieurs livres: Je vous salue, Mesdames (1963), Guirlandes et Sourires (1964), Tu parles Charles (1969), le Hérisson vert (1970), Une plume dans le vent (1971), l'Escargot est dans l'escalier (en coll., 1972), Cueillons dès aujourd'hui (1973), Voulez-vous sourire avec moi (1983), ouvrages pour l'essentiel composés des aphorismes qui ont fait son succès sur scène: "Méfiez-vous des gens dont on dit qu'ils ont le coeur sur la main. Comme ce n'est pas sa place, demandez-vous ce qu'ils peuvent bien avoir à la place du coeur".
Il consacre la fin de sa carrière au Théâtre comme interprète de Knock, N'écoutez pas Mesdames, L'Impôt et les os (1983), Les Zéros sont fatigués (1984). Il a fait quelques apparitions au cinéma dans Assassins et Voleurs (1957), Colère froide, le Naïf aux 40 enfants (1958), la Française et l'Amour (1960), ou des films pour le petit écran comme Salle n°8 (1967), Bonsoir Chef (1977), etc.
Pierre-Jean Vaillard a vécu durant de nombreuses années et jusqu'à la fin de sa vie au Vésinet, 31, route de Montesson . Il est mort le 17 février 1988. Il pratiquait parfois la pêche à la ligne dans nos lacs et il s'est produit plusieurs fois au Théâtre qui s'appelait alors le CAL.
Il est inhumé au cimetière de Montmartre.
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En savoir plus: Epitaphe Pour rire


Vergeot, Eléonore dite la belle sabotière (1820-1886)
Eléonore Alexandrine, née à Estouilly près de Ham, dans la Somme, le 3 septembre 1820, est la fille d'Antoine Vergeot, tisseur, et Marie-Louise Camus.
On la dépeint comme une "très jolie fille, saine et vigoureuse, grande mais potelée, fraîche aux yeux bleus et aux cheveux châtains". A 16 ans, elle fait des ménages chez Madame Renard, femme du portier-consigne du fort de Ham, étant de temps à autre chargée d'apporter de la nourriture aux prisonniers. Le 25 mai 1841, une lettre du ministre de l'Intérieur l'autorise à visiter et réparer le linge du prince Louis Napoléon Bonaparte, détenu à Ham depuis 1840. Une liaison ne tarde pas à se nouer et l'on dit même qu'Eléonore demeurait dans l'appartement du Prince. Elle lui donne deux fils nés (à Paris) le 25 février 1843 et le 18 mars 1845.
Le 26 mai 1846, le Prince "coupa ses moustaches, se coiffa d'une casquette, chaussa de gros sabots, chargea de champ, sur son épaule, une planche arrachée de sa bibliothèque et s'en couvrit le visage puis franchit les guichets sous ce déguisement"!
En 1858, Eléonore sera mariée à Pierre Bure, frère de lait de l'Empereur devenu trésorier général de la Couronne. Pierre Bure reconnaîtra en 1858 les deux fils de Louis Napoléon qui les titrera. Alexandre Louis Eugène (1843-1910) devenu comte d'Orx sera consul de France à Zanzibar, puis, installé au château de Castets deviendra maire de Saint-André de 1885 à 1910, et conseiller général du canton de Saint-Martin-de-Seignanx (Landes). Louis Ernest Alexandre (1845-1882), fait comte de Labenne, sera receveur des Finances.
Après avoir occupé durant le second empire le château de Moyeux à La Chapelle-Rablais, le couple Bure habita une villa du Vésinet, au 5, route de l'Arrivée Rive Gauche, (qui deviendra l'avenue Georges-Bizet) avec Edmond Bure leur fils. Après la mort de son mari en 1882, Madame Bure finit sa vie au Vésinet où elle mourut le 4 août 1886, au 5, rue Auber. Après sa mort, selon sa volonté, elle fut transportée à Paris et inhumée près de son mari, au cimetière de Montmartre, C.P. n°156.
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En savoir plus: Le fort de Ham Les enfants


Viterbo, Patricia (1939-1966)
Nicole Marie dite Patricia Viterbo est née au Vésinet le 21 mars 1939. Son père, Gérald Viterbo, domicilié au 38 avenue Gallieni, au Vésinet, employé de banque puis caissier, de santé fragile depuis son service militaire, meurt en 1946 à 47 ans. Sa mère, Jacqueline Gobillon (1911-2008), se remarie au Vésinet, en 1954, avec François Billon (1913-1974) natif de Courtrai en Belgique. Nicole a vécu son enfance et la plus grande partie de son adolescence au 2, rue de la Fontaine, où sa mère et son beau-père habitaient encore au moment de l'accident qui lui couta la vie. Elevée par ses grands-parents, Jacques et Germaine Gobillon, puis chez les sœurs à Versailles et à Saint-Germain-en-Laye, elle devient mannequin chez Christian Dior puis esthéticienne. Elle est attirée par le cinéma où elle débute en 1963, en prenant le prénom de Patricia, dans un film de Raoul André intitulé Des Frissons partout. On la verra ensuite, tournant de petits rôles, dans une douzaine de films parmi lesquels Laissez les tireurs (1965), Lucky Jo (1964) ou encore Ces dames s’en mêlent (1964) et notamment dans l’adaptation d’un roman de San Antonio : Sale temps pour les mouches (1966). On la verra souvent dans les tabloïds et autres journaux dits de la « presse du cœur » car Patricia Viterbo fréquente le déjà populaire chanteur Johnny Halliday. Leur idylle durera un an.
Le jeudi 10 novembre 1966 à Paris, en marge du tournage du film de Pierre Zimmer Le judoka agent secret, la voiture conduite par l'un des acteurs du film, Henri Garcin, plonge malencontreusement dans la Seine où la jeune actrice périt noyée. Elle sera inhumée une semaine plus tard au le cimetière communal du Vésinet au côté de son père et de ses grands parents.
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En savoir plus: La mort d'une starlette 


Vizetelly, Henry (1820-1894)
Editeur anglais, Henri Richard Vizetelly est né à Londres le 30 juillet 1820. Fils d'imprimeur, il débuta comme apprenti graveur sur bois. Encouragé par le succès de The Illustrated London News, un des premiers journaux illustrés, Vizetelly fonda en 1843, avec son frère James Thomas et Andrew Spottiswoode, Pictorial Times, qui parut avec succès pendant plusieurs années. En 1855, en partenariat avec Boyne, il fonda un périodique le Threepenny Illustrated Times. En 1865 Vizetelly s'installa à Paris et devint correspondant de l'Illustrated London News. Il habitait alors au Vésinet dans une grande maison en forme de "Castel néo-gothique" (vaste maison à créneaux) qu'il louait. Cette location lui causa des tracas au point d'aller devant les tribunaux. Son ami et avocat, Jules Favre, homme politique en vue, chef de file de l'opposition républicaine durant le second empire, ne lui obtint pas gain de cause.
Au cours des années passées à Paris, Vizetelly publia plusieurs livres - Paris in Peril (1882), The Story of the Necklace Diamond (1867) et une traduction libre de L'Homme au masque de fer de Topin. En 1872, il fut affecté à Berlin, où il fit paraître "de Berlin sous le Nouvel Empire" (1879). Certains ouvrages ont été publiés sous le pseudonyme de J. Terwhitt Brooks.
De retour à Londres, en 1887 Vizetelly créa une maison d'édition en publiant de nombreuses traductions d'auteurs français et russes. En 1888, il fut poursuivi pour avoir publié la traduction de La Terre de Zola, et reçut une amende de 100 Livres. Quand il réédita les œuvres de Zola, en 1889, il fut de nouveau poursuivi, condamné à une amende de 200 Livres qu'il ne pouvait payer et fut emprisonné pendant trois mois ! En 1893, il fit paraître un recueil de souvenirs autobiographiques appelé Glances Back through Seventy Years, une représentation illustrée de la Bohème littéraire à Paris et à Londres entre 1840 et 1870. Il est décédé le 1er janvier 1894.
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..En savoir plus: Vizetelly et Zola 


 Willet, Abraham (1825-1888)
Collectionneur hollandais d'objets d'art, à l'origine avec sa femme Louisa Willet-Holthuysen
[voir ci-dessous] d'un musée d'Amsterdam qui porte leur nom.

 

 Willet-Holthuysen, Louisa (1824-1895)
Fille d'un riche négociant d'Amsterdam, Gerard Holthuysen, qui a fait fortune dans le commerce du verre à vitre et du charbon anglais, Louisa Holthuysen hérite en 1858 d'une maison du XVIIe siècle située au bord du canal Herengracht, au cœur d'Amsterdam, et d'une petite fortune. En 1861, à 37 ans, elle épouse le fils d'un médecin réputé d'Amsterdam, Abraham Willet. Ce dernier consacrera la fortune de sa femme à constituer une remarquable collection d'objets d'art (porcelaines chinoises de la dynastie des Kangxi ; collection de verrerie, d'argenterie et de céramique; bronzes, faïences et porcelaines; livres et tableaux).
Dans les années 1860 et 70, le couple voyage beaucoup dans toute l'Europe à la recherche d'objets précieux. Abraham Willet fait photographier les objets et les lieux qu'il apprécie, se constituant ainsi une collection de photographies de Bruxelles, Paris, Gênes, Milan, Florence, Rome, Naples, Venise, Vienne et Dresde. Certains des auteurs de ces clichés, comptent maintenant parmi les photographes les plus représentatifs du XIXe siècle.
De 1874 à 1884, le couple a habité au Vésinet une "maison de campagne", à l'angle de la Route de Chatou (n°107) et du Boulevard de Ceinture RG,  (actuels boulevards Carnot et d'Angleterre). Elle fut partiellement détruite par un incendie le 14 septembre 1884.
Veuve en 1888, et sans postérité, Louisa Willet-Holthuysen lègue à la Ville d'Amsterdam la maison du Quai Herengracht avec tout ce qu'elle contient. Après sa mort survenue en 1895, la maison devient un musée réputé.
On sait peu de chose sur la personnalité des deux époux et la vie du couple sinon à travers un roman qui leur a été consacré par Frans Coenen, le premier conservateur du Musée Willet-Holthuysen (Onpersoonlijke Herinneringen, 1936). Le mari y apparaît peu sympathique, uniquement occupé à dépenser la fortune de sa femme. Mais ce n'est qu'un roman...
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En savoir plus: Musée Willet-Holthuysen • L'incendie de la Maison Willet 


Xenakis, Iannis (1922-2001)
Compositeur, architecte, ingénieur civil, Iannis Xenakis est né le 29 mai 1922 à Braïla en Roumanie. Résistant de la Seconde Guerre Mondiale, puis condamné à mort, il trouva l'asile politique en France en 1947. Il obtint la nationalité française en 1965.
Il a étudié à l'Institut Polytechnique d'Athènes avant d'entreprendre des études de composition musicale à Gravesano avec Hermann Scherchen, puis au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris avec Olivier Messiaen. De 1947 à 1960, il fut le collaborateur de Le Corbusier comme ingénieur et architecte.
Inventeur des concepts de masses musicales, de musique stochastique, de musique symbolique, il a introduit le calcul des probabilités et la théorie des ensembles dans la composition des musiques intrumentales. Il fut l'un des premiers à se servir de l'ordinateur pour le calcul de la forme musicale. Pionnier également dans le domaine de l'électro-acoustique, auteur de plus d'une centaine d'oeuvres pour toutes formations, il apparaît aujourd'hui comme l'une des figures les plus radicales de l'avant-garde, ayant inventé la plupart des techniques compositionnelles caractéristiques de la musique d'après 1945.
Architecte du Pavillon Philips à l'Exposition Universelle de Bruxelles en 1958 ainsi que d'autres réalisations architecturales telles que le Couvent de La Tourette (1955), il a composé Polytopes - spectacles, sons et lumières - pour le Pavillon français de l'Exposition de Montréal (1967), pour le spectacle Persepolis, montagne et ruines de Persepolis, Iran (1971), pour le Polytope de Cluny, Paris (1972), pour le Polytope de Mycènes, ruines de Mycènes, Grèce (1978), pour le Diatope à l'inauguration du Centre Georges-Pompidou, Paris (1978).
Il fut fondateur et président (1965) du Centre de Mathématique et Automatique Musicales (CEMAMU) de Paris ; Associate Music Professor de l'Indiana University, Bloomington (1967-1972) et fondateur du Center for Mathematical and Automated Music (CMAM), Indiana University, Bloomington (1967-1972). Il fut aussi chercheur du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) à Paris (1970) et enseignant : Gresham Professor of Music, City University London (1975) et professeur à l'Université de Paris - Sorbonne (1972-1989) [Biographie extraite du catalogue des éditions Salabert].
Xenakis a séjourné au Vésinet, dans la villa "Les Vertes Feuilles" au 35, avenue de la Princesse, maison que les éditions Salabert mettaient à la disposition des artistes pour qu'ils y travaillent au calme.
Iannis Xenakis est mort le 4 février 2001 à Paris.
...En savoir plus : Site de l'IRCAM Association Les Amis de Xenakis •


 

Et encore,

Cyril Atanassof • Vladimir Fédorovski • Marion Game • Yvon et Pierre Gattaz • Olivier Greif • Bertrand Hertz •

• Pascal Nègre William Sheller Nadine Trintignant Philippe Varin Claude Zidi ... etc.

auxquels nous consacrerons de prochaines notices.

 

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